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L'homme qui tombe à pic

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Message par Mili Mar 3 Juin - 21:31

Ceci est ma première fic yaoi. Je l'ai écrite il y a plus d'un an, peu après qu'on m'ait fait connaître le yaoi. J'en ai écrites beaucoup depuis mais je vais vous les mettre dans l'ordre, alors soyez indulgents ^^
Je ne vais pas tout mettre les chapitres d'un coup car c'est un peu long (et je suis un peu fatiguée...)

Désolée s'il y a des fautes, j'ai pas word... Embarassed


Chapitre 01

Daniel rentrait d'un rendez-vous avec un client. Riche homme d'affaire, il savait pourtant prendre le temps de vivre, et comme son client n'était qu'à quelques pâtés de maisons de son lieu d'habitation, il décida de rentrer à pieds, profitant des derniers jours de beau temps de ce début d'automne. Il longea quelques immeubles du quartier des affaires, puis il arriva au parc. Des enfants jouaient dans le bac à sable et sur les toboggans sous le regard vigilent de leurs parents.
Le vent soufflait dans les branches des platanes, ce qui amoindrissait les bruits des voitures qui passaient dans la rue commerciale, le long du parc. Pour un peu, Daniel se serait cru à la campagne. Il n'avait rien contre la ville, mais le stress des gens toujours pressés devenait communicatif.
Un marchand de glaces ambulant servait les gourmands qui avaient gardé les habitudes de l'été.
En l'espace d'un instant, Daniel sentit un choc contre sa poitrine et il se retrouva sur les fesses, un adolescent affalé sur lui. Le garçon se mit à quatre pattes et scruta Daniel.
-Ca va ? Tu n'as rien ? lui demanda ce dernier.
Hébété, l'adolescent continua à fixer Daniel sans rien dire. Daniel remarqua qu'il avait de grands yeux verts qui auraient été magnifiques s'ils n'avaient pas été rouges et gonflés de larmes.
-Désolé, dit le garçon en se relevant.
Daniel put enfin se relever.
-Ce n'est rien, répondit-il.
-Mais si, enfin... votre manteau, et... vous ne vous êtes pas fait mal ?
-Juste un peu de poussière, ne t'en fais pas. Je t'offre une glace ?
-Pour quoi faire ?
-Pour la manger, tiens donc...
L'adolescent esquisca un pâle sourire.
-Pourquoi m'invitez-vous ? Après tout, c'est moi qui vous suis rentré dedans.
Daniel lui sourit gentiment.
-Tu pourrais me raconter ce qui ne va pas, par exemple. Me dire pourquoi tu courrais tête baissée comme un taureau dans une cape. Je suppose que tu ne faisais pas un jogging.
-Pourquoi vous parlerais-je ? Et pourquoi m'écouteriez-vous ?
-Il est parfois plus facile de parler à des gens qu'on ne reverra jamais, tu ne penses pas ? Alors, quel est ton parfum préféré ?
L'adolescent dévisagea Daniel.
-Quel est le rapport avec mes soucis ?
-La glace !!
-Ah... caramel.
-Une seule boule ? Petit joueur !
-Caramel et Nutella alors. Merci monsieur.
Daniel alla acheter auprès du marchand ambulant et revint avec deux cônes. Il en tendit un à l'adolescent et d'un accord tacite, ils se mirent à marcher au hasard. Le garçon raconta son histoire, s'interrompant pour lécher sa glace.
-Ma mère est partie. Nous avons déménagé il y a trois semaines pour venir ici, avec mes parents. Papa a trouvé un nouveau job et comme maman ne travaille pas, ça ne lui posait aucun problème de déménager. De plus, c'était pendant les vacances scolaires donc mes études n'en patissaient pas. Seulement, quand je suis rentré du lycée tout à l'heure, maman n'était plus là. J'ai bêtement supposé qu'elle était partie en courses... Papa est rentré du travail et m'a expliqué que ma mère avait un amant à Toulouse, là d'où nous venons. Elle est venue avec nous pour m'aider à m'adapter à ma nouvelle ville, mais maintenant que j'ai commencé les cours, elle est partie retrouver son amant...
Daniel vit les yeux verts de l'adolescent se mouiller. Il fit semblant de ne rien voir pour ne pas heurter la fièreté d'homme du gamin qui cachait ses larmes derrière sa glace. Puis tournant la tête, devant un magasin de jeux vidéos, le lycéen s'écria en voyant une affiche :
-Oh ! World of Warcraft !
-Tu connais ce jeu ? demanda Daniel.
-J'adore ! J'y ai joué chez un copain quand j'étais à Toulouse. Mais je ne l'ai pas. Je n'ai ni ordinateur, ni connexion à Internet alors...
-J'ai ce jeu. Je n'y joue pas souvent, je n'ai pas le temps, mais j'aime bien y jouer de temps à autre.
-Vous ??? J'ignorais que des gens de votre âge jouaient à des jeux vidéos.
-Des gens de mon âge... Fais gaffe à ce que tu dis ! Je ne suis pas si vieux que ça, quand-même... A peine 25 ans.
-Désolé...
Pensif, l'adolescent termina sa glace, puis il sortit un paquet de cigarettes de sa poche et il en alluma une.
-Vous en voulez une ? demanda-t-il à Daniel en lui tendant le paquet.
Daniel prit le paquet, sortit un stylo de sa poche, et écrivit sur le paquet son prénom et son numéro de portable. Puis il vida le paquet sur le sol et écrasa les cigarettes.
-Hé ! Mes clopes !
Daniel lui rendit le paquet vide, montra son numéro et dit :
-Voilà à quoi devrait servir un paquet de cigarettes, seulement à ça ! Appelle-moi si jamais t'as envie de parler, si tu ne sais pas quoi faire ou si tu as envie de te faire une partie de Wow ! A la prochaine.
Sur ce, Daniel tourna les talons et rentra chez lui.

Jeremy retourna encore et encore le paquet de cigarettes vide dans ses mains. A vrai dire, il ne regrettait pas son contenu. Ce paquet était le premier qu'il avait acheté, et le dernier qu'il comptait acheter. Il avait détesté le goût des trois seules cigarettes qu'il avait fumées. Mais inspirer et expirer, même du poison, lui avait aidé à garder son calme.
Cela faisait trois jours qu'il avait croisé Daniel. Trois jours qu'il gardait en mémoire les moindres détails de cette rencontre : la poitrine dure contre laquelle il s'était cogné, le regard gris qui l'avait dévisagé, la gentillesse gratuite de cet homme...
Devait-il l'appeler ou pas ? Et surtout, le pouvait-il ?
-Allez, je me lance ! Mais s'il n'a pas répondu à la troisième sonnerie, je raccroche...
Il prit son téléphone portable, vérifia qu'il avait encore du temps de communication, et une fois rassuré, il composa le numéro inscrit sur le paquet vide.
Une sonnerie... Deux...
-Allô ?
-Da... Daniel ? C'est Jeremy...
-Jeremy ? Je ne... Ah ! le paquet de cigarettes ?
-Oui c'est bien moi, répondit l'adolescent. Je me demandais ce que vous faisiez demain ?
-Demain ? Rien... répondit Daniel avec un sourire. Souhaites-tu y remédier ?
-Je... Ca pourrait être sympa d'aller boire un verre quelque part, ou...
-On se retrouve à 12h30 et on va au resto chinois, ça te va ?
-Je ne suis pas ici depuis longtemps, je ne sais pas où est situé le resto chinois...
-On se retrouve dans le parc où on s'est recontrés si tu veux. Le restaurent n'est pas loin. Comme ça, nous pourrons tranquillement décider du programme de l'après-midi.
-D'accord ! Alors à demain !
-A demain Jeremy.
En entendant Daniel prononcer son prénom, Jeremy sourit. Il ignorait ce qui lui arrivait. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il se sentait bien avec cet homme. Ces trois jours, depuis la rencontre avec Daniel, avaient passé très lentement... et attendre jusqu'au lendemain serait très long également.
Enfin, c'est ce que Jeremy supposait car contre toute attente, le lendemain finit par arriver et c'est le coeur léger qu'il se rendit au parc. Il faisait beau et rien ne pourrait altérer sa bonne humeur.
Daniel était déjà arrivé et avança à sa rencontre. Vêtu d'un jean moulant et d'une chemise bleue, il était très élégant et faisait plus jeune que lorsque Jeremy l'avait vu avec son costume sombre.
-Bonjour Jeremy, lança Daniel avec un sourire. Comment vas-tu ?
-Très bien et vous ?
Daniel ébouriffa les cheveux de l'adolescent et répondit :
-Ca va. Je suis en week end, il fait beau, c'est génial !
Sa gaité était communicative et c'est le sourire aux lèvres que Jeremy le suivit jusqu'au restaurent.
Une fois à table, on leur amena les menus. Et là, Jeremy perdit son sourire. Il sortit discrètement son porte-feuille de sa poche et jeta un oeil à l'intérieur. Il n'avait que dix euros. Jamais il ne pourrait...
-Range ça, c'est moi qui offre, dit Daniel avec un clin d'oeil complice.
-Mais je...
-Allez, tu m'inviteras ailleurs une prochaine fois.
Une prochaine fois... C'était si doux à entendre...
-D'accord ! s'exclama Jeremy avec un immense sourire. Mais... je n'y connais rien, qu'est-ce que vous me conseillez dans tout ça ?
-Tu n'as jamais mangé chinois ? Bon, est-ce qu'il y a des aliments que tu n'aimes pas ?
-Non, rien en particulier.
-Les mélanges sucrés et salés ne te dérangent pas ?
-Non.
-Bon, alors je vais commander pour toi ! J'espère que tu vas aimer.
-J'en suis sûr.
Daniel commanda puis lorsque la serveuse partit, il demanda :
-Alors, que souhaites-tu faire cet après-midi ?
-Pourquoi pas un ciné ?
-Il y a un film que tu aimerais voir ?
-Pas spécialement, mais il y a toujours quelque chose de sympa.
-Ok alors un ciné, et ensuite nous aviserons. Quel est ton film préféré ?
Ils discutèrent jusqu'à ce que leur commande arrive. Jeremy saisit ses baguettes de manière maladroite sous le regard amusé de Daniel.
-Attends, je vais te montrer, dit ce dernier en se levant.
Il se plaça derrière Jeremy, entoura la main droite de l'adolescent avec la sienne, et positionna ses doigts sur les baguettes.
-Essaye, dit-il.
Jeremy tenta mais les baguettes ne se maintenaient pas entre ses doigts. Daniel les lui positionna à nouveau, et Jeremy réussit à saisir un morceau de viande... qui tomba quelques centimètres plus loin.
-C'est pas gagné ! s'exclama-t-il en éclatant de rire.
-Courage, tu vas y arriver. Et si jamais, tu peux toujours utiliser une fourchette.
-Non ! Ce serait dommage. Mais vous devriez manger sinon ça va refroidir.
Daniel engloba la main de Jeremy dans la sienne, positionna à nouveau ses doigts. Il saisit entre les baguettes le morceau de viande récalcitrant et le porta à la bouche de Jeremy. Puis il dit :
-Allez, essaye seul, maintenant.
Jeremy obéit. Il prit un autre morceau de viande et le porta vite à sa bouche avant qu'il ne quitte les baguettes.
-On va dire que j'y arrive, même si j'ai encore besoin d'entraînement.
Daniel éclata de rire et regagna sa place.


Chapitre 02

-Oh non ! La prochaine séance est à 16h ! s'exclama Jeremy. J'étais persuadé que la séance commançait à 14h...
Daniel soupira en voyant que les films commençaient à 13h45. A dix minutes près, ils auraient pu voir un film. Jeremy avait l'air tellement déçu.
-Si tu veux, on peut louer un DVD, suggéra-t-il. C'est moins bien qu'au ciné, mais l'idée reste la même.
-Pourquoi pas !
-Et après, si tu as envie, tu pourras jouer à World of Warcraft.
-Ok mais pas longtemps.
-Ah ? Tu es pressé ? Tu dois rentrer à une heure précise ?
-Non pas du tout ! Mais je préférerais profiter de votre compagnie plutôt que jouer à un jeu.
-Ne t'en fais pas, répondit Daniel en marchant en direction du club de location de DVD. Tu pourras me voir autant que tu le voudras. Tu as mon numéro, non ?
Ce dernier était en réalité enchanté que l'adolescent prenne plaisir à sa compagnie. Car pour une raison qu'il avait du mal à identifier, il adorait ce môme. Mais il préférait le cacher, par pudeur.
Pour cacher son trouble, il demanda :
-Tu ne fumes pas, aujourd'hui ?
-Non, je n'ai besoin d'aucun autre numéro de téléphone.
Daniel se retourna, surpris. Jeremy éclata de rire.
-Je plaisante, c'est juste que je ne suis pas fumeur. Ce paquet est le seul que j'aie jamais acheté, et je n'ai pas aimé les trois cigarettes que j'ai fumées.
-Tant mieux. Ce serait dommage de t'empoisonner à ton âge. Alors, quel film souhaites-tu voir ?
-Et vous ?
-Ca n'a aucune importance. Vas-y, décide.
Jeremy réfléchit et annonça :
-La Ligne Verte.
-Très bon choix, répondit Daniel.
Il choisit le DVD et prit ensuite la direction de son appartement, suivi de Jeremy. Tous deux montèrent les escaliers de l'immeuble et Daniel déverrouilla la porte.
-Voilà mon chez moi, dit-il avec un sourire. C'est petit, mais je n'ai besoin de rien de plus.
-C'est super bien rangé ! s'exclama Jeremy.
-Je ne suis pas maniaque, mais si ce n'est pas rangé, je ne m'y retrouve plus. Donc autant ranger au fur et à mesure, tu ne crois pas ?
-C'est une bonne idée. Un jour, peut-être que moi aussi, je saurai ranger.
-Tu veux boire quelque chose ? Thé ? Coca ? Eau gazeuse ? Thé glacé ?
-Un thé glacé s'il vous plaît.
-Tu ne pourrais pas arrêter de me vouvoyer ? J'ai l'impression d'être un vieillard avec toi.
-Désolé, répondit Jeremy amusé.
-Assis-toi, j'arrive avec les boissons.
Quelques minutes plus tard, il apporta un plateau sur la table basse, devant le canapé sur lequel Jeremy s'était installé. Il mit ensuite le DVD et s'installa à l'autre bout du canapé, appuyé sur l'accoudoir.

Jeremy s'étira.
-J'ai adoré ce film ! s'exclama-t-il.
-Il fait partie de mes préférés, répondit Daniel. Finalement, je ne regrette pas de ne pas être allé au ciné.
-Moi non plus. Et puis ce sera pour la prochaine fois.
-Tu veux jouer à Wow ? demanda Daniel.
-Pourquoi pas !
-Tu connais déjà le jeu, il me semble.
-Oui, j'y avais joué chez un ami quand j'étais à Toulouse.
Daniel alluma l'ordinateur, puis lança le jeu.
-Voilà, je te laisse faire, je vais ramener le DVD.
-Maintenant ?
-Oui, j'en ai pour cinq minutes.
-Je pourrais le ramener en partant, ne vous en faites pas.
-Allez, joue.
Jeremy regarda Daniel mettre ses chaussures puis il quitta l'appartement. Et là, l'adolescent fut touché d'une telle confiance. Ou d'une telle inconscience. Daniel laissait un inconnu seul chez lui. Ce n'était que pour quelques minutes, mais enfin...
Jeremy plongea dans son jeu. Tout d'abord, créer le personnage. Il choisit une créature de l'alliance, les bons, et donna naissance à un Elfe blond, un prêtre, qu'il prénomma Daniel. Puis il commença de jouer. Jeremy était tout à son jeu mais cela ne l'empêcha pas d'entendre Daniel rentrer.
-Tu t'en sors ? demanda ce dernier en s'approchant de l'ordinateur.
-Ca va.
-Un prêtre ? Ce n'est pas la classe la plus facile.
-Je sais, mais j'avais envie.
-Quoi ? s'exclama Daniel en scrutant l'écran. Tu l'as appelé Daniel ?
Jeremy éclata de rire.
-Je trouve que ça lui va bien.
-Mouais...
-Je peux créer un autre perso si ça vous embête.
Daniel, posté derrière le jeune garçon, lui ébouriffa gentiment les cheveux.
-Ca va, ne t'inquiète pas. Au contraire, je suis touché.
Jeremy sentit Daniel se raidir lorsqu'il frôla sa blessure en haut de la tête.
-Désolé, je t'ai fait mal. Qu'est-ce que tu t'es fait ?
-J'ai rencontré une porte.
-Au sommet du crâne ?
-Oh, vous savez cette habitude que j'ai de courir tête baissée. Je vous ai percuté mercredi, puis en rentrant chez moi, j'ai trouvé plus résistant : une porte.
-Ah...
Jeremy espéra que cette excuse passerait, car il n'avait aucune envie de parler de la cause réelle de sa blessure. Mais Daniel ne montra aucun signe et déplaça simplement sa main pour lui caresser l'arrière du crâne, puis la nuque. Jeremy reprit son jeu. Il se sentait si bien, même s'il ne comprennait pas pourquoi. Ce serait de la torture de quitter cet appartement si calme et si douillet pour rentrer chez lui.
Il joua encore une demi-heure, plus pour profiter de la main de Daniel sur sa nuque que pour le jeu en lui-même, puis il se fit violence.
-Bon, je vais y aller.
-Déjà ? Tu ne dînes pas ici ?
-Non, c'est gentil mais j'ai des devoirs pour lundi, et demain, je ne sais pas si j'aurai le temps de les faire.
-Comme tu veux. Euh... ça te dit de recommencer samedi prochain ?
-Avec plaisir ! s'exclama Jeremy.
-Parfait. Alors on se retrouve samedi au parc à midi ? Comme ça, nous aurons le temps de manger et nous arriverons à l'heure au cinéma.
-Super !
-Au fait ! Quand tu m'as appelé hier soir, j'ai gardé ton numéro, j'espère que ça ne te gêne pas. Sinon je peux l'effacer.
-Pas de soucis, c'était fait pour. A samedi Daniel ! Et merci !
-De rien.
Mili
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Message par Mili Mar 3 Juin - 21:31

Chapitre 03

Daniel contempla la place vide
laissée par Jeremy. Il était complétement stupide. Ce gosse était au
lycée, il devait avoir 16 ans, et il ne trouvait rien de mieux à faire
que le caresser. Mais ses cheveux bruns paraissaient si soyeux, sa peau
semblait si douce...
Et la semaine à venir allait être si longue...
Daniel
posa sa main sur la souris de l'ordinateur, sur laquelle était posée la
main de Jeremy peu de temps auparavant. Il décida d'avancer sur un de
ses personnages, mais il n'arrivait pas à se concentrer. Il ne pensait
qu'à l'adolescent qui venait de quitter son appartement.
-Réveille-toi, merde ! ce n'est qu'un môme comme les autres.
Mais
non, justement, Jeremy était différent des autres adolescent, et cette
différence, non visible à première vue, qui touchait Daniel.
Hors de lui, il quitta le jeu et alla prendre une douche sous laquelle il se soulagea à la main.
Comme
il l'avait prévu, la semaine passa très lentement, et le vendredi soir,
envahi par le doute, il appela Jeremy. Il avait envie d'entendre sa
voix, tout simplement.
-Allô ?
-Jeremy ? C'est Daniel. Je te dérange.
-Daniel ! Quelle surprise. Pas du tout, j'étais en train de faire mes devoirs.
-Donc je te dérange.
-Mais non. Comment allez-vous ? Vous n'appelez pas pour annuler notre rendez-vous de demain j'espère.
Rendez-vous... ce mot sonnait si juste. Cela lui faisait tellement plaisir de l'entendre...
-Daniel ?
-Ne t'inquiète pas, j'appelais pour être sûr que tu n'avais pas oublié. Je n'ai aucune intention d'annuler.
Pas après avoir traversé la semaine comme un zombie, attendant avec impatience leur prochaine rencontre.
-Ah,
j'ai eu peur. Bien sûr que je n'ai pas oublié. J'ai passé un si bon
après-midi samedi dernier, je ne vois pas comment je pourrais oublier.
-Parfait. c'est tout ce que je voulais savoir. Je te laisse travailler. A demain.
-A demain Daniel.
Emu
par la spontanéité et l'honnêteté de cet adolescent, Daniel posa son
téléphone sur son coeur et soupira. Puis il éclata de rire : il était
vraiment ridicule.
Pour s'occuper, il relut un dossier d'un nouveau
client. Le point fort de la compagnie pour laquelle il travaillait
était de connaître tous ses clients sans avoir à consulter de dossier.
Et pour cela, la bonne mémoire de Daniel était très utile.
Daniel se
coucha assez tard, ce soir-là. Il était tellement excité par son
rendez-vous du lendemain que trouver le sommeil lui fut très difficile.
Et lorsqu'il se réveilla, il eut à peine le temps de prendre une douche
et se brosser les dents. Tant pis pour les courses, il les ferait lundi
s'il ne terminait pas trop tard son travail. Et jusque là, ce serait
des pâtes au beurre.
Faisant contre fortune bon coeur, Daniel marcha
gaiment jusqu'au parc. Jeremy était déjà là, assis sur un banc, et
lorsque l'adolescent se tourna vers lui, ses yeux verts pétillèrent de
mille feux.
-Bonjour Daniel, cria Jeremy en courant à sa rencontre.
-Bonjour, Jeremy.
Daniel ne put arrêter sa main, et la passa sur la joue de l'adolescent qui se mit à rougir.
-Où allons-nous ? demanda Daniel en baissant la tête pour chacher son trouble.
-Je vous invite à la pizzéria ? suggéra Jeremy.
-Avec plaisir ! Je n'ai pas mangé de pizza depuis une éternité.
-Vous connaissez une pizzéria pas trop loin d'ici ?
-Suis-moi... et arrête de me vouvoyer.
Tous deux longèrent la rue commerciale. En passant devant un restaurent italien, Jeremy s'arrêta.
-Ils font des pizzas, ici, non ?
-Oui, mais je n'aime pas l'ambiance, mentit Daniel.
En réalité, il guidait Jeremy à la pizzéria la moins chère qu'il connaissait, par égard pour les finances du gamin.

-Ce
film était génial ! s'exclama Jeremy. Je n'aurais jamais cru que
c'était Brad le tueur. Jusqu'à la fin, je pensais que c'était ce vieux
salaud de Henry.
-Comme quoi, il ne faut pas juger à l'apparence.
Jeremy sourit.
-En
effet, mais étant donné ce que nous montrait le film, tout était fait
pour qu'on croie que Henry était le tueur. Mais je me disais bien que
Brad cachait quelque chose... Il arrivait toujours sur le lieu du crime
avant les autres, comme par hasard.
Daniel sourit et Jeremy lui rendit son sourire.
-On mange ensemble, ce soir ? proposa Daniel.
-Encore au resto ? Mais on va s'empâter, sourit l'adolescent.
-Si un resto ne te dit pas, on peut manger chez moi, je te préparerai une de mes spécialités.
-Ah bon, vous cuisinez ?
-Un de mes amis était chef, et quand on mangeait chez lui, il me laissait l'aider. J'ai appris quelques trucs.
-Cool !
-Par
contre, il faut que je passe à l'épicerie. Je me suis levé en retard,
je n'ai pas eu le temps de faire les courses, expliqua Daniel en
touchant son menton rapeux. Je n'ai même pas eu le temps de me raser.
-Nous pouvons faire vos courses de la semaine, si vous voulez.
-Ca m'embête de t'emmener en grande surface par une si belle journée.
-Moi pas, sourit Jeremy.
-Bon, alors on passe chez moi prendre ma voiture et c'est parti.
Vingt
minutes plus tard, ils arpentaient les rayons de l'hypermarché. Daniel
était très efficace, il savait exactement de quoi il avait besoin. De
ce fait, en moins d'une heure, ils sortaient déjà du magasin. Ils
chargèrent le coffre de la BMW noire et ils repartirent chez Daniel.
-Tu veux jouer à World of Warcraft pendant que je prépare le dîner ? demanda Daniel.
-Vous ne voulez pas que je vous aide ?
-Pas ce soir, tu es mon invité d'honneur. Mais ok pour les prochaines fois.
Jeremy
alluma l'ordinateur, un sourire béat aux lèvres. Il aimait vraiment
quand Daniel parlait de prochaines fois, cela lui semblait si doux à
entendre...
Il s'assit sur le tabouret, en face du bureau sur lequel trônait l'ordinateur, et lança le jeu.
-Daniel, votre pseudo et votre mot de passe ?
-Pseudo : Danyboon ; mot de passe : danynoob, lança Daniel depuis la cuisine.
-Merci, répondit Jeremy touché par sa confiance.
Il tapa les données puis fit progresser son elfe.
Dix
minutes plus tard, Daniel arriva de la cuisine et se plaça derrière
Jeremy. Il passa les mains dans ses cheveux et sur sa nuque, comme le
samedi précédent. Il descendit ses doigts sur son cou, dans
l'échancrure de son t.shirt. Jeremy ferma les yeux, appréciant les
caresses divines. Il recula sur le tabouret et s'adossa à Daniel,
puisant dans sa chaleur et dans sa tendresse. Il se sentait si bien
contre son ventre et sa poitrine, même si Daniel semblait avoir quelque
chose de dur dans sa poche. Ses clés sans doute...
Daniel se baissa jusqu'à l'oreille de l'adolescent, et ce dernier frisonna en sentant son souffle chaud si près.
-Tu es en train de te faire taper, chuchota Daniel.
Jeremy
reprit ses esprits et vit son elfe presque mort. Il l'éloigna des
ennemis et les immobilisa d'un sort. Puis il se lança un sort de
guérison. Enfin, il put tuer ses ennemis.
-Merci, dit Jeremy. Je termine ma quête et j'arrête.


Chapitre 04

-Wah, il est déjà 22h ! s'exclama Jeremy. Mon père va me tuer.
-Il n'aime pas que tu rentres tard ?
-Ce n'est pas ça. Il travaille tôt demain matin, et je vais le réveiller en rentrant...
-Tu peux dormir ici si tu veux. Le lit est grand, et si tu préfères, il y a le canapé.
-Mais je...
-C'est comme tu veux. Passe un coup de fil à ton père pour le prévenir.
-Me... merci Daniel.
-De rien.
Daniel
déglutit. Il allait passer une très mauvaise nuit, avec Jeremy à
proximité. Il avait tout intérêt à prendre une douche froide avant de
se coucher. Il sentait encore au bout de ses doigts la peau douce de sa
nuque et de son cou. Comment allait-il pouvoir dormir ?
-C'est bon, dit Jeremy.
-J'ai une brosse à dents de secours, et je peux te prêter un pyjama.
-Ok pour la brosse à dents. Pour le pyjama, ça va aller : je dors en caleçon.
-Tu veux te coucher maintenant ?
-Pourquoi ? Vous vous couchez maintenant ? se moqua Jeremy.
-Non mais étant donné ton jeune âge...
-Je ne suis plus un gamin. Je vais sur mes 17 ans.
Daniel
manqua d'éclater de rire mais il se retint par égard pour Jeremy. A 17
ans, on était encore un enfant. Mais il ne pouvait pas le lui dire. Et
puis il devait bien avouer que l'âge de Jeremy le rassurait quelque
peu. Il le pensait plus jeune d'un an ou deux.
-Tu veux boire quelque chose ? Thé ? Chocolat chaud ?
Tout
en buvant un chocolat chaud, les deux hommes discutèrent à batons
rompus de films, de musique, d'études... Puis vers 1h, Jeremy ne
parvint plus à dissimuler ses baillements.
-Tu veux aller te coucher ? demanda Daniel.
-Je commence à être épuisé.
-Alors bonne nuit Jeremy.
Daniel
regarda l'adolescent se diriger vers la salle de bains d'un pas de
somnambule. Il alla faire la vaisselle, puis il se posa sur le canapé
pour étudier le dossier d'un client.
-Vous ne vous couchez pas ? demanda Jeremy en sortant de la salle de bains.
-Non, je me suis levé tard et je ne suis pas encore fatigué.
-Alors bonne soirée.
Daniel
crut voir une lueur de déception passer dans les beaux yeux verts du
jeune garçon. Mais il devait s'être trompé, pourquoi Jeremy serait-il
déçu ?
-Bonne nuit Jeremy, répondit-il.
Puis il replongea dans
son dossier, sans toutefois parvenir à se concentrer. Il pensait à la
tentation qui l'attendait dans son lit. Il avait envie de le toucher,
même pas inadvertence. Il avait envie de le serrer contre lui, comme
des amants. Au moins cette nuit.
Soupirant, Daniel referma son
dossier et il alla prendre une douche froide. Mais loin de réfreiner
ses ardeurs, la douche l'incitait plutôt à se blottir dans des bras
accueillants pour se réchauffer.
Supposant que Jeremy dormait,
Daniel éteignit la lumière du salon et alla dans la chambre. Il se
coucha, épuisé, car bien qu'il ait dormi tard le matin, il avait très
peu dormi. Ses yeux s'adaptant à l'obscurité, il détailla le visage en
face du sien... et croisa deux yeux grands ouverts.
-Tu ne dors pas encore ?
Jeremy se retourna afin de présenter son dos à Daniel et répondit :
-Non, j'ai du mal quand je ne suis pas dans mon lit.
-Je comprends. Ca me le fait quand je dors à l'hôtel.
-A... l'hôtel ?
-Oui,
quand je rends visite à certains clients. Certains de mes clients sont
sur place, mais d'autres sont à l'autre bout de la France, voire à
l'étranger.
-Ah...
Daniel ne put résister plus longtemps, il
tendit la main vers la peau douce du dos nu face à lui. Jeremy se
crispa et s'éloigna jusqu'au bord du lit. Daniel n'insista pas et
retira sa main.
-Quelque chose te gêne ? Qu'est-ce qui ne va pas Jeremy ?
-Hein ?
-Si tu as un problème, tu peux m'en parler tu sais.
-Non, c'est... je...
Jeremy hésita, puis se lança :
-Daniel, que pensez-vous de l'homosexualité ?
-Ce que j'en pense ?
-Oui. Vous ne trouvez pas ça sale, dégradant, pour un homme, d'être un réceptacle à sperme ?
-Quelle jolie expression, ironisa Daniel.
En voyant Jeremy toujours aussi tendu, il reprit :
-Une femme aussi, est un "réceptacle à sperme". Pourquoi serait-ce dégrandant, sale pour un homme ?
-Parce que ce n'est pas naturel.
-Ce
qui n'est pas naturel, c'est d'aller contre ses pulsions. Tant que les
personnes sont consentantes, je ne vois vraiment pas où est le problème.
-V... vraiment ? Vous êtes sûr ?
-Chacun
a sa vision des choses. Ca, c'est la mienne. Il faut suivre son coeur.
Si un homme préfère être avec un homme, tant qu'ils sont heureux
ensemble, que ça leur plaît, qu'importe ?
-Vous devez avoir raison... répondit Jeremy en baillant. Merci de m'avoir répondu.
-De rien. Tu devrais dormir, maintenant.
-Oui, dit l'adolescent en souriant.
Il
se retourna en souriant et tendit sa main en travers du lit. Daniel
hésita, finit par y glisser la sienne. Il sombra ensuite dans un
sommeil réparateur.
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Message par Mili Mar 3 Juin - 21:33

Chapitre 05

Jeremy se réveilla dans des bras puissants. Il ouvrit les yeux et croisa le regard gris et souriant de Daniel.
-Bonjour Jeremy.
-Que... que...
Jeremy tenta de se dégager.
-Pourquoi... ?
-Je ne pouvais pas reculer plus, sourit Daniel. Sinon je serais tombé du lit. C'est toi qui es venu contre moi. Cela t'effraie ?
Jeremy baissa les yeux. Il les ferma complètement et se rapprocha de Daniel, qui referma les bras sur lui.
-Voilà qui est mieux, chuchota le jeune homme en déposant un baiser sur le front de l'adolescent.
Jeremy, quant à lui, se demandait pourquoi il se sentait si bien dans ces bras si accueillants. Il se sentait si bien, d'ailleurs, qu'il sentit son boxer le serrer. Il tenta à nouveau de se dégager pour que Daniel ne perçoive pas son émoi, mais Daniel le serra encore davantage contre lui.
-Du calme. C'est naturel, n'aies pas honte de ton corps.
Daniel se colla complétement contre Jeremy et ajouta :
-Moi aussi... tu sens ?
Gêné, l'adolescent baissa les yeux. Daniel lui passa la main dans les cheveux pour le rassurer, puis il descendit sur sa nuque, dans son dos. S'approchant, il baisa son front, ses pommettes, son nez, et termina par un chaste baiser sur les lèvres.
-Da... Daniel...
-Oui Jeremy ?
-Je...
-Oui Jeremy, répéta simplement Daniel.
Avec douceur, il passa une main sous le menton de l'adolescent pour lui incliner la tête, et il fondit sur ses lèvres, les caressant de la langue jusqu'à ce qu'elles cèdent et libèrent le passage tant convoité. Jeremy se sentait au paradis, et s'il n'en tenait qu'à lui, jamais il ne redescendrait sur Terre. Mais Daniel n'était manifestement pas de cet avis. Il soupira imperceptiblement et s'éloigna de Jeremy.
-Je vais acheter des croissants. Tu en veux ?
L'adolescent tendit une main en direction de la poitrine de Daniel et chuchota, comme s'il n'osait pas prononcer ces paroles à voix haute :
-Non, je veux... autre chose.
Daniel sourit. Il prit à nouveau Jeremy dans ses bras et répondit :
-Tu es adorable. Mais pas aujourd'hui... je ne peux pas.
Jeremy ne comprennait pas. Il demanda néanmoins :
-Puis-je vous toucher ?
-A deux conditions.
-Lesquelles ?
Daniel prit un air sévère et fit d'une grosse voix :
-Déjà, tu arrêtes de me vouvoyer.
-Ok, répondit Jeremy en souriant.
-Et quand je dis stop, c'est stop.
-Oui, Daniel.
-Alors redemande correctement.
-Est-ce que je peux te toucher... Daniel ?
Le jeune homme sourit et prit Jeremy dans ses bras.
-Viens, murmura-t-il seulement.
D'une main timide, Jeremy passa sur le visage de Daniel, sourit en sentant sa barbe rèche. Il s'approcha pour l'embrasser, savourant cette peau d'homme contre la sienne. Il embrassa ensuite le cou de son amant, descendit sur sa poitrine où il commença à jouer avec les mamelons errigés.
-Non, pas là, côassa Daniel.
-Vous... tu n'aimes pas ?
-Au contraire, j'aime trop.
D'un bond, Daniel se pencha en avant, il renversa Jeremy sur le dos et le plaqua sur le lit. Là, il couvrit son ventre et sa poitrine de baisers et de petits coups de langues qui firent gémir l'adolescent. Il passa ses doigts dans sa toison pectorale naissante. Enfin, après un clin d'oeil, il se leva et déclara :
-Tu peux dormir encore un peu, si tu veux. Je vais prendre une douche et acheter des croissants.
-D'accord.
Jeremy se recoucha tout en fixant le plafond. Les bruits de la salle de bains semblaient l'appeler, mais il résista à la tentation tout en se demandant pour quelle raison Daniel ne voulait pas aller plus loin. Avait-il peur d'être déçu ? Ou ne l'aimait-il pas assez pour partager ce genre de chose ?
Dès que la porte d'entrée se referma, Jeremy se leva en vitesse. Il fonça à la salle de bains et prit une douche sous laquelle il se branla furieusement. Libéré, il s'adossa à la paroi en se demandant si Daniel avait déjà fait ce genre de chose...
Rougissant de sa propre audace, il sortit de la douche, se sécha, et passa son caleçon. Il sortait de la salle de bains au moment où Daniel rentrait de la boulangerie.
-Pile poil ! lança ce dernier avec un sourire.
Jeremy se sentit rougir en se demandant si Daniel avait deviné. Il alla récupérer ses vêtements dans la chambre, prêt pour un petit déjeuner en tête à tête avec Daniel.

-Tu préfères du lait ou du thé ? demanda Daniel depuis la cuisine à Jeremy qui s'habillait dans la chambre.
-Du lait s'il te plaît.
Daniel fit chauffer du lait et mit les couverts sur la petite table. Jeremy sortit de la chambre. Il semblait embarassé et Daniel s'avança pour le rassurer.
-Tu es gêné ? demanda-t-il en passant une main sur sa nuque.
-Je... C'est la première fois pour moi.
-Et ça t'embête ? Ca te rend triste ?
-Non, au contraire, mais...
Daniel embrassa furtivement ses lèvres et chuchota :
-Tu te poses trop de questions.
Il se dirigea vers le vestibule, et il prit ses clés sur la porte. Il détacha une clé du trousseau, la tendit à Jeremy.
-Tiens, garde ça.
-Une clé ?
-Oui, c'est la clé de mon appartement. Tu peux venir quand bon te semble, même si je ne suis pas là. Tu pourras jouer à World of Warcraft, t'isoler si tu as besoin de solitude... me faire la surprise quand je rentre d'une dure journée de travail...
-Je n'oserai jamais l'utiliser.
-Et pourtant, c'est fait pour. Tu n'es pas obligé de t'en servir. Mais tu sais que si tu en as envie, tu peux le faire.
-Merci Daniel.
-De rien, répondit ce dernier avec un clin d'oeil.
Il alla récupérer la casserole de lait chaud sur le gaz et servit les deux bols sur la table.
Les deux hommes déjeunèrent et Daniel tenta de plaisanter pour dérider Jeremy. Cependant, ce dernier paraissait toujours aussi maussade.
-Il y a encore quelque chose qui te préoccupe ?
Jeremy baissa les yeux sur son bol tout en rougissant adorablement.
-Va-t-on se revoir samedi ?
-Rien ne pourra m'en empêcher, répondit Daniel avec un clin d'oeil. Même jour, même heure, même endroit.
Jeremy parut soulagé il fit un immense sourire à son compagnon. Ce fut ce sourire qui aida Daniel à survivre tout au long de la semaine. Tous les soirs, en rentrant chez lui, il espérait voir Jeremy, qui serait venu lui faire une surprise. Mais seul un silence froid et la solitude l'attendaient.
Enfin, le vendredi soir arriva. Daniel sortit du bus et courut jusque chez lui. Il pleuvait à verse et même s'il n'en avait que pour deux minutes pour rentrer, il allait être complétement trempé. Slalomant entre les flaques d'eau, il atteignit enfin le porche de l'immeuble. Il monta les escaliers quatre à quatre, impatient de se changer. Il déverrouilla sa porte, entra. Il posa sa malette, suspendit son manteau, retira d'un coup de pied ses chaussures tout en commençant à déboutonner sa chemise, lorsqu'il remarqua une paire de tennis détrempées posées dans un seau.
A ce moment-là, Jeremy sortit complétement nu de la salle de bains.
-Da... Daniel ! s'exclama l'adolescent en cachant son intimité comme il pouvait. Bonjour. Je... je sortais du lycée et comme il pleut, je me suis dit que je pourrais passer me sécher, vu que c'est plus près du lycée que chez moi.
Daniel s'avança vers Jeremy et il le serra contre lui tout en louant mentalement cette pluie qu'il avait maudite peu de temps auparavant.
-Tu es le bienvenu, Jeremy.


Chapitre 06

Jeremy sortait de la douche, et en sentant les mains et la poitrine fraîches de Daniel contre sa peau tiède, il ne put s'empêcher de frissonner. Il leva la tête et se noya dans le regard gris de Daniel, tout en retirant ses mains qu'il gardait devant lui pour se cacher. Quel besoin avait-il de se cacher, après-tout ? Il était normalement constitué, et si jamais il réagissait, ce qui était justement en train de se produire, Daniel ne s'en offusquerait pas.
L'adolescent se blottit plus étroitement contre la poitrine large qui s'offrait à lui, tout en léchant les goutelettes d'eau qui coulaient sur le cou de Daniel. Les yeux fermés, il apprécia le goût salé de cette peau, ce goût unique qu'il n'oublierait jamais. Lorsque Daniel l'embrassa enfin, il ne put réprimer un gémissement. Il attendait cette bouche ferme et tendre à la fois depuis si longtemps. Lentement, il passa les mains sous la chemise de Daniel, caressant son dos, tout en s'ouvrant à son baiser. Les langues se mélangèrent, explorèrent, dansèrent frénétiquement.
Sans trop savoir où il allait, Jeremy recula lorsque son amant le poussa, et après quelques pas, ses genoux buttèrent contre le canapé, sur lequel il tomba assis. Daniel le chevaucha tout en poursuivant leur baiser, puis ses lèvres descendirent lentement sur le cou de l'adolescent. Sa poitrine. Son ventre.
Jeremy retint son souffle lorsque cette bouche se posa sur son sexe en érection. Et lorsqu'elle l'enveloppa dans sa chaleur humide, il crut défaillir. Jamais il n'avait connu tel plaisir.
Son coeur tambourinait dans sa poitrine tandis que Daniel alternait caresses et plaisirs gourmands. Il allait...
-Daniel ! Arrête ! s'écria Jeremy.
-Pourquoi ? Tu n'aimes pas ? demanda malicieusement Daniel tout en poursuivant ses caresses.
Il le reprit dans sa bouche.
-Ce n'est pas ça ! Recule, je vais... jouiiiirrr...
Jeremy s'arc-bouta sous la poigne de fer de Daniel qui lui maintenait le bassin tout en goûtant à ce fluide aigre-doux pour la première fois. Après un dernier coup de langue, ce dernier le libéra. Il retira sa chemise, s'en servit pour s'essuyer la bouche et le menton, puis il prit Jeremy dans ses bras.
-Trop tard, chuchota-t-il tout en le soulevant avec délicatesse.
Jeremy se blottit contre ce torse rassurant et bredouilla :
-Je suis désolé... Je t'avais prévenu, mais...
Daniel l'embrassa. Jeremy put goûter à sa propre saveur.
-Je sais, idiot, répondit enfin le jeune homme. J'ai fait exprès.
Il le transporta juqu'à la chambre et il le déposa tendrement sur le lit.
Le voyant repartir, Jeremy demanda, apeuré :
-Hé, où vas-tu ?
-Je reviens, répondit Daniel avec un clin d'oeil. Je vais laisser ce pantalon détrempé à la salle de bains.
Soulagé, Jeremy posa la tête sur l'oreiller, fermant les yeux. Quelques instants plus tard, il sentit le corps nu de Daniel contre lui. Et ses mains. Et sa bouche. Qui naviguaient partout sur son corps.
-Attends, chuchota Jeremy. J'aimerais te toucher, moi aussi.
-Avant, j'aimerais vraiment faire connaître tous les plaisirs à ce joli corps.
Joignant le geste à la parole, Daniel posa sa main sur le dos de Jeremy, descendit lentement, et finit par glisser un doigt en lui. L'adolescent poussa un gémissement. Il sourit à Daniel, frôla son sexe érigé, et dit d'une voix assourdie :
-D'accord, mais... tu me gardes du dessert, après le plat de resistance.
Daniel ferma les yeux.
-J'essayerai...

Daniel, de sa main libre, caressa la poitrine de son amant tout en déposant des baisers dans son cou. Il adorait l'odeur de Jeremy, ainsi que la texture de sa peau, si fine, si douce. Il pinça ses mamelons, et les halètements de l'adolescent lui indiquèrent qu'il aimait ça. Absorbé dans sa tâche de faire plaisir à ce corps si sensuel, il déposa des baisers sur l'épaule, enroula son bras autour de sa taille pour lécher sa poitrine, son ventre, son sexe.
-Non... Daniel, s'il te plaît...
-Oui ?
-Viens, Daniel... J'aimerais vraiment... te sentir.
Emu, le jeune homme déposa un baiser sur ses lèvres, baiser qu'il ne peut se résoudre à ne pas prolonger. Il aimait trop cette bouche pour la négliger. Puis il se pencha vers sa table de nuit, ouvrit un tiroir. Jeremy vit le pot qu'il en sortait et dit :
-Non, je ne veux pas d'autres fluides que les notres. Range ça.
-Tu es sûr ? Je ne veux pas te faire mal.
-Viens, Daniel, répondit simplement Jeremy.
Daniel obéit. Il se positionna derrière Jeremy et commença à le pénétrer.
-Ca va ? demanda-t-il inquiet.
-Oui, viens.
-Tu es sûr ?
Pour toute réponse, Jeremy recula le bassin d'un coup sec, s'empalant sur Daniel en un gémissement de plaisir. Daniel, quant à lui, soupira de bonheur. Il passa ses bras autour du ventre de Jeremy, le serant dans ses bras de la manière la plus intime possible. Il posa sa tête sur son dos, remarquant au passage une zébrure de la longueur d'un doigt.
Il se ressaisit et commença à bouger, lentement. Il ne devait pas jouir... il avait dit à Jeremy qu'il tenterait de lui garder du dessert. Cette expression touchante, mais aussi pittoresque, lui permit de se reprendre un peu, et il put accélerer le mouvement. De la main droite, il cajôla le sexe de Jeremy, dressé, appelant des caresses. De la gauche, il lui pinça les mamelons, puisqu'il semblait aimer ça.
-Da... Daniel... psalmodiait Jeremy. Oh Daniel...
-Oui Jeremy, je suis là, uniquement pour toi.
-Je... je...
Jeremy n'eut rien le temps d'ajouter de compréhensible. Le reste de sa phrase se perdit dans un long cri rauque et Daniel sentit un liquide chaud lui inonder la main. Jeremy s'effondra sur le lit, haletant. Daniel se libéra et se lécha la main droite en souriant malicieusement à l'adolescent qui le regardait, les yeux mi-clos. Puis il s'assit près de lui, caressant ses cheveux, sa nuque, comme il aimait le faire.
Jeremy leva la tête et regarda avec gourmandise le sexe toujours dressé de Daniel.
-C'est l'heure du dessert...
Daniel soupira lorsqu'il sentit la bouche chaude de l'adolescent se refermer sur lui. Et il constata que pour une première fois il se débrouillait merveilleusement bien... Tellement bien, d'ailleurs, que...
-Hé bien, c'était rapide ! s'exclama Jeremy en se léchant les lèvres.
Il chevaucha les hanches de son amant et s'allongea complétement sur lui. Daniel referma un bras protecteur autour de ses épaules.
-Je t'aime Daniel...
Daniel ferma les yeux, ému. Il caressa la nuque de Jeremy pour toute réponse, puis il s'endormit.


_________________________________

Voilà, je posterai sans doute la suite demain (si j'y pense Laughing)
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Message par Mili Mer 4 Juin - 17:29

Chapitre 07

Jeremy se réveilla de bonne humeur. Il se sentait endolori, mais bien. Il était blotti contre Daniel, la tête nichée au creux de son épaule, leurs jambes entremélées. Un bras possessif de Daniel était passé autour de son cou.
Il leva les yeux vers Daniel et croisa son regard gris, amusé. Il rougit, mais ne baissa pas les yeux.
-Bonjour, Jeremy, dit Daniel d'une voix douce.
-B'jour, répondit l'adolescent gêné.
Daniel sourit. Il baissa la tête jusqu'à atteindre les lèvres de son amant. Et Jeremy se dit que si toutes ses journées commençaient ainsi, il serait le plus heureux des garçons de son âge.
-Croissants ? suggéra Daniel.
-Bonne idée. Tu veux que j'y aille ?
-Reste au chaud. Si je rentre frigorifié, tu pourras me réchauffer, répondit Daniel avec un clin d'oeil.
-Je m'en veux, tu n'as même pas eu droit à une douche bien chaude, hier soir, à cause de moi...
Daniel roula jusqu'à être allongé sur Jeremy. Il déposa un baiser sur la poitrine du jeune garçon, à gauche, là où était situé son coeur. Il y déposa sa tête.
-Une nuit dans tes bras vaut toutes les douches du monde.
Jeremy ferma les yeux tout en entourant Daniel de ses bras. Tous deux restèrent étroitement enlacés un moment, profitant du contact avec l'autre. Puis Daniel se leva.
-Allez, j'y vais sinon ça va dégénérer !
Jeremy le regarda partir, tout en se demandant ce qu'il entendait par "dégénérer". Il attendit que Daniel ait pris sa douche et soit sorti, puis il alla à la salle de bains. Il hésita, puis décida de ne pas prendre de douche. Il en avait pris une la veille au soir, et il souhaitait garder le parfum de Daniel sur sa peau durant la journée. Il récupéra ses vêtements qui avaient eu le temps de sécher près du radiateur du salon.
Il bouclait son jean quand Daniel rentra.
-Croissants chauds ! lança ce dernier avec bonne humeur.
Il s'avança vers Jeremy et posa une main sur la marque qui zébrait son dos.
-Qu'est-ce que tu as fait, là ?
Il avait vu... Que répondre ? Espérant que son mensonge passerait, Jeremy bredouilla :
-Ah, tu sais, je n'ai vraiment pas de chance avec les portes. Au lycée, il y a des portes à battants. J'ai tiré la porte et je suis rentré en pensant qu'elle rentrerait dans son encadrement. Je suis resté sur le pas de la porte, et la porte est revenue contre moi.
-Tu as dû la tirer sacrément fort pour qu'elle te fasse une telle marque.
-Oui... c'est qu'elle est sacrément lourde. Mais je saurai pour la prochaine fois.
Daniel déposa un baiser sur la blessure et déclara :
-Si un jour nous vivons ensemble, je retirerai toutes les portes.
Jeremy éclata de rire.
-D'ici là, j'espère bien savoir me servir d'une porte.
Daniel lui ébouriffa les cheveux, puis prépara le petit déjeuner. Pendant ce temps-là, Jeremy appela chez lui et laissa un message sur le répondeur pour s'excuser, dire qu'il avait passé la nuit chez un ami à cause des intempéries, et que son ami l'avait invité à rester jusqu'au lendemain.
Il passa un week end merveilleux, à un détail près : Daniel ne répondit point à ses avances. Dès qu'il l'embrassait ou le touchait un peu trop, Daniel répondait d'une voix douce :
-Arrête, Jeremy, sinon, ça va dégénérer.
L'adolescent se demandait ce qu'il avait fait qui avait déplu à Daniel, mais ne trouvait pas de réponse.
Le dimanche, en tout début d'après-midi, alors qu'ils terminaient la vaisselle, Jeremy enlaça Daniel et passa ses mains sous sa chemise. Il caressa son dos et leva la tête pour l'embrasser. Se rapprochant, il sentit Daniel réagir contre son ventre. Mais le jeune homme le repoussa doucement. Il déposa un baiser sur son front et chuchota :
-Arrête Jeremy. Ca va dégénérer si tu continues.
Jeremy s'écarta de Daniel. Il passa sa veste et chaussa ses tennis en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.
-Très bien ! Puisque tu as si peur que ça dégénère, je rentre chez moi ! De toute façon, je n'ai pas fait mes devoirs pour demain ! Ciao !
-Jeremy...

Daniel regarda l'adolescent franchir la porte. Il faillit partir à sa poursuite, mais il abandonna. Jeremy était en colère, et mieux valait le laisser évacuer sa colère avant de le raisonner.
Daniel soupira et décida de passer sa frustration sur World of Warcraft. En vain. Il faisait n'importe quoi. Alors il plongea dans les dossiers d'un de ses clients, avec qui il avait rendez-vous le lendemain.
La semaine passa très lentement pour Daniel. Maintes fois, il composa le numéro de Jeremy. Mais à chaque fois, il raccrocha avant la première sonnerie. Que pourrait-il lui dire ? Qu'il était désolé ? Cependant, il n'avait rien à se repprocher.
Le week end passa encore plus lentement. Pour compenser, Daniel sortit son vélo et partit en randonnée. Contre toute attente, pédaler lui fit un bien fou. Et il put commencer une nouvelle semaine plus calme, même si Jeremy ne quittait pas ses pensées. La semaine passa toujours aussi lentement, et plus le week end approchait, plus il avait envie de pleurer.
-Rentrez chez vous.
Daniel se tourna sur sa secrétaire.
-Pardon Cindy ?
-Je vous dis de rentrer chez vous. Vous êtes vanné, vous avez une tête de déterré, et vous avez terminé vos rendez-vous. Alors débarrassez-moi le plancher avant de me faire déprimer, avec votre tête d'enterrement.
-Vous avez sans doute raison.
-Et pour l'amour du ciel, revenez lundi avec le sourire.
L'amour du ciel n'avait rien à voir dans l'histoire. L'amour de Jeremy, en revanche...
Daniel n'attendit ni une ni deux. Il rassembla ses dossiers, et descendit au parking sous-terrain. En voyant le temps nuageux, le matin, il avait décidé de prendre sa voiture, et il ne le regrettait pas. Car il n'avait pas l'intention de rentrer chez lui.
Il sauta dans sa BMW et prit la route du lycée le plus proche de chez lui, en espérant que ce soit bien dans ce lycée que Jeremy était. Et en espérant que l'adolescent n'était pas parti plus tôt.
Il se gara près de la sortie principale, tout en réflechissant.
Lorsque Jeremy était passé prendre une douche, lorsqu'il avait tant plu, Daniel était rentré chez lui vers 18h. Et Jeremy sortait de la douche. En supposant qu'il était resté entre quinze et vingt minutes sous la douche, le temps de mettre ses vêtements à sécher, il était sûrement arrivé vers 17h30. Le lycée était à environ une demi-heure à pied. Il était donc sorti vers 17h.
Daniel jeta un oeil à sa montre : 16h30. Il allait donc patienter.
Tout en écoutant Rires & Chansons à la radio pour espérer apaiser son humeur, Daniel regardait autour de lui s'il voyait des adolescents. Certains sortaient, d'autres rentraient, mais aucun n'était Jeremy.
-Et maintenant, la blague qui va nous faire passer à 17h, cracha l'auto-radio. Qu'est-ce qui est rond, moitié rose et moitié vert ? Un petit pois torse nu... hoho hoho ok elle est nulle ! Et maintenant, pour commencer la nouvelle heure, un extrait du nouveau spectacle de...
Daniel coupa l'auto-radio. Et il entendit la cloche du lycée résonner. Moins d'une minute plus tard, un flot d'élèves sortit du bâtiment. Daniel scruta chaque visage, espérant trouver Jeremy. Mais peut-être n'était-il pas près de la bonne sortie. Peut-être Jeremy n'était-il pas venu en cours. Peut-être Jeremy terminait-il les cours plus tôt. Peut-être...
Daniel vit enfin Jeremy. Il sortait du lycée tout en discutant avec un camarade. Enfin, il arriva dans la rue. Il fit un signe de la main à son interlocuteur et longea la rue sans remarquer Daniel. Le jeune homme démarra. Il ouvrit sa vitre électrique et s'arrêta au niveau de Jeremy.
-Monte.
Jeremy tourna la tête.
-Ah c'est toi. Non merci.
-Je te dis de monter.
-Pour quoi faire ?
-A moins que tu préfères que nous parlions de nous devant tout le monde...
Jeremy soupira et ouvrit la portière. Il monta.
-Et maintenant ?
Daniel démarra tout en fermant la vitre électrique.
-Et maintenant, nous allons chez moi.
-Je n'ai rien à faire chez toi !
-J'aimerais simplement te parler. Je ne vais rien te faire, rassure-toi.
-Ca je sais bien !
-Qu'est-ce qui est rond, et euh... moitié-rose et moitié-vert ?
-Un petit pois torse nu, elle est vieille comme le monde ! C'est pour me raconter des blagues que tu voulais me voir ?
Daniel préféra ne pas répondre. Il roula jusque chez lui, se gara sur sa place réservée, et se dirigea jusqu'à son appartement sans vérifier si Jeremy le suivait ou pas.
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Message par Mili Mer 4 Juin - 17:30

Chapitre 08

Jeremy suivit Daniel dans les escaliers. En réalité, il était heureux que Daniel soit venu le chercher. Il se sentait enfantin, capricieux... et très triste.
Daniel déverrouilla la porte de son appartement. Jeremy le suivit à l'intérieur. Il retira ses tennis.
-Tu veux boire quelque chose ? demanda Daniel.
-Non merci.
Daniel se déchaussa et retira sa veste. Il remplit une bouilloire d'eau et la mit en marche. Il sortit deux mugs d'une étagère, dans lesquels il plaça deux sachets de thé à la vanille.
-Tu m'as invité pour boire le thé ?
-Non, je souhaitais te parler. Et comme le thé sera trop chaud, nous pourrons parler en attendant qu'il refroidisse. Assis-toi, j'arrive.
Jeremy alla s'installer sur le canapé. Et puis se souvenant de ce qui s'était passé à cet endroit, exactement deux semaines auparavant, il se leva et s'assit sur une chaise. Daniel le rejoignit peu de temps après, un mug dans chaque main.
-Merci, dit Jeremy lorsque Daniel posa le mug devant lui.
-De rien. Et maintenant, peux-tu me dire ce que j'ai fait de mal ? Qu'est-ce qui t'a rendu si en colère contre moi ?
Jeremy posa ses mains frigorifiées sur le mug chaud pour se donner du courage. Il leva les yeux sur Daniel.
-Tu ne m'aimes pas, chuchota-t-il.
Puis haussant la voix, il répéta :
-Tu ne m'aimes pas !!
-Et qu'est-ce qui te fait affirmer une chose pareille ?
-Ton comportement du week end que nous avons passé ensemble. Tu... tu ne m'as touché qu'une seule fois, et ensuite plus rien, comme si... comme si je te répugnais. Mais moi je sais que... quand on aime quelqu'un, on le touche, on lui fait des trucs !
Notant l'air amusé de Daniel, l'adolescent se leva et cria :
-Et ne ris pas !
-Désolé Jeremy.
Daniel se leva à son tour et s'approcha de Jeremy. L'adolescent recula jusqu'à se retrouver aculé contre le mur. Daniel posa une main de chaque côté de sa tête.
-Tu te trompes.
-Hein ?
-Quand on aime quelqu'un, on a envie de lui faire des "trucs" comme tu dis. Mais on n'est pas obligé de le faire.
Jeremy était complétement perdu. Pourtant, il savait... on lui avait dit que faire ce genre de choses était une preuve d'amour. Effondré, il ne résista pas lorsque Daniel le prit dans ses bras.
-Tu sais, Jeremy, quand nous étions ensemble, j'ai dû lutter contre moi-même, pour me retenir. Et j'ai dû lutter contre toi, également.
-Mais pourquoi te retenir ? demanda Jeremy effaré.
-Pour toi ! C'était ta première fois ! Tu crois que j'aurais pu te prendre comme ça, plusieurs fois par jour, au risque de te faire mal ?
Jeremy ne jugea pas utile de préciser que ce n'était pas sa première fois. Il était au contraire habitué à cela. Tout ce qui comptait, pour lui, c'était ce que Daniel venait de lui dire.
-Tu penses toujours que je ne t'aime pas ? Si tel était le cas, cela m'aurait été égal de te blesser ou de te faire mal. Or on ne blesse pas ceux qu'on aime.
"On ne blesse pas ceux qu'on aime..." Cette phrase résonna longuement dans la tête de Jeremy tandis qu'il pleurait dans les bras de Daniel. Le jeune homme le serra dans ses bras, caressa ses cheveux et sa nuque pour le consoler.
-Je suis désolé, Daniel...
-Chut...
Daniel déposa de doux baiser sur ses joues humides afin de sécher ses larmes. Il l'attira sur le canapé et l'assit sur ses genoux, le gardant dans ses bras comme le plus inestimable des trésors.
Lorsque ses larmes se tarirent et que ses hoquets s'espacèrent, l'adolescent passa ses bras autour du cou de son amant et chuchota :
-Je t'aime, Daniel.
-Moi aussi, sale môme...
Daniel se leva, tenant toujours Jeremy dans ses bras, et se dirigea vers la chambre.
-Et maintenant, ta punition !
-Non !! Ne me fais pas de mal, je t'en supplie...
Le jeune homme baissa les yeux sur l'adolescent. Ce dernier croisa un regard si doux qu'il se demandait ce qui avait pu lui faire penser que Daniel pourrait lui faire du mal. Honteux, il nicha son visage dans le cou de son amant.
-Pardon. J'ai confiance en toi. Je sais que tu ne me feras pas de mal.
-Je préfère ça, répondit Daniel en souriant.
-Cependant... j'ai un coup de fil à passer. Je dois prévenir mon père, sinon il va se mettre en colère.
-Très bien, mais tu ne perds rien pour attendre, lança Daniel avec un clin d'oeil.
Il posa Jeremy sur ses pieds et ce dernier téléphona chez lui.
-Allô ?
-Papa, c'est Jeremy. Je suis chez un ami, je vais y rester le week end.
-Comment oses-tu, moi qui me crève pour t'offrir une vie descente... hurla son père.
Pour que Daniel ne se doute de rien, il sourit.
-Passe un bon week end aussi, papa. A dimanche. Bisous.
Il raccrocha et fit face à Daniel.
-Je suis prêt pour ma punition.

Daniel précéda Jeremy dans la chambre et il poussa l'adolescent sur le lit. Il se laissa glisser sur son corps fin. Il embrassa ses lèvres douces tout en passant ses mains sous son sweat shirt. Il retira le vêtement et embrassa la poitrine nue qui s'offrait à lui, léchant les pointes dressées. Jeremy lui sortit la chemise de la ceinture et en défit les boutons. C'était tellement frustrant... Daniel ne prit pas la peine d'attendre, il fit passer la chemise à moitié défaite par dessus sa tête.
L'urgence qui les saisissait était telle que Daniel n'eut pas la patience de se contenir. Il débarassa Jeremy du reste de ses vêtements, défit sa propre braguette et le pénétra d'un puissant coup de reins. Quelques instants plus tard, tous deux se libéraient en un cri rauque.
Jeremy, allongé à plat ventre, Daniel affalé sur lui, tous deux hors d'haleine.
Quand la pièce cessa de tourner, Daniel se déshabilla entièrement et il s'allongea aux côtés de son amant. Le jeune homme venait de découvrir plus de plaisir qu'il n'en avait jamais connu, et manifestement, Jeremy avait apprécié également. Daniel passa un bras autour des épaules de l'adolescent, qui se lova contre lui.
-Dis-moi, qu'as-tu fait à l'épaule ?
Jeremy posa une main sur la marque rouge qui lui couvrait l'épaule. Puis il sourit à Daniel.
-Je n'avais pas remarqué que j'avais quelque chose. Ce n'est pas toi qui aurais été un peu trop brutal par hasard ?
Daniel n'était pas dupe des mensonges de l'adolescent sur l'origine de ses blessures, mais puisqu'il ne souhaitait pas en parler, autant ne pas insister. Toutefois, il lui laissait une porte ouverte, en lui montrant qu'il remarquait ses blessures. Libre à Jeremy d'en parler ou pas.
-Mon père travaille demain matin. Ca t'embête qu'on passe chez moi pour que je prenne quelques vêtements avant d'aller en courses ?
-Pas du tout, répondit Daniel. Et si tu le souhaites, tu peux prendre tes affaires de cours pour lundi.
Jeremy rougit.
-Ca me ferait plaisir de rester jusqu'à lundi. Mais j'aimerais passer du temps avec mon père dimanche après-midi. Je ne le vois quasiment pas la semaine alors...
-Je comprends.
-Mais pour le moment, nous sommes vendredi, chuchota Jeremy en passant une main lascive sur la poitrine de Daniel.
Bientôt, ses lèvres rejoignirent sa main, et sa langue chemina en de brûlants trainées sur les pectoraux et abdominaux. Daniel se laissa faire, par jeu, par envie, mais aussi par curiosité : jusqu'où Jeremy irait-il seul ?
L'adolescent lui suca les tétons avec gourmandise, descendit lentement jusqu'à son érection qu'il honora de la langue. Daniel serra les draps dans ses poings crispés, se demandant combien de temps il parviendrait à résister à un tel traitement. Il devait tenir.
Toujours aussi lentement, Jeremy remonta jusqu'à la bouche de son amant, qu'il embrassa tout en se positionnant au dessus du sexe de Daniel. Il descendit le bassin avec une lenteur infinie. Daniel était à l'agonie. Il voulait le posséder. Maintenant !
-Jeremy, murmura-t-il entre deux baisers.
-Oui ? demanda l'adolescent d'un air qui se voulait innocent.
Cependant, ses joues rougies et ses yeux fiévreux prouvaient son excitation. Aussi, Daniel décida de reprendre les choses en mains. Il roula sur Jeremy de manière à être positionné au dessus de lui. Il lui saisit les chevilles qu'il poussa en avant, et il entra enfin là où il se sentait eu paradis.
Pour lui rendre la monnaie de sa pièce, Daniel fit de très lents mouvements, pour le faire languir. Jeremy l'enlaça et redressa la tête pour trouver ses lèvres.
-Daniel, c'est bon.
Touché, le jeune homme embrassa son amant.
-Pour moi aussi, c'est bon, Jeremy...


Chapitre 09

Jeremy ouvrit les yeux. Daniel lui caressait les cheveux, fidèle à son habitude. C'était un plaisir de se réveiller dans de telles conditions.
-Bonjour mon petit Jeremy.
-Bonjour Daniel.
L'adolescent leva la tête pour embrasser son amant. Cependant, Daniel le devança et fondit sur sa bouche, tel un aigle sur sa proie. Jeremy l'enlaça et répondit à son baiser avec tendresse.
-On se lève ? suggéra Daniel.
-Oui ! Je meurs de faim.
Daniel étouffa un petit rire.
-Normal, nous avons oublié de manger hier soir. Croissants ?
-Oui !!!
Daniel se leva. Jeremy le regarda sans gêne. Il était si beau, puissante stature sans être trop musclé, des traits fins... et des fesses... miam !
L'adolescent pensa à la veille au soir. Daniel et lui avaient fait l'amour comme des amoureux. Il n'avait jamais vécu cela auparavant. Jamais on ne l'avait pris ainsi, avec douceur, avec amour, avec tendresse. Il ne savait même pas que ça existait. Il pensait que faire des "trucs" impliquait forcément la douleur.
Cependant, avec Daniel, il n'avait jamais connu de douleur, seulement un infime élancement au moment de la pénétration, et encore, pas toujours... On lui avait également appris que l'amour impliquait forcément des "trucs" au lit et ailleurs. Or Daniel lui avait affirmé le contraire. Avait-on erroné sa vision de l'amour et du sexe ? Lui avait-on fait des choses qui ne se font pas ?
Jeremy secoua la tête pour se débarasser de ces pensées, et il rejoignit Daniel à la salle de bains. Le jeune homme était en train d'étaler de la mousse à raser sur son visage. Jeremy passa ses bras autour de sa taille et embrassa son dos. Puis levant la tête, il embrassa son cou.
-Si je me coupe en me rasant, j'estimerai que tu es responsable, dit Daniel d'un air faussement sévère.
-Et je serai puni ? demanda Jeremy avec innocence.
-Il y a des chances...
Jeremy recula et sourit.
-Ok alors on négocie.
Daniel le regarda, surpris. Jeremy expliqua :
-Je te laisse te raser, mais en échange, j'exige de partager ta douche.
Daniel éclata de rire.
-Tu ne perds pas le nord, toi ! Très bien, va pour une douche...
Jeremy entra dans la cabine, entraînant Daniel à sa suite.
-Hé ! Je n'ai pas terminé de...
Jeremy lui coupa la parole d'un baiser.
-Tu es mignon avec ta barbe.
-Mignon ??? Moi ??? On ne me l'avait jamais sorti, ça.
-Hé bien tu ne le diras plus.
Après une douche plus ou moins sage (Daniel s'en tira avec un suçon à l'épaule gauche et Jeremy un bleu à la fesse droite), le jeune homme alla s'habiller et sortit acheter les croissants. Jeremy se vêtit, puis fit chauffer le lait et prépara le petit déjeuner.
Vingt minutes plus tard, ils étaient dans la voiture. Jeremy guida Daniel jusque chez lui. Moins d'une demi-heure plus tard, Daniel se garait le long de la rue, devant chez l'adolscent. Jeremy embrassa son amant et dit :
-Attends-moi, j'en ai pour moins de 5 minutes.
Il sortit de la voiture et franchit le portail. Il traversa la cour et...
-Espèce de sale petit merdeux, tu viens pendant que tu me crois au travail ! Tu m'évites ? Sale petite teigne !
-Papa...
-C'est ça, l'ami avec qui tu passes tes week end ? Et il compte plus que moi ? Au point de me délaisser ?
-Mais non papa, je t'aime.
L'homme se tenait dans l'encadrement de la porte d'entrée. Il tenait une bouteille par le goulot, et il la fracassa sur le dos de son fils.

En entendant des cris, Daniel sortit de sa voiture et se précipita dans la cour.
-Jeremy !
-Daniel ! s'écria l'adolescent. Pars, reste en dehors de tout ça.
-C'est toi qui m'a volé mon fils, sale ordure ! cria le père de Jeremy.
Le jeune homme s'avança et dit calmement :
-Je m'appelle Daniel, et vous ?
-Didier, mais...
-Vous n'avez pas honte de votre comportement ?
-T'es qui pour me dire ce que je dois faire ? Ce gamin, c'est le mien, et je l'aime. Je ne supporterai pas que tu poses tes sales pattes sur lui !
-Vous avez une drôle de manière d'aimer votre fils.
-Répète un peu ! s'exclama Didier en préparant son poing.
Daniel le devança. Il s'empara du bras menaçant, passa derrière Didier et lui tordit le bras dans le dos.
-Touche encore un seul cheveu de Jeremy et je te péte le bras, c'est clair !
Didier se mit à rire.
-Je vais t'envoyer les flics au cul. Tu couches avec mon fils, mineur, tu me menaces...
-Papa, Daniel, arrêtez ! supplia Jeremy.
Par égard pour son amant, Daniel relâcha Didier. Ce dernier s'écarta et foudroya Daniel du regard.
-Papa, dit calmement Jeremy, je vais passer le week end avec Daniel. Je reviens dimanche.
-Tu n'as pas le droit...
Jeremy prit Daniel par la main et le conduisit hors de la cour. Une fois dans la voiture, il s'éffondra en larmes.
-Je ne voulais pas que tu voies ça. Je ne voulais pas que tu saches tout ça. Je voulais que tu restes en dehors de cette histoire.
Daniel prit l'adolescent dans ses bras.
-Tu sais, Jeremy, quand on est un couple, on peut tout partager, les bons côtés comme les mauvais.
-Un... couple ?
-C'est ce que nous sommes, non ?
-Je n'y avais jamais réfléchi. Mais Daniel... pourras-tu attendre pour qu'on se revoie ?
-Attendre ?
-Que je sois majeur. Si jamais mon père porte plainte contre toi... je ne le supporterais pas.
-Et moi je ne supporterais pas de rester plus d'un an sans te voir. Mais nous n'en sommes pas là, n'est-ce pas ?
-Je t'aime Daniel...
-Jeremy...
Daniel embrassa tendrement l'adolescent, passant sa main sur sa nuque. Puis il demanda :
-Ton dos, ça va ?
-Oui, ma veste a amorti le coup et m'a protégé des coupures. Ne t'en fais pas. Par contre, du coup, je n'ai pas de vêtements de rechange...
-Nous en achéterons tout à l'heure, ce n'est pas un soucis. Au fait...
-Oui ?
-Tu mets toujours des jeans aussi ajustés pour aller en cours ?
Jeremy se mit à rougir et Daniel le trouva adorable.
-Tu trouves mes jeans trop moulants ?
-Pas pour être avec moi, mais ça m'ennuierait que d'autres te trouvent appétissant. Ces jeans te font des fesses... hmm...
-Démarre, obscédé !
Daniel éclata de rire et mit le contact.
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Message par Mili Mer 4 Juin - 17:30

Chapitre 10

Daniel et Jeremy passèrent un week end de rêve, comme s'ils avaient compris que c'était le dernier qu'ils passaient ensemble avant bien longtemps. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et le dimanche après-midi, Jeremy eut un mal fou à quitter les bras de Daniel.
-Je ne veux pas te laisser partir, lui dit le jeune homme comme s'il lisait dans ses pensées.
-Daniel... C'est déjà bien assez difficile pour moi, tu ne crois pas ?
Daniel serra Jeremy dans ses bras, caressant sa nuque et l'arrière de sa tête.
-Pardon... Tu vas me manquer.
-Toi aussi, mais on se voit le week end prochain non ?
-Sans faute, répondit Daniel avec un clin d'oeil.
Jeremy vit qu'il hésitait et demanda :
-Qu'y a-t-il ?
-Avec ton père... ça va aller ?
-Ne t'en fais pas ! Ca va aller. Tu as vu les mauvais côtés de papa, mais il a également de bons côtés, tu sais.
-Si jamais... tu sais, tu peux m'appeler, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.
-Merci Daniel.
Jeremy embrassa son amant.
-Tu veux que je te dépose ? demanda Daniel.
-Non, j'ai besoin de prendre un peu l'air. Merci Daniel. A vendredi.
Jeremy embrassa à nouveau Daniel, qui le serra contre lui. Puis à contre-coeur, il quitta l'appartement, cocon d'amour et de tendresse, centre de tous ses émois, le seul endroit où on l'avait aimé tel qui l'était, sans lui demander d'être quelqu'un d'autre.
Jeremy marcha le long de la rue, sans prendre de bus, ni de métro. Il arriva chez lui en plus d'une heure, et la peur fit battre son coeur. De quelle humeur allait être son père ?
L'adolescent entra discrètement. Didier était au salon, devant la télévision, un verre à la main. En voyant son fils, il se leva.
-Ca y est, tu es rentré sale avorton. A nous deux.
-Non papa.
Didier prit son fils par l'épaule, il le poussa sur les marches d'escaliers et commença à lui déboucler sa ceinture.
-Arrête papa...
-Tu ne dois pas lui parler comme ça, à l'autre salaud, n'est-ce pas ? Lui as-tu déjà demandé d'arrêter ?
Sentant la colère le gagner, Jeremy poussa son père.
-N'insulte jamais Daniel devant moi, compris ? Et pour ta gouverne, je n'ai jamais eu à lui demander d'arrêter car jamais il ne m'a forcé à faire ce que je n'avais pas envie de faire. Maintenant, je monte dans ma chambre, j'ai du travail.
Didier rattrapa Jeremy dans les escaliers. Il l'emmena dans la chambre et le jeta sur le lit.
-Tu feras ton travail scolaire une fois que tu auras terminé ton travail de réceptacle à sperme, pas avant.

Daniel se leva de mauvaise humeur, en ce lundi matin. Un mauvais présentiment l'angoissait depuis qu'il avait laissé Jeremy repartir chez lui.
Il prit son petit déjeuner, se doucha, se vêtit et sortit de son appartement. Là, deux hommes en uniforme l'attendaient.
-Vous êtes Daniel ?
-Euh... oui...
-Une plainte a été retenue contre vous pour abus sexuel sur mineur.
Daniel soupira.
-Très bien, passez-moi les menottes si vous le souhaitez.
-Vous ne niez pas ?
-Je n'ai jamais abusé personne sexuellement, ce qui s'est passé est né d'un consentement mutuel. Néanmoins, je sais que vous vous en fichez, et que c'est au tribunal que j'aurai à me défendre, pas devant vous. Vous n'êtes pas là pour me juger.
-En effet. Et en réalité, nous ne sommes pas venus vous passer les menottes, juste vous remettre cette convocation au tribunal. Le jugement aura lieu dans un mois. D'ici là, il vous est formellement interdit de revoir Jeremy ou de prendre contact avec lui.
Daniel crut qu'il allait s'éffondrer. Un mois... un mois sans revoir ce sale gosse... Le mois le plus long de sa vie.
-Très bien, je serai là.
-Vous avez un avocat ?
-Oui, je lui parlerai de tout ça.
-Bien, nous n'allons pas vous mettre plus en retard. Au revoir.
-Au revoir.
Daniel regarda la convocation et soupira. Jeremy... son père, ce salaud, avait mis ses menaces à exécution. Mais Daniel n'avait pas l'intention de se laisser faire. Tout en marchant jusqu'à la station de métro, il téléphona à Sébastien, le frère aîné d'un de ses amis de lycée, mais surtout, son avocat. Tous deux prévurent de se retrouver le lendemain afin se préparer la défense de Daniel.
Sébastien était un homme adorable, il donnerait sa chemise pour son prochain. En revanche, mieux valait l'éviter dans un tribunal, car l'homme doux et prévenant se transformait en pit bull.
-Alors comme ça tu t'es tapé un môme et t'as le père aux trousses ?
-Ce n'est pas drôle, Seb ! Le père est violent, il frappe Jeremy. De plus, Jeremy a presque 17 ans, il est sexuellement majeur si je ne m'abuse.
-Certes, mais même avec la majorité sexuelle, si un parent voit que quelqu'un fait du mal à son enfant, il est en droit d'intervenir.
-Tout le mal que je fais, c'est que Didier n'a plus l'exclusivité de Jeremy, et il veut me mettre sur la touche. Un mois... un mois sans voir ce môme...
-Dis donc, t'as l'air sacrément accro, je ne t'avais jamais vu comme ça.
-Oui... je crois que je suis accro. Jeremy est... spécial.
-Il me tarde de faire sa connaissance.
-Hé !
-Ne t'en fais pas, je préfère les femmes. Et ça m'étonnerait que la mienne apprécie que je ramène un ado à la maison.
Daniel éclata de rire. Sébastien reprit son rôle d'avocat et dit :
-Méfie-toi, tu ne dois pas le voir jusqu'au jugement.
-Je sais. Je n'irai pas chez lui, je ne l'attendrai pas à la sortie du lycée, et je ne l'appelerai pas.
-Ne réponds pas s'il t'appelle, et ne lui ouvre pas s'il frappe, compris ?
-Hmm...
-Je suis bien clair ? insista Sébastien.
-Oui...

-Tu as fait quoi ? s'écria Jeremy.
-J'ai porté plainte contre Daniel. Il a touché ce que j'ai de plus cher au monde. Il a osé prendre ma part. La prochaine fois que tu le reverras, ce sera au jugement, fit Didier avec un sourire caustique. Daniel n'a pas le droit de te voir, ni de prendre contact avec toi.
-Tout ça parce que dimanche, j'ai refusé de...
-Tu n'avais jamais refusé avant ! C'est depuis que tu connais ce... cet homme, que tu agis ainsi.
-Je ne savais pas que je devais refuser !
-Mais tu ne devais pas refuser. C'est normal de faire ça, pour des gens qui s'aiment.
-Pas pour un père et son fils, papa.
-Je t'aime, Jeremy.
-Moi aussi je t'aime, papa. Mais pas comme ça...
Jeremy vécut une semaine très longue, et la semaine suivante fut encore plus longue. Aussi, après deux semaines sans avoir vu Daniel, le lundi soir en rentrant du lycée, il décida de braver les interdits.


Chapitre 11

Daniel sortit du métro, exténué. Depuis deux semaines, il ne dormait presque plus. Jeremy lui manquait attrocement, il n'avait qu'une envie, serrer l'adolescent dans ses bras.
Il monta les escaliers qui menaient à son appartement avec une lenteur désespérée. Il déverrouilla sa porte, et entra. Il retira son manteau, ses chaussures, et remarqua une paire de tennis dans le vestibule. Serait-il possible que...
-Yo, Daniel !
-Sale gosse, qu'est-ce que tu fais là ?
-Moi aussi ça me fait plaisir de te revoir, vieux crouton.
Daniel fixa Jeremy avec des yeux exorbités. L'adolescent éclata de rire.
-Tant que tu me traiteras de gosse, je te traiterai de crouton, ça te va ?
Et il s'élança dans les bras de Daniel.
-Je sais que je n'aurais pas dû venir, mais tu me manquais trop, Daniel.
Le jeune homme serra son amant dans ses bras, lui caressant la nuque et les cheveux.
-Tu me manquais énormément, toi aussi.
-Et comme tu m'as dit que je pouvais utiliser cette clé quand je voulais, hé bien...
Daniel lui coupa la parole d'un baiser.
-Tu as bien fait de venir. Peu importe les risques, je n'en pouvais plus de ne pas te voir.
-Daniel...
Daniel passa ses mains sur le dos de Jeremy, sur son visage, et demanda :
-Ca va ? Ton père ne t'a pas fait de mal ?
-Il a tenté. Je ne me suis pas laissé faire. C'est pour ça qu'il a porté plainte, mes refus l'ont mis dans une colère noire. Je suis désolé...
-Chut... tu as bien fait.
Jeremy baissa les yeux, rougit, et dit d'une petite voix :
-J'ai fait ça, parce que... maintenant, ce corps, il t'appartient, à toi et seulement à toi.
Emu, Daniel serra son amant dans ses bras.
-Jeremy, murmura-t-il en fermant les yeux.
-Je t'aime, Daniel.
-Moi aussi, sale gosse.
-Vieux crouton.
Les deux amants éclatèrent de rire. Front contre front, coeur contre coeur, érection contre érection, ils s'étreignirent une dernière fois, puis Jeremy repartit. Il ne dit rien, mais Daniel savait qu'ils ne se reverraient pas avant le jugement.
Les jours passèrent et...
-Quoi ? tu as revu Jeremy ?
-Seb, je n'y peux rien. Il a la clé de chez moi, il est venu m'attendre lundi soir.
L'avocat éclata de rire.
-Il me plaît de plus en plus, ce môme. Et ça fait plaisir de te revoir avec un visage humain.
-J'ai l'impression d'être resté deux semaines en apnée, et d'avoir enfin eu droit à une bouffée d'oxygène.
-Ca te va bien, d'être amoureux. Tu en deviendrais presque poétique. Bon, bonne nouvelle pour le jugement, j'ai réussi à...

Jeremy franchit les portes de la salle d'instance, impressionné. C'était comme dans les films, avec un immense bureau, et des rangées de bancs de chaque côté d'une allée centrale. Une femme à l'imposante stature était assise à ce bureau, avec de chaque côté d'elle, un homme en robe noire. Enfin, sur le côté gauche, un petit homme dégarni était assis et ne bougeait pas.
Jeremy repéra Daniel sur le banc des accusés, à côté d'un grand homme brun, son avocat. Il lui fit signe et les deux hommes répondirent à son salut. Puis l'avocat chuchota quelque chose à Daniel, ce qui stupéfit l'adolescent. L'avocat était bien famillier avec son Daniel. "Son" Daniel ? Vraiment ? De toute manière, Daniel n'avait jamais dit qu'il l'aimait, il ne faisait jamais que répondre "moi aussi", lorsqu'il daignait répondre. Son avocat était peut-être son nouveau petit ami. Il ne voulait pas d'embrouilles avec un mineur, alors il se retirait....
Jeremy serra un poing, les larmes aux yeux. Non, il devait se reprendre ! Pour le moment, le plus important était de disculper Daniel coûte que coûte.
L'adolescent s'assit sur un banc, à mi-chemin entre la juge et la sortie. Il choisit sciemment cette place, pour montrer qu'il n'était pas du côté de son père, et qu'il n'était certainement pas d'accord avec lui.
L'audience débuta. Daniel se leva et la juge lui rappela les faits qui étaient repprochés, à savoir rapports sexuels et abus sur mineur.
Didier fut le premier à parler. Il narra d'un ton larmoyant de quelle manière odieuse Daniel tentait de lui voler son fils et le retourner contre lui. Il raconta également qu'il avait découvert des marques sur le corps de son fils. Au moment de l'interrogatoire, l'avocat de Daniel lui demanda quel genre de marques il avait trouvé.
-Un bleu sur la fesse droite, Maître.
-Vous avec l'air de bien prendre soin de votre fils, pour examiner aussi méticuleusement son corps, répondit l'avocat.
-Mais c'est mon fils ! C'est normal que je vérifie s'il n'a pas été victime d'un pervers.
Jeremy vit Daniel serrer un poing rageur.
-Je n'ai rien d'autre a ajouter pour l'instant, dit l'avocat en insistant sur les deux derniers mots.
-Très bien, dit la juge. J'appelle à la barre l'accusé.
Daniel se leva et Jeremy le vit sourire.
-Ma question est simple, dit la juge une fois que Daniel eut juré de dire toute la vérité. Avez-vous abusé de Jeremy ?
Daniel leva la tête et Jeremy fixa son regard au sien.
-Non votre Honneur. Nous avons fait l'amour, certes, mais je n'ai abusé personne. Je n'ai rien prit qu'on ne m'ait offert sciemment.
-Vous ne niez donc pas avoir eu des rapports avec un mineur.
-Jeremy est mineur. Mais il est considéré comme majeur, sexuellement parlant. Je comprendrais cette plainte si je lui avais fait du mal. Or je ne l'ai jamais frappé, jamais obligé à faire ce qu'il ne souhaitait pas faire de son plein gré.
-Ce n'est pas ce que les accusations disent.
-Il est facile d'accuser d'autres personnes de ce qu'on fait soi-même, répondit Daniel en fixant Didier.
-Scandale ! cria l'intéressé. C'est une honte de le laisser m'insulter...
-Silence ! lança la juge en tapant avec son marteau.
Elle se tourna vers Daniel.
-Poursuivez.
-Je n'ai rien de plus à ajouter, votre Honneur.
Daniel se leva.
-Attendez, dit l'avocat de Didier. J'aimerais vous poser une question, juste une seule.
Jeremy sentit une sueur froide couler dans son dos. L'avocat fixa Daniel, un sourire narquois aux lèvres.
-A partir du moment où la plainte a été déposée contre vous, il vous était formellement interdit de voir Jeremy. Or vous avez dérogé à cette règle. Comment voulez-vous qu'on vous croie ensuite ?
Jeremy sentit son coeur battre à 100 à l'heure. Daniel ne l'accuserait jamais. Il était trop bon pour cela. Alors il se leva.
-Votre honneur...
Daniel écarquilla les yeux en le voyant prendre la parole.
-Jeremy ! cria Didier. Tu es mineur, tu n'as pas à témoigner dans cette affaire.
-Depuis quand les mineurs n'ont pas leur mot à dire ? demanda la juge. Jeremy, souhaitez-vous témoigner ?
-Oui votre Honneur.
-Très bien, venez je vous prie.
La juge regarda Daniel.
-vous pouvez regagner votre place.
-Merci votre honneur.
Jeremy se força à ne pas regarder Daniel lorsqu'il le croisa. Il prêta serment et commença :
-Daniel m'a donné la clé de chez lui, il y a quelque temps. Je me suis rendu chez lui, et j'ai attendu qu'il rentre du travail. Il me manquait. Mais il n'est pas à blâmer, il ne m'a jamais contacté, ce n'est pas lui qui m'a demandé de venir.
-Avez-vous autre chose à ajouter ?
-J'aime Daniel et je suis avec lui de mon plein gré. Il ne m'a jamais forcé à quoique ce soit, au contraire, c'est moi qui l'ai forcé, et lui m'a repoussé pour ne pas me faire de mal.
Il rougit mais poursuivit, la tête haute.
-Depuis que j'ai 10 ans, on m'a apprit que l'amour et la brusquerie phyique signifiaient l'amour, le sentiment. Depuis que j'ai 10 ans, mon père me frappe et abuse de moi.
-Faites-le taire, il dit n'importe quoi ! cria Didier.
-Silence ! je ne le répéterai pas ! lança la juge.
-Je l'ai laissé faire, poursuivit Jeremy. Je croyais que c'était normal. Et j'étais heureux qu'il m'aime. Quand j'ai rencontré Daniel, j'ai enfin compris qu'aimer ne signifie pas brutaliser, j'ai compris qu'aimer ne signifie pas forcer à faire des choses qu'on n'a pas envie de faire. Et j'ai compris qu'aimer n'implique pas forcément des "trucs" sexuels.
Jeremy regarda son père droit dans les yeux.
-Papa, je t'aime. Mais j'aime également Daniel. Et je ne supporterai pas que tu le fasses souffrir parce que tu ne veux pas me partager. Mon corps m'appartient, je l'offre à qui je veux. Papa, soit tu retires ta plainte contre Daniel, soit je porte à mon tour plainte contre toi.
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Message par Mili Mer 4 Juin - 17:31

Chapitre 12

Daniel sentit ses yeux s'embuer lorsque Jeremy parla. Il ne savait pas tout ça. Il ne pensait pas qu'il avait subit ces choses...
-Il a beau n'être qu'un môme, il en a dans le pantalon, lui chuchota Sébastien à l'oreille.
Daniel manqua de s'étrangler.
-Quoi ?
-C'est au sens figuré, boulet...
Le jeune homme se sentit complétement stupide.
-Les parties ont-elles quelque chose à ajouter ? demanda la juge.
-J'ai une lettre que j'aimerais vous lire, dit Sébastien en se levant. Elle a été écrite devant moi par Marianne, la mère de Jeremy. Elle ne pouvait pas se déplacer pour témoigner, elle m'a donc écrit cela.
-Je vous écoute.
-"Madame la juge,
Je m'excuse de ne pas m'être déplacée, et je m'excuse auprès de Jeremy de ne pas avoir pu le protéger comme il aurait dû l'être. Je savais que Didier frappait Jeremy, mais il m'avait promis d'arrêter si je partais et lui laissais notre fils. Pour le bien de Jeremy, je suis partie. Jeremy, je ne t'ai jamais abandonné pour être avec un autre homme. Ton père t'a menti.
Je vis seule à Toulouse, mon appartement n'est pas très grand. Mais j'ai trouvé du travail, et si Jeremy veut venir y vivre près de moi, il est le bienvenu. Cependant, s'il préfère rester près de Daniel, je serai heureuse de lui en céder la garde. En revanche, il est hors de question que mon enfant reste près de Didier. Cet homme ne touchera plus à mon fils.
Je vous remercie de tenir compte de mon avis même si je n'ai pu me déplacer. Je vous prie d'agrée, Madame la juge, mes sincères salutations."
La juge sembla réfléchir. Elle regarda l'adolescent.
-Jeremy, souhaitez-vous retournez à Toulouse ou vivre chez votre ami ?
-Je veux rester avec Daniel... s'il veut bien de moi...
-Et vous ? demanda la juge à Daniel.
Le jeune homme chercha le regard de Jeremy. Une fois qu'il l'eut capté, il répondit :
-J'aime Jeremy. Bien sûr que je le veux à mes côtés.
Le regard de Jeremy passa du stade humide au stade innondé. Daniel n'avait qu'une envie, le serrer dans ses bras et le consoler. Mais il restait la délibération du jury.
-La séance est levée, dit la juge. Il reste au jury à délibérer.
Elle regarda les membres du jury.
-De combien de temps pensez-vous avoir besoin ? demanda-t-elle au président.
-D'aucun, répondit-t-il. Nous sommes d'accord à l'unanimité sur l'innocence de Daniel.
-Parfait. C'est également mon avis. Et en ce qui concerne Didier...
-Madame la juge, je n'ai pas porté plainte contre mon père, lança Jeremy.
-Je le sais. Néanmoins, ses accusations mensongères vont lui coûter cher.
La juge lança à voix haute :
-La séance est levée. Je souhaite voir Didier et son avocat dans mon bureau demain matin. vous pouvez disposer.
Elle frappa trois fois sur son bureau avec le marteau en bois. C'était terminé. Jeremy se leva et se précipita vers Daniel. Le jeune homme le prit dans ses bras et caressa sa nuque.
-Hé, le môme, ne pleure pas, c'est terminé.
-Vieux croûton...
Sébastien éclata de rire. Daniel embrassa le front de l'adolescent puis dit :
-Je te présente Sébastien, mon avocat. Nous nous connaissons depuis le lycée, il est le frère aîné d'un de mes camarades de l'époque. Seb, je pense qu'il est inutile de te présenter Jeremy.
-En effet. Jeremy, c'est un plaisir de te rencontrer.
-Tout le plaisir est pour moi, monsieur.
Sébastien éclata de rire.
-Je t'offre un coup à boire ? demanda Daniel.
Son ami lui fit un clin d'oeil complice.
-Une autre fois. J'ai à faire, et je pense que vous avez beaucoup à vous dire. Ciao !

Jeremy sortit du tribunal avec Daniel. Il n'osait pas croire à l'issue de cette journée folle.
-Daniel ?
-Oui ?
-C'est vrai, ce que tu as dit aujourd'hui ?
-J'ai prêté serment, non ?
-Oui... mais alors... tu m'aimes ? pour de vrai ?
-Bien sûr que je t'aime, triple idiot, répondit Daniel en enlaçant l'adolescent. Jamais personne n'a autant compté pour moi.
-Tu ne me l'avais jamais dit.
-Je sais. Mais je suis nul pour dire ces choses-là.
Jeremy éclata de rire.
-C'est vrai que "je t'aime triple idiot" il y a mieux.
Il serra Daniel contre lui et l'embrassa.
-Je t'aime Daniel.
-Je t'aime Jeremy.
L'adolescent sentit son coeur battre à tel point qu'il pensait le voir sortir de sa poitrine.
-Allons manger, suggéra Daniel. Ensuite, nous aménerons tes affaires chez moi.
-Déjà ?
-Hé bien une fois que c'est fait...
-C'est vrai.
-Ca te dit, un resto chinois ?
-Chouette, je pourrai m'entraîner aux baguettes !
Les deux amants allèrent déjeuner au restaurent chinois, puis Jeremy prit le bus jusque chez lui pour commencer d'emballer ses affaires pendant que Daniel allait récupérer sa voiture chez lui.
Jeremy entra, monta jusqu'à sa chambre, et prépara des cartons avec ses affaires de cours, ses vêtements...
-Sale petit con ! A cause de toi, je vais avoir une tonne de fric à dépenser pour ces accusations.
-Apprends à assumer tes actes, papa.
Didier prit Jeremy par le devant de sa chemise, et frappa, frappa, frappa encore...
Le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvrait contraignit Didier à lâcher son fils.
-Qui est-ce ?
-Daniel. Jeremy est ici ?
-Non, rentre chez toi, sale ordure.
-Daniel... souffla Jeremy.
Il ne pouvait plus parler, ses poumons refusaient de se remplir, sous le choc des coups de son père. Daniel ne l'avait pas entendu, c'était certain... Et pourtant...
-Jeremy ! cria Daniel en montant les escaliers.
Arrivant dans la chambre, Jeremy le vit pâlir sous son hâle. Ses yeux gris virèrent au noir lorsqu'ils se posèrent sur Didier.
-C'est moi l'ordure ? tonna-t-il.
Ses poings attérirent sur Didier avant que ce dernier ne puisse réagir.
-Pose encore une fois la main sur Jeremy, et je te découpe en morceaux pour faire de la pâtée pour chien. Est-ce clair ?
Didier bredouilla une excuse inintelligible.
-Quoi ? demanda Daniel.
-Je ne ne ne... je ne le toucherai... plus...
-Je préfère ça. Parce qu'aujourd'hui, j'ai été gentil, mais la prochaine fois, je casse. Et maintenant, tire-toi !
Didier n'attendit pas qu'on le lui répète, il prit ses jambes à son cou et disparut dans les escaliers. Daniel se précipita vers Jeremy.
-Ca va Jeremy ? Tu n'as rien de cassé ?
Daniel souleva l'adolescent dans ses bras et le transporta délicatement dans la voiture.
-Mes affaires ? demanda Jeremy.
-Je viendrai les chercher pendant que tu seras examiné. Ne te fais pas de bile.
-Mais...
-Chut...
Daniel démarra et prit la route qui menait à l'hôpital.
-Tu ne roulerais pas un peu vite ? Je ne suis pas mourant, tu sais.
-Tu as peut-être une hémorragie interne, répondit Daniel avec tout le sérieux du monde. Si on n'intervient pas, tous tes organes seront noyés dans un bain de sang.
-Tu regardes trop la télé, je crois.
-Vas-y, moque-toi, espèce de vilain garnement.
-Et toi, espèce de vieux croûton borné.
-Tu pourrais témoigner un peu plus de respect à ton tuteur, quand-même... grogna Daniel.
-Ah bon ? Est-ce que je vais être puni ?
-C'est plus que probable. Et tu sais comment un tuteur punit son pupille ? A coups de martinets.
-Y'a pas à dire, je te préfère en petit ami...
-Dis, c'est toi qu'a voulu rester hein ! Je me dois d'être autoritaire, t'apprendre les bonnes manières, le respect envers tes aînés...
-Vieux croûton.
Daniel stoppa sa BMW, coupa le moteur, détacha sa ceinture de sécurité, et se pencha sur Jeremy d'un air menaçant.
-La ferme, sale gosse, grogna-t-il juste avant d'embrasser l'adolescent.
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Message par Mili Mer 4 Juin - 17:32

Chapitre 13

-Je suis bien content d'être sorti avant la nuit, s'exclama Jeremy.
-Et moi donc. Personne pour chauffer mon lit alors que ça devrait être notre première nuit officielle, que c'est triste.
-Je ne représente donc qu'une bouillotte ?
-Une bouillotte multifonction, oui, en quelque sorte.
-C'est horrible ce que tu dis...
-Une bouillotte ne se plaint pas.
-Daniel...
-La ferme, bouillotte.
Jeremy éclata de rire.
-Une bouillotte ne rit pas.
-Daniel, tu es l'homme le plus débile que j'aie jamais rencontré.
-Et toi tu es le môme le plus irrespectueux que je connaisse. Je crois bien que je vais être obligé de te punir. Ca me fend le coeur, mais c'est mon rôle de tuteur.
-Je ne t'ai jamais entendu déblatérer autant de stupidités d'affilée. Tu as l'air de bonne humeur, dis-moi.
-Je suis sérieux.
Jeremy scruta Daniel. En effet, rien sur son attitude ne laissait transparaître un quelconque humour. Les sourcis froncés, le pli ferme de sa bouche, le dos raide. Mais ses yeux... Ils brillaient de mille feux.
Daniel se gara. Les deux amants sortirent de la voiture.
-Ca va aller dans les escaliers ? demanda Daniel.
Jeremy sourit. Daniel était trop mignon.
-Je n'ai rien aux jambes, mais si tu veux me porter dans tes bras pour franchir le seuil de l'appartement...
-Sale gosse.
-Avoue que j'ai percé à jour tes intentions, vieux croûton.
Daniel se baissa, il passa Jeremy sur son épaule et le transporta comme un vulgaire sac à patates.
-Ca t'apprendra le respect.
Jeremy se sentit glisser jusqu'à se retrouver dans les bras de Daniel. Ce dernier avait toujours son air méchant, mais ses yeux brillaient tant que Jeremy ne put s'empêcher de l'embrasser.
-Tu veux qu'on loupe une marche ou quoi ? demanda Daniel.
Jeremy se blottit dans les bras de son amant.
-Tant que je suis dans tes bras, il ne peut rien m'arriver.
-Je ferai tout pour que rien ne t'arrive, en tous cas, répondit Daniel en souriant enfin. Et si je ne peux rien faire, il faudra d'abord me passer sur le corps pour t'atteindre.
-Il n'y a que moi qui ai le droit de te combattre au corps à corps.
-Seulement, toi et moi, nous faisons l'amour, pas la guerre.
Jeremy ferma les yeux. Il se sentait merveilleusement bien, dans ces bras solides, contre cette poitrine large.
-Accroche-toi.
Daniel lâcha le dos de Jeremy, tandis que ce dernier s'accrochait à ses épaules, et il sortit les clés de sa poche. Il deverrouilla sa porte et entra, tenant toujours Jeremy dans ses bras. Il referma d'un coup de pied, s'avança jusqu'au canapé et s'y laissa choir en soupirant.
-Ah... je suis cassé !
-P'tit joueur, tu ne peux même pas porter 65kg pendant 10 minutes.
-Qui est-ce qui a porté tous les cartons pendant que Monsieur la bouillotte multifonction se faisait dorlotter à l'hôpital ?
-Tu veux prendre une douche avec moi ? demanda Jeremy avec un clin d'oeil suggestif.
-C'est ça ! Et tes bandages ?
-Les bandages, ça s'enlève et ça se remet.
-Après tuteur, et bourreau, je dois jouer les infirmières... Et quoi encore ?!
-Amant, répondit Jeremy en passant ses bras autour du cou de Daniel.
-Bon, si tu insistes, soupira Daniel tandis que l'adolescent s'allongeait sur lui dans une étreinte.

Daniel retroussa la chemise de Jeremy. Il l'avait trouvé très sexy, lors de l'audience, avec ce vêtement, mais pour être tout à fait honnête, il était encore mieux sans. Il glissa ses mains sous le vêtement et caressa son dos tout en chuchotant à son oreille :
-Plus de porte pour se mettre entre nous... Plus jamais tu ne seras blessé pour empêcher cette porte de se refermer. Désormais, toutes les portes nous seront ouvertes, puisque nous sommes ensemble.
Daniel se redressa, il porta Jeremy dans ses bras et il l'emmena dans là chambre, où il le déposa délicatement sur le lit.
Jeremy commença à défaire sa chemise, mais Daniel lui prit la main.
-Non, laisse-moi ce plaisir s'il te plaît.
Lentement, il défit les boutons, un à un, en déposant un baiser sur chaque parcelle de peau libérée. En arrivant au bandage qui entravait son rêve, Daniel grinça des dents, mais Jeremy lui posa une main douce sur la joue.
-Ce n'est rien, continue.
Daniel tourna la tête, il embrassa cette main, puis il poursuivit son oeuvre. Une fois la chemise totalement déboutonnée, Daniel en écarta les pans. Jeremy se releva pour que Daniel puisse la lui retirer entièrement. Le jeune homme ressentit une énorme bouffée de tendresse pour ce petit corps blessé. Il s'agenouilla de part et d'autre des cuisses de Jeremy et il le serra dans ses bras, déposant des baisers dans ses cheveux ébouriffés. Il descendit pour embrasser ses lèvres, infiltrant sa langue. Jeremy lui répondit avec enthousiasme, et Daniel crut qu'il allait jouir sur le champ. Il se maîtrisa à grande peine, il descendit sur le cou fin de son amant, sa poitrine. Il en lécha au passage les mamelons errigés qui durcirent encore. Evitant le bandage, il arriva sur un joli nombril. Puis la ceinture qu'il déboucla. La braguette qu'il dézippa. A ce moment-là, Jeremy poussa un soupire de soulagement que Daniel ne comprennait que trop bien, lui même se sentant à l'étroit dans son pantalon. Il tira sur le jean défait, et le caleçon vint avec.
-Oh, mince alors !
Jeremy éclata de rire. Daniel termina l'effeuillage en quatrième vitesse. Puis il s'allongea à côté de son amant, le serrant contre lui. Il aimait le sentir nu dans ses bras, même si lui était toujours habillé. Jeremy semblait si vulnérable, ainsi. Cependant, ce n'était qu'une apparence, car le chaton était en train de sortir ses griffes. Agenouillé, il commençait à dévétir Daniel.
-Attends, chuchota ce dernier. Je n'ai pas pu t'embrasser partout.
-Partout ?
-Oui, répondit Daniel en saisissant son sexe dressé. Là par exemple...
Il avança la main entre les jambes de l'adolescent et glissa un doigt en lui.
-... ou là...
-Da... niel...
Daniel prit Jeremy par le bassin et l'allongea sur le lit. Il le prit lentement dans sa bouche, sous les gémissements de plaisir de l'adolescent. Après de longs va et viens, il souleva les hanches de Jeremy et poursuivit sa descente gourmande jusqu'à...
-Arrête Daniel !!
-Tu n'aimes pas ? demanda Daniel en insinuant un doigt taquin.
Jeremy répondit par un gémissement. Daniel reprit ses coups de langue, et l'adolescent se tortilla sur le lit. Daniel le maintenait d'une seule main, et il entreprit d'utiliser cette main à meilleur escient. Il caressa le sexe dressé qui s'offrait à lui. Il n'en fallut pas plus.
-Daniel !!
Daniel déposa un baiser dans le creux de la cuisse de Jeremy. Il redressa la tête, sécha à coups de langues le ventre innondé de son amant, puis s'allongea près de lui. Jeremy, tremblant, se blottit contre lui. Daniel le serra dans ses bras, sentant son souffle rapide et chaud dans son cou.
-Tu veux me tuer ? demanda Jeremy entre deux halètements.
Daniel éclata de rire.
-Non, répondit-il, seulement te faire plaisir.
-Hé bien ça fonctionne...
-Tu m'en vois ravi, chuchota Daniel en caressant sa nuque et ses cheveux. Dors, maintenant. Tu dois être épuisé.
-Mais... et toi ?
-Moi ? Je comptais dormir aussi, bien sûr.
-Tu sais très bien ce que je voulais dire. Je n'ai pas fait grand chose pour une bouillotte multifonctions...
Daniel éclata de rire.
-Dans ce cas, accomplis ton devoir : chauffe le lit pendant que je me déshabille, dit-il en se levant.
Jeremy sauta par dessus le lit et il attira Daniel contre lui, se laissant tomber sur le lit. Daniel se retint de part et d'autre du corps de son amant pour ne pas l'écraser.
-Jeremy, tes blessures, chuchota-t-il.
L'adolescent fit rouler Daniel et lui chevaucha les hanches.
-Je ne suis pas en verre, je ne casse pas. Et je veux que tu aies du plaisir !
Daniel caressa les cuisses qui le chevauchaient tout en plongeant dans les yeux verts qui le fixaient.
-Tu sais, Jeremy, le fait que je n'aie pas joui ne signifie pas que je n'ai pas eu de plaisir.
-Comment ça ?
-Hé bien j'étais heureux d'être avec toi, heureux de te faire plaisir.
-Tout comme je serais heureux de te faire plaisir, moi aussi.
Jeremy se pencha. Daniel le prit par les épaules pour le retenir.
-Ta blessure, sale gosse.
Jeremy quitta Daniel et se coucha sur le côté, tournant le dos à Daniel.
-Bonne nuit.
Daniel soupira. Il se déshabilla et se coucha tout contre le dos de Jeremy. Il lui souleva la jambe et le pénétra lentement. Jeremy feignit de ne pas réagir, mais Daniel sentit sa peau se couvrir de frissons. Daniel insinua une jambe pliée entre celles de son amant, pour en maintenir une en hauteur. Il passa un bras autour de ses hanches et caressa son sexe qui était déjà redevenu dûr.
A l'aide du bassin, Daniel fit de lents va et viens tout en caressant Jeremy. Il se sentait si bien. Il aurait pu rester ainsi indéfiniment. Jeremy devait se sentir bien également, car après un moment, Daniel le sentit tressaillir. Il palpita dans sa main, et éjacula. L'adolescent prit la main de Daniel et lécha sa propre semence. En sentant cette langue chaude lui lécher les doigts, lentement, un à un, Daniel sut qu'il était perdu. Il jouit en criant le nom de celui qu'il aimait.
Jeremy se retourna et le serra dans ses bras.


Chapitre 14

-Quoi ? Une réunion parents-profs ? demanda Daniel.
-Oui, dans deux semaines. C'est le lundi soir à partir de 18h. Tu n'es pas obligé d'y participer, bien sûr.
-J'irai. Après tout, je suis ton tuteur.
-Pas très sérieux, le tuteur, grommela Jeremy. Les autres se demandaient pourquoi je mettais dix minutes à m'assoir.
Daniel éclata de rire.
-Désolé Jeremy. Je savais que c'était dangereux, pour toi, de vivre avec moi.
-La semaine, ça va. Ce sont les week ends qui sont dangereux. Du coup, tous les lundis, je...
Daniel pouffa à nouveau. Jeremy le regarda rire en souriant. Ils vivaient ensemble depuis près de deux semaines, et l'adolescent n'avait jamais été aussi heureux. Cela valait bien quelques désagréments le lundi, surtout que même s'il accusait Daniel, tous deux étaient aussi souvent l'un que l'autre à l'origine d'une étreinte.
Daniel consulta son planning.
-Par contre, je ne pourrai pas me rendre à la réunion avant 18h30.
-Pas de soucis, la plupart des profs sont dispos jusqu'à 20h. Je préparerai à manger le soir, si tu veux.
-Tu sais faire ça ? demanda Daniel stupéfait.
-Non, mais c'est l'occasion d'apprendre.
Les deux amants dînèrent, puis Jeremy termina ses devoirs pendant que Daniel faisait la vaisselle.
Tout se passait pour le mieux, la bonne humeur ne disparaissait jamais. Cependant, Jeremy se posait une question. Il hésita plusieurs jours, puis le vendredi soir, après une étreinte...
-Daniel ?
-Hmm...
-Tu as déjà eu une petite amie ?
Daniel sembla reprendre ses esprits.
-Une petite amie ? Tu veux dire une fille ? Non, jamais, pourquoi ?
-Non, pour rien. Je me demandais quel effet cela faisait de faire ce genre de choses avec une fille.
-Je suppose que ça doit être bien, étant donné que seulement 10% de la population masculine est homosexuelle en France.
-Seulement 10% ?
-Oui, et encore, ce n'est qu'une approximation. Toutefois, il se peut que certains ne l'admettent pas.
-Quoiqu'il en soit, j'ai eu de la chance de te tomber dessus !
-Dans tous les sens du terme, sourit Daniel.

Le jeune homme oublia complétement cette conversation. Dix jours plus tard, il se rendit à la réunion parents-profs. Jeremy avait préféré rester étudier à la maison, comme il n'avait pas eu le temps de s'avancer dans ses devoirs durant le week end.
Daniel rencontra divers professeurs et de l'avis général, l'adolescent avait eu un début d'année difficile, mais il s'était bien repris depuis environ un mois. Daniel fit le rapprochement avec la date de l'audience au tribunal. Sans doute Jeremy se sentait-il bien chez lui.
Le dernier rendez-vous, mais pas le moindre, avait lieu avec Mademoiselle Prince. C'était une femme d'une cinquantaine d'années, et elle était surtout le professeur principal de Jeremy.
-Vous êtes le tuteur de Jeremy ? Je suis Mademoiselle Prince, le professeur principal de Jeremy.
-Enchanté.
-Prenez place, je vous en prie.
Daniel s'assit en face du professeur.
-Je pense que tous les enseignants seront d'accord sur le fait que Jeremy a considérablement changé, depuis un mois. Ca se ressent dans son comportement, dans ses notes... Que s'est-il passé ?
-Jeremy ne s'entendait pas avec son père. Avec l'accord de sa mère, le juge a décidé qu'il viendrait vivre chez moi.
-Vous êtes cousin ? Vous avez un lien de parenté ?
-Aucun. Jeremy est mon petit ami.
-Pa... pardon ?
-Je pense que vous avez très bien compris, au contraire.
-Un juge a accepté ça ? Mais c'est contre nature ! Pauvre enfant, même pas encore 17 ans et déjà perverti par...
-Si je puis me permettre, cela ne vous concerne aucunement.
-A son âge, le pauvre enfant devrait sortir avec des filles, voyons...
-Je pense qu'il est le mieux placé pour choisir.
-Lui avez-vous laissé le choix ?
-Cette conversation n'a aucun sens. Tout ce dont vous devez vous occuper, ce sont les résultats de Jeremy. Sa vie affective ne vous concerne pas. Au revoir.
Daniel se leva et quitta le lycée. Hors de lui, il regagna sa voiture sur le parking, et démarra sur les chapeaux de roues. Les embouteillages en moins, Daniel mit quinze minutes pour rentrer chez lui. Il se gara et tout en montant les escaliers, il repensa aux paroles de Mademoiselle Prince. De là, son esprit sauta à la conversation qu'il avait eu avec Jeremy dix jours plus tôt, sur ce que cela ferait de faire l'amour avec une fille.
Il entra.
-C'est moi, lança-t-il en retirant sa veste.
Il se déchaussa et remarqua une paire de chaussures féminines.
-Bonsoir Daniel, dit Jeremy. Daniel, je te présente Laure, une camarade de classe. Je lui ai proposé de faire nos devoirs ensemble comme elle ne comprend pas tout. Laure, voici Daniel, mon tuteur.
-Enchantée, Monsieur, dit la jeune fille.
Daniel fit un signe de la tête à la jolie blonde puis il regarda le gaz vide.
-Je suis désolé, je n'ai pas eu le temps de faire à dîner, balbutia Jeremy.
-Pas grave, je n'ai pas faim. Bonne soirée, les jeunes, je vais me coucher, je suis épuisé. Jeremy, n'oublie pas de verrouiller après le départ de ton amie.
Daniel se rendit à la salle de bains, où il se brossa énergiquement les dents. Puis il alla dans la chambre. Il se déshabilla et potassa les dossiers des clients avec qui il avait rendez-vous le lendemain. Mais il ne parvint pas à se concentrer. Il pensait à Jeremy, qui voulait savoir ce que ça faisait d'être avec une fille... Il pensait à Mademoiselle Prince et ses discours moralisateurs... Il pensait à Laure, de l'autre côté de la porte, collée à Jeremy...
Lorsque la porte de la chambre s'ouvrit, Daniel feignit de dormir.
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Message par Mili Mer 4 Juin - 17:32

Chapitre 15

Jeremy ne fut pas dupe, il avait très bien remarqué de Daniel ne dormait pas. Toutefois, il se dit qu'il devait avoir ses raisons pour faire semblant, et fit comme s'il n'avait rien remarqué. Il se dévêtit et se coucha contre le dos de son amant, enroulant un bras autour de sa taille.
Le lendemain, Daniel était déjà parti lorsque Jeremy se réveilla. Et il rentra très tard, bien après que Jeremy se soit couché.
Cela dura plusieurs jours. Lassé, Jeremy passa un coup de téléphone. Puis il laissa un mot sur la table, le vendredi matin avant de partir en cours.
"Je serai absent tout le week end, je rentre lundi soir après les cours.
Bon week end à toi.
Jeremy"

Daniel rentra ivre de fatigue, le vendredi soir. Depuis le début de la semaine, il évitait sciemment Jeremy afin de le laisser tranquille avec Laure. Du coup, il dînait dans un petit café miteux et rentrait quand il tombait de fatigue, espérant que Jeremy serait couché. Toutefois, l'adolescent lui manquait et il espérait bien lui parler au cours du week end.
Quelle fut sa surprise lorsqu'il trouva le message en plein milieu de la table. Sa surprise et sa déception... Jeremy était sûrement chez Laure... Peut-être en ce moment-même goûtait-il aux plaisirs hétérosexuels.
Impossible. Pas son Jeremy.
Son Jeremy ? Qui était-il pour se l'approprier ? Jeremy ne lui avait jamais rien promis.
Seul, triste, le coeur en lambeaux, Daniel passa un week end complétement pourri. Il tenta en vain de jouer à World of Warcraft. Mais il n'était pas concentré et ses personnages passaient leur temps à mourir. Difficile d'avancer dans ces conditions.
Daniel passa un vieux jogging et alla faire ses courses. En moins d'une semaine, le brillant homme d'affaires était devenu une vraie loque. Il ne se rasa pas, ne se lava pas, ne bougea de chez lui que pour les courses, mais comme il ne mangea pas, elles ne lui servirent à rien.
Il tenta d'appeler de vieux amis pour sortir et se changer les idées. Cependant, tous avaient déjà prévu quelque chose.
Après un week end brumeux, le lundi arriva enfin.
-Heureusement que vous n'avez aucun rendez-vous aujourd'hui, se moqua Cindy. Avec votre teint pâle et vos yeux cernés, vous n'auriez eu aucune chance de conclure une affaire.
Daniel tenta de sourire, en vain.
Le soir, le jeune homme rentra directement chez lui. Jeremy était là, installé à la table, concentré sur ses devoirs. Toutefois, Daniel ne laissa rien transparaître du bonheur qu'il ressentait.
-Salut, dit-il simplement en retirant sa veste.

-Salut Daniel.
Jeremy feignit la concentration, ne sachant comment réagir. En réalité, il avait déjà fait tous ses devoirs. Mais Daniel avait changé, depuis la semaine précédente. Il ne parlait pas, ne souriait pas. Il était pâle. Avait-il maigri ?
Daniel se dirigea dans la chambre avec sa malette. Jeremy rangea ses affaires et décida de briser la glace.
-Tu veux du thé ? demanda-t-il depuis le salon.
-Non merci.
-Un chocolat chaud ? un coca peut-être ?
-Rien.
Jeremy s'avança dans la chambre. Daniel étudiait un dossier.
-Et moi, tu me veux ? demanda l'adolescent.
Daniel leva les yeux de son dossier.
-Qu'est-ce que c'est que cette question ?
-Tu m'évites depuis le début de la semaine. Et maintenant que nous sommes ensemble, pas un mot, pas un baiser, pas un contact... Sommes-nous redevenus des étrangers l'un pour l'autre ?
Jeremy maudit les larmes qu'il ne parvenait pas à retenir. Daniel posa le dossier, se leva, et il prit l'adolescent dans ses bras.
-Que nous arrive-t-il, Daniel ? Il y a encore une semaine, tout allait bien. Et depuis cette stupide réunion, tu ne me parles plus. Les professeurs ont-il dit que j'avais de mauvais résultats, ou...
-Finalement, je boirais bien un thé.
-Je m'en occupe !
Jeremy alla faire bouillir de l'eau, puis apporta les deux mugs sur la table basse, devant le canapé.
-Jeremy, qui est Laure ? demanda Daniel.
-Une camarade de classe, comme je te l'ai dit.
Jeremy se demanda s'il devait avouer la vérité. Puis il se lança :
-Elle est amoureuse d'un gars de la classe, et je crois qu'elle traîne avec moi parce qu'elle essaye de le rendre jaloux. Je sais, c'est ridicule, mais...
-Alors pourquoi es-tu allé passer le week end chez elle ?
-Hein ? Mais j'étais à Toulouse, ce week end !
-A... Toulouse ?
-Oui, maman me manquait, ainsi que tous mes amis. Comme tu m'évitais, je me suis dit que tu ne voulais plus me voir. Alors j'ai appelé maman vendredi matin, elle m'a dit que je pouvais descendre. J'ai pris le train vendredi soir après les cours, et j'ai fait le retour ce matin. D'ailleurs, je suis arrivé en retard, mais il n'y avait pas de trains plus tôt. Au fait ! Maman et tous mes amis aimeraient bien te rencontrer...
-Tu as parlé de moi à ta mère et tes amis ?
-Pour ma mère, Sébastien s'en était déjà chargé, répondit Jeremy avec un clin d'oeil. Mais oui, mes amis sont impatients de faire ta connaissance. Ils m'ont présenté leurs petites amies, enfin, ceux qui en avaient une, alors je leur ai parlé de toi... Je n'aurais pas dû ?
Daniel serra Jeremy dans ses bras et l'adolescent se sentit enfin revivre. Mais il avait une question primordiale à lui poser avant de se laisser complétement aller. Aussi, il se dégagea de cette étreinte chaleureuse.
-Daniel, pour quelle raison m'as-tu évité toute la semaine ?
-L'autre jour, tu m'as parlé de ta curiosité à propos des relations hétérosexuelles. Et puis lundi, ton professeur principal m'a dit que je te pervertissais, que je ne te laissais pas le choix. Quand je suis rentré, et que je t'ai vu avec Laure, j'ai décidé de te laisser le choix.
-C'est pour ça que cette vieille bique de Mademoiselle Prince me regardait bizarrement...
Jeremy serra Daniel dans ses bras et il l'embrassa.
-Vieux crouton stupide, mon choix est fait depuis longtemps. Je t'aime Daniel...
Lorsque l'adolescent vit les doux yeux gris s'embuer, il comprit quel martyre avait vécu Daniel durant la semaine. Et il ne peut s'empêcher de pleurer, lui aussi.
Daniel le serra à l'étouffer, mais Jeremy ne s'en plaignit pas, au contraire.
-Je t'aime, sale môme. Jeremy, mon Jeremy, je t'aime...

__________________________________

Voilà c'est fini ^^
Désolée, je suis une quiche pour les fins, mais j'espère que cette fic vous aura plu au moins un peu... tongue
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