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L'épreuve du feu

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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:10

Chapitre 01


-Encore ! Oui, vas-y Stéphane ! Plus vite !
Tout en criant ces mots, Ryo serra ses mains sur le tuyau. Une longue et épaisse giclée blanche en sortit. Ryo ne lâcha pas prise pour autant et continua jusqu'à ce que...
-C'est bon !!! cria Erwan.
Le brasier était enfin apaisé. Les trois amis s'étreignirent chaleureusement, puis essuyèrent leurs visages innondés de sueur et maculés.

Ryo, Stéphane et Erwan se connaissaient depuis l'enfance. Ils avaient choisi en connaissance de cause le dur métier de sapeur-pompier. Et ils venaient juste de faire face à un feu de forêt. Fort heureusement, l'incendie n'avait pas eu le temps de se propager et grâce à une intervention rapide, ce qui aurait pu tourner à l'enfer s'était résolu en quelques minutes. De plus, aucune victime n'était à déplorer.

-Bien joué les gars, dit le Capitaine Bellarosa. Rentrez à la caserne, nous allons vérifier qu'il n'y a pas d'autres sources d'incendie avec l'équipe.
Ryo, Erwan et Stéphane montèrent dans le camion après avoir renroulé la lance, et rentrèrent à la caserne.

-Bah, on a eu chaud ! soupira Erwan.
Stéphane le regarda, pendant que Ryo conduisait le camion.
-Erwan, soupira-t-il d'un air exaspéré, peux-tu me rappeler depuis combien de temps nous exerçons ce métier ?
-Euh... six ans, pourquoi ?
-En six ans, tu nous resors toujours la même vieille plaisanterie après un incendie : "on a eu chaud". J'avoue que je ne suis pas Einstein, mais ta blague, je l'ai comprise, depuis le temps.
-Ah, sourit Erwan. Alors elle a fait long feu...
Ryo ne dit rien, se contentant de sourire discrètement tout en conduisant.


Ces trois jeunes pompiers se connaissaient depuis la maternelle. Leur jeu préféré : les pompiers. Ils avaient traversé la cour de l'école un nombre incalculable de fois en criant "pin-pon". Stéphane courait devant, tenant les pieds de Ryo, et Erwan courait derrière, tenant Ryo par les mains.
Ils s'étaient promis d'être pompiers, dans leur petite ville, et de travailler tous les trois à la caserne. Quinze ans plus tard, ils avaient réalisé leur rêve. Tous trois travaillaient dans la caserne qu'ils avaient visitée au moins une fois par an lorsqu'ils étaient enfants.

Ryo, Erwan et Stéphane vivaient également ensemble. Célibataires tous les trois, il avaient préféré se partager les frais d'un appartement. Ils avaient chacun leur chambre, faisaient le ménage et les courses à tour de rôle, et leur colocation se déroulait très bien.

Erwan était le plus extraverti des trois. Déjà enfant, il était celui qui criait le plus fort "pin-pon". Il était toujours le premier à faire des plaisanteries, et rire était chez lui une seconde nature. Sa devise, dès qu'il eut appris à dire autre chose que "pin-pon" fut "une journée sans rire est une journée de perdue". Stéphane pensait qu'Erwan avait pris de l'avance pour au moins cent ans, mais ne disait rien.
Chatain clair, les cheveux bouclés coupés courts, les yeux bleus, et un éternel sourire aux lèvres, il était très avenant, et attirait immédiatement la sympathie. Il mesurait plus d'un mètre quatre-vingt et sa silhouette était fine, toute en muscles souples.

Stéphane était plutôt du genre grognon. Depuis la maternelle, il se faisait harceler par Erwan pour tenter de sourire. En vain. Sourire ne lui allait pas. Il fallait admettre que son enfance n'était pas propice aux rires, et Erwan le savait bien. Ses parents étaient morts lorsqu'il avait trois ans, dans un banal accident de la route. Il avait donc été élevé par des grands parents vieux, fatigués et austères. Sans ses amis, il serait devenu aussi austère qu'eux, même s'il n'était pas la joie de vivre incarnée.
De plus, ce qui n'égayait en rien son austérité, il était presque aussi grand qu'Erwan, bien que plus carré d'épaules. Il avait d'épais cheveux noirs, et des yeux de la même couleur.

Quant à Ryo, il était mi-français, par sa mère, mi-japonais par son père. Son père travaillait pour Sony, au Japon, et lors d'un déplacement en France, avait rencontré sa mère. Lors de son retour au Japon, il avait demandé à être muté chez Sony-France. Quelques mois plus tard, Ryo était né.
Son enfance avait été bercée d'histoires de dragons, de légendes toutes plus merveilleuses les unes que les autres. Et puisqu'il ne pouvait pas tuer de dragon, comme Susano-ho pour Kushinada, il décida au moins de lutter contre l'arme des dragons : le feu.
Ryo, bien que plus petit que ses deux amis, n'était pas en reste devant la gente féminine. Il possédait les cheveux noirs et les yeux bridés de son père, et les yeux verts de sa mère. Ce curieux mélange attirait bien des regards.


Les trois amis rentrèrent chez eux à seize heures ce jour-là, car ce soir, ils étaient de garde pour la nuit. La garde n'était en général pas très éprouvante. Il suffisait de patienter jusqu'à minuit, une heure maximum. Si à cette heure-là, rien ne s'était produit, il y avait peu de chances pour que quelque chose arrive durant la nuit, une fois toute la ville endormie.
Exténués mais heureux d'avoir, une fois de plus, accompli leur mission, ils se couchèrent.



Chapitre 02


Ryo somnolait près du standard téléphonique. Erwan, Stéphane, et David, un de leurs coéquipiers, dormaient sur des lits de camps, dans la salle de repos. En effet, être de garde, la nuit, n'était pas aussi mouvementé que le travail en journée. Il suffisait d'être présent, et de se réveiller en cas d'alerte.
Lorsque le téléphone sonna, Ryo manqua de tomber de sa chaise. Il se rattrapa au bureau, et décrocha :
-Pompiers de Baume, j'écoute ?
-Bonsoir. Excusez-moi, mais il y a le feu chez moi.
-Quel genre de feu ?
-Toute la pièce est en train de brûler.
-Pouvez-vous sortir de la pièce ?
-Non, la chaleur a fait gonfler le bois de la porte et de la fenêtre.
-Donnez-moi votre adresse.
-6, rue des Chataigners, à Baume.
-Nous arrivons. Posez un linge mouillé sur votre visage afin d'inhaler le moins de fumée possible.
Ryô raccrocha et sonna l'alarme.


Alex soupira en raccrochant son téléphone portable. Un linge mouillé ? Ce n'était pas très courant, dans ce bureau. Heureusement, il prenait toujours une bouteille d'eau pour s'épargner les trajets à la cuisine pendant ses révisions.
Il retira sa chemise, versa le contenu de la bouteille dessus, et posa la chemise sur son visage. Il regarda avec désespoir l'ordinateur qui brûlait, ainsi que ses pages de cours. Jamais il ne pourrait récupérer tous ses cours à temps pour être prêt pour son examen en fac d'histoire de l'art. Bah, mieux valait redoubler une année que finir carbonisé dans un bureau.

Un bruit de sirène attira l'attention de l'étudiant. Il se précipita à la fenêtre. Il fit de grands signes aux pompiers. Le camion se gara sous sa fenêtre. Un des hommes monta à l'échelle du camion et arriva à la fenêtre. Alex recula le plus possible alors que l'homme donnait de grands coups de pieds dans le verre qui vola en éclats. Il retira les morceaux de verre restants puis pénétra dans la pièce, une couverture à la main.
-Venez, dit-il.

Alex ne distinguait pas son visage, le pompier portait un casque de protection. Toutefois, il put voir à travers le casque de magnifiques yeux verts.
Le jeune étudiant se laissa faire lorsque le pompier posa la couverture sur ses épaules et l'aida à enjamber la fenêtre. Le soldat du feu le rejoignit sur l'échelle. Ils furent bientôt à terre.
-Stephane, Erwan, je vous confie l'incendie, annonça-t-il.
Il emmena Alex dans une ambulance et posa un masque à oxygène sur son nez.
-Nous allons vous conduire à l'hôpital, expliqua-t-il en retirant son casque. Vous n'avez apparament aucune brûlure, mais vous avez probablement inhalé pas mal de fumée.
-Non ça va, répondit Alex.
-Vraiment ?
-Oui, vraiment.
Alex ne put s'empêcher de baisser la tête devant ce pompier au visage magnifique. Puis il sourit et lui tendit la main.
-Je m'appelle Alex, et vous ?
-Ryo, répondit le pompier.
-Ryo, vous avez des yeux magnifiques, dit Alex. Avec un pompier tel que vous, je serais prêt à prendre le risque de brûler tous les soirs.
-Vous avez un endroit où loger ? demanda Ryo.
-Je vais appeler ma soeur, elle ne va pas refuser de m'aider.
Il sortit son téléphone portable et expliqua :
-Je ne vis pas dans cette maison, c'est la maison de mes parents. Ils sont partis en voyage et je la gardais. Je suis étudiant et je vis habituellement dans un appartement, près de la fac, à l'autre bout de la ville. Ma soeur habite juste à côté, elle pourra me ramener à mon appartement.
Alex frissonna. Ryo posa un blouson par dessus la couverture, puis il donna un verre d'eau au jeune homme.
-Merci Ryo, fit Alex avec un immense sourire.
Il composa le numéro de sa soeur et lui expliqua la situation. Moins de cinq minutes après, une voiture se garait près du camion de pompier.


Erwan astiquait le camion d'incendie tout en baillant. Avec le sinistre, la nuit avait été assez courte. Et même si les pompiers avaient pu rentrer chez eux dans la matinée afin de prendre un peu de repos, rien ne valait une nuit de sommeil.
-Hmm... Excusez-moi ?
Erwan, perdu dans ses pensées, n'avait pas entendu que quelqu'un venait d'arriver. Il se retourna et fit face à un jeune homme d'une vingtaine d'années. Il était blond, les yeux bleus, assez fin de visage, et de taille moyenne. Il portait dans ses bras une couverture et une veste de pompier.
-Bonjour, dit-il.
-Bonjour, répondit le nouvel arrivant. Excusez-moi de vous déranger. Je cherche Ryo.
-Ryo ? demanda Erwan.
-Oui, Ryo, il est un de vos collègues. Il a de magnifiques yeux verts.
Erwan sourit.
-Oui, je connais Ryo, j'étais juste surpris que vous vouliez le voir. Ne bougez pas, je vais le chercher.
Erwan rejoignit le standard, où Ryo et Stéphane parlaient.
-Ryo, un jeune homme cherche mon collègue aux magnifiques yeux verts, annonça-t-il en riant.
-Qui est-ce ? demanda Ryo en se levant.
-Aucune idée.

Durant la nuit, Erwan ne s'était pas occupé d'Alex, il s'était concentré sur les flammes. De ce fait, il n'avait pas pu reconnaître Alex.
Les deux pompiers marchèrent jusqu'à l'entrée de la caserne. Erwan retourna à son nettoyage de camion, sans perdre une miette de la conversation.
-Alex ? demanda Ryo.
-Bonjour Ryo.
-Bonjour, répondit le jeune Japonais.
-Je vous rapporte la couverture et le manteau. J'espère que ça n'a pas posé de problème que je les aie gardés jusqu'à maintenant.
-Non, ne vous en faites pas.
Erwan pouffa mentalement de rire en pensant au savon qu'avait passé le Commandant Bellarosa à Ryo quand il avait vu qu'il manquait le blouson et la couverture.
-Et j'aimerais vous inviter à boire un café pour vous remercier de votre gentillesse.
-Non merci, je vais dormir tout à l'heure et je n'y arriverai pas si je bois un café, répondit Ryo en prenant de la distance, le blouson et la couverture dans les bras.
-Alors un thé ? suggéra l'étudiant.
-La théïne m'empêche de dormir aussi.
Erwan, du coin de l'oeil, vit le visage déçu d'Alex. Puis la colère céda la place à la déception.
-Vous savez, Ryo, l'homosexualité n'est pas une maladie, encore moins un virus contagieux. N'ayez pas peur d'être infecté si nous allons boire un verre.
-Excusez-moi, dit Ryo en se retournant.
Erwan le prit par le bras et dit :
-Vas-y !
-Hein ?
-Tu pourrais aller boire un verre avec lui, alors qu'il te parle aussi franchement, non ? chuchota Erwan.
Ryo soupira, puis retourna vers Alex qui s'apprêtait à partir.
-Je termine à seize heures, nous pourrons allez boire un chocolat chaud si vous le souhaitez, ça ne m'empêchera pas de dormir.
-Super, je vous attends ici à seize heures alors !
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:11

Chapitre 03


-Tu m'as l'air bien préoccupé ?
Ryo se retourna sur Stéphane, et se força à sourire.
-Non, ça va.
Ryo se demandait simplement pour quelle raison Erwan avait réagi de la sorte. Pour quelle raison lui avait-il presque ordonné d'accepter l'invitation d'Alex ? Pourquoi, alors qu'il parlait, y avait-il un mélange de tristesse et de colère dans ses yeux bleus habituellement rieurs ?
Toutefois, l'occasion de lui poser la question ne se présenta pas. L'heure fatidique approchait, et Ryo enviait ses amis qui allaient pouvoir rentrer se coucher.
Lui, il allait être obligé de faire la conversation à quelqu'un qu'il ne connaissait pas et qui lui ferait certainement les yeux doux...
-Ne fais pas cette tête, dit Erwan. L'attention d'Alex devrait au contraire te faire plaisir. D'ailleurs, quand on parle du loup...
Ryo jeta un oeil en direction de l'entrée de la caserne et vit qu'en effet, le jeune homme était là. Il paraissait d'ailleurs plutôt songeur, le regard perdu dans le vide.
-Hé, Roméo, ta Juliette n'a pas l'air dans son assiette, lança Stéphane.
-Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi, soupira Ryo. Bon, je vous laisse.
-Amuse-toi bien, dit Erwan avec un immense sourire. Moi, je vais avoir Stéphane rien que pour moi jusqu'à vingt heures !
-Ne l'écoute pas, maugréa Stéphane, il rêve tout éveillé.
Ryo éclata de rire. Il alla se changer aux vestiaires puis rejoignit Alex.


Alex soupira de déception tout en marchant en direction de la caserne. La moitié de ses cours avait brûlé dans l'incendie à moins de deux semaines des partiels. Il était donc allé voir ses professeurs car ces derniers distribuaient en début d'année une disquette aux élèves, sur laquelle étaient gravés les cours de l'année. Toutefois, aucun des professeur n'avait voulu donner de disquette, suggérant à Alex de demander à ses camarades.
Le jeune étudiant avait bien tenté d'appeler ceux qu'il connaissait le mieux, mais leur politique était "chacun pour soi". Personne n'avait voulu l'aider.

-Désolé de vous avoir fait attendre.
Alex sursauta et se retourna sur Ryo. Il sourit.
-Wah, j'ai bien failli ne pas vous reconnaître. Enfin... presque, il suffit de regarder vos yeux et...
Voyant Ryo poser une main sur son front d'un geste las, Alex abandonna son compliment. Il marcha en direction du café le plus proche.
-Vous aviez l'air songeur, dit Ryo en lui emboitant le pas.
-Vous pouvez me tutoyer vous savez.
-Ok, répondit Ryo avec un sourire. Toi aussi.
Alex manqua de tomber à la renverse. Quel sourire... Rien que pour lui en plus !
-Alors, qu'est-ce que tu as pour paraître si songeur ? Est-ce à cause de l'incendie ?
-Oui. Les prochains partiels sont dans deux semaines. Et la moitié de mes cours ont brûlé. La devise de la fac est "chacun pour soi", et personne n'a voulu me passer la disquette de cours que les professeurs nous donnent en début d'année.
-Tu es dans quelle fac ?
-Histoire de l'art, en deuxième année.
-Ah ! Ca pourrait peut-être s'arranger, attends.
Ryo sortit son téléphone portable. Alex, pour ne pas paraître indiscret, entra dans le café et commanda deux chocolats chauds. Il prit place à une petite table située à l'écart. Ryo le rejoignit bientôt.
-Tu es disponible demain ? demanda-t-il.
-Euh... oui, répondit Alex en se demandant si Ryo lui proposait déjà un nouveau rendez-vous.
-Ok ! Passe à l'appart, j'aurai une certaine disquette pour toi, fit Ryo avec un clin d'oeil.
-Sérieux ?
-Oui, ce n'est pas trop mon genre de plaisanterie tu sais.
-Mais comment as-tu fait ?
-Ah ! La petite amie de mon frère est en 3ème année, en fac d'histoire de l'art. Mon frère va lui demander de te faire un double, et il me l'apportera demain.
Alex ne put s'empêcher de dévisager Ryo.
-Quoi ? demanda ce dernier.
-Ca fait deux fois que tu me sauves la vie...


Erwan et Stéphane prirent la direction de leur appartement. Stéphane regarda son ami. Erwan était rarement aussi silencieux, pour ne pas dire taciturne.
-Que t'arrive-t-il, aujourd'hui ? demanda-t-il. Est-ce le manque de sommeil qui te rend d'aussi sombre humeur ? Ca m'étonnerait, ce n'est pas la première fois que nous intervenons de nuit. Alors ?
-Ca va, ne t'en fais pas, répondit Erwan en tentant de sourire.
-Je te connais depuis plus de vingt ans. N'espère pas me cacher quelque chose.
-Hé bien... J'aime quelqu'un. Et je sais que la personne que j'aime ne m'aimera jamais. Jusqu'à maintenant, j'arrivais très bien à vivre avec. Cependant, quand j'ai vu le regard d'Alex, tout à l'heure, mi déçu, mi en colère, j'avais l'impression de me voir dans un miroir.
-Tu es amoureux ? demanda Stéphane. Mais c'est merveilleux ! Qui est l'heureuse élue ?
Erwan se renfrogna.
-J'ai compris, soupira Stéphane. Quand tu fais cette tête-là, tu ne diras rien !
Il posa une main sur l'épaule de son ami et sourit.
-Si jamais tu as envie, ou besoin de parler, je suis là.
-Je sais, répondit Erwan. Merci.
Stéphane hésita, puis alla se coucher lorsqu'Erwan lui tourna le dos. Il lui avait semblé voir des larmes dans les yeux de son ami. Non... Il avait dû halluciner.



Chapitre 04



Erwan se coucha dès qu'il rentra. Il était épuisé, déçu aussi. Il se mettait si bien à la place du pauvre Alex. Car lui aussi, aimait un homme.
Erwan ne se considérait pas comme homosexuel, simplement comme amoureux. Après, si le fait qu'il aime un homme faisait de lui un homosexuel, il s'en fichait. Mais comment pourrait-il l'avouer à ses amis après la manière dont ils s'étaient moqué d'Alex ?
Les paroles de Stéphane résonnaient encore aux oreilles d'Erwan. "Hé, Roméo, ta Juliette n'a pas l'air dans son assiette."
Erwan se tourna face au mur, et tenta de dormir, tout en s'imaginant passer ses doigts dans les cheveux noirs de celui qu'il aimait afin d'attirer son corps contre le sien...


Le lendemain matin, ce fut avec un réel plaisir que Ryo se coucha. Il était réellement épuisé.
Certes, il ne pourrait pas dormir longtemps puisque son frère devait passer en début d'après-midi pour apporter la disquette, mais le peu de repos qu'il pouvait prendre serait le bienvenu.
Sans qu'il ne s'en rende compte, ses pensées se dirigèrent vers Alex.
Contre toute attente, il avait passé une bonne fin d'après-midi, la veille. La conversation avec l'adolescent était légère, agréable, et Ryo ne s'était pas ennuyé une seule minute.
A la fin, lorsque le pompier avait dû retourner à la caserne, Alex lui avait demandé s'il pouvait l'embrasser. Et Ryo se rendit compte qu'il avait refusé par gêne, devant tout ce monde, et non pas par dégoût. Alex l'avait-il deviné ?

-Debout, espèce de tire au flanc !
Ryo se retourna sous le coup de pied de Stéphane. Un coup de pied léger, certes, mais cela demeurait douloureux pour un corps faible et endormi.
-Dégage, laisse-moi dormir !
-Yu est arrivé !
-Prends la disquette et fous le dehors, marmonna Ryo en enfouissant sa tête sous son oreiller.
Stéphane tira sur la couette qui tomba au sol.
-J'ai tout entendu, grand frère, lança Yusuke en entrant dans la chambre. Alors comme ça je te rends service et tu ne m'offrirais même pas un café ?
Ryo soupira, puis finit par se lever, de mauvaise grâce.
-Toujours aussi ronchon au réveil, se moqua son frère. Bon, je mets la cafetière en marche, je te laisse prendre le temps de te réveiller sous une douche.
-Trop aimable, grogna Ryo en se rendant à la cuisine.

Il prit un petit déjeuner léger, même s'il était près de treize heures. Yusuke l'accompagna avec un café.
-C'est pour quoi, au fait, cette disquette ?
-Le petit ami de Ryo a fait brûler ses cours, répondit Stéphane avec un sourire en coin.
-La ferme, Steph ! lança Ryo.
Puis il expliqua à son frère :
-Un étudiant m'a offert un chocolat chaud hier pour me remercier de l'avoir sauvé...
-Un jeune homme fou amoureux de toi, précisa Stéphane.
-Vas-tu te taire ? demanda Ryo furieux.
-Ok, ok, répondit Stéphane en quittant la cuisine, un sourire aux lèvres.
-Bon ! Et cet étudiant m'a dit que ses cours ont brûlé dans l'incendie, poursuivit Ryo à l'attention de son frère. A la fac, personne n'a voulu lui prêter sa disquette de cours.
-Je comprends mieux, fit Yusuke avec un sourire. Tu es amoureux de lui ?
-Ca ne va pas ! s'écria Ryo. Je ne suis pas homo !
-Tu sais, faut pas avoir honte si jamais...
-Je n'éprouve rien pour Alex ! Ce n'est même pas un ami. Juste une vague connaissance. Et ce n'est pas parce qu'il me trouve à son goût que je vais tomber amoureux de lui !
-D'accord, d'accord. Mais un conseil : ne te braque pas parce que c'est un homme. Si tu te sens bien avec lui, je ne vois pas où est le problème.
Ryo soupira. Tout le monde était contre lui.

Une fois son frère parti, Ryo laissa la disquette en évidence sur la table de la cuisine.
-Je vais faire un jogging, annonça-t-il à Stéphane et Erwan. Si Alex arrive, donnez-lui la disquette.
-Tu n'as pas l'impression de chercher à éviter Alex, par hasard ? demanda Erwan.
-Pas du tout. Je fais faire un jogging pour me maintenir en forme.
-Ben voyons ! Tu n'es pas clair avec toi-même, et tu n'es pas clair avec ce pauvre Alex.
-J'ai refusé son invitation, Erwan ! Je te rappelle que c'est toi qui m'a obligé à l'accepter. J'étais tout à fait clair.
-Pourtant, tu n'étais pas obligé de rester aussi longtemps avec lui, hier. Tu aurais pu boire ton chocolat puis rentrer dormir. Tu n'avais pas besoin de lui trouver quelqu'un qui lui passerait ses cours. Et pourtant...
-Erwan, je ne sais pas ce que tu as en ce moment, mais tu es lourd... soupira Ryo en quittant l'appartement.


Alex prit son courage à deux mains et frappa à la porte de l'appartement de Ryo. Quelle ne fut pas sa surprise de voir l'autre pompier lui ouvrir.
-Bonjour Alex. Je suis Erwan, un ami et colocataire de Ryo.
-Ryo n'est pas là ?
-Non, mais il nous a prévenus de ta visite. Entre. Nous allons lui faire une petite surprise. Viens...
Alex ne comprenait plus rien. Erwan le prit par l'épaule et le guida.
-Entre, c'est ma chambre.
-Mais... pourquoi est-ce que vous m'emmenez dans votre chambre ?
-Chut, sourit Erwan avec un clin d'oeil. Fais-moi confiance. Reste là et ne bouge surtout pas. Prends un livre sur mon étagère si tu veux.
Alex prit un livre, s'assit sur le lit et patienta.
Mili
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:13

Chapitre 05


Ryo rentra de son footing, épuisé. Stéphane et Erwan étaient toujours au salon, à regarder la télévision.
-Bande de loques, vous auriez pu aller en courses, je te signale que c'est à ton tour d'y aller, Stéphane.
-Ok, soupira le jeune homme en se levant. J'y vais...
-Je viens avec toi, annonça Erwan. Je vais prendre ma veste dans ma chambre et j'arrive.
Ryo, quant à lui, se rendit à la salle de bains, où il prit une douche bienfaisante. Il sortit de la salle de bains, dix minutes plus tard, vêtu d'un simple jean, et se trouva face à Alex.
-Salut, dit ce dernier.
-Salut, répondit Ryo gêné de la manière dont l'étudiant le dévisageait. Excuse-moi, j'ignorais que tu étais là. Je vais m'habiller, j'arrive.
-Ne te dérange pas pour moi, répondit Alex en rougissant.
-Non non c'est juste que j'ai froid, mentit Ryo.
Son corps se couvrait en effet de frissons, mais qui n'avaient rien à voir avec la température. Le regard brûlant d'Alex, en revanche, y était pour beaucoup.
Gêné, il rentra dans sa chambre où il passa un t.shirt. Puis il rejoignit Alex dans le salon.
-Tu veux boire quelque chose ?
-Tu as quoi ?
-Il me reste du café, sinon j'ai du thé...
-Un café ira très bien.
Ryo servit une tasse de café à Alex puis sortit une casserole.
-Tu fais quoi ? demanda Alex.
-Une soupe de poisson.
-A cette heure ?
Alex paraissait dégoûté. Il n'était que seize heures trente.
-Oui, répondit Ryo avec un sourire. Ca évitera que tu aies envie de m'embrasser.
L'étudiant éclata de rire.
-Si ce n'est que ça, je peux le faire avant que tu boives de la soupe.
-N'y pense même pas.


Alex sourit en entendant cette réponse. Ryo faisait les gros yeux, toutefois, l'étudiant sentait que le beau japonais n'était plus aussi hostile.
Il ferma les yeux : il ne pouvait se retirer de la tête la vision de la poitrine de Ryo. C'était décidé, à partir de maintenant, il ferait tout ce qu'Erwan lui demanderait de faire. Ce dernier était son allié, il le savait.
-Bon, tant pis, répondit-il en s'asseyant sur une chaise.
Ryo lui tournait le dos, affairé à remuer sa soupe de poisson, et Alex avait une vue imprennable sur ses fesses magnifiques moulées dans son jean.
-Au fait, demanda Ryo en se retournant, tu es arrivé depuis combien de temps ?
Alex força son regard à se diriger ailleurs, et répondit :
-Environ une heure. Je crois que ton ami Erwan était décidé à te jouer un mauvais tour.
-Erwan est bizarre depuis hier. Depuis que tu es venu à la caserne hier, je ne l'ai jamais vu ainsi.
-C'est à dire ?
-Je ne sais pas comment expliquer... Il ne plaisante plus autant, alors qu'avant, il sortait une plaisanterie à la minute, il ne rit plus non plus...
Ryo s'installa sur une chaise, à l'autre bout de la table, et il but sa soupe dans un bol.
-Au fait, tu as récupéré la disquette ?
-Ah non, où est-elle ?
-Je l'avais laissée sur cette table, pour que Stéphane ou Erwan te la donnent si tu arrivais en mon absence.
Ryo soupira.
-Erwan a dû la cacher ou la prendre avec lui pour te forcer à revenir.
-Je l'aime bien.
-Je m'en doute, vu tous les efforts qu'il fait pour nous laisser en tête à tête.
Alex éclata de rire.


Erwan ne quittait pas Stéphane des yeux alors qu'ils faisaient les courses. Il était heureux de se retrouver seul avec son ami, même si ce dernier n'était pas très loquace.
-J'espère qu'Alex et Ryo vont bien.
-Tant qu'Alex ne viole pas Ryo, tout devrait bien se passer.
-Tu aimerais qu'un homme te courre après comme Alex le fait avec Ryo ?
-C'est quoi cette question ? demanda Stéphane. Bien sûr que non ! J'ai déjà assez à faire avec toi !
Erwan serra le jeune homme dans ses bras.
-Oh, merci Stéphane, c'est merveilleux.
-Mais lâche-moi espèce d'andouille, qu'est-ce que tu me fais là ? Garde ça pour celle que tu aimes !
-Et qu'est-ce qui te fait dire que ce n'est pas "celui" que j'aime ?
Stéphane s'arrêta net. Son regard sombre se posa sur Erwan. Ce dernier poursuivit son avancée dans le magasin.
-Oublie ça, dit-il en dépassant Stéphane qui n'avait toujours pas bougé.
-Erwan !
-C'est bon, je plaisantais, lança Erwan sans se retourner. Termine les courses, et n'oublie pas la soupe de poisson de Ryo sinon il risque de te hacher menu. Je rentre devant, je viens de m'apercevoir que j'ai la disquette de Ryo dans ma poche.
Les joues rouges et les yeux humides, Erwan rentra seul.


-Bon, je vais y aller, annonça Alex en se levant. Il est presque dix-sept heures trente et j'ai pas mal de révisions à faire sur les cours qu'il me reste. De plus, ma soeur m'attend à dîner chez elle pour dix-neuf heures.
-Je suis désolé, Alex. Erwan est vraiment bête. Tu peux repasser demain ? Nous ne travaillons pas non plus, un de nous trois sera sûrement là. Attends je te laisse le numéro du fixe pour que tu appelles avant de venir.
Alex sourit discrètement. Ryo était gêné d'être regardé, il refusait un baiser, mais il cherchait des occasions pour qu'ils puissent se revoir.
Sans réfléchir, l'étudiant s'avança vers Ryo. Il posa une main sur son épaule.
-Quoi ? demanda le jeune pompier en levant les yeux.
Alex plongea sur Ryo et déposa un baiser sur sa bouche. Ne sentant aucune résistance, il glissa sa langue entre ses lèvres tout en passant ses mains dans les cheveux noirs encore humides. Sa langue frôla celle de Ryo, douce, chaude. Il sentit même le pompier répondre à son baiser.
-Oups, désolé de vous déranger, fit Erwan en entrant.
Ryo recula, rouge comme une tomate.
-Erwan ! s'exclama-t-il. Ce n'est pas ce que tu crois !
Alex éclata de rire. Il désigna le bol vide de Ryo.
-Je voulais juste goûter la soupe de poisson que Ryo apprécie tant. Je vous laisse.
-Attends, dit Erwan en fouillant dans sa poche. La disquette.
-Merci.
Alex prit la disquette, puis sourit à Ryo.
-A bientôt.
Sur ce, il partit.

-Désolé de vous avoir dérangés.
Ryo scruta Erwan. Ce dernier parlait d'une petite voix, ses yeux étaient rouge.
-Erwan, que t'arrive-t-il ?
-Rien, répondit ce dernier en se laissant tomber lourdement sur le canapé.
-Voyons, pourquoi ne veux-tu rien me dire ?
-J'aime un homme qui ne m'aime pas. Voilà, tu sais tout !
Ryo s'assit à côté de son ami.
-Voilà pourquoi tu m'as forcé à voir Alex et...
-Quand tu l'as rejeté, hier, à la caserne, ça a produit comme un écho en moi. J'arrivais à vivre avec cet amour à sens unique, mais quand j'ai vu ce garçon, j'ai eu l'impression de me voir à sa place. J'ai souffert avec lui, hier. Et je ne veux pas qu'il endure ce que j'ai vécu.
-Mais tu ne peux pas me forcer à l'aimer, même si ça va le faire souffrir.
-Tu n'avais pas l'air de beaucoup te forcer, quand je suis arrivé, sourit Erwan.
-Je... Il m'a pris par surprise, bafouilla Ryo.
-C'est si dur pour toi d'admettre que tu as pris plaisir à lui rendre ce baiser ?
-Je n'ai rien contre l'homosexualité en elle-même, soupira Ryo. Toutefois, je ne suis pas homo.
-Comptes-tu revoir Alex ?
-Pour quoi faire ? Il a sa disquette, non ?
Erwan sourit.
-De toute manière, s'il veut te trouver, il sait où aller.



Chapitre 06


Erwan était dans sa chambre, en nage. Juste après sa discussion avec Ryo, il avait eu l'idée de faire des pompes. Au moins, cela l'occuperait au lieu de se ronger les sangs jusqu'au retour de Stéphane.
Il venait tout juste d'atteindre la soixante-dixième pompe lorsque la porte s'ouvrit brusquement.
Stéphane fit irruption, prit Erwan par le t.shirt et lui envoya un poing dans la figure.
-Ca, c'est pour m'avoir rempli le caddie en courses et être parti sans m'aider à tout transporter jusqu'ici.
Un deuxième coup de poing, puis :
-Et ça, c'est pour m'avoir parlé sans avoir le courage de me regarder dans les yeux.
Erwan se releva lentement. Du revers de la main, il essuya le sang qui coulait de sa lèvre fendue. Puis il tourna le dos à Stéphane et s'assit sur son lit.

Stéphane soupira et s'assit à côté de lui.
-C'est vrai que je ne t'ai jamais vu avec une fille depuis que je te connais. De là à imaginer que tu étais homo...
-Je ne suis pas homo, je suis amoureux.
-D'un homme. Ce qui fait de toi un homo.
-Si tu veux. C'est vrai que tu aimes bien que tout rentre dans une case.
-Il n'empêche que tu aurais dû m'en parler bien avant, surtout si je suis concerné. Vas-y, rends-moi les coups que je t'ai mis. Dis quelque chose, Erwan !
-Tu n'es pas concerné, répondit le jeune homme en fixant un point sur le mur.
-Vraiment ? Je pensais que tu parlais de moi ! J'avoue que tu m'as fait un peu peur. Je suis soulagé. Alors dis-moi, qui est l'heureux élu ?
-Ce sont mes affaires.
-Très bien, garde ton secret si tu préfères ! lança Stéphane en se levant.
Dès qu'il quitta la chambre, Erwan se laissa tomber, allongé sur son lit. Il se traita mentalement de tous les noms d'oiseaux qui lui passaient par la tête, principalement de "sale menteur" et de "lâche".
Stéphane ne connaîtrait jamais les sentiments qu'il éprouvait pour lui, et étant donné la manière dont il avait été soulagé, c'était préférable.


Alex avança la main vers la sonnette, hésita, puis sonna. Il était passé chercher la disquette la veille chez Ryo, mais il mourait d'envie de revoir le beau Japonais. Rien que pour admirer ses magnifiques yeux verts. Et éventuellement lui voler un baiser.
Ce fut Erwan qui ouvrit.
-Tiens, salut Alex.
-Salut, dit l'étudiant. Ryo est là ?
-Non, il est allé jouer au tennis avec Stéphane.
Alex scruta Erwan. Ce dernier avait les traits tirés, les yeux rougis. Sans attendre qu'on le lui propose, il entra et demanda :
-Que t'arrive-t-il ?
-Hein ?!
-Dis-moi ce que tu as ! Je ne quitterai pas cet appartement avant que tu ne me le dises.
Pour prouver ses dires, il s'assit sur le canapé du salon.
-Tu veux boire quelque chose ? Un jus d'orange, un thé...
-Un jus d'orange s'il te plaît.
Erwan alla chercher deux verres et une brique de jus d'orange à la cuisine, puis il s'assit près d'Alex. Tout en remplissant les deux verres, il expliqua :
-En gros, je suis moi aussi amoureux d'un homme, sauf que l'homme en question ne connaît pas mes sentiments.
-Pourquoi ne le lui dis-tu pas ?
-J'ai essayé de le lui dire... Je n'ai pas eu le courage d'avouer que l'homme dont je parlais était lui-même. Et il a été vraiment soulagé de ne pas être concerné.
-Je vois, ça ne facilite vraiment pas les choses.
-Et depuis hier, nous ne nous sommes plus parlé. J'ignore s'il a honte qu'un de ses meilleurs amis soit homo ou quoi...
-Je vais rendre Ryo complétement dingue de moi, fit Alex avec un immense sourire. Avec ses deux meilleurs amis homosexuels, peut-être qu'il se rendra compte que finalement, ce n'est pas mal non plus.
Erwan éclata de rire et le jeune étudiant fut soulagé de le voir enfin rire.
-Et si on allait voir nos hommes jouer ! suggéra-t-il.
-Une minute ! Comment sais-tu qu'il s'agit de Stéphane ?
-Tu as dit toi-même que tu étais un de ses meilleurs amis. Etant donné la manière dont tu m'aides pour Ryo, il ne reste plus que Stéphane ! répondit Alex avec un clin d'oeil.
-Je vois... Je préférerais ne pas y aller.
-Ce n'est pas en l'évitant qu'il deviendra fou de toi. Allez, bouge-toi ! Et ne tire pas cette tronche ! Avec ta bouche en perpétuelle moue et tes yeux rouges, tu ressembles à un cocker !
-Sympa, répondit Erwan en se levant. Allez viens !


Ryo, tout en jouant au tennis, songea que Stéphane était encore plus silencieux que d'habitude. Une vraie pierre tombale, ce type.
De plus, il renvoyait la balle comme s'il en voulait personnellement à cette pauvre boule jaune.
-Calme-toi ou tu vas abimer ta raquette ! lança-t-il.
-Hé bien j'en rachéterai une !
-Que t'arrive-t-il ?
-J'ai été con ! répondit Stéphane tout en renvoyant la balle avec une force incroyable.
Ryo intercepta la balle.
-C'est pas nouveau, mais pourquoi ?
-J'ai frappé Erwan quand il m'a dit qu'il aimait un homme. J'ai eu peur, je pensais que cet homme, c'était moi. Et une fois qu'il m'a dit que ce n'était pas moi, j'ai été soulagé. Mais maintenant, j'ai peur que notre amitié soit en danger.
-Parle-lui.
-C'est vrai, je suis bien connu pour mes bavardages.
-Tu sais, si tu ne dis rien, personne ne peut te comprendre.
Stéphane renvoya la balle avec tant de force que Ryo ne put la rattraper.
-Out ! annonça Alex en arrivant avec Erwan.
Mili
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:15

Chapitre 07


Stéphane regarda dans la direction des nouveaux arrivants. Erwan parlait gaiment avec Alex, un sourire illuminait même son visage. Puis il poussa Alex.
L'étudiant s'approcha et dit :
-Salut Stéphane, tu me prêtes ta raquette ?
-Hé ! mon partenaire ! s'exclama Ryo.
-Tu vas voir, je vais t'écraser ! répondit Alex. Je suis une bête au tennis !
Stéphane céda sa raquette et rejoignit Erwan sur le côté. Ce dernier regardait avec amusement l'étudiant. Avec une pointe d'envie, aussi, nota Stéphane.
-Rentrons, proposa-t-il.
La visage d'Erwan se ferma.
-Ok, répondit-il seulement en lui emboitant le pas.
Tous deux quittèrent le terrain de tennis.
-Je crois que je sais qui tu aimes.
Le visage d'Erwan pâlit sous son hale.
-Vraiment ?
-C'est Alex, n'est-ce pas ?
-Qu'est-ce qui te fait dire une chose pareille ?
-Tu avais l'air tellement bien, avec lui. Souriant, gai. Et en même temps, tu sais que ton amour ne te sera jamais rendu puisqu'Alex aime Ryo. Erwan, tu es trop gentil !
-Pardon ?
-Pourquoi pousses-tu Alex dans les bras de Ryo alors que tu l'aimes ? Tu devrais au contraire tenter de le faire changer d'avis.
-Tu te trompes. J'aide Alex afin qu'il ne souffre pas comme je souffre. Je n'éprouve rien de tel pour lui. Je ne le connais pas, je ne l'ai vu que trois fois.
-Alors qui est-ce ? David ?
-Qu'est-ce que ça peut te faire ?
-J'aimerais simplement pouvoir t'aider comme tu aides Alex, répondit Stéphane avec un sourire.
-Malheureusement, tu ne peux rien pour moi...


Ryo envoya la balle en direction d'Alex. Qui ne l'intercepta pas. Au contraire, il éclata de rire.
-Désolé, Ryo, j'ai menti, je suis nul au tennis.
Le jeune pompier soupira.
-Alors pourquoi as-tu tenu à remplacer Stéphane ? Non, ne réponds pas ! C'est pour être avec moi n'est-ce pas ?
-Décidément, on ne peut rien te cacher, Ryo. Quel sens de la déduction ! se moqua Alex. Cependant, il y a une autre raison.
-Vraiment ?
-Je voulais laisser ces deux-là en tête à tête, répondit Alex en faisant un signe de la tête en direction de là où Stéphane et Erwan étaient partis.
-Pourquoi ?
-Tu n'as rien remarqué ? Tu baisses dans mon estime, Ryo. Tu travailles et tu vis avec eux. Et tu n'aurais pas remarqué qu'Erwan...
-Aime Stéphane, poursuivit Ryo songeur. C'est donc ça...
Le Japonais rangea sa raquette dans son sac, accroupi au bord du terrain. Alex se posta derrière lui, se pencha, et fit glisser sa langue dans son cou tout en passant ses bras autour de ses épaules.
-Arrête ça, grogna Ryo. On pourrait nous voir !
-Je comprends, répondit Alex avec un immense sourire. Uniquement en privé, alors.
Ryo se releva, son sac à la main, et il tourna la tête en se sentant rougir.
-Ce n'est pas ce que je voulais dire.
-Mais tu l'as dit.
-Tu sais, ce n'est pas évident pour moi. Je ne suis pas sûr de pouvoir l'accepter.
Alex s'approcha de Ryo et le plaqua doucement contre le grillage du court de tennis. Ryo frémit en sentant ce corps mâle contre le sien. C'était une sensation nouvelle, mais qui n'avait rien de désagréable. Il ferma les yeux en voyant le jeune homme s'approcher de lui, et lorsqu'il sentit ses lèvres contre les siennes, il frémit. Vaincu, il s'abandonna à ce baiser, ouvrit les lèvres, laissa la langue d'Alex pénétrer sa bouche, jouer avec sa langue.
Une main se faufila sous son t.shirt, caressant sa poitrine moite de sueur. Deux doigts emprisonnèrent un téton durci, et le jeune Japonais tressaillit de tout son corps. La sensation était exquise. Jamais il n'avait ressenti pareil plaisir. Une érection commença à gonfler son short.
-Alex, arrête, chuchota-t-il faiblement.
Après un dernier coup de langue sur ses lèvres, l'étudiant recula.
-Tu ne penses toujours pas pouvoir l'accepter ?
-Tu me prends toujours par surprise ! rétorqua Ryo en hissant son sac sur son épaule.
-Si je demandais la permission, accepterais-tu ?
-Jamais !
-Alors tu devrais t'attendre à d'autres surprises, mon cher Ryo, car je n'ai pas du tout l'intention d'abandonner.


Après deux jours de repos bienfaisants, les trois pompiers reprirent le travail. La ville dans laquelle ils vivaient était paisible, les cas graves étaient plutôt rares. Et il en était de même pour Ryo, qui n'avait pas revu Alex depuis cette partie de tennis.
L'étudiant ne lui manquait certainement pas, et le jeune Japonais se sentait soulagé : plus personne pour lui voler des baisers ou des caresses, plus de beau blond pour l'étreindre et faire battre son coeur comme personne ne l'avait jamais fait auparavant...

Toutefois, deux semaines plus tard, une urgence éclata. Un incendie s'était déclaré dans l'école primaire. Les soldats du feu, en alerte, foncèrent à leurs camions, et toutes sirènes hurlantes, roulèrent en direction de l'école. Ryo sortit complétement Alex de ses pensées et se concentra sur sa tâche, à savoir sauver les enfants et le personnel enseignant, puis éviter au feu de se propager, et enfin l'éteindre.


Alex sortait de son dernier examen, un immense sourire aux lèvres. Il avait l'impression d'avoir réussi, et c'était grâce à Ryo. Il devrait le remercier. De quelle manière pourrait-il s'y prendre ?
Un dîner aux chandelles ? Ryo n'apprécierait certainement pas.
Une nuit torride ? Impossible : Ryo ne se laissait faire que pris par surprise, et l'effet de surprise ne durerait pas toute une nuit.
Tout en réfléchissant, Alex sortit de l'université, longea la rue, et arriva devant chez lui. Là, il vit une fumée noire sortir de l'école primaire, située juste à côté. Impulsif, le jeune homme fonça dans l'école, son manteau boutonné sur son visage.



Chapitre 08


Ryo, Stéphane et David arrivèrent devant l'école. Ils virent quatre enfants dans la cour, plus loin. Manifestement, les enfants étaient sortis de l'école car ils avaient des traces de suie sur les mains et leurs chaussures.
-Comment êtes-vous sortis ? demanda David surpris.
-Un monsieur est venu, expliqua un des enfants. Il a posé son manteau sur nous et nous a poussé dehors. Et pareil pour mes copains.
Pendant ce temps-là, Ryo et Stéphane avaient sorti les diverses lances à incendies. Erwan les regarda, sembla hésiter, puis fonça dans l'école en flammes, une couverture à la main.
-Erwan ! s'écria Stéphane.
Ce dernier s'activa afin d'éteindre le feu le plus vite possible. Une silhouette apparut à l'entrée de l'école. Il poussait deux enfants sur lesquels il avait posé son manteau afin de les protéger de la chaleur et des flammes.
-Alex ! s'exclama Ryo.
L'étudiant sourit. Il fit un signe de la main au pompier.
-Yo, Ryo-sama ! Comment ça va ?
-Dégage de là, laisse-nous faire, répondit froidement Ryo.
-Erwan ne pourra pas tous les sortir de là, répondit Alex en retournant dans l'école en flammes.
Erwan sortit à son tour avec deux enfants. Les pompiers infirmiers se ruèrent sur les enfants afin de leur apporter des soins.
Pendant ce temps-là, Stéphane, Ryo et David, lances en mains, tentaient par tous les moyens d'éteindre le feu. Le bâtiment craqua.
-C'est pas bon, ça, grogna Stéphane.
Alex sortit à nouveau de l'école avec deux enfants. Le Capitaine Bellarosa n'hésita pas et le poussa sur le côté.
-Merci de votre aide, jeune homme, à présent, laissez faire les pros.
-Il reste encore cinq enfants et l'institutrice, expliqua Alex.
Erwan sortit avec deux enfants, puis retourna dans le bâtiment qui craqua davantage. Tous les pompiers s'occupaient des enfants, personne ne prenait garde au bâtiment sur le point de s'éffondrer sauf Ryo, David et Stéphane.
Erwan sortit à nouveau avec deux enfants.
-Vas-y David ! lança Ryo.
Le jeune pompier alla s'occuper des enfants. Stéphane lâcha sa lance et se précipita sur une poutre qui tombait, sur le point de boucher le passage. Ryo poussa un cri. Alex se précipita à ses côtés et s'empara de la lance de Stéphane.
-C'est dangereux, s'exclama le jeune Japonais. Tu n'as même pas de casque.
Il regarda l'étudiant. Son t.shirt était troué et quelques brûlures parcouraient ses bras et son dos. Il sentit ses yeux s'emplir de larmes devant tant de bravoure ou de stupidité, mais les refoula : le moment n'était guère choisi.
Erwan sortit enfin de l'école, le dernier enfant et l'institutrice à ses côtés. Un pompier infirmier libre s'occupa d'eux.
Stéphane lâcha la poutre et retira ses gants en flammes. Erwan le regarda, surpris.
-T'es dingue ! Tu aurais pu être blessé !
Stéphane s'agenouilla sur le sol, les bras en compote sous le poids de la poutre.
-Et toi ? rétorqua-t-il. Tu as risqué ta vie, espèce d'imbécile !
Erwan inspira longuement. Il s'agenouilla près de son ami.
-Tu te souviens, l'autre fois, tu m'as demandé de te rendre tes coups ? demanda-t-il en retirant le casque de Stéphane.
-Oui.
Erwan retira son propre casque. Il prit Stéphane par le revers de son blouson et il l'embrassa. C'était un baiser chaste, toutefois, sa signification n'était pas un mystère. Le pompier se releva et sourit.
-Tu m'as mis deux coups, Stéphane. Il m'en reste encore un.
Stéphane le regarda, abasourdi. Erwan remit son casque et alla prendre la lance, abandonnée par David.

-Vous êtes encore là, vous ?
Alex sourit au Commandant Bellarosa.
-S'il vous plaît, commandant, laissez-moi vous aider.
-Ryo, occupe-toi de lui, il est blessé, ordonna le commandant.
-J'habite juste à côté, Ryo va me soigner chez moi, annonça Alex avec un sourire. Toutes les ambulances sont parties avec les enfants de toute manière.
-Le feu est presque éteint, plaida Erwan, ça ne gêne pas si Ryo nous abandonne.
-En effet, renchérit Stéphane.
Erwan regarda ce dernier, surpris. Stéphane encourageait-il la relation d'Alex et Ryo ? Et donc l'homosexualité ?
-Très bien, tu peux y aller, lança Bellarosa à Ryo. Mais je te préviens, ramène ton équipement à la caserne demain sinon...
-Oui chef !
Alex se dirigea en direction de chez lui. Ryo lui emboita le pas.
-Ryo, tu as vraiment besoin de ton casque pour soigner un blessé ?
Le jeune Japonais manqua de répondre qu'ainsi, il n'avait aucun risque de baiser dérobé, mais se retint. Il tendit son casque au capitaine et suivit Alex.

-Tu m'as manqué, Ryo-sama.
-Pas toi... Et ne m'appelle pas comme ça !
-Pourquoi n'as-tu jamais un mot gentil pour moi ? pleurnicha Alex.
L'étudiant déverrouilla la porte de son appartement et introduisit Ryo chez lui. Il referma la porte et demanda :
-Tu veux boire quelque chose ?
-Où est l'antisceptique ?
-Dans l'armoire à pharmacie mais ce n'est pas très bon à boire, répondit Alex avec un sourire en coin.
-Enlève ton t.shirt, ordonna Ryo.
-Tu comptes faire ça maintenant ?
-Je suis là pour ça, non ?
-Alors je vais retirer mon jean aussi.
-Tu es blessé aux jambes aussi ?
Alex prit la main de Ryo et la posa sur la bosse, au niveau de l'entre-jambe.
-J'ai une brûlure, ici.
Le jeune Japonais retira sa main aussi vivement que s'il s'était effectivement brûlé.
-Arrête, Alex, je ne suis pas là pour ce genre de choses.
-Très bien. Tu peux rentrer chez toi, j'ai juste une brûlure au bras et à l'épaule, je n'ai pas besoin de toi.
Sans ajouter un mot, l'étudiant retira son t.shirt à moitié brûlé et se rendit à la salle de bains.
-Alex... fit Ryo tout en le suivant.
Pas de réponse. Ryo soupira. Il s'en voulait d'avoir envoyé Alex sur les roses. Il aurait dû se douter des plaisanteries de ce dernier, il le connaissait, après tout. Dans ce cas, pourquoi avait-il aussi mal réagi ? Parce que sentir une érection autre que la sienne, sous ses doigts, lui avait fait plus d'effet qu'il ne l'avait escompté ?
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:21

Chapitre 09


Stéphane se déshabilla dans le vestiaire et rentra dans la cabine de douche. Il se sentait littéralement épuisé, et il était bien heureux que l'heure du repos ait sonné.
Epuisé à cause de cet immense incendie.
Epuisé à cause de ce que lui avait fait Erwan.
D'ailleurs, ce dernier arriva. Stéphane lui tourna le dos dans la cabine de douche, et il se demanda si c'était pour ne pas voir Erwan ou pour ne pas que ce dernier le voie. C'était stupide, ils avaient partagé les vestiaires un nombre incalculable de fois. Mais la situation avait changé.
-Montre-moi tes mains.
-Pardon ? demanda Stéphane en sortant de ses pensées.
-Tes mains ?
-Elles vont bien, ne t'inquiète pas, je n'ai plus mal.
-Tu es sûr ?
-Oui !
-Ok, ok, répondit Erwan en reculant.
Stéphane hésita puis il se retourna.
-Erwan ?
-Oui ?
-Je... je suis désolé.
Erwan sourit tristement.
-Il n'y a pas de quoi être désolé. La vie est ainsi faite.
-Je peux te demander... depuis combien de temps... enfin... tu aimes les hommes ?
-Je n'aime pas les hommes. Autant que je me souvienne, je t'ai toujours aimé. Toi, pas un autre. C'est juste toi, Stéphane, répondit Erwan en fixant son ami droit dans les yeux.
Sur ces dernières paroles, le jeune homme entra dans une autre cabine de douche afin de clore la discussion.


Ryo quitta le pas de la porte de la salle de bains et rejoignit Alex sur le bord de la baignoire. Avec douceur mais fermeté, il prit le menton de l'étudiant entre le pouce et l'index afin de l'obliger à tourner la tête. Ensuite, il l'embrassa. C'était un chaste baiser, mais il ne pouvait pas faire plus. Pas tout seul. Et Alex le savait bien.
Alors ce dernier se leva et se positionna face à Ryo, assis au bord de la baignoire.
-Touche-moi, demanda-t-il. Juste un peu, mais s'il te plaît, touche-moi.
Le Japonais prit Alex par les mains et il l'attira à lui, puis il passa ses bras autour de sa taille et posa sa joue contre la poitrine nue.
-Alex, murmura-t-il.
L'étudiant frissonna en sentant son souffle chaud contre sa peau. Il passa ses doigts dans les cheveux noirs qui lui chatouillaient le torse. Les mains de Ryo étaient posée sur les reins d'Alex et le jeune homme avait l'impression qu'elles le brûlaient. Il tendit le bras et dézippa la veste de pompier de son ami. Ryo se leva, retira le vêtement, puis s'empara du flacon d'antisceptique et de coton. Avec douceur, il désinfecta puis pansa les blessures d'Alex, au bras et à l'épaule. Il coutourna le jeune homme, examina avec une froideur feinte la poitrine, puis le dos, désinfectant ça et là des égratignures, des griffures, et des petites brûlures.

-Viens, dit ensuite l'étudiant.
-Où ça ? demanda Ryo paniqué.
Il n'était pas habitué à ça, et même si toucher Alex lui avait plu, il avait peur. Toutefois, il suivit Alex dans le salon. Le jeune homme lui retira son pull, puis son t.shirt, et il le poussa doucement sur un fauteuil.
-Que... que fais-tu ?
-Rien, répondit Alex en chevauchant les cuisses de Ryo.
Le Japonais sentit la poitrine nue d'Alex contre la sienne. Un souffle chaud lui caressa l'oreille.
-Détends-toi, Ryo-sama. Je ne ferai rien que tu ne veuilles pas faire. Je veux juste que tu sois bien. Fais ce qui te plaît, laisse-toi aller. Ferme les yeux et laisse-toi guider par tes envies.
Ryo obéit. Les yeux fermés, il passa ses mains sur le dos d'Alex alors que les lèvres de l'étudiant s'emparaient des siennes. Leurs langues se trouvèrent, explorèrent la bouche de l'autre, se titillèrent jusqu'a ce que les deux hommes se séparent, à bout de souffle.
Les mains de Ryo glissèrent sur les côtes d'Alex, se posèrent sur son ventre, explorèrent sa poitrine, évitant les blessures.
Le Japonais sentait son boxer le serrer de plus en plus, à sa grande surprise. Cela lui plaisait autant de toucher un homme ? Non...
-Alex ? demanda-t-il alors ses doigts frôlaient un téton durci.
-Oui, répondit l'étudiant avec douceur.
-Je n'aime pas les hommes. Mais avec toi, j'ignore ce qui m'arrive... Je ne me reconnais plus.
-Ne te pose pas de questions inutiles, fit Alex en déposant des baisers sur une épaule nue. Je suis flatté d'être cet homme-là. Ah...
Les doigts de Ryo s'étaient refermés sur un téton tandis que son autre main retournait caresser le dos, les reins, s'arrêtant à chaque fois à la ceinture d'Alex.
-Ryo-sama, chuchota Alex. Ne considère pas ce vêtement comme une barrière. Vois-le plutôt comme un papier cadeau.
-Je ne... me sens pas capable d'ouvrir le cadeau... Pas encore.
-Ne t'en fais pas, répondit Alex en baisant ses lèvres.
Ryo serra de toutes ses forces ce corps à moitié nu blotti contre le sien. Alex était si doux avec lui, si patient... Mais jusqu'à quand voudrait-il bien attendre ?



Chapitre 10


-On y va ?
Erwan dévisagea Stéphane, qui l'avait attendu pour rentrer. Il sourit et répondit :
-Je suis prêt !
Tous deux quittèrent la caserne et marchèrent jusqu'à l'appartement, un peu plus loin. Stéphane ne pouvait s'empêcher de regarder Erwan à la dérobée. Il était souriant, et racontait même ses habituelles stupidités qu'il croyait drôles.
En même temps, Erwan avait toujours été là pour lui, pour tenter de faire naitre un sourire sur son visage austère, pour mettre un peu de joie et de couleur dans son monde triste et noir.
Ryo était là aussi, mais d'une manière différente. Erwan était vraiment sa bouée de sauvetage. Mais pourquoi fallait-il qu'il éprouve ces sentiments ?
Une fois arrivé à l'appartement, il prépara un dîner simple tout en réfléchissant. Personne ne l'avait jamais aimé. Il ne gardait aucun souvenir de ses parents, et il était plus une gêne qu'autre chose pour ses grands parents. Dans la famille, il était le vilain petit canard.
Les filles qu'il avait rencontrées n'avaient été là que pour un soir ou deux. Puis elles partaient. Parce qu'elles n'avaient jamais eu droit à un sourire.
Alors pourquoi Erwan éprouverait-il ces sentiments stupides ?

-Si tu mets le feu, je te préviens, tu te débrouilles seul, lança Erwan en retirant la poêle dont l'huile noicie fumait.
Stéphane revint à lui.
-Désolé, je... je ne suis pas à ce que je fais.
Erwan coupa le gaz, reposa la poêle, et enlaça Stéphane.
-Tu te poses trop de questions. Arrête de réfléchir à tout ça. Si mes sentiments t'embarassent, ignore-les. Moi, tout ce que je veux, c'est te voir heureux. Et te voir sourire. Tant pis si c'est sans moi.
Stéphane, involontairement, s'agrippa à la chemise d'Erwan. Il ferma les yeux.
-Il n'y a que toi qui m'ait jamais fait rire.
-Alors continue, ris encore avec moi, Stéphane. Rien ne pourrait me faire plus plaisir.
En prononçant ces mots, Erwan approcha son visage de Stéphane et déposa ses lèvres sur les siennes. Sa langue caressa sa bouche, et de surprise, Stéphane lui céda le passage.
Cette langue insidieuse n'était pas désagréable, et le jeune homme se surprit à répondre à ce baiser. Puis se rendant compte de ce que tout cela signifiait, il agripa davantage la chemise d'Erwan, ignorant s'il souhaitait l'attirer plus près ou le repousser.

Erwan ne lui laissa pas l'occasion d'agir. Il mit fin à ce baiser et Stéphane se trouva perdu. Il interrogea son ami du regard.
-J'ai rendu mon deuxième coup, dit seulement Erwan avec un sourire. Nous sommes à égalité.
-Non.
-Pardon ?
-Nous ne sommes pas à égalité. Tu sais donner ce genre de coups, pas moi.
Erwan sourit et Stéphane se sentit transpercé par tant de douceur.
-Donne le genre de coups que tu sais donner. Pour le reste, je t'apprendrai en rendant mes propres coups.


-Tu as faim ?
Ryo ouvrit les yeux, surpris.
-Je devrais rentrer. J'aimerais prendre une douche, me changer, ramener mes vêtements à la caserne.
-Le capitaine a bien dit que tu pouvais les ramener demain. Pour les vêtements, je peux te prêter les miens...
-Je rentre.
-Ryo-sama, moi qui étais si heureux à l'idée de passer cette soirée avec toi.
-Je travaille tôt demain, répondit Ryo tout en poursuivant ses caresses sur la peau nue d'Alex.
Cette peau était un vrai aimant. Elle était lisse, douce, il ne parvenait pas à en retirer ses mains. Le regard triste d'Alex lui donnait également envie de rester.
Il soupira.
-Je suis en congés après demain. Alors demain soir, ok ?
-Vraiment ?
-Oui, je viendrai ici juste après le travail. Ca marche ?
Alex quitta les cuisses de Ryo et lança avec sérieux :
-Attention, si tu oublies, je viendrai te chercher moi-même.
Ryo sourit. Il savait qu'il n'oublierait pas.

Il se leva, ramassa son t.shirt, son pull et son blouson, puis il se dirigea vers l'entrée, Alex sur ses talons.
-Bon, hé bien à demain, dit-il en posant sa main sur la poignée de la porte.
L'étudiant ne lui laissa pas le temps d'ouvrir. Il attira Ryo dans ses bras et chuchota :
-Je vais t'apprendre à dire au revoir.
Sans laisser au Japonais le temps de protester, il prit ses lèvres.
Mili
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L'épreuve du feu Empty Re: L'épreuve du feu

Message par Mili Lun 16 Juin - 17:21

Chapitre 11


-J'y vais, à la prochaine ! lança Ryo en quittant hâtivement les vestiaires.
-Embrasse Alex de ma part, répondit Erwan en souriant. Et amusez-vous bien.
-Ben voyons, grogna Ryo gêné.
Erwan quitta la caserne, suivi de Stéphane.
-Tu devrais arrêter de l'embêter, conseilla ce dernier. Ca ne doit pas être évident à vivre, pour lui.
-Si ce n'est pas évident pour lui, c'est parce qu'il ne le veut pas. Il se pose sans cesse des questions au lieu de se laisser aller à ressentir ses émotions. Au lieu de focaliser sur le sexe d'Alex, qu'il se concentre sur ce qu'il ressent.
Erwan parlait également pour Stéphane, même s'il ignorait si son ami avait reçu le message.
-Si on ne réfléchit pas, dans la vie, on est mort.
-Vraiment ? demanda Erwan. Pourtant, l'instinct et les émotions sont ce qu'il y a de mieux. Quand tu éteins un feu, réfléchis-tu à quel degré tu dois orienter ta lance ?
-Bien sûr que non.
-Dans ce cas, pourquoi devrait-on réfléchir à quel côté on doit orienter son coeur ?
Stéphane s'arrêta net sur le trottoire. Erwan aurait juré qu'il était sur le point de dire quelque chose, mais son ami reprit sa marche comme si de rien n'était.
Tant pis, il avait essayé...
Tout en marchant, Erwan se demandait quand tomberait le prochain coup de Stéphane, sous quelle forme... et s'il y en aurait un.


Alex alla ouvrir avant même que Ryo ne sonne. Un sourire aux lèvres, il attira le Japonais chez lui et le serra contre lui.
-Bonsoir, Ryo-sama. C'est un plaisir de te revoir.
Sans lui laisser le temps de répondre, il l'embrassa. Ryo le repoussa en soupirant.
-Si tu continues, tu vas finir par me casser les dents, Alex.
-C'est que ta bouche est tellement tentante.
Ryo prit un peu de distance et retira sa veste.
-Je ne t'ai pas demandé, comment se sont passé tes examens, au fait ?
Alex ne put répondre. Ryo était vêtu d'un pantalon de toile noir et d'une chemise verte qui mettait incroyablement en valeur ses magnifiques yeux verts.
Le visage de l'étudiant s'illumina d'un immense sourire.
-Tu t'es changé exprès pour moi !! Tu es...
Ryo se renfrogna. Il rougit même un peu.
-Si j'avais su, je serais resté en jean et en sweat.
-Non, tu es sublime. Ryo-sama, comment vais-je pouvoir me concentrer sur le dîner alors que tu es ce qui me fait le plus envie.
-Ne mange pas si tu veux mais moi, je meurs de faim.
-Quel romantisme... Pourquoi faut-il que je recommence à chaque fois tout depuis le début, avec toi ?

Ryo était en réalité très tenté par Alex. Il trouvait adorables les méches blondes qui bouclaient sur son front. Il avait envie d'y passer les doigts afin de les remettre à leur place.
Toutefois, l'ambiance n'était plus la même que la veille, et le Japonais ne se sentait pas à l'aise. Pas à sa place.
Il remarqua la déception de son compagnon, mais ne savait que faire.
-La prochaine fois, je trouverai un homo au lieu de m'acharner à convertir un hétéro, grogna Alex.
La prochaine fois ? Mais quelle prochaine fois ?
Paniqué, Ryo se demanda si l'étudiant songeait réellement à mettre fin à leur relation. Une voix dans sa tête, lui demanda :
-Quelle relation ? Tu n'oses même pas l'embrasser...

-Finalement, je n'ai pas faim, dit le Japonais.
C'était vrai. Son ventre s'était noué lorsque l'étudiant avait parlé de prochaine fois. Toutefois, en réfléchissant bien, Alex méritait mieux.
-Tu as raison, poursuivit Ryo en remettant sa veste. Choisis mieux la prochaine fois. Essaye avec quelqu'un de plus ouvert et de moins coincé.
Sans savoir pourquoi, il avait le coeur serré. Il se dirigea vers l'entrée, mais il sentit Alex le tirer par sa veste. Surpris, il tourna la tête.
L'étudiant souriait malgré ses yeux bleus embués.
-Tu peux au moins rester dîner. J'ai cuisiné pour deux, je te rappelle.



Chapitre 12


Stéphane était assis, au salon, un livre à la main, lorsque le téléphone sonna. Il se précipita pour répondre. Erwan semblait épuisé et était allé se coucher, il ne tenait pas à ce qu'il soit réveillé.
-Allô ?
-Stéphane ?
Le jeune homme eut bien du mal à reconnaître la voix enrouée à l'autre bout du fil.
-Alex ? demanda-t-il après une hésitation.
-Oui. Dis, je peux te demander un service ?
-Explique.
-J'ai piqué les clés de Ryo. S'il frappe, ne lui ouvre pas s'il te plaît. Fais comme si toi et Erwan étiez sortis.
-Que... qu'est-ce qui s'est passé ? Vous n'êtes plus ensemble ?
-Avons-nous déjà été "ensemble" ? demanda l'étudiant avec un rire forcé. Ryo fait un pas en avant, puis deux en arrière. Hier, tout allait bien, il ne semblait pas avoir envie de partir. Et ce soir, tout dans son comportement prouvait qu'il avait envie d'être n'import'où sauf chez moi.
-Et pourquoi lui avoir pris ses clés ?
-Je ne sais pas, c'est stupide de ma part... Il est resté dîner uniquement pour me faire plaisir, mais sans sourire une seule fois. J'aimerais... nous donner une dernière chance. Je... Stéphane, si tu savais à quel point je l'aime. J'ose à peine imaginer ce que doit ressentir Erwan, lui qui t'aime depuis des années.
Touché au vif, le pompier se contenta de maugréer :
-Ok, nous ne lui ouvrirons pas.
-Merci.

Stéphane posa le combiné sur son socle et soupira. Erwan souffrait-il à ce point ? A cause de lui ?!
Là n'était pas le problème, il devait avertir Erwan de ne pas ouvrir à Ryo.
Il se dirigea vers la porte de la chambre de son ami, qu'il ouvrit silencieusement. Erwan dormait. Un bras était posé sur son front, l'autre enroulé autour de sa couette qu'il serrait contre lui comme s'il enlaçait un amant. Sa peau paraissait cuivrée, à la faible lumière que donnait la lampe du couloir. Son visage paraissait détendu, et ses boucles châtains donnaient des allures d'enfant à son visage souriant.
Pour la première fois de sa vie, Stéphane l'observa. Il s'approcha du lit et s'accroupit, observant ses épaules larges, sa poitrine lisse, son ventre plat et musclé, ses longues jambes puissantes...

Quel effet cela lui ferait-il de toucher un homme ? Vaincu par la curiosité, Stéphane avança sa main sur le ventre d'Erwan. Tout en caressant ce corps d'homme, il regarda le visage d'Erwan... et croisa deux grands yeux bleus ouverts. Surpris, il manqua de tomber en arrière. Toutefois, Erwan le rattrapa par le bras et l'attira sur le lit.
-Que... que fais-tu ? demanda Stéphane.
-Je te retourne la question, répondit Erwan avec un sourire.
-Je... hé bien...
Stéphane toussa afin d'affermir sa voix, et annonça :
-Alex a téléphoné. Il a pris les clés de Ryo, et nous demande donc de ne pas lui ouvrir lorsqu'il sonnera.
Erwan éclata de rire.
-Si seulement j'avais été aussi ingénieux et culotté que lui ! Mais il y a un début à tout, n'est-ce pas ? Dors avec moi, Steph.


Ryo fouilla plusieurs fois les poches de sa veste, en vain : ses clés n'y étaient plus. Furieux, il sonna. Puis sonna encore. Pour finalement tambouriner à la porte. Erwan et Stéphane devaient être sortis ! Quelle guigne !
Hors de lui, Ryo refit le chemin en sens inverse jusque chez Alex. Mais pas de clés. Il hésita, puis frappa.
Alex ouvrit. Ses yeux étaient rouges, et sa voix paraissait plus rauque lorsqu'il demanda :
-Tu as changé d'avis ?
-Tu... tu n'aurais pas trouvé mes clés par hasard.
-Non. Rentre, on va regarder.
-C'est que... je ne voudrais pas te déranger.
Alex soupira.
-Tu es toujours aussi stupide ou il n'y a que moi qui aie droit à tant d'honneur ?
-Je ne suis pas d'humeur alors ne me cherche pas !
-Ce n'est pas toi qui t'es pris un beau râteau dans la gueule, que je sache ? Ce n'est pas toi qui as eu la bonne idée de tomber amoureux d'une pierre tombale !

Abasourdi, Ryo recula.
-Rentre, j'ai froid ! ordonna Alex.
-Attends... tu as dit... "amoureux" ?
-Non seulement tu es con mais en plus, tu es sourd ! lança Alex en rentrant. Oui, j'ai dit ça, et alors ?
Ryo le suivit à l'intérieur de l'appartement et ferma la porte derrière lui.
-Tout à l'heure, tu as dit que la prochaine fois, tu trouverais un homo, et tout ça...
Alex lâcha un rire amer.
-Tu n'es pas le seul hommme sur Terre. Ce n'est pas parce que tu ne veux pas de moi que je ne tomberai plus jamais amoureux, tu sais.
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:23

Chapitre 13


Erwan roula sur Stéphane, allongé à côté de lui.
-Qu'est-ce que tu me fais ? demanda Stéphane.
-Je suis la Méthode Alex, répondit Erwan avec un sourire. J'y vais au culot et à l'effet de surprise.
-Mais arrête, s'exclama Stéphane en tentant de se dégager.
-Tu n'es pas bien comme ça ?
Erwan s'agenouilla et retroussa le t.shirt de Stéphane.
-C'est injuste, tu peux profiter de mon corps d'Appolon alors que le tien est caché...
-Arrête.
-Retire ce t.shirt et j'arrête d'essayer de l'enlever.
-C'est débile comme chantage.
-Mais ça va marcher, répondit Erwan en retroussant davantage le vêtement.
Stéphane soupira et obéit. Dès que ce fut fait, Erwan caressa sa poitrine. Il s'allongea à nouveau sur son ami et s'empara de sa bouche. Son baiser fut d'abord doux, un simple effleurement, puis sentant que Stéphane se laissait faire, il approfondit son baiser. Les langues se mélèrent. Erwan sentit son coeur exploser lorsque Stéphane répondit à son baiser tout en posant ses mains sur lui. Une d'entre elle était plaquée sur sa nuque, l'autre se promenait sur son dos, en explorant chaque parcelle.

-Tu n'aurais jamais dû jouer à ce petit jeu-là, chuchota Stéphane.
-Vraiment ?
Erwan glissa sa langue le long du cou de son ami, puis sur sa poitrine, léchant ses tétons errigés. Les halètements de Stéphane l'encouragèrent, et il s'aida des doigts afin de pincer doucement ces adorables morceaux de chair rose.
-Arrête ! gémit Stéphane tout en se tortillant.
Erwan sentit son boxer se distendre dangereusement. Stéphane bougeait de manière éloquente entre ses jambes, et vu la bosse sous sa ceinture, il n'avait pas l'air de vouloir que ce petit jeu s'arrête non plus.
Prenant de l'assurance, Erwan quitta la poitrine de Stéphane et sa bouche descendit lentement sur son ventre. Sa main droite se posa sur la bosse visible sous le jean, et caressa lentement l'entrejambe de Stéphane.

-Non... soupira Stéphane. Pas ça...
-Tu es sûr ? demanda Erwan tout en poursuivant ses attouchements.
N'obtenant pas de réponse, il défit la ceinture de Stéphane, puis déboutonna sa braguette. Stéphane soupira de soulagement après cette libération. Erwan retira complétement le vêtement, et caressa lentement le sexe de son ami à travers son boxer, de haut en bas.
Le jeune homme se retenait de le prendre immédiatement dans sa bouche. Il se forçait à ne pas brusquer les choses. Ce qui se passait ce soir, pouvoir embrasser et toucher ainsi Stéphane, c'était plus qu'il ne l'avait jamais espéré.


Alex se forçait à alimenter sa colère contre Ryo. La colère le maintenait debout, la tristesse ne le ferait que s'éffondrer. Pourquoi l'avait-il fait revenir, au juste ? Ce n'était pas en insultant Ryo qu'il parviendrait à se laisser une chance.
Toutefois, ce dernier paraissait si surpris.
-Je sais que je ne suis pas le seul homme sur Terre. Mais je pensais que... Enfin...
Ryo inspira un bon coup et lança :
-Quand tu as parlé de la prochaine fois, j'ai pensé que je n'avais aucune importance pour toi, et que tout ce que tu espérais, c'était...
-Imbécile ! Je me serais donné autant de mal uniquement pour tirer un coup ? Même pour le beau cul de Brad Pitt, je ne me serais pas cassé autant la tête.
-Je vais récupérer mes clés et rentrer, annonça Ryo. Tu mérites mieux que moi, qui suis complétement paumé.

Alex prit les clés dans sa poche et les lança à la poitrine de Ryo.
-Les voilà, tes foutues clés ! Mais tu es qui, pour savoir ce que je mérite ? Tu es qui pour me dire qui je dois aimer ?
L'étudiant se maudit pour les larmes qui perlaient à ses yeux.
-C'est toi qui avais pris mes clés ? demanda Ryo.
-Oui. J'espèrais que tu reviendrais calmé. Manifestement, aucun de nous n'est calmé, donc rentre chez toi. Je n'ai pas l'intention de te supplier à genoux.
Avec un sourire sardonique, il ajouta :
-La seule chose qui me ferait me mettre à genoux devant toi ne t'intéresse pas.



Chapitre 14


Ryo ramassa les clés qui étaient tombées à terre. Ses pensées tournaient à toute vitesse dans son esprit. Il ne savait pas exactement ce qu'il ressentait pour Alex. Mais ce qui était sûr, c'est qu'il était bien avec lui, la veille. Alors pourquoi fallait-il que les choses se compliquent ?
S'il était bien avec Alex, il n'y avait pas de question à se poser. Et s'il se sentait si bien dans les bras de ce jeune homme, il devait y retourner au lieu de rester planté là ou de refuser le moindre contact.

Il fourra les clés dans sa poche tout en avançant vers Alex. Il plongea dans ses beaux yeux bleus si tristes et le serra contre lui.
-Repousse-moi si tu veux, je l'aurai mérité. Mais je suis bien, là, et j'ai été bête de ne pas vouloir l'admettre.
L'étudiant répondit à son étreinte. Soulagé, Ryo essuya les larmes qui coulaient sur les joues d'Alex. Puis il embrassa ses lèvres.
Le Japonais sentait que la tristesse de son ami ne s'évaporerait pas si facilement, et que c'était à lui d'agir. Il ne savait pas exactement ce qu'il devait faire. Il se sentait encore une fois, complétement perdu.

-Dors avec moi, Ryo, demanda Alex. Je ne te toucherai pas si tu ne le veux pas, mais j'aimerais... ta présence à mes côtés.
Ryo retira sa veste, et suivit l'étudiant dans sa chambre.
-Le lit n'est pas très grand, s'excusa ce dernier.
-On n'aura qu'à se serrer, répondit Ryo avec un sourire.
Il poussa Alex sur le lit, et se posta au dessus de lui.
-Ryo... Tu n'es pas obligé de...
Le Japonais coupa la parole d'Alex d'un baiser.
-Je sais que je ne suis pas obligé, chuchota-t-il contre sa bouche. Mais j'ai vraiment envie de rendre le sourire à ces jolies lèvres, et pour ça, je ne vois rien de mieux qu'un énorme câlin comme je les aime. A moins que...
-A moins que quoi ? demanda Alex.
Ryo glissa ses mains sous le t.shirt de l'étudiant, et tout en plaquant son corps sur le sien, il se mit à le chatouiller. Alex éclata de rire et se tortilla sous son ami.
-Pitié pas ça !
Il prit appui sur ses pieds et roula sur Ryo.
-Tu ne fais plus le malin, maintenant, hein ?

Ryo sourit et leva un bras afin d'effleurer du bout du doigt ce sourire qu'il aimait tant. Il passa ensuite ses mains sous son t.shirt, mais l'ambiance avait changé, et l'heure n'était plus aux chatouilles. Alex retira lui-même le vêtement en sentant les caresses sur son ventre. Puis il se pencha, déboutonna la chemise de Ryo. Le Japonais l'attira à lui et tous deux restèrent enlacés, peau contre peau.
-Je t'aime, chuchota Alex contre l'oreille de Ryo.
Le Japonais serra son compagnon dans ses bras et embrassa ses lèvres.


Stéphane n'aurait su dire où il était ni même son nom. Chaque parcelle de son corps n'était que plaisir. Son cerveau allait éclater. Les caresses d'Erwan étaient tout simplement divines.
Par moment, une lueur de lucidité l'effleurait, et il trouvait la force de demander à son compagnon de cesser ses attouchements. Mais Erwan ne l'écoutait pas, et le plaisir et l'excitation submergeaient toute raison.

Lorsqu'il sentit Erwan le lécher à travers la dernière barrière qu'il restait sous ses mains, Stéphane ferma les yeux, s'accrochant à son drap. Toutefois, le souffle de son compagnon sur son visage le surprit.
-Stéphane ? Souhaites-tu vraiment que je continue ? demanda-t-il.
-Si tu arrêtes, je te tue...
-Une fois mort, je pourrai encore moins continuer, tu sais. Tu devrais revoir tes méthodes de persuasion.
Stéphane se tourna sur le côté, face à Erwan, et il réalisa soudain...
-Nous étions en train de...
-Tu avais l'air d'apprécier, répondit Erwan en souriant.
-Ce n'est pas le problème.
-En effet. Le problème est que tu te poses décidément trop de questions.
-Tu es celui qui m'a posé la question, fit remarquer Stéphane, boudeur.
-C'est vrai, mais je le jugeais préférable à recevoir un ou deux coups de poings demain matin.
-Je ne vaux même pas deux coups de poings ? Tu me déçois, Erwan...
Son compagnon éclata de rire.
-Les coups de poings, je pourrais les supporter. Par contre, je n'aimerais pas que tu sois en colère ou que tu m'en veuilles pour quelque chose que nous aurons fait tous les deux.

Stéphane grinça des dents.
-Je n'ai rien fait !
-Et lui, il n'a rien fait ? demanda Erwan en désignant la bosse encore visible sous le boxer de son ami.
-Lui, faut toujours qu'il se la ramène quand on ne l'attend pas.
-Bien ! En tous cas, je t'ai rendu ton coup, annonça Erwan en se couchant. Maintenant, c'est à toi de frapper !
-Je ne suis pas celui qui a porté le premier coup !
-Mais si ! Tu es entré dans ma chambre, tu m'as touché... Tu as la mémoire bien courte.
Stéphane se sentit rougir.
-Qu'est-ce que tu me conseilles ? demanda-t-il.
-A part consulter un psy, tu veux dire ? Hé bien je te conseille d'arrêter de te poser des questions. Si ce que nous venons de faire t'a plu, si tu souhaites continuer, montre-le moi. Si tu souhaites arrêter, dors.
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:23

Chapitre 15


Alex se réveilla blotti dans les bras de Ryo. Il croisa les beaux yeux verts en forme d'amandes et sourit.
-Bonjour, Ryo-sama.
-Bonjour Alex, répondit Ryo avec un sourire.
Alex ne put s'empêcher d'embrasser ce sourire. La veille, il avait clairement avoué ses sentiments à son compagnon, et n'avait pas été rejeté. Il se sentait sur un petit nuage.
Ryo répondit à son baiser, tout en glissant ses mains sur sa poitrine.
-J'aime quand tu me touches, chuchota Alex.
-Ca peut s'arranger, répondit Ryo avec un sourire.
Il chevaucha les hanches d'Alex et embrassa sa bouche tout en caressant sa poitrine. Sa langue rejoignit bientôt ses doigts sur les tétons dressés. Il les pinça, les aspira, les mordilla sous les gémissements de son compagnon.
Alex sentit son pénis devenir de plus en plus dûr.
-Arrête, Ryo, souffla-t-il d'une voix plaintive.
Le Japonais cessa ses caresses et s'allongea sur son corps.
-Tu n'aimes pas ? demanda-t-il.
Alex vit de la déception dans ses beaux yeux verts. Il sourit et enlaça Ryo.
-Si, bien au contraire. Tes caresses me font un peu trop d'effet, justement.
-Ah, si ce n'est que ça, sourit Ryo.
Il bougea lentement contre l'étudiant, mimant une pénétration. Alex soupira en sentant ce corps doux et puissant contre le sien. Tous deux avaient gardé leurs boxers pour la nuit, et le jeune homme n'attendait qu'une chose : sentir Ryo contre lui... et en lui... sans entrave.

Ryo reprit ses caresses sur la poitrine d'Alex. Et le jeune homme crut qu'il allait jouir rien qu'en sentant cette bouche jouer avec ses tétons. Toutefois, le Japonais descendit lentement sur son ventre, arrivant à la ceinture du sous-vêtement. Sa langue en frôla la lisière, puis ses dents agripèrent l'élastique.
-Ryo...
-Oui ? demanda le jeune homme avec une innocence feinte.
-Je... Si tu vas plus loin, je ne suis pas sûr de pouvoir le supporter...
-Personne ne va te demander de le supporter, Alex. Laisse-toi faire. Et... guide-moi un peu, je suis novice ! fit Ryo avec un clin d'oeil.
Alex sentit son coeur fondre. Il se rendressa et serra Ryo dans ses bras.
-Alors plus de papier cadeau ? demanda-t-il la gorge serrée.
-Plus de papier cadeau, confirma Ryo en glissant sa main sous le boxer.

Alex sentit un courant électrique le traverser lorsque les doigts de Ryo se refermèrent sur lui. Son compagnon commença un lent mouvement de haut en bas. De l'autre main, il retira complétement le sous-vêtement. L'étudiant se sentit devenir encore plus dur.
Quand il sentit la langue de Ryo remplacer sa main, il ne put d'empêcher de hoqueter. Il ne s'attendait pas à ce que son Ryo si distant entreprenne ce genre de chose.
-Ryo, soupira-t-il lorsque ce dernier le prit dans sa bouche.
Alex ne pouvait empêcher son bassin de bouger au rythme de la bouche de Ryo. Le plaisir se faisait de plus en plus intense. Deux mains lui plaquèrent les hanches sur le lit afin de l'immobiliser. L'étudiant sentit une langue se promener à l'intérieur de ses cuisses, puis remonter sur son érection. Plaisir et frustration se mélaient.
-Ryo ! Recule ! côassa-t-il au moment où il sentit le plaisir devenir insoutenable.
Ryo obéit, mais sans la rapidité nécessaire, et...
-Je suis désolé ! s'alarma Alex tout en passant sa main sur sa table de chevet. Kleenex ! Kleenex ! Où sont ces maudits kleenex !

Ryo éclata de rire. Il regarda ses mains et lécha ses doigts après avoir passé sa langue sur ses lèvres. Puis il se pencha sur Alex. Le jeune homme prit son visage entre ses mains et murmura :
-Merci.
A l'aide de petits coups de langue, il entreprit de le nettoyer. Puis il posa une main sur le boxer de son ami.
-A ton tour, maintenant, Ryo-sama.


Erwan se révailla seul dans son lit. Il poussa un soupir de déception, se leva, et alla prendre une douche. Stéphane s'était contenté de rouler sur le côté et dormir, la veille au soir. Plus de baisers, plus de caresse, même plus de discussion.
Stéphane était vraiment un tyran ! Pourquoi refuser quelque chose d'aussi simple que le plaisir ? Pourquoi le renier ?
Erwan se sécha, puis se vêtit d'un short et d'un t.shirt. Il alla prendre un café à la cuisine, désespéré. Jamais il n'aurait pensé que Stéphane soit si buté.

-Salut !
Erwan manqua de renverser sa tasse de café. Il se retourna face à Stéphane. Ce dernier rentrait d'un jogging et était en nage.
-Salut.
-Oh ! Ca n'a pas l'air d'aller, toi !
-Hein ?
Erwan remarqua que Stéphane semblait d'excellente humeur, contrairement à lui-même.
-Hé bien, pas une seule plaisanterie, juste un petit "salut" ! Et encore, quand je dis "petit", je suis généreux !
-Non, laisse tomber. Je suis désolé pour hier soir...
-Ah ?
-Tu te fiches de moi ?
-Non...
-Stéphane ! cria Erwan, dépité.
-Mais qu'est-ce que tu as, ce matin ? Evite le café si ça t'énerve tant que ça...
-C'est toi qui m'énerves, et c'est difficile de t'éviter.
-Ok, j'ai compris... Tu es frustré !
-Pardon ? demanda Erwan tout en rougissant.
-La prochaine fois, nous irons plus loin. Mais là, j'ai préféré te laisser dormir, surtout après que tu m'aies rappelé que c'est moi qui t'ai réveillé.
-Mais... tu avais l'air gêné, et tu es celui qui a voulu dormir.
-Bien sûr que j'étais gêné ! Mais je suis resté dormir vers toi, non ?
-Steph ! Je t'aime ! s'écria Erwan.
-La ferme ! répondit Stéphane tout en se dirigeant vers la salle de bains.
Erwan posa une main sur son coeur tambourrinant dans sa poitrine. Stéphane l'avait rabroué, mais il avait parlé en souriant...



Chapitre 16


Ryo ne quitta pas Alex des yeux alors que ce dernier posait une main timide sur son boxer. Il ne savait pas trop comment réagir.
Bien sûr, il était excité. De là à se laisser toucher ainsi...
-Repporte tes questions à plus tard, fit une voix dans sa tête. Pour le moment, contente-toi de ressentir.
Le Japonais ferma les yeux et décida d'obéir à la voix qui lui parlait. Après tout, la main posée sur son érection lui plaisait plutôt, pourquoi se compliquer la vie ?

-Ryo ? demanda Alex.
Le pompier ouvrit les yeux. Il embrassa les lèvres si proches de siennes et répondit :
-Qui ne dit mot consent, non ?
-Tant mieux, fit Alex avec un immense sourire. Si tu savais à quel point j'ai envie de te toucher.
L'étudiant se pencha et lécha longuement la poitrine de Ryo qui se tortillait sous ses caresses. Puis il descendit et retira le boxer sans détour.
Ryo sentit Alex le prendre dans sa bouche, et il devint encore plus dur si c'était possible. Jamais autant de plaisir ne l'avais traversé.

-Ryo ? demanda Alex tout en le caressant.
-Oui ? souffla le Japonais.
-J'aimerais...
L'étudiant déglutit, puis plongea ses yeux dans ceux de Ryo.
-Fais-moi l'amour s'il te plaît...
Ryo serra Alex dans ses bras et murmura contre son oreille :
-Montre-moi.
-Oui, Ryo-sama.
Le jeune homme prit à nouveau Ryo dans sa bouche, faisant de lents va et viens, jouant avec sa langue. Le Japonais avait les mains crispées sur les draps, tant le plaisir était intense. Puis Alex se positionna au dessus de lui, à genoux, et descendit, commençant à le prendre en lui.

Ryo se sentait tellement à l'étroit qu'il se demandait comment Alex pouvait le supporter.
-Arrête ! s'exclama-t-il en prenant Alex par le bassin.
-Pourquoi ?
-Tu... tu n'as pas mal ?
Alex s'allongea sur Ryo et le serra dans ses bras.
-Ca fait toujours un peu mal, au début, c'est normal.
-Non ce n'est pas normal ! décida Ryo.
Il roula sur Alex tout en embrassant ses lèvres. Puis sa bouche descendit sur la poitrine de son amant. Il glissa deux doigts entre les lèvres de l'étudiant, qui les lécha. Une fois ses doigts suffisament humides, il descendit entre les jambes d'Alex, et introduit un doigt en lui tout en léchant son sexe errigé.
-Ryo-sama...
Le Japonais joua du doigt, faisant de lents va et viens au même rythme que sa bouche. Puis il tenta un deuxième doigt. Alex l'accompagnait de gémissements et de mouvements du bassin.
-Ryo-sama, répéta-t-il.
-Oui ?
-Viens, s'il te plaît...
Ryo se positionna au dessus d'Alex et rentra lentement en lui.

-Ca va ? demanda-t-il lorsqu'il fut totalement entré.
Pour toute réponse, Alex l'enlaça. Ryo commença de lents va et viens, tout en se demandant si les yeux de l'étudiant étaient embués de douleur ou de plaisir. Toutefois, lorsqu'il se mit à onduler au même rythme que lui, la question quitta son esprit.
Et il se rendit compte qu'il se sentait merveilleusement bien, enlacé dans ces bras puissants, contre ce corps fin, dans ce corps d'homme.
Un spasme agita Alex et les contractions provoquées par sa jouissance firent perdre pied à Ryo. En un râle, il s'effondra dans les bras de son amant.

Alex passa une main dans les cheveux noirs humides.
-Ryo, ça va ?
-Merveilleusement bien... Je n'avais jamais connu ça.
-Je sais.
-Non, je parle d'un tel degré de plaisir.
Ryo se dégagea, roula sur le côté, et serra Alex dans ses bras.
-C'était incomparable.
-Pour moi aussi.
-Vraiment ? demanda Ryo surpris.
-Bien sûr. Les choses sont toujours différentes lorsqu'on le fait avec la personne qu'on aime.
Sentant son coeur se serrer, Ryo ne put se retenir d'embrasser Alex. Puis il remonta les couvertures sur les deux corps humides et enlacés.
-Grasse matinée ? suggéra-t-il.
Alex éclata de rire. Il se blottit contre la poitrine de Ryo, enlaça son corps accueillant, et ferma les yeux, savourant la caresse des doigts de Ryo sur son dos.
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:26

Chapitre 17


Stéphane était assis sur le canapé, un livre à la main, lorsqu'Erwan rentra de courses, un immense sourire aux lèvres. Il tenta d'ignorer son sourire stupide, ce sourire qui avait le don de l'émouvoir au plus profond, et se concentra sur son livre.
-Je suis rentré, annonça Erwan.
-Oui, j'ai vu.
-Devine ce que j'ai acheté !
-A manger...
-Attends, je range les courses et je te montre ! Tu vas adorer !

Stéphane soupira, excédé. Impossible de lire en paix avec cet imbécile. Toutefois, il devait avouer qu'il préférait le voir ainsi plutôt que muré dans un silence qui ne lui ressemblait pas.
Erwan sortit de la cuisine, avec un sachet en plastique rose à la main. Il l'ouvrit et déposa sur la table basse différents objets qu'il désigna uns par uns.
-Des menottes ! Un pinceau ! De l'encore au chocolat, c'est totalement commestible, ne t'en fais pas. Un flacon de stimulant, très pratique, tu peux le prendre nature et le mélanger à la nourriture, c'est un très bon aphrodisiaque...
-Erwan...
-De l'huile de massage, elle stimule les zones érogènes ! Un bandeau pour les yeux...
-Erwan...
-Et enfin, bien sûr, du lubrifiant ! J'ai hésité à t'acheter un gode et un string, mais je me suis dit que ça suffisait pour le moment...
-Erwan ! s'écria Stéphane hors de lui ! Non mais ça va dans ta tête ? Tu vas ramener tout ça immédiatement. Heureusement que tu n'as pas pris de gode ou de string !
-Pourquoi ? pleurnicha Erwan. Je voulais te faire plaisir, moi...
-Le cerveau, chez toi, c'est en option ?

Erwan chevaucha les cuisses de Stéphane. Il enlaça son ami et déposa des baisers dans son cou.
-J'avoue que quand tu m'as dit que la prochaine fois, nous irions plus loin, mon cerveau a totalement disjoncté. Et je voulais te donner de bonnes raisons d'aller jusqu'au bout !
-Hé bien c'est raté !
-Quel homme ingrat et sans coeur !
Le jeune homme prit le livre de Stéphane et le posa sur la table basse. Une fois qu'il lui eut libéré les mains, il les prit dans les siennes et les posa à plat sur ses fesses.
-Ne me force pas à te toucher, espèce de débile obsédé !
Erwan retira ses mains de celles de son ami et dit :
-Je ne te force pas ! Regarde, j'ai retiré mes mains et tu as laissé les tiennes !

Stéphane ne put retenir un sourire devant tant de stupidité. Et il ne put s'empêcher d'ouvrir les lèvres lorsqu'Erwan y apposa les siennes, les franchissant de la langue. Les mains sur les fesses d'Erwan, il plaqua son ami contre lui afin de lui faire sentir l'intensité de son érection.
Il retira le t.shirt d'Erwan, et commença à lécher son torse tout en caressant son dos et ses fesses. Puis il glissa une main sous le short d'Erwan et le caressa lentement. Il poussa son compagnon sur le canapé et chevaucha ses cuisses à son tour. Erwan lui retira son t.shirt, et tous deux se caressèrent longuement, se léchant, se pinçant mutuellement.

Erwan retira le jean de Stéphane, puis son caleçon.
-Hé ! Attends ! lança Stéphane de son ton habituellement grognon.
-Mon chéri, je te jure que le prochain grognement qui va franchir tes lèvres ne sera pas de la même nature.
-Ne m'appelle pas comme ça, espèce de débile !
-J'ai perdu ! Tu peux me donner un gage ! Ah ! J'ai trouvé ! Tu peux me demander de retirer mon short par exemple !
Stéphane feignit de réfléchir. Il attrapa le bandeau pour les yeux. Il plongea dans le regard bleu d'Erwan et tout en agitant le bandeau, menaça :
-Ferme-la ou je te baillonne.
-Ce serait dommage, tu ne pourrais pas profiter de ma bouche...
-Ce serait un mal pour un bien, je t'assure, soupira Stéphane.

Il reposa le bandeau. Erwan en profita pour se dévétir, puis il attira Stéphane sur lui. Il passa ses mains sur son dos, atteignit ses fesses, et glissa un doigt en lui. Stéphane soupira. Ce genre de sensation était tout bonnement indéscriptible. Il caressa le sexe dur sous lui et Erwan gémit tout en poursuivant son exploration. Un deuxième doigt...
-Steph... soupira Erwan. S'il te plaît...
-Heu... je suis sencé faire quoi là ?
-Ben... j'aurais peut-être dû acheter un guide...
-Triple idiot ! Tu n'as jamais...
-Bien sûr que non !! s'écria Erwan horrifié. Je suis l'homme d'un seul homme, toi en l'occurence.

Stéphane sourit malgré lui. Il était surpris, mais également touché de l'aveu d'Erwan. Sans réfléchir, il embrassa les lèvres de son compagnon qui l'enlaça.
-Je t'aime, mon chéri, murmura Erwan.
-Ah ! Il faut que tu viennes tout gâcher avec tes réflexions à la noix !
-Qui gâche tout ? Je suis romantique, moi, au moins !
Erwan s'empara du flacon de lubrifiant qu'il ouvrit, il en renversa au creux de sa main et explora à nouveau l'intimité de Stéphane qui frémit de plaisir. Le jeune homme s'agenouilla ensuite au dessus d'Erwan et le prit en lui. Les deux hommes soupirèrent de plaisir.

La porte s'ouvrit.
-C'est nous, annonça Ryo. Oups...
-Wah ! s'exclama Alex qui arrivait derrière et qui examinait le contenu de la table basse. Vous comptez utiliser tout ça !
-Je ne fais que passer, précisa Ryo. Je reste chez Alex jusqu'à demain soir, je viens chercher quelques vêtements... Désolé...
Stéphane tenta de garder son calme. Il regarda Erwan, sous lui, et lança :
-C'est la dernière fois !!
Il se leva, passa un caleçon et rejoignit sa chambre.
-Noooon ! Pourquoi moi ??? pleurnicha Erwan.



Chapitre 18


-Bon, on y va, nous ! Désolé, Erwan.
Le pompier regarda Ryo et Alex. Il avait revêtu son boxer et son short entre temps.
-Ce n'est pas votre faute. Mais là, quand-même...
-Dis, tu as trouvé ça où ? demanda Alex en faisant allusion au contenu de la table.
Erwan éclata de rire en croisant le regard furieux de Ryo.
-Laisse tomber, déclara finalement Alex.
Ce dernier se pencha sur Erwan et chuchota :
-Va dans sa chambre avec deux verres de vin... après avoir mis de l'aphrodisaque dans les verres...
-Je verrai. Allez, amusez-vous bien tous les deux, et... soyez heureux.
Alex serra Erwan dans ses bras.
-Merci d'avoir fait tout ça pour moi.
-Bah, c'était un peu pour moi aussi... Si tu n'étais pas arrivé, si tu n'avais pas foncé comme tu l'as fait, je n'aurais peut-être pas eu le courage de le faire non plus.
-Si je dérange, dites-le, hein...
Les deux hommes se tournèrent sur Ryo. Erwan sourit à son ami.
-Allez, je te rends ton amoureux !
-Mais je...
-Allez-y ! Et ne revenez surtout pas sinon je vous tue ! Sans hésitation !
Tout en parlant, Erwan poussa les deux hommes en direction de la porte. Une fois qu'il furent sortis, il alla chercher deux verres et une bouteille de vin.

Stéphane fulminait. Quelle honte de s'être ainsi fait surprendre. Lui qui n'était pas habitué à témoigner une quelconque douceur ou tendresse, déjà faire ce qu'il avait fait avec Erwan relevait de l'exploit. Mais en plus, se faire surprendre !
Hors de lui, il lança son poing dans le mur. Et hurla de douleur autant que de colère.
-Steph ! Ca va ? demanda Erwan en entrant.
Stéphane se retourna et vit son ami, à moitié vêtu, une bouteille et deux verres à la main.
-Tu vas où comme ça ?
-Juste ici ! répondit Erwan avec un grand sourire. Ca tombe bien, non ?
-Arrête un peu tes conneries.
-Calme-toi...

Erwan posa la bouteille et les verres sur la commode, et il enlaça son ami.
-Steph, je suis désolé qu'ils nous aient pris sur le fait. Mais tu n'as pas le droit de m'en vouloir pour ça.
-C'est bien toi qui m'a sauté dessus alors que je lisais tranquillement sur le canapé du salon ! Et tous ces trucs sur la table... Hier soir, j'aurais dû ouvrir à Ryo, rien de tout ça ne serait arrivé.
-Tu regrettes ? demanda Erwan.
Stéphane regarda son compagnon, et croisa ses yeux tristes. Non ! Il n'avait pas le droit de lui faire le coup du cocker !
-Laisse-moi s'il te plaît.
-Très bien...
Erwan quitta la chambre, ferma la porte derrière lui. Stéphane s'assit sur son lit. Quelques instants plus tard, il entendit la porte d'entrée claquer.


Deux jours plus tard, les trois hommes reprirent le travail. Ryo sentait l'ambiance tendue entre ses deux amis et il s'en voulait un peu. Manifestement, ces deux-là ne s'étaient pas raccomodés.
Toutefois, le plus inquétant des deux était Erwan. Il était devenu aussi taciturne et peu loquace que Stéphane.
De ce fait, le Japonais passait la plupart de son temps chez Alex, tout d'abord parce que cela lui faisait plaisir de revoir le blondinet, mais aussi pour ne pas subir cette atmosphère pesante qu'il supportait déjà difficilement pendant les heures de travail.

Un soir, alors que Ryo parlait de ses deux amis à Alex, ce dernier sourit. Puis il demanda :
-Quand est-ce que tu m'invites chez toi ?
-Tu ne trouves pas qu'on est mieux, ici ?
-Si, mais nous pourrions passer la soirée chez toi, pour détendre Steph et Erwan, puis rentrer dormir ici... Qu'est-ce que tu en penses ?
-Ca pourrait leur faire du bien, admit Ryo.
-Bien, alors quand a lieu votre prochain jour de congé ?
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:30

Chapitre 19


Ryo alla ouvrir dès qu'il entendit sonner. Alex entra.
-Wah, Ryo, ça te va trop bien, le tablier !
-Garde tes remarques.
Alex sourit et déposa un baiser sur les lèvres de son ami. Au passage, il chuchota :
-Aurai-je un jour le droit de te voir uniquement vêtu de ce tablier ?
-Dans tes rêves...
Alex alla saluer Stéphane qui lisait au salon.
-Erwan ! appela le Japonais. Tu viens manger, Alex est arrivé et ça va être prêt.
Le pompier sortit de sa chambre. Il salua mollement Alex et s'installa à table.
-Je n'ai pas faim, moi, dit Stéphane en fermant son livre.
Il se leva et se dirigea vers sa chambre.
-Stéph, ne sois pas grossier avec notre invité.
-C'est ton invité, débrouille-toi avec.
-Stéph, tu deviens vexant, lança Alex. Je suis venu pour vous voir tous les trois. Si ça n'avait été que pour Ryo, nous serions restés chez moi.
-Je ne t'ai rien demandé.
-Tu pourrais te conduire de manière civilisée au moins ce soir, fit Erwan d'une voix sans ton.

Stéphane soupira, puis s'assit à côté d'Erwan. Alex s'assit en face de lui et servit l'entrée pendant que Ryo s'occupait du vin.
-Je ne tiens pas très bien l'alcool, je boirai juste un verre au moment du dessert, refusa Alex.
L'ambiance n'était pas des plus gaies, toutefois, Erwan et Stéphane se forcèrent à participer à la conversation. Ils se parlèrent même ensemble. Une ou deux fois, mais c'était toujours ça. Finalement, l'idée d'Alex n'était peut-être pas mauvaise.
Ryo regarda son compagnon et se surprit à le désirer comme jamais auparavant. Il avait envie de l'embrasser à en perdre haleine, de se fondre en lui, de le toucher...

-Ryo ?
Le Japonais quitta Alex des yeux et regarda Erwan.
-Je disais que je m'occuperais de la vaisselle. Va chez Alex tant qu'il n'est pas encore très tard.
-Oui, nous partons immédiatement.
Alex serra Erwan dans ses bras et chuchota :
-C'est pour me rattraper...
-De quoi parles-tu ?
Alex baissa les yeux sur l'érection d'Erwan.
-Nous sommes tous dans le même état. J'ai discrètement pimenté l'entrée juste avant de la servir... J'y suis allé un peu fort, d'ailleurs.
-Pimenté, hein ? demanda Erwan en riant. Je te revaudrai ça.
-Pas la peine, je compte bien en profiter, moi aussi !
-Alex, tu viens ? appela Ryo.
-Tu vois ! confirma Alex à Erwan. Bonne chance !

Une fois Alex et Ryo partis, Stéphane se dirigea dans sa chambre. Erwan gagna un peu de temps en rangeant la cuisine, puis il entra dans la chambre de son ami.
Stéphane était assis au bord de son lit, les yeux fermés et la main droite manifestement bien occupée. Erwan se déshabilla sans bruit, puis il s'assit derrière Stéphane. Ce dernier ouvrit les yeux.
-Que fais-tu ici ?
-Je viens faire ce que nous avons envie tous les deux de faire, mais que ton esprit étroit refuse.
Erwan déposa une pluie de baisers sur les épaules de Stéphane, puis il le poussa afin de le forcer à s'allonger. Là, sa main remplaça celle de Stéphane tandis que ses lèvres s'attardaient sur sa poitrine, son ventre, et enfin son pénis errigé.
-Arrête, Erwan, je vais...
Un spasme agita Stéphane, puis il jouit dans un râle.

-Désolé...
Stéphane ramassa un t.shirt et essuya le visage d'Erwan. Il baissa le yeux et remarqua l'état de son ami. Puis il se rendit compte que lui-même était à nouveau dûr.
-Erwan...
-Oui ?
-Rassure-moi, tu n'as pas utilisé l'aphrodisiaque ?
-Moi, non...



Chapitre 20


Stéphane soupira.
-Je me disais bien qu'Alex cachait quelque chose !
-Ca t'ennuie ?
-Je n'aime pas qu'on me force la main.
-Ta main n'avait pas l'air de se forcer beaucoup...
Stéphane laissa échapper un sourire. Puis il enlaça Erwan et l'embrassa. Après tout, ce soir, il pouvait en profiter, faire ce qu'il avait envie de faire depuis quelque temps. Le lendemain matin, il n'aurait même pas à assumer : tout serait la faute de cet aphrodisiaque.
Il laissa glisser ses lèvres sur le pénis dressé d'Erwan tout en lui pinçant les tétons. Erwan gémissait, haletait. Stéphane le prit entièrement dans sa bouche, y enroula sa langue, aspira tant et si bien qu'un liquide chaud lui innonda la bouche.
Le goût n'était pas désagréable, au contraire.

Il remonta jusqu'à la bouche d'Erwan qu'il embrassa goulûment. Son ami lui rendit son baiser tout en l'enlaçant, et faisant glisser une main de plus en plus bas, jusqu'à ce qu'il sente un doigt le pénétrer. Tout en appréciant cette caresse insidieuse, Stéphane caressa le sexe à nouveau durci de son partenaire. Il sentit un deuxième doigt le pénétrer, et serra davantage Erwan dans sa main.
-Steph, chuchota Erwan, arrête de me serrer autant sinon, je ne pourrai même pas profiter de ton corps magnifique...
-Pardon... mais c'est bon...
-Heureux que ça te plaise. Viens...

Erwan s'agenouilla sur le lit. Il attira Stéphane, qui se laissa glisser contre lui, jusqu'à être totalement empalé. Puis il l'enlaça. Stéphane lui sourit, puis remarqua les magnifiques yeux bleus de son ami embués de larmes.
-Je t'ai fait mal ? demanda Stéphane paniqué.
Il tenta de se relever mais Erwan le tenait dans ses bras.
-Dix ans, murmura Erwan.
-Pardon ?
-Ca fait dix ans que j'attends ce moment.
Emu, Stéphane baisa les larmes qui coulaient sur les joues de son ami. Puis il embrassa ses lèvres, lui offrant toute la tendresse qu'il pouvait.
-Tu m'aimes à ce point ? demanda-t-il.
-Encore plus, mais tu n'y croirais pas.
Tout en répondant, Erwan ondulait du bassin, envoyant des ondes de plaisir dans le corps de son partanaire.

Stéphane bougea lentement, suivant le rythme que donnait Erwan, s'accrochant à ses épaules. Jamais il ne s'était senti aussi bien. Sûrement à cause de l'aphrodisiaque...
Son ami prit son sexe dans sa main et fit de lents va et viens, gardant le même rytme, tout en profitant que Stéphane soit plus haut que lui pour lui lécher la poitrine, mordiller ses tétons.
-Erwan, je ne vais pas tenir longtemps...
-Rassure-toi, moi non plus.
Erwan accéléra ses mouvements et il sentit bientôt un liquide chaud lui innonder le ventre. Quelques secondes plus tard, il s'éffondrait en arrière, emportant Stéphane avec lui, ivre de plaisir.


Erwan somnolait, épuisé mais comblé. Son amant était allongé contre lui, la tête posée sur sa poitrine. Il ferma les yeux, prêt à sombrer dans le sommeil lorsqu'il sentit une main parcourir son visage, glisser sur ses lèvres, descendre sur son cou. Les lèvres de Stéphane se posèrent sur sa poitrine, aspirèrent ses tétons errigés et durcis.
Erwan sentit son sexe réagir. Toutefois, il décida de profiter de la prise d'initiative de Stéphane. Alors il se laissa faire, voyant jusqu'où il irait seul.
Il gémit lorsque Stéphane lui mordilla un téton et pinça l'autre. Et quand il referma sa main sur lui, Erwan crut qu'il allait défaillir.

N'en pouvant plus, il roula sur son compagnon tout en embrassant fougueusement ses lèvres.
-T'es dingue ?! s'exclama Stéphane.
-Oui ! Complétement dingue de toi !
Erwan vit que Stéphane luttait pour garder son air sérieux, et il sourit tout en embrassant plus délicatement ses lèvres. Il passa un bras pour réhausser Stéphane, et le pénétra lentement, centimètre par centimètre. Puis il imprima à leurs corps un rythme de plus en plus rapide. Stéphane le prit par les épaules et l'attira plus profondément.
Bientôt, des râles de jouissances emplirent l'espace confiné de la chambre.
Mili
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:31

Chapitre 21


-De l'aphrodisiaque ? s'écria Ryo.
-Chuttt ! chuchota Alex gêné.
-Mais qu'est-ce que c'est que cette idée débile ?
-C'est le meilleur moyen que j'aie trouvé pour décoincer Stéphane.
Contre toute attente, Ryo éclata de rire.
-Pauvre Erwan.
-Pourquoi "pauvre Erwan" ? demanda Alex surpris.
-Demain matin, quand les effets de l'aphrodisiaque auront cessé, Stéphane risque de lui en vouloir.
-Tu es sérieux ?
-Je m'en contrefiche, répondit Ryo en enlaçant Alex. Pour le moment, je ne suis capable de ne penser qu'à une seule chose...
-Nous sommes dehors, Ryo ! Attends au moins que nous soyons rentrés.
-Je ne peux pas attendre...
Alex se dégagea et se mit à courir.
-Attrappe-moi !
-Comment peux-tu courir aussi vite dans cet état ?
-L'idée de ton corps nu me donne des ailes.
-En ce qui me concerne, l'idée de ton corps nu me donne des érections...
-J'en suis flatté, Ryo-sama.

Les deux amis s'écroulèrent sur le lit, épuisés par leur course folle. Le souffle court, ils se déshabillèrent mutuellement, caressant chaque parcelle de peau dévoilée.
-Alex ?
-Oui ?
-Je n'en peux plus. Si j'attends une minute de plus, je vais exploser.
-Alors n'attends plus.
Alex monta à quatre pattes sur le lit. Ryo se pencha et le lécha tout en glissant un doigt en lui.
-C'est bon, viens, murmura Alex.
-Tu es sûr ?
-Ce sera un peu plus serré que d'habitude, c'est tout ! répondit Alex avec un clin d'oeil.
Ne tenant plus, Ryo pénétra son ami tout contournant son bassin de la main afin de caresser son sexe errigé. Il se sentait bien, n'avait envie d'être nulle part ailleurs.
Lentement, il se mit à bouger dans ce corps conçu juste pour lui.
-Plus vite, haleta Alex.
Ryo obéit et accéléra le rytme de sa pénétration. Quelques instants plus tard, les deux hommes jouissaient en même temps. Ryo s'affala sur le corps nu de son ami. Il sentit Alex se tortiller sous lui et se releva. Alex roula sur le dos, puis attira Ryo sur lui. Il enlaça ses bras autour de son cou et l'embrassa.
Ryo ferma les yeux et répondit à ce baiser si doux. Jamais il n'aurait cru s'attacher à un homme un jour. Mais il était avec Alex. Et n'avait envie d'être avec personne d'autre.

-Ryo-sama ?
-Oui...
-Tu viens ?
-Déjà ?
-Tu es à nouveau dur, non ?
Envahi par une indéscriptible bouffée de tendresse, le Japonais approcha son visage de celui de son amant. Il lécha ses lèvres, les embrassa, les franchit, explora sa bouche humide, joua avec sa langue, la caressa... Il était tenaillé par l'urgence causée par l'aphrodisiaque, toutefois, il avait envie de conduire Alex sur le plus haut des sommets jamais atteint.
Il descendit le chemin de son cou, baisa sa poitrine, lécha les tétons qui n'attendaient manifestement que ça.
-Viens, Ryo... haleta Alex.
-Patience...
Ryo mordilla la chair rose offerte, l'aspira, la suça, puis il poursuivit sa descente vertigineuse sur cette peau douce et lisse qu'il aimait tant. Il lécha le pénis dressé qui lui faisait face, sentant Alex se cambrer de toutes ses forces. Il posa ses mains sur son bassin afin de le maintenir immobile, et poursuivit ses coups de langue, lentement.
-Ryo...
Le jeune Japonais descendit toujours plus bas, léchant l'entrée de cette grotte ouverte, goûtant à sa propre semence. Il glissa un doigt, fit de lent va et viens.
-Ry...o...
Un deuxième doigt, toujours aussi lentement. Puis ne tenant plus, il s'installa entre les jambes de son amant et le pénétra, tout d'abord de quelques centimètres, puis se retira. Puis il recommença, plus loin, et se retira à nouveau. Lorsqu'il rentra à nouveau, Alex le prit par les épaules et l'attira contre lui. Ryo bougea très lentement. Il avait vaguement conscience des ongles de son amant se gravant dans la peau de ses épaules, mais c'était secondaire par rapport au plaisir qui montait en lui, toujours plus haut.
Il ferma les yeux, tenta de rassembler un maximum de concentration afin de ne pas jouir sur le champ. Toutefois, les mains d'Alex qui caressaient son dos ne l'aidaient pas vraiment. Pas plus que sa langue qui venait taquiner ses lèvres.
Tout en poursuivant ses mouvements du bassin, il titilla la poitrine de son amant qui poussait de longues plaintes rauques.
-Ryo-sama... Je vais exploser... Fais quelque chose, s'il te plaît.
Le Japonais se redressa sur un bras, et sans interrompre ses mouvements lascifs, s'empara du pénis dur contre son ventre. Il se contenta tout d'abord de passer ses doigts sur sa peau douce. Puis il y enroula sa main et fit de lents va et viens.
Il accéléra peu à peu le rythme de ses coups de reins et de sa main. Jamais Alex n'avait été dans cet état. Il implorait la délivrance, bougeait le bassin afin d'imposer un rythme plus violent.
Ryo sentit son coeur se gonfler et il décida d'accéder à la requête de son amant. Ses mouvements s'accélérèrent de plus en plus, tout comme leur respiration à tous les deux.
-Ryo !! cria Alex dans un sanglot.
Des spasmes l'agitèrent et le Japonais sentit un liquide chaud sur son ventre. N'y tenant plus, il ferma les yeux et jouit à son tour, puis se laissa tomber sur Alex, vidé, épuisé, liquéfié. Il tenta de se relever, mais son amant le serrait fort dans ses bras. Ryo ouvrit les yeux et croisa le regard embrumé d'Alex. L'étudiant l'embrassa avec une tendresse qui lui chamboula le coeur, puis murmura à son oreille :
-Je n'ai jamais connu ça, Ryo. C'était indéscriptible. J'ai cru devenir fou un nombre incalculable de fois, mais c'était tellement bon.
Il l'embrassa à nouveau, puis :
-Je t'aime, Ryo-sama.
Ryo tira la couverture sur leurs corps enlacés, en sueur, puis serra Alex dans ses bras.



Chapitre 22


Lorsque Stéphane se réveilla, il croisa deux yeux bleus rieurs.
-Bonjour, dit Erwan.
-'jour, répondit Stéphane.
Erwan se pencha pour l'embrasser puis demanda d'un air malin :
-Nous pourrons recommencer ? Même sans aphrodisiaque.
-N'y compte pas.
-Toujours aussi grognon, toi ! fit Erwan en se levant.
-Où vas-tu ?
-Te préparer le petit déjeuner.
-Je te préviens, si je sens un seul truc anormal qui se passe chez moi, je t'arrache le coeur avec une petite cuillère.
Percé à jour, Erwan se contenta de rougir. Il se recoucha près de son amant et le serra dans ses bras.
-Etait-ce si terrible, ce qui s'est passé cette nuit ?
-Sans compter le fait que j'aurai du mal à marcher et à m'assoir ? demanda ironiquement Stéphane.
-Steph, je suis désolé, murmura Erwan en déposant des baisers sur son visage.

Stéphane sentit battre son coeur. Pourquoi de simples baisers, de la part de cet imbécile d'Erwan, qui plus est, lui faisaient autant d'effet ?
Les larmes de son ami, la veille, l'avaient profondément ému, certes. Jamais il n'aurait pensé que quelqu'un l'aimait à ce point... ni depuis si longtemps. Dix ans...
Cela faisait dix ans qu'Erwan continuait à tenter de le faire rire, dix ans qu'il le voyait parfois ramener des filles dans sa chambre, dix ans qu'il gardait en lui ce lourd secret, agissant comme s'il n'en était rien.
Il se retourna afin de cacher son émotion à Erwan et grogna :
-Je ne peux pas me lever, j'exige un petit déjeuner au lit ! Mais je te préviens, pas d'aphrodisiaque !
-Promis ! s'exclama Erwan.
Il déposa un baiser sur la nuque de Stéphane, qui lui tournait le dos, et quitta la chambre.


Les trois pompiers étaient en train de chahuter à la caserne, lorsque David, au standard, fit sonner l'alarme.
-Un éboulement sur la nationale, à sept kilomètres. Il y a trois blessés léger et un blessé grave.
Les hommes se préparèrent en dix secondes chrono et quittèrent la caserne, toutes sirènes hurlantes. Leur priorité était de dégager les blessés des rochers, qui étaient tombés suite à un glissement de terrain, à cause de la pluie torrentielle des derniers jours. Ensuite, ils devraient sécuriser la paroi rocheuse afin que ce genre d'accident ne se reproduise plus. Puis enfin, dégager complétement la route.

Dégager les voitures accidentées ne posa pas de problème, grâce à un bulldozer qui arriva bientôt leur prêter main forte. Les infirmiers s'occupèrent des blessés, et des dépanneuses remorquèrent les véhicules hors d'usage.

-Va chercher le grillage de protection, ordonna le Capitaine Bellarosa à Stéphane.
Le jeune homme obéit et se dirigea vers le camion. Tout se passa en une fraction de seconde. Il sentit qu'on le poussait, et lorsqu'il regarda autour de lui, il vit Erwan, un rocher sur la jambe, étendu près de lui.
-Merde ! cria-t-il. Une ambulance !
Ryo se précipita au camion afin d'appeler des secours par radio. Stéphane, aidé du capitaine, dégagea la jambe d'Erwan.
-Sa tête a fortement cogné le bitume, il a perdu connaissance, annonça Bellarosa. Heureusement qu'il portait son casque.
Stéphane prit la main d'Erwan.
-Mais quel imbécile ! s'écria-t-il. Quel imbécile !
Ryo prit son ami par l'épaule et l'emmena à l'écart.
-Ca va aller, ne t'inquiète pas. Il est solide, notre Erwan.
Avec un sourire, il ajouta :
-Et c'est grâce à toi, étant donné le nombre de coups de poing que tu lui as mis...

Stéphane ne put retenir ses larmes.
-Mais je l'aime, cet idiot !
Ryo serra son ami dans ses bras.
-Alors tu le lui diras quand il aura repris connaissance. Ca le motivera pour guérir vite.
-Tu... tu crois ?
-Ca lui fera plaisir, en tous cas.
L'ambulance arriva, et bientôt, il ne restait plus aucune trace d'Erwan.
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Message par Mili Lun 16 Juin - 17:32

Chapitre 23


Dès qu'ils eurent terminé, Stéphane et Ryo se ruèrent aux vestiaires, prirent une douche rapide, et coururent à l'hôpital malgré leur épuisement de la journée. Il pleuvait toujours, et ils arrivèrent dégoulinants.
L'hôtesse d'accueil leur donna le numéro de chambre de leur ami, et ils montèrent dans sa chambre. Qu'ils trouvèrent vide. Ils se renseignèrent près du personnel.
-Il est en examen, annonça une infirmière. Sa cheville est cassée, elle a été plâtrée. Nous vérifions qu'il n'a pas de traumatisme crânien ou quoique ce soit.
-A-t-il repris connaissance ? demanda Stéphane, anxieux.
-Oui, ne vous en faites pas. Il sait très bien quel jour nous sommes, quel âge il a, et qui est l'actuel président de la république.
L'infirmière se tourna à la vue d'un brancard et annonça :
-Le voilà !

Stéphane attendit que son ami ait regagné sa chambre, et s'écria :
-Mais tu es complétement débile ! Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça ?
-Monsieur, nous sommes dans un hôpital ici, dit le brancardier en revenant sur ses pas.
-Oui, et c'est la faute de cet idiot ! S'il n'avait pas fait l'imbécile, nous serions tranquillement chez nous.
Ryo posa une main sur l'épaule de Stéphane et dit :
-Si Erwan ne t'avait pas poussé, le rocher te serait tombé dessus. Erwan n'a que la jambe d'immobilisée.
-Je sais bien ! Mais il a eu de la chance ! Sans ça, il aurait pu perdre sa jambe, ou pire...

Ne pouvant retenir ses larmes, Stéphane enfouit son visage contre la poitrine d'Erwan. Ryo fit un clin d'oeil à ce dernier et s'éclipsa discrètement.
-Steph, je vais bien, alors ne t'en fais pas, dit Erwan en passant ses mains dans les épais cheveux noirs. Je n'ai rien à la tête, je pourrai rentrer dès demain si je veux.
-Mais tu ne comprends pas ! Je... je n'aurais pas pu continuer à vivre sans toi ! Je t'aime...

Erwan serra Stéphane contre lui. Les yeux humides, il prit le visage de Stéphane entre ses mains et l'embrassa. Puis avec un sourire, il dit :
-En effet, ça aurait été dommage que je meure avant d'entendre ça...
-Tu ne t'es pas tapé la tête assez fort, grogna Stéphane.


Alex ouvrit dès que Ryo frappa. Il découvrit son ami complétement trempé.
-Hé ben ! Tu ne peux pas dire que tu es à sec en ce moment !
Ryo soupira.
-Voir trop souvent Erwan ne te réussit pas, tes blagues deviennent aussi pourries que les siennes...
Alex éclata de rire. Puis il demanda :
-Tu veux te changer ? Aller prendre une douche ?
Ryo retira son imperméable trempé, et annonça :
-Erwan a eu un accident à cause du glissement de terrain.
-Et il va bien ? demanda Alex alarmé.
-Oui, je viens d'aller le voir, répondit Ryo en retirant son t.shirt.

Alex rougit en voyant son ami se déshabiller. Le Japonais retira ses chaussures, puis son jean trempé jusqu'aux genoux.
-Tu sais, quand Erwan t'a vu pour la première fois, quand je t'ai rejeté, ça a créé un écho en lui. Il s'est identifié à toi, et c'est pour ça qu'il t'a aidé.
-Oui, je sais...
-Quand j'ai vu Stéphane pleurer dans les bras d'Erwan, quand je l'ai vu crier la peur qu'il avait eue de le perdre, ça a créé un écho en moi.
Ryo retira ses sous-vêtements, puis il plongea ses yeux dans ceux de son partenaire.
-Ca m'a fait me rendre compte de ce que j'éprouverais s'il t'arrivait la même chose. Alors je me mets à nu devant toi. Je t'aime, Alex-sama. Plus que tout.

Alex serra Ryo dans ses bras. Jamais il n'aurait pensé être aussi heureux un jour. Il embrassa le Japonais tout en caressant sa peau glacée. Puis il murmura :
-Tu sais, "se mettre à nu", ce n'est qu'une expression. Tu n'es pas obligé de t'enrhumer pour autant.
-Oui, je sais mais...
-Pas de "mais" ! Une douche chaude et au lit !
Alex entraîna Ryo à la salle de bains tandis que ce dernier maugréa :
-J'ai comme l'impression de m'être fait avoir...



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Et voilà, c'est fini pour nos trois beaux pompiers et notre adorable étudiant. J'espère que cette fic vous aura plu.
Mili
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Filet-O-Fish

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