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Double Face

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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:30

Chapitre 01


Olivier était debout derrière le bar, discutant avec un client. Il jeta un oeil à sa montre : 16h40. Son client préféré ne devrait plus tarder.
En effet, quelques minutes plus tard, un jeune homme franchit la porte du bar. Il était de taille moyenne, assez mince, vêtu d'un pantalon en cuir et d'une chemise bleue. Il avança dans la salle, jusqu'à sa table de prédilection, une petite table située au fond du bar. Il s'assit, et fidèle à son habitude, sortit un livre de sa poche.
Olivier ne se lassait pas de l'admirer et de l'observer. Cet homme avait des yeux gris, des cheveux verts dont les méches lui retombaient souvent sur les yeux. Un piercing ornait l'arcade sourcilière de son oeil gauche, et un anneau était suspendu à son oreille droite.
Cet homme baissa les yeux sur son livre. Olivier le rejoignit.

-Bonjour. Qu'est-ce que je vous sers ?
-Bon... bonjour, baffouilla l'homme en rougissant.
Il tenta de lever les yeux, ses magnifiques yeux gris qu'Olivier adorait, mais il baissa à nouveau le regard, gêné.
-Un café s'il vous p... plaît.
Olivier retourna derrière le comptoir, servit un café, et l'apporta à son client préféré qui paya sans dire un mot. Il aimait cet homme. Parfois timide, parfois sûr de lui, comme s'il changeait de personnalité en fonction de son humeur. Jamais il ne se lasserait de le regarder. Il ignorait son nom, mais il savait que cet homme venait tous les jours boire un café, dans ce bar, vers 16h40. Et il ne pouvait pas s'empêcher de le regarder...


Marco sortit de la libraierie dans laquelle il travaillait, et il marcha jusqu'au Madigan's, un petit bar sympa qu'il avait découvert moins d'un mois plus tôt. A vrai dire, Marco n'affectionnait pas spécialement ce genre d'établissement. Mais un jour, en sortant du travail, il n'avait pas eu envie de retrouver la solitude de son appartement. Il était rentré dans le premier bar qui se trouvait sur son trajet. Et il avait recontré le plus bel homme du monde : le serveur du bar. Cet homme possédait de longs cheveux chatain clair et des yeux verts magnifiques. Son visage était souriant, et son grain de beauté juste entre les deux sourcils lui donnait un charme fou.
Marco entra dans le bar, il s'assit à sa table habituelle, et sortit son livre. Il ne parvenait jamais à lire plus d'une page, son regard était souvent attiré par le magnétisme du jeune serveur.
L'homme en question vint justement prendre sa commande, et Marco s'en voulut d'être débile au point de baffouiller. Le serveur apporta ensuite sa commande, et Marco put enfin respirer.

-Tiens, il te regarde encore, fit la voix de celui qu'il considérait comme son grand frère.
Marco leva les yeux de son livre, pour les abaisser à nouveau, gêné. Il avait croisé les magnifiques yeux verts du serveur, il se sentait si stupidement embarassé.
-Laisse-moi faire, fit son frère.
-Ne fais rien de déplaisant, hein ! s'assura Marco.
-Mais non...
Marco céda le contrôle à son frère. Et il vit comme s'il était à l'extérieur de ce corps. Il vit son propre visage se lever de son livre, planter son regard dans les yeux du serveur, et lui faire un sourire railleur. Le regard du serveur se fit interrogateur.
-On y va, supplia Marco à son frère.
Il empocha son livre et quitta le bar, le regard baissé.


Le lendemain, la même routine recommença pour Olivier. Car tous les jours, il attendait 16h40 avec impatience. Sauf le mercredi et le week end. Il ne travaillait pas ces jours-là, et ne voyait donc pas son client préféré.
A 16h41, le beau jeune homme franchit la porte du bar. Olivier lui adressa un sourire de bienvenue, et l'homme baissa les yeux pour toute réponse. Aujourd'hui, son client préféré était vêtu d'un jean bleu usé jusqu'à la corde à certains endroits, et d'une chemise dont la couleur grise répondait au gris de ses yeux.
Olivier prit une tasse qu'il avait remplie de café, et il l'amena à son client préféré.

-Bonjour, dit-il avec un sourire. Tenez, cadeau de la maison.
Il posa la tasse sur la table. L'homme leva les yeux.
-Mer... merci, bafouilla-t-il.
Il prit la cuillère afin de remuer son café. Toutefois, d'un geste maladroit, il renversa la moitié du liquide sur sa main gauche.
-Aïe ! s'exclama-t-il en lâchant le livre.
Olivier lui prit la main.
-Venez, je vais mettre un peu d'eau froide dessus.
L'homme dégagea sa main et son regard se fit froid lorsqu'il se planta dans les yeux d'Olivier.
-Ne me touchez pas, dit-il d'une voix à couper au couteau.
Il se leva et se dirigea vers les toilettes. Olivier soupira. Il était mal parti pour faire la connaissance de celui qui hantait ses rêves la nuit comme ses pensées le jour.



Chapitre 02


Le lendemain, en sortant du travail, Marco ne jugea pas utile de passer par le Madigan's. Il savait que son serveur ne travaillait pas le mercredi, il ne le verrait donc pas.
-Avoue qu'il te manque, fit son frère.
-Pas du tout...
-Sale petit menteur. Pourquoi vas-tu exprès le voir lorsqu'il travaille ? Pourquoi n'arrives-tu même pas à aligner trois mots lorsqu'il te parle ? Pourquoi étais-tu si empoté, hier, lorsqu'il t'a offert une tasse de café, que tu te l'es renversée sur la main ?
Marco ne put répondre à cette question. Il était si perdu dans sa discussion avec son grand frère qu'il ne remarquait même pas où il marchait, et il venait de percuter quelqu'un.
-Pardon, dit-il.
Il leva les yeux et croisa le regard vert de son serveur. Il paraissait amusé. Il tenait deux sacs en papier dans ses mains. Les sacs étaient troués et tous ses achats étaient répandus sur le sol.
-Je suis vrai... vraiment désolé, dit Marco en se baissant pour ramasser les articles.
-Ce n'est pas grave, dit le serveur en l'aidant.
Ils ramassèrent chacun la moitié des articles.
-Je... je vais vous aider à les transporter chez vous, dit Marco. Sans sac, vous n'allez pas y arriver.
-Merci, c'est gentil de ta part.
Marco suivit le serveur.
-Je m'appelle Olivier, annonça ce dernier.
-Moi c'est... Ma... Marco.
-Enchanté, Marco, dit le serveur avec un sourire. Vous n'êtes pas au bar aujourd'hui ?
-Non, répondit Marco gêné. Je n'y vais pas le mercredi.

Quelques minutes plus tard, les deux hommes arrivèrent chez Olivier. Ce dernier posa ses achats sur le comptoir séparant le coin cuisine du salon et invita Marco à faire de même.
-Bon, je... je vais vous laisser... dit ce dernier.
-Attendez ! Vous ne voulez pas rester boire quelque chose ?
-Euh...
-Vas-y, lui dit son frère dans sa tête.
-Mais j'ai peur...
-Je suis là, il ne peut rien t'arriver. D'accord ?
Marco sourit timidement à Olivier et répondit :
-D'accord, si ça ne vous dérange pas.
-On se tutoie ? Ce sera plus pratique non ?
-Comme vous... comme tu veux.
-Qu'est-ce que je te sers ? Un café ?
-Non... Je... je n'aime pas le café, répondit Marco gêné.
-Tu en bois un tous les jours et tu n'aimes pas ça ? demanda Olivier surpris.
-C'est ce qu'il y a de moins cher, dans les bars, c'est pour ça que je commandais un café. Je ne suis pas très riche.
-Et pourquoi viens-tu au Madigan's tous les jours, si tu ne peux pas te le permettre ?
Piégé, Marco ne sut que répondre. Son frère prit le relais. Il leva la tête, fit un sourire railleur à Olivier, et répondit :
-Pour te voir, bien sûr.
Olivier parut gêné. Il demanda :
-Alors, qu'est-ce que tu veux boire ? J'ai du jus d'ananas, il est super bon.
-Va pour le jus d'ananas, répondit Marco.
-Assis-toi dans le salon, j'arrive.
Marco obéit, il en profita pour admirer l'appartement. Le coin cuisine était petit et fonctionnel. Derrière le comptoir, on pouvait voir un réfrigérateur, un gaz, un four à micro-ondes et un petit meuble. Le coin salon était plus spacieux et éclairé par des immenses fenêtres aux rideaux bleu turquoise. Marco s'assit sur le canapé, et Olivier ne tarda pas à arriver. Il déposa deux verres sur la table basse, devant Marco.


Olivier regarda le visage de son invité. Du stade timide et gêné, il passait à un homme arrogant et sûr de lui. Marco était vraiment étrange. Ce mystère lui ajoutait encore du charme.
-Tu fais quoi dans la vie ? demanda Olivier.
-Je travaille dans une bibliothèque. Je réceptionne les commandes et je range les livres.
-Tu aimes les livres, à ce que j'ai pu voir.
-Oui, j'adore lire, répondit Marco avec une voix passionnée.
-Quel est ton livre préféré ?
-L'Assassin Royal de Robin Hobb.
-Je l'ai lu. Quel est ton personnage préféré ?
Le visage sûr de lui se fit à présent timide et gêné.
-J'aime beaucoup Fitz. C'est normal, c'est lui le personnage principal, et comme le livre est à la première personne, on voit tout par ses yeux. Mais mon préféré, celui que j'aime plus que tous les autres, c'est le fou.
-Le fou ? demanda Olivier surpris.
-Oui, le fou. C'est un personnage mystérieux, il a plusieurs facettes mais on finit par savoir ce qui se cache dans son coeur. C'est un personnage solitaire et triste, car son amour ne lui sera jamais rendu.
-Tu aurais préféré que Fitz tombe amoureux de lui ?
-Oui ! Le fou aimait Fitz et cet imbécile de Fitz a préféré retourner voir sa Molly qui n'avait nullement besoin de lui. Le fou, lui, avait besoin de lui, il est fragile malgré ses pitreries. Il a terriblement souffert, et même si Fitz lui a sauvé la vie, il ne lui a pas donné ce qu'il attendait le plus.
A travers la voix passionnée de Marco, Olivier comprit que le jeune homme s'identifiait totalement au personnage.
-Et... et toi ? demanda Marco. Tu fais quoi en dehors de ton travail de serveur ?
-Je dessine, je peins...
-Vraiment ?
-Oui, répondit Olivier avec un sourire. J'aimerais vraiment être dessinateur. J'engage des modèles quand je peux me le permettre. Et sinon, je me contente de paysages et de natures mortes.
-Tu fais quel type de dessins ?
-De tout : aquarelles, crayon, fusain, encre de chine...
-Tu... Ca t'embête de me montrer tes dessins ?
-Pas du tout, répondit Marco avec un sourire.
Il alla dans sa chambre et revint avec un immense carton à dessins. Marco l'ouvrit et regarda uns à uns les dessins. Olivier frémit lorsque Marco arriva au dernier dessin. Il avait oublié celui-là.
-C'est... c'est moi ?
-Désolé, j'aurais du te demander la permission avant.
Marco posa le dessin et se mit à rougir, comme sur le dessin qui le représentait tête baissée, une tasse de café entre les mains. Olivier s'agenouilla devant Marco afin de voir ses yeux et il lui sourit.
-Marco... J'aimerais te dessiner encore une fois. Me ferais-tu l'honneur de poser nu pour moi ?
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:31

Chapitre 03


-Nu ?
Marco ne trouva rien d'autre à dire dans l'immédiat. Lui qui détestait qu'on le touche, comment pouvait-il se dénuder devant un inconnu, même un inconnu qu'il trouvait superbement sexy.
Comme s'il avait lu dans ses pensées, Olivier, accroupi devant lui, posa une main sur son genou.
-Oui, nu, répondit le serveur. J'imagine déjà le tableau final, si je le réussis, il sera magnifique.
-Tu comptes exposer ce tableau ?
-Non, ce sera pour moi, un plaisir purement personnel.
-Pou... pourquoi moi ? demanda Marco surpris.
-La première fois que je t'ai vu, tu as attiré mon attention. Tu as un visage magnifique. Non... Tu es magnifique. Je t'en prie, Marco, fais ça pour moi.
-Pour quelle raison ferais-je quoique ce soit pour toi ?
Chez Marco, le grand frère protecteur avait pris la place du petit frère effrayé. Parce qu'il l'avait promis, lorsqu'il était né, presque quinze ans plus tôt : jamais il ne laisserait souffrir cet enfant seul et effrayé.
Olivier sourit.
-Tu as raison, dit-il d'une voix douce. Tu n'as aucune raison de faire ça pour moi. Pourtant, j'imagine très bien la scène. Je te vois allongé sur un lit blanc, un bras recourbé sur ton front pour épargner tes yeux mi-clos du rai de lumière qui éclaire ton visage, un drap négligemment posé en travers de tes hanches. J'imagine à quel point tu serais magnifique. Marco, viens chez moi samedi après-midi s'il te plaît... Je t'en prie...
-Il est hors de question que je pose nu.

Hors de lui, Marco se leva et quitta l'appartement d'Olivier.
-Comment cet homme ose-t-il me demander ça ?
-Calme-toi, répondit son frère. Je ne pense pas qu'Olivier te fasse du mal...
-Je ne pensais pas non plus que...
Marco courut jusque chez lui. Il ferma la porte à clé, puis il se laissa tomber sur son lit, le visage enfoui dans l'oreiller.

Il n'avait que treize ans à l'époque, et il était, d'après ses parents, ses oncles et tantes, un mignon petit garçon. Il fallait admettre qu'avec ses fins cheveux blonds et ses grands yeux gris, il était adorable. Un jour, alors qu'il sortait du collège, un homme l'avait abordé. Il avait prononcé une phrase que Marco ne comprenait pas, et il avait montré une adresse inscrite sur un morceau de papier. Marco avait supposé que l'homme était un étranger, et qu'il était perdu. Avec un sourire, il avait dit à l'homme de le suivre, et l'avait conduit à l'adresse inscrite sur le papier. Il était même entré avec l'homme afin de vérifier qu'il ne s'était pas trompé. Un autre homme les avait accueillis, et pour remercier Marco, il lui avait offert une glace. Heureux, l'enfant avait accepté avec gratitude et avait mangé la glace distraitement tout en discutant avec l'homme, qui s'appelait Michel.
-Tu aimes sucer, hein ? avait soudainement demandé Michel d'une voix aigrillarde.
-Oui, j'aime beaucoup, avait naïvement répondu l'enfant.
-Alors attends, je vais te donner quelque chose de plus gros.
-Une glace me suffit, vous savez, monsieur...
Michel avait lâché un rire qui ressemblait plus à un grognement, puis il avait ouvert sa braguette.

Marco se releva de son lit d'un bond. Pourquoi repensait-il à tout cela maintenant ?
-Du calme, dit son frère d'une voix douce. Je suis là, maintenant, d'accord ?
-Tu... tu ne m'abandonneras pas ?
-Non, je te promets que tant que tu auras besoin de moi, je serai là. Je te protégerai.


Olivier trouva les jours bien mornes. Le lendemain, Marco n'était pas venu au Madigan's, pas plus que le surlendemain. Et le samedi, il ne put même pas profiter de sa grasse matinée. Il était trop énervé, trop agité pour pouvoir dormir. Il sortit alors une feuille et griffonna au crayon tout ce qui lui passait par la tête afin de se changer les idées. Il n'avait pas pu dessiner depuis trois jours ! Depuis que Marco était sorti de son appartement.
Le jeune homme se décida à prendre une douche et à manger un morceau, puis il somnola sur le canapé.

Peu après treize heures, la sonnette le tira de son demi-sommeil. Il se leva et traîna des pieds jusqu'à la porte d'entrée.
Il regarda par le judas et vit Marco qui attendait, la tête baissée, les mains dans les poches. Olivier ouvrit la porte.
-Salut ! dit-il d'une voix enjouée.
-Salut, répondit Marco, les yeux fixés sur ses rangers. Je viens pour... pour le dessin.
Puis il entra et sans autre forme de procès, se dirigea vers la chambre. Il hésita, entra, puis il se déshabilla sous le regard stupéfait d'Olivier. Il dénoua tout d'abord ses rangers, puis il retira son t.shirt noir, son jean.
Quelle fut la surprise d'Olivier de découvrir un magnifique dragon tatoué sur le dos du jeune homme. Hypnotisé, il s'approcha.
-Il est magnifique, murmura-t-il d'une voix rêveuse.
Marco se retourna.
-Ah ? le dragon te plaît ?
-C'est dommage, on ne le verra pas sur ma toile, mais oui, je l'aime beaucoup.
-La griffe gauche est tatouée juste sur mon coeur.
Olivier ne put résister à son impulsion et il déposa un baiser sur la griffe. Marco se retourna, surpris et rougissant.
-Ne... ne me touche pas, baffouilla-t-il.
-Désolé, vraiment...
Olivier regarda la poitrine du jeune homme et remarqua un anneau sur son téton droit.
-Tu veux que je l'enlève ? demanda Marco gêné.
-Non, répondit Olivier en plongeant son regard dans les magnifiques yeux gris. Je te veux tel que tu es.
Marco hésita, il retira son boxer et il plongea sous les draps. Il libéra une de ses jambes qu'il plia et posa sur le drap. L'autre jambe resta cachée dessous avec ses hanches. Il posa sa main droite sur son ventre, et plia le bras gauche afin de le laisser nonchalament sur son front. Les yeux mi-clos, il regarda Olivier.
-Ca... ça te va ? demanda-t-il.
-C'est encore mieux que dans mes rêves les plus fous, répondit Olivier d'une voix fascinée.
Il ferma les volets.
-Que fais-tu ? demanda Marco avec crainte.
-Je n'aime pas dessiner ou peindre avec la lumière naturelle. Le soleil bouge, et ça modifie la scène en créant ou en effaçant des ombres. Je préfère utiliser des lumières artificielles.
-Je comprends.
-Tu veux un peu de musique ? Ou à boire ?
-Non, ça va.
Olivier alluma le plafonnier afin d'éclairer la chambre. Puis il régla un projecteur afin d'illuminer le visage de Marco.
-C'est parti !
Il s'assit derrière son chevalet, et commença. Son rêve était en train de se réaliser.



Chapitre 04


Marco, les yeux mi-clos, attendait patiemment qu'Olivier dessine. Il avait tout le temps de réfléchir à sa situation. Et finalement, il ne se sentait pas si gêné d'être nu dans ce lit.
Pour la première fois, quelqu'un d'autre qu'un médecin avait vu et touché son dragon. Un petit frisson parcourut son échine lorsqu'il repensa au baiser qu'Olivier avait déposé sur la griffe gauche du dragon.
Sentant son corps réagir, il s'obligea à penser à autre chose. Et sans crier gare, ses souvenirs affluèrent à nouveau.

Cela s'était passé quinze ans plus tôt. Michel avait proposé à Marco quelque chose de plus gros qu'une glace à sucer et l'enfant qu'il était alors avait naïvement refusé, prétextant qu'une glace lui suffisait.
Michel avait déboutonné sa braguette et l'autre homme, celui qui ne parlait pas français, était arrivé derrière l'enfant. Michel avait sorti son pénis et alors que Marco se levait pour fuir, l'autre homme l'avait saisi par le bras.
-Tu ne vas pas nous fausser compagnie, avait dit Michel avec un sourire.
Marco avait laissé tomber sa glace. L'homme l'avait forcé à se mettre à genoux et Michel s'était introduit dans sa bouche, le maintenant par les cheveux.
-Mon mignon, ne t'en vas pas comme ça, voyons. Nous allons bien nous amuser tous les trois.
L'autre homme avait déboutonné le pantalon de Marco et avait touché son corps là où personne ne l'avait jamais touché.
-Arrêtez, s'était écrié l'enfant en reculant la tête. Laissez-moi partir !!

Marco sursauta en se rendant compte de là où s'étaient égarées ses pensées. Des larmes coulaient sur ses joues, et lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit le visage inquiet d'Olivier en face du sien.
-Tout va bien ? demanda le serveur.
Le grand frère protecteur fit son apparition, car le petit frère était tétanisé, brisé par ces souvenirs qui arrivaient à l'improviste. Il essuya furtivement les larmes qui mouillaient ses joues.
-Tout va bien ! répondit-il. Tu as terminé ?
-Pas encore. Mais tu n'as pas l'air bien. Nous pouvons arrêter pour aujourd'hui si tu veux.
-Désolé. J'ai l'impression que je ne suis pas un très bon modèle.
-Tu es resté quatre heures sans bouger, c'est déjà beaucoup. Merci pour ta patience.
Olivier quitta la pièce. Marco se découvrit, se leva, et passa ses vêtements.


Olivier prépara deux verres de jus d'ananas et s'assit sur le canapé, devant la table basse. Qu'était-il arrivé à Marco pour que les larmes innondent à ce point son visage magnifique ? Et comment avait-il pu pleurer, puis parler ensuite comme si de rien n'était ? Comme si... comme s'il y avait deux Marco ?
L'objet des pensées d'Olivier fit justement son apparition.
-Viens donc boire un verre, tu l'as bien mérité, dit le serveur.
Marco sourit et s'assit dans le canapé, à quelque distance d'Olivier.
-Merci.
Marco but une gorgée de jus d'ananas, puis soupira longuement.
-Tu te sens mieux ? demanda Olivier.
Marco lui adressa un sourire moqueur puis répondit :
-Mais tout allait bien, tu sais.
-Marco... Je sais qu'on ne se connaît pas très bien. Mais si jamais quelque chose ne va pas, tu peux m'en parler.
-Puisque je te dis que tout va bien, s'impatienta le modèle.
-Ok, ok... Alors quand est-ce que tu veux poursuivre.
-Tu es là demain ? demanda Marco.
-Deux jours d'affilée ne te posent pas de problème ?
-Si tel était le cas, je ne te le proposerais pas.
-Très bien, alors demain à quatorze heures ?
-Ca marche !
Olivier posa une main sur l'épaule de Marco. Le modèle sursauta mais ne repoussa pas sa main.
-Merci Marco, dit Olivier avec un sourire.


Marco soupira en quittant l'appartement d'Olivier. Il s'était couvert de ridicule. Quel besoin avait-il eu de repenser à ces souvenirs effroyables ? Et pourquoi frissonait-il de plaisir lorsqu'il repensait aux moments où Olivier le touchait, lorsqu'il repensait à ses sourires. Et pourquoi n'avait-il pas envie de quitter cet appartement ?
-S'il te plaît tant que ça, tu n'as qu'à le lui montrer, intervint le grand frère.
-Impossible ! Il me touche déjà sans permission, alors si je fais en plus un pas dans sa direction...
-Te fait-il mal lorsqu'il te touche ?
-Les seules personnes qui m'ont touché sont le Docteur Mauricet et Laurent, le tatoueur et perceur.
-Tu sais, toucher et être touché, ça ne fait pas forcément mal.
-Mais j'ai peur... Peur qu'il découvre pour nous deux, peur qu'il pense que je suis fou, peur de m'attacher à lui et d'être rejeté...
-Mais pas peur qu'il ne te fasse mal ?
-Non, pas physiquement. Pas après la manière dont il a embrassé mon dragon.
-Marco, l'homme n'est pas fait pour voler, tu le sais.
-Je ne vois pas le rapport.
-Pour avoir le plaisir et l'opportunité de voler haut, l'homme a pris le risque de tomber, et se faire mal. C'est comme ça que sont nés les premiers avions. Mais c'est également le principe de n'importe quelle vie.
-Parfait. Alors demain, lorsque j'arriverai chez Olivier, la première chose que je ferai sera de l'embrasser.
-Je parie que tu n'en seras même pas capable.
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:33

Chapitre 05


Marco était de bonne humeur, le lendemain, et c'est presque en sifflotant qu'il marcha jusque chez Olivier. Il grimpa les escaliers et sonna.
-J'arrive ! fit Olivier à travers la porte.
Quelques secondes plus tard, le jeune homme ouvrit, vêtu en tout et pour tout d'un boxer noir.
-Salut, dit-il avec un immense sourire. Désolé, je suis en retard. Entre.
Marco avança d'un pas et il vit un homme dans le salon.
-Je vais vous laisser, dit ce dernier.
-Salut Saïd, et merci, répondit Olivier.
Marco regarda Olivier, presque nu, puis Saïd, et hors de lui, il tira les conclusions qui s'imposaient. Il fit demi-tour et partit en courant. Les pas d'Olivier résonnèrent derrière lui et moins de quelques secondes plus tard, le serveur le prit par le poignet.
-Marco ?
-Lâche-moi !
-Si tu veux que je te lâche, agis de manière à ce que je n'aie pas à te tenir, répondit Olivier avec un sourire. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu veux en parler ?
Marco baissa les yeux tout en rougissant. Le sourire d'Olivier chamboulait le rythme des battements de son coeur.
-Est-ce que tu as eu peur de Saïd ?
-Je ne suis pas sauvage au point d'avoir peur de chaque nouvelle personne que je rencontre, répondit le grand frère.
-Très bien, alors rentrons. Je n'aimerais pas que mes voisins me voient comme ça.

Marco suivit Olivier chez lui. Saïd avait quitté les lieux et une bonne odeur de pâtes à la carbonara embaumait l'appartement.
-Je vais m'habiller, dit Olivier. Je reviens dans une seconde, ne disparais pas entre temps.
-T'inquiète.
Marco suivit du regard Olivier qui rentrait dans sa chambre. Il ferma les yeux, se remémorant ses longs cheveux châtain humides, sa peau mâte, sa poitrine à l'air si doux, son visage souriant, ses yeux verts brillants...
-Ca y est, dit Olivier en sortant de sa chambre, pieds nus, vêtu d'un t.shirt violet et d'un jean. Alors, qu'est-ce qui t'arrive ?
-Rien, laisse tomber...
-Ah non ! J'aimerais savoir ! dit Olivier d'une voix douce mais ferme.
Son ventre se mit à gargouiller et il éclata de rire.
-J'ai faim. Tu veux partager mon repas ? Saïd est venu à neuf heures pour que je le dessine et comme j'avais mal dormi ces dernières nuits, je me suis loupé ce matin. C'est Saïd qui m'a réveillé. Et comme je lui ai dit que tu venais à quatorze heures, il m'a proposé de me préparer à manger pendant que je me douchais. Il est le cuisinier du Madigan's.
Marco scruta Olivier. Saïd était réellement le cuisinier ? Pas un amant ? A ce moment là, la chape de plomb qui écrasait son coeur disparut, et le jeune homme se sentit plus léger. Il baissa les yeux et dit timidement :
-Je... je veux bien partager ton repas. Je... je n'ai pas mangé non plus, aujourd'hui...
-Ah bon ? demanda Olivier en posant des assiettes sur le comptoir qui séparait le coin cuisine du salon.
-Oui... je n'avais pas faim... J'étais angoissé...
-A cause du dessin ? demanda Olivier surpris. Si c'est une telle épreuve pour toi, on peut renoncer, tu sais.
-Non, ça n'a... rien à voir...
Marco s'avança vers Olivier, les yeux rivés à ses rangers. Une fois qu'il eut traversé la distance qui les séparait, il leva la tête et planta son regard dans les yeux verts du serveur.
-F... ferme les yeux, dit-il.
Olivier obéit. Marco sentit son visage s'empourprer. Il avança encore d'un pas, et timidement, il déposa un baiser sur les lèvres pleines du serveur. Gêné, il se recula ensuite et s'assit sur le canapé.


Lorsqu'il sentit les lèvres timides de Marco sur les siennes, Olivier manqua de le serrer dans ses bras. Mais il se reprit à temps, se souvenant que le jeune homme n'aimait pas être touché, et il garda les bras le long du corps.
Marco s'éloigna et Olivier le regarda partir sur le canapé. Emu, il posa une main tremblante sur ses lèvres.
-P... pourquoi ?
-Pour rien, c'est juste un pari que j'ai fait hier, répondit Marco avec nonchalence.
Olivier s'approcha de Marco et chuchota :
-Alors j'espère que tu vas parier bien souvent. Je vais d'ailleurs me mettre à parier, moi aussi...
Marco se retourna vivement, empourpré.
-Je n'aime pas qu'on me touche.
-Je le sais. Tout comme tu sais très bien que je ne te ferai aucun mal. Sinon, tu ne te serais pas approché d'aussi près. Je me trompe ?
Marco baissa les yeux. Il ne savait visiblement que répondre. Alors Olivier passa un doigt léger sur sa joue et lui sourit.
-Allez, il est plus que l'heure de manger. Les pâtes de Saïd vont refroidir. Ce serait dommage, c'est le plat qu'il réussit le mieux.
Le serveur dressa la table et servit deux généreuses assiettes de pâtes à la carbonara.

Olivier regarda sa toile, fier de lui. Il avait enfin terminé l'oeuvre de ses rêves. Il se leva de son tabouret, courbaturé, et il étira son dos.
-Fini ! annonça-t-il dans un sourire.
N'obtenant aucune réaction, il s'approcha de Marco et remarqua que le jeune modèle s'était endormi. Touché par cette expression pure et innocente, il s'accroupit et admira ce visage magnifique.



Chapitre 06


Marco se rendit compte qu'il s'était endormi au moment où il se réveilla. Il ouvrit les yeux et croisa le regard tendre d'Olivier. Ce dernier était en effet accroupi, acoudé au lit, et le regardait, un sourire doux aux lèvres.
-Comment ais-je pu m'endormir, seul avec un homme et complétement nu ? se demanda-t-il en lui-même.
-Tu as confiance en lui, répondit son frère. Tu te sens en sécurité, avec lui. Tu sais qu'il ne t'arrivera rien. Pendant ton sommeil, il n'a pas posé une main sur toi, pas un doigt. Tu n'en es pas conscient, mais ton subconscient, lui, le sait, qu'Olivier est digne de confiance.
Marco regarda le sourire d'Olivier et demanda tout en rougissant :
-Tu... tu me regardes depuis longtemps ?
-Je ne sais pas. Ton visage est tellement beau que je pourrais être là depuis quelques secondes comme depuis quelques heures.
-Tu as terminé la toile ?
-Oui ! répondit fièrement Olivier. Tu veux la voir ?
-Oui. Laisse-moi, je vais m'habiller, avant, fit Marco gêné.
Olivier se releva. Toutefois, ses jambes endolories ne permirent pas un tel mouvement et le lâchèrent. Vif comme l'éclair, Marco le prit par la main afin de lui éviter une chute. Le corps d'Olivier bascula alors en avant et tomba sur Marco.
-Désolé, dit Olivier en se redressant sur ses avant-bras. Manifestement, je suis resté plus longtemps accroupi que ce que je ne pensais. Je suis vraiment désolé...
Il prit appuis sur ses bras afin de tenter de rouler sur le côté.
-Je suis désolé, répéta-t-il. Je m'en vais tout de...
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Fasciné par les longues méches châtains qui lui tombaient sur le visage, Marco passa ses doigts dans les cheveux d'Olivier, appréciant leur douceur et leur finesse. Il était aux anges.
-Si tu continues comme ça, je vais finir par t'embrasser, chuchota-t-il. Tu l'auras cherché.
Marco tourna la tête afin de dissimuler le rouge qui lui montait aux joues. Puis il regarda à nouveau Olivier. Avec un soupir, il retira ses mains.

-Tu as peur ? lui demanda son frère.
Marco ne sut que répondre.
-Pourtant, une certaine bosse sous le drap prouve que tu as l'air de te sentir tout à fait à ton aise.
Le jeune homme baissa simplement la tête. Il se sentait incroyablement gêné. Rougissant, il poussa Olivier afin de l'aider à le libérer, puis il se tourna sur le côté afin que son début d'érection ne se voit pas sous le drap.
-Je suis désolé, répéta Olivier.
-Oui, j'ai compris, répondit Marco agacé. Laisse-moi m'habiller, maintenant.
Olivier quitta la chambre d'une démarche incertaine. Marco soupira en le regardant s'éloigner. Involontairement, il ferma les yeux. Et il se souvint...

L'homme qui ne parlait pas français lui avait retiré son pantalon et le caressait devant tandis que Michel, braguette ouverte, l'avait forcé à le sucer.
-Arrêtez ! avait crié l'enfant après avoir reculé la tête. S'il vous plaît...
Des larmes innondaient son visage mais les deux hommes étaient sans pitié. Celui qui ne parlait pas français avait dit une phrase à l'autre, puis il avait poussé Marco à quatre pattes. L'enfant s'était senti écartelé au moment où il l'avait pénétré, et les larmes avaient coulé davantage sur ses joues.
-Détends-toi, mon mignon, avait dit Michel avec un sourire aigre. Je suis sûr que tu vas aimer ça.

Marco sursauta. Il revint au moment présent et sentit deux bras qui le berçaient. Il ouvrit les yeux. Olivier était allongé contre lui et lui caressait les cheveux tout en murmurant :
-Ca va, je suis là... Marco, ça va... Je suis vraiment désolé si je t'ai brusqué...
-C'est bon, je vais bien, répondit le grand frère.
Olivier se recula, il sourit, essuya les larmes qui perlaient encore à ses cils, puis après un baiser sur le front, il quitta le lit.
-Je te laisse t'habiller, dit-il.
Marco se leva avant même qu'Olivier n'eut refermé la porte, puis il s'habilla. Il se dirigea vers la toile, hésitant. Finalement, il ouvrit la porte de la chambre et annonça :
-C'est bon, je suis habillé.


Olivier rejoignit Marco dans la chambre, et c'est avec appréhension qu'il lui présenta la toile. Il était fier de son oeuvre. Toutefois, il avait rajouté un détail qui ne devait normalement pas y figurer. Il observa Marco pendant que ce dernier regardait la peinture.
-C'est... c'est moi ? demanda-t-il.
-C'est bien toi, Marco. Elle te plaît ?
Comme convenu, l'homme sur la peinture avait une jambe pliée sur le drap, l'autre jambe et les hanches sous le drap. Le bras droit reposait sur son ventre et le bras gauche était courbé sur son front. Néanmoins...
-Il... je pleure ?
-Oui. Si ça te dérange, je peux le corriger...
Marco sembla hésiter. Il baissa la tête en rougissant, puis il bredouilla :
-Tu... tu es le s... seul à les avoir vues.
Emu, Olivier s'avança. Il passa son index sous le menton de Marco afin de lui faire lever la tête, puis il déposa un baiser sur ses lèvres. Il avait envie de plus que ces chastes baisers, mais pour le moment, c'était tout ce dont Marco était capable, il le savait.
-Je suis touché, dit Olivier en caressant la joue de Marco.
-P... pourquoi ?
-Parce que ça veut dire que tu me fais assez confiance pour me montrer ta partie vulnérable. Non ?

Marco se dirigea vers le salon. Olivier le suivit et s'assit à ses côtés sur le canapé.
-Tu ne me trouves pas... pas fou ?
-Fou ? demanda Olivier.
Il prit Marco dans ses bras et passa une main dans ses cheveux.
-Tu n'es pas fou. Tu as juste terriblement souffert, à tel point que ton esprit s'est brisé. Et lorsque les choses te gênent ou te font peur, une partie de cet esprit, la partie protectrice, assume son rôle.
-C'est... c'est g...grand frère. Il est f...fort et cou...courageux. C'est lui qui a..assume et qui p..prend les c...coups à ma... ma place.
-Calme-toi, chuchota Olivier.
Ce dernier avait compris que lorsque Marco béguayait, c'était qu'il était nerveux ou apeuré. Il passa une main sur son dos pour le rassereiner.
-Tu sais, tu peux dire à grand frère qu'il n'a plus besoin de venir lorsque tu es avec moi, murmura Olivier contre l'oreille de son ami.
-I...il le sait. I...il me l'a dit. Mais par...parfois, c'est plus fort qu...que moi. J'ai peur, je m...me cache. Et grand frère n'a p...pas le choix : il p...prend ma place. T...tu ne l'aimes p...pas ?
-Si, je vous aime tous les deux. Ce que je voulais dire, c'est que tu n'as nul besoin de protection avec moi. Je ne te ferai jamais de mal. Pas volontairement, du moins.
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:34

Chapitre 07


Tout en rentrant chez lui, ce jour-là, Marco se sentait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été. Il s'était senti vraiment bien, dans les bras d'Olivier. Il aimait la douceur du jeune serveur, il aimait ses sourires tendres, il aimait son visage, et même son corps.
Rougissant, le jeune homme se remémora son début d'érection lorsqu'Olivier était allongé sur lui. Son ami l'avait-il senti ? Et si oui, qu'en avait-il pensé ?
Il était si bon d'avoir des bras protecteurs dans lesquels se réfugier.
Toutefois, une question trottait dans la tête du jeune homme : reverait-il Olivier hors du Madigan's ?
-Imbécile, sa porte te sera toujours ouverte, répondit grand frère.
-Peut-être qu'il ne voit en moi qu'un modèle...
-Penses-tu qu'il aurait autant insisté pour te dessiner s'il n'avait vu en toi qu'un modèle ? Non, il aurait accepté ton refus et il serait passé à quelqu'un d'autre. Mais c'était toi qui lui importais, et personne d'autre !

Le lendemain, en terminant son travail à la libraierie, Marco se rendit au Madigan's. Fidèle à son habitude, Olivier lui sourit. Et Marco baissa la tête, ne sachant comment réagir. Olivier s'avança vers sa table.
-Bonjour Marco, dit-il avec un sourire engageant.
-Bonjour...
-Tu as passé une bonne journée ?
-oui ! J'ai découvert un nou...nouveau livre qui a l'air très bien ! Et toi ?
-Journée totalement banale jusqu'à ce que tu arrives.
-Ah...
-Quand est-ce que tu reviens chez moi ? demanda Olivier.
-Pour quoi faire ?
Olivier lâcha un petit rire.
-Il te faut vraiment une raison ?
Gêné, Marco baissa les yeux et tritura les clés qu'il avait sorti de sa poche.
-Tu... tu sais, j... j'ai un appart, moi aussi...
-Je m'en doute, répondit Olivier avec un sourire. Mais comme j'ignore où il est.
Marco sortit un vieux ticket de caisse de sa poche, un stylo, puis il écrivit le numéro de son appartement et son adresse. Ensuite, il commanda un café.
Tout en buvant, il regardait Olivier à la dérobée. A chaque fois, il croisait le regard vert qu'il aimait tant. Et il replongeait sur son livre, gêné. Moins d'une heure après son arrivée, il se leva et rentra chez lui.

Après le travail, le lendemain, il se rendit chez Laurent, celui qui l'avait tatoué et percé. Le tatoueur était un homme qui avait dans la cinquantaine. Ses cheveux grisonnaient et son visage était toujours illuminé d'un sourire.
-Te voilà, Marco, dit Hélène, la femme de Laurent, qui avait le rôle de secrétaire. Laurent arrive, il a presque terminé. Assis-toi.
Marco obéit et quelques minutes après, Laurent fit son apparition.
-Salut Marco, dit-il avec un sourire.
-Salut, répondit Marco en se levant.
Il suivit le tatoueur dans son cabinet et il retira son t.shirt.
-Quoi de neuf ? demanda Laurent. Tu as changé, depuis la dernière fois. Il t'est arrivé quelque chose ?
-Je... j'ai rencontré quelqu'un.
-Ah ?
-Il s'appelle Olivier. Il est serveur au Madigan's. Il est vraiment très gentil et très doux.
Marco ne put s'empêcher de rougir.
-Je suis content pour toi, répondit Laurent tout en désinfectant le nombril de Marco.
-Il est au courant pour grand frère, et il a été très compréhensif. Il... il m'a dessiné nu.
-Ah bon ? Et tu l'as laissé te toucher ?
-Pas... pas beaucoup. Je devrais ?
-Ce n'est pas à moi d'en décider à ta place. Est-ce que toi, tu as envie qu'il te touche ? Et est-ce que tu as envie de le toucher ?
-Oui, répondit Marco en rougissant. Mais mon corps est sale.
-Je sais que c'est l'opinion que tu as de toi. Et que c'est pour ça que tu viens chez moi pour le modifier. Ca ne me gêne pas, bien au contraire : ça fait marcher ma boutique. Mais tu devrais lui laisser une chance, à cet Olivier. Je pense que la thérapie par l'amour sera plus bénéfique que la thérapie par l'aiguille.
Marco hocha la tête, puis il demanda :
-Après le nombril, tu auras le temps de me percer la langue ?
Laurent répondit par un clin d'oeil.
-Dans quelque temps, je reviendrai faire un tatouage. Mais je ne sais pas encore quand...
-Tu es le bienvenu.
Nouvellement percé, Marco rentra chez lui. Son piercing au nombril ne le gênait pas. Toutefois, le piercing à la langue le faisait zozotter et il avait du mal à manger. Il ne s'imaginait pas aller boire le liquide amer qu'était le café.
Il prit une douche, et vêtu d'un caleçon et d'un jean, il s'assit sur un fauteuil et plongea dans son livre en cours.
Quelque temps après, on frappa. Etrange, il n'attendait personne. Il alla vers la porte, regarda par le judas, et vit Olivier.



Chapitre 08


Olivier attendait l'arrivée de Marco avec impatience. Toutefois, les clients franchissaient la porte du bar, mais pas de Marco ! Le jeune homme patienta alors jusqu'à ce que Julie arrive, à dix-neuf heures.
Julie était une étudiante qui travaillait au bar les soirs, les mercredis et les week ends. C'est pourquoi Olivier ne travaillait pas à ces moments-là.
L'étudiante était habituellement ponctuelle, et le jeune homme quitta le service à l'heure dite. Il vérifia l'adresse sur le papier que Marco lui avait donné, et il courut au lieu écrit. Il ignorait comment il serait reçu, mais il avait une envie irrépressible de plonger dans les yeux gris de Marco, de gouter encore à ses lèvres, de le regarder.
Enfin, quelques minutes plus tard, il sonna. Il n'avait pas encore repris son souffle lorsque la porte s'ouvrit, et la vision de Marco, torse nu devant lui, fut aussi puissante qu'un coup de poing à l'estomac.
-Bonsoir, dit timidement Marco.
-B... Bonjour, répondit Olivier dès qu'il eut retrouvé un peu de souffle.
Il suivit Marco à l'intérieur, et admira à nouveau le magnifique dragon qui ornait son dos. L'animal légendaire possédait des yeux rouges, et ses écailles étaient noires, avec des reflets irisés de bleu, vert, et violet.
L'appartement était assez petit. Un lit recouvert d'une couette bleu marine était disposé dans un coin, et la pièce était entourée d'étagères couvertes de livres. Une petite table entourée de deux chaises à côté d'un four à micro-ondes et d'un lavabo composaient le coin cuisine.
-Je peux faire quelque chose pour toi ? demanda Marco en se retournant.
Olivier remarqua alors le nouveau piercing au nombril. Puis il se rendit compte que Marco attendait une réponse.
-Non, je venais simplement te voir. J'avais envie de passer un peu de temps avec toi.
-Pour quoi faire ?
Le serveur scruta son vis-à-vis mais réalisa qu'il était totalement sérieux. Alors il se retourna et se dirigea vers la porte.
-Je suis désolé de t'avoir dérangé. Je vais te laisser.
-C'est moi qui suis désolé, répondit Marco d'une voix triste. Je suis nul, hein...
Olivier fit face au jeune homme et il lui sourit.
-Tu n'es pas nul. Mais si tu es occupé, je repasserai une autre fois.
-J'étais occupé. Mais ça me fait plus plaisir de te voir que de lire ce livre.
-Et moi ça me fait plaisir de te voir aussi. C'est pourquoi je suis là. En revanche, tu devrais t'habiller un peu plus.
-Je n'ai pas froid, ne t'inquiète pas.
Olivier soupira. Il ne s'inquiétait pas de ça, il pensait plutôt qu'il commençait lui-même à avoir un peu chaud. Il s'assit sur une chaise et demanda :
-Est-ce que je peux te serrer dans mes bras ? Te voir à demi-nu devant moi est une véritable tentation...

Marco se mit à rougir, et il recula d'un pas.
-Tu... ne me feras pas mal ?
Olivier lui sourit.
-Non, je veux juste te serrer contre moi.
-Pourquoi ?
-Parce que ça me plairait. Pas à toi ?
-Je ne sais pas...
-Dans ce cas, essaye, et tu te rendras compte par toi-même.
Marco baissa les yeux, semblant réfléchir. Puis tout en rougissant, il s'avança vers Olivier. Il s'assit à califourchon sur ses cuisses et passa ses bras autour de son cou.
Le serveur soupira lorsqu'il sentit les mains timides du jeune homme caresser ses cheveux. Les yeux fermés, il passa ses mains sur la peau nue du dos de Marco, appréciant sa texture douce et chaude.
La bouche de Marco se posa sur la sienne. N'y tenant plus, il la caressa de sa langue tout en glissant ses doigts dans les cheveux verts soyeux. Il sentit la langue de Marco venir timidement à sa rencontre, et il remarqua le piercing.
-Doucement, chuchota Marco à son oreille. Il est tout nouveau, lui aussi.
-Désolé...
Pour toute réponse, Marco l'embrassa à nouveau, offrant sa bouche, sa langue. Avec douceur, Olivier répondit à son baiser, puis il descendit sur son menton, longea sa mâchoire, lécha le lobe de son oreille percée.
-Pourquoi est-ce que je me sens aussi bien ? demanda Marco.
Décontenancé par cette question, Olivier scruta son le jeune homme. Marco baissa timidement les yeux et dit :
-Je ne me suis jamais senti aussi bien avec quelqu'un... Je ne sais pas ce qui m'arrive mais je me sens bizarre depuis que je te connais.
Touché par tant de franchise, Olivier passa un doigt sur la joue lisse de Marco tout en souriant.
-Un peu de chaleur et d'affection, ça fait toujours du bien, non ?
Le serveur hésita, puis demanda :
-Marco, est-ce que tu veux passer le week end avec moi ?
-Pour quoi faire ?
-Il te faut toujours une raison rationnelle pour faire quelque chose ? demanda Olivier amusé. Ca me ferait plaisir d'être avec toi, mais s'il te faut une raison plus terre à terre, disons que j'aimerais faire une peinture de toi de dos, afin de peindre ton dragon.
-Tu l'aimes tant que ça ?
-Il te représente magnifiquement bien. Pour moi, le dragon représente la dualité. En Asie, les dragons sont presque des dieux, ce sont des gardiens, des symboles de puissance. Et en Europe, ce sont des êtres maléfiques, des ravisseurs de princesses.
-La dualité, réfléchit tout haut Marco. Tu fais allusion à grand frère, n'est-ce pas ? Tu penses que je suis un dragon ?
-Non, tu n'es pas un dragon. Un dragon est une créature légendaire alors que toi, tu es bien réel, sous mes yeux. Alors, ce week end ?
-D'accord, mais où est-ce que je vais dormir ?
-Tu prendras mon lit, j'utiliserai le canapé.
-Je prendrai le canapé, rétorqua Marco. Il n'y a pas de raison que je te prive de ton lit.
-Tu es mon invité...
-Justement, en tant qu'invité, je demande à prendre le canapé.
Olivier soupira discrètement. Lui qui espérait serrer Marco dans ses bras pendant son sommeil, c'était raté...
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:35

Chapitre 09


Une fois dans la salle de bains, Marco mit son pyjama, puis il alla se coucher sur le canapé. Il avait du mal à réaliser qu'il allait passer tout le week end avec Olivier. Depuis qu'il était arrivé chez son ami, son coeur battait la chamade et il baffouillait plus que d'habitude. Ce serait si bon de rejoindre Olivier et de se blottir dans ses bras. Mais...
-De quoi as-tu peur ? demanda grand frère.
-J'ai peur que mon corps me trahisse.
-Si ton corps réagit à son contact, c'est plutôt positif non ?
-Mais je ne veux pas... enfin... J'aime beaucoup Olivier et j'ai vraiment envie de le toucher. Mais j'ai eu si mal, la dernière fois...

L'enfant s'était senti écartelé au moment où celui qui ne parlait pas français l'avait pénétré, et les larmes avaient coulé davantage sur ses joues.
-Détends-toi, mon mignon, avait dit Michel avec un sourire aigre. Je suis sûr que tu vas aimer ça.
-Non, arrêtez, ça fait mal !
-Plus tu te débattras et plus ça fera mal, c'est sûr, avait répondu Michel en avanturant une main sur le sexe de Marco.
Il l'avait caressé et l'enfant avait senti un liquide chaud remplir son ventre. Ecoeuré, il avait manqué de s'évanouir mais Michel l'avait attiré à lui par les cheveux, et la douleur l'avait à nouveau empli.
"Je ne peux plus le supporter, avait pensé Marco. Je veux mourir..."
"Alors cache-toi, avait répondu celui que Marco appelait à présent grand frère. Je vais te protéger."
L'enfant avait alors regardé la scène de son propre corps, sans rien ressentir. Les hommes en avaient usé et abusé, mais Marco avait perdu la conscience de ce corps, il n'était plus à lui, il n'avait plus voulu de ce corps souillé.
De force, les hommes l'avaient lavé dans un bain froid, puis lui avaient ordonné de repartir. Alors grand frère avait ramené ce corps à la maison, il tenait à peine sur ses jambes mais il avait une volonté d'acier et son but était de le protéger.
Chez lui, personne ne s'était rendu compte de son retard, personne n'avait même remarqué que l'enfant souriant et joyeux ne parlait plus. La seule chose que ses parents avaient remarqué était la chute de ses résultats scolaires.
Mais Marco n'avait plus envie de travailler en classe. Il n'avait plus qu'une envie : quitter ce corps sale. Et pour quitter ce corps sale, il n'avait trouvé qu'un moyen : se mettre dans la peau d'un autre personnage en lisant.

-Je serai là autant que tu en auras besoin, Marco, dit grand frère. Tu as eu mal la dernière fois, mais Olivier t'aime beaucoup. Si tu lui dis d'arrêter, il arrêtera.
Marco essuya les larmes qui coulaient sur ses joues, puis après une longue hésitation, il se leva. A pas de loup, il se dirigea vers la chambre d'Olivier.
Une sonnerie de téléphone, dans la chambre, l'arrêta. Et il entendit la voix d'Olivier à travers la porte.
-Allô ? Oh ! Alex, comment vas-tu ?
La curiosité l'emportant, Marco resta de l'autre côté de la porte afin d'écouter. Et ce qu'il entendit lui plu tellement que peu de temps après qu'Olivier ait raccroché, il entra timidement dans la chambre.


Olivier tentait de trouver le sommeil, en vain. Savoir Marco dans la pièce voisine et ne pas pouvoir le toucher était une torture. Bien décidé à se calmer, il se leva, prêt à se diriger vers la salle de bains. Toutefois, son téléphone portable l'arrêta. Il soupira, puis décrocha.
-Allô ?
-Olivier ? C'est Alex !
-Alex ! s'exclama Olivier heureux d'entendre son vieil ami. Comment vas-tu ?
-Très bien, et toi ?
-Ca va super !
-Quoi de neuf ? demanda Olivier en s'adossant à son oreiller.
-J'ai enfin trouvé l'homme de ma vie. Il s'appelle Ryô, et il est pompier. Il est hétéro à la base, mais mon charme a fini par le convertir.
Olivier ne put s'empêcher d'éclater de rire.
-Je suis heureux pour toi, Alex. Il faudra que tu viennes me présenter Ryô à l'occasion.
-Jamais ! Pour que tu me le prennes ?
-Comme si c'était mon genre de piquer les petits amis des autres... Et puis je t'avouerais que pour le moment, je n'ai d'yeux que pour un seul homme.
-Vraiment ? demanda Alex d'une voix enjouée. Je te dérange, peut-être...
-Non. Marco est ici, mais il dort sur le canapé.
-Quoi ? Ton petit ami dort sur le canapé !
-Marco est assez timide, et même si j'adorerais le tenir dans mes bras et veiller sur son sommeil, je ne veux pas le brusquer. J'ignore ce qui lui est arrivé. Mais il a immensément souffert.
-Je comprends. Mais dis-moi, serais-tu amoureux ?
-Amoureux ? demanda Olivier surpris. Je n'y ai pas encore réfléchi mais maintenant que tu le dis, c'est fort possible.
-J'y crois pas ! s'exclama Alex. Alors là où j'ai échoué, ce petit Marco aurait réussi ?
-Tu n'as pas échoué, Alex, tu n'as même pas essayé ! Nous étions dans la même chambre à l'internat, je te rappelle !
-Et tu n'as même pas remarqué que je te draguais ?
-Ben voyons ! rit Olivier. Ah, le bon vieux temps ! Et nos chemins se sont séparés... Tu as voulu étudier l'art, et j'ai voulu le créer...
-Quand est-ce que tu me fais voir tes nouveaux dessins ?
-Quand tu monteras me rendre visite pour me présenter Ryô.
-C'est du chantage ! s'écria Alex amusé.
-Non, un simple retour des choses. Allez, passe me voir pendant tes prochaines vacances, Alex. Tu me présenteras ton beau pompier et je pourrai même peut-être te présenter mon beau modèle...
-Tu rêves ! Tu es trop nul, tu as meilleur temps de te taper un mouton !
-Salaud.
-Moi aussi je t'aime, ma poule. Je dois y aller, Ryô vient d'arriver...
Après une promesse d'accueillir bientôt son vieil ami, Olivier raccrocha et posa son téléphone. Puis il se coucha, pensif. Etait-il amoureux de Marco ?
Il se tourna sur le côté afin d'essayer de dormir. En vain.
Quelques instants plus tard, il entendit la porte de sa chambre s'ouvrir. Les yeux fermés, il feignit de dormir lorsqu'il sentit Marco se blottir contre lui.



Chapitre 10


Marco ouvrit discrètement la porte de la chambre. Il vérifia par l'entrebaillement qu'Olivier dormait, et ne le voyant pas bouger, il entra et referma la porte derrière lui. Timidement, il s'approcha et se glissa entre les draps. Il sentit qu'Olivier était en boxer et il ne put résister à la tentation de se blottir contre sa poitrine nue. Il inspira longuement l'odeur virile d'Olivier, puis il déposa un baiser sur son coeur. Il passa un bras autour de la taille d'Olivier et caressa son dos.
Marco sursauta lorsqu'il sentit un bras se refermer sur lui. Il se recula et baffouilla :
-Dé...désolé, je t'ai ré...réveillé.
-Pas du tout, je ne dormais pas, répondit Olivier avec un sourire.
Marco baissa les yeux et rougit. Il se sentait complétement stupide.
-Je... je te laisse do...dormir.
-Marco, reste vers moi.
Olivier se rapprocha du jeune homme et le prit tendrement dans ses bras. Marco frissonna...
-Explique-lui, conseilla grand frère.
-Mais il va me rejeter !
-S'il te rejette pour ça, c'est qu'il ne vaut pas la peine que tu t'intéresses à lui. Mais à mon avis, il ne réagira pas comme ça.
-Tu... tu crois ?
-Oui.
Marco soupira, puis il se laissa aller contre Olivier. La main douce qui passait dans ses cheveux le réconfortait et il se sentait vraiment bien. Sa gorge se libéra et d'une traite, il raconta comment était né grand frère. Au fil de son récit, Olivier le serrait davantage dans ses bras, comme pour le protéger. Lorsqu'il eut terminé, Olivier prit son visage dans ses deux mains, et il l'embrassa. Marco frémit sous tant de tendresse. Les lèvres de son ami étaient si tendres, sa langue si douce.
Il ne se rendit compte qu'il pleurait que lorsqu'il sentit les doigts d'Olivier essuyer ses larmes.
-Je suis là, chuchota-t-il. Rien ne pourra plus t'arriver, d'accord ?
-Je le sais.
-Demande-le lui, souffla grand frère.
-Pas maintenant.
-Tu veux que je le fasse ?
-Non !
Marco blottit son visage contre la poitrine d'Olivier afin de cacher son visage rougissant, même si Olivier ne pouvait pas le voir dans l'obscurité.
-Olivier ? demanda-t-il.
-Oui ?
-Est-ce que tu as envie de...
-De ? demanda Olivier intrigué.
-De moi ?
-Bien sûr. Mais si ça peut te rassurer, je n'ai pas l'intention de te sauter dessus. Si jamais tu as envie, toi aussi, tu n'as qu'à simplement me le dire.
-Je... je n'ai pas peur que tu me sautes dessus. Et moi aussi, j'ai envie.
Olivier sourit. Il passa ses bras autour du corps blotti contre lui.
-Alors dors, nous verrons ça demain.
-Mais peur-être que demain, j'aurai changé d'avis...
-Raison de plus. Je ne voudrais pas que tu viennes à regretter demain.
Olivier déposa un baiser sur le front de Marco et chuchota :
-Bonne nuit.
-Bonne nuit, répondit Marco.


-J'ai mal aux fesses, se plaignit Marco.
-Encore cinq minutes, s'il te plaît, répondit Olivier.
Ce dernier admira son ami assis à califourchon sur le comptoir qui séparait le salon du coin cuisine. Il était torse nu et lui tournait le dos, de ce fait, Olivier pouvait dessiner le magnifique dragon tatoué sur son dos.
Il termina les dernières retouches à sa toile, puis il posa sa palette. Il avança vers Marco.
-C'est fini.
Marco soupira, il passa une jambe par dessus le comptoir pour faire face à Olivier, et il noua ses bras autour de son cou. Olivier déposa un baiser sur le ventre qui lui faisait face, puis il souleva Marco et marcha jusqu'au canapé, où il s'assit, Marco à califourchon sur ses cuisses.
Un petit rire attira l'attention du peintre. Il interrogea Marco du regard.
-Je pensais juste qu'on n'est jamais torse nu en même temps.
Olivier éclata de rire.
-Je peux y remédier.
Son rire se calma lorsqu'il sentit les mains de Marco se faufiler sous son t.shirt. Il retira lui-même le vêtement et soupira de béatitude en sentant la peau nue de son ami contre la sienne.
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:36

Chapitre 11


Marco frémit lorsqu'il sentit la poitrine d'Olivier contre la sienne, sans entrave ni rien pour les séparer. Les mains de son ami naviguaient sur son corps, caressant ses cheveux, descendant lentement sur sa nuque, longeant son dos des épaules jusqu'aux reins.
Hésitant, il déposa un baiser sur les lèvres d'Olivier. Les yeux fermés, il s'aida bientôt de sa langue nouvellement percée, et il sentit les battements de son coeur s'accélérer lorsqu'Olivier s'ouvrit à lui. Sa bouche avait un goût de paradis, et sa langue aussi douce que du velours rendait caresse pour caresse.
Les mains posées sur ses reins l'attirèrent davantage, jusqu'à le plaquer contre Olivier, et Marco remarqua qu'ils étaient tous deux dans le même état d'excitation.
-Tu es toujours là, grand frère ? demanda Marco apeuré.
-J'interviendrai si jamais tu as trop peur, ne t'en fais pas.
-C'est si bon, de sentir les caresses d'Olivier sur ma peau.
-Dans ce cas, ne te prive pas...
La bouche d'Olivier descendit le long de la mâchoire de Marco, plantant des petits baisers sur son passage. Elle atteignit son cou qu'elle butina longuement, puis poursuivit sa route sur la poitrine lisse qui lui faisait face.
Un frisson parcourut l'échine de Marco lorsqu'il sentit cette langue jouer avec son anneau, au téton. Et il ne put réprimer un gémissement lorsque la bouche entière s'en empara. Les yeux fermés, les mains accrochées aux épaules d'Olivier, Marco en voulait presque à son corps si sale de ressentir autant de plaisir.
Comment Olivier faisait-il pour le toucher ? Comment pouvait-il ne pas être dégoûté ?

-Marco ? demanda Olivier.
Le jeune homme ouvrit timidement les yeux et interrogea Olivier du regard.
-Arrête de te poser des questions, et contente-toi de ressentir...
Comment Olivier avait-il deviné son état d'esprit ? Marco n'eut pas le temps de poser la question, car son cerveau se coupa dès qu'il sentit cette bouche merveilleuse s'emparer de son autre téton, le lécher, l'aspirer, le mordiller. Tout son corps n'était que sensations, plaisir, et chaleur. Deux mains se posèrent sur ses fesses, l'attirant encore davantage contre Olivier, à tel point que ce dernier n'ignorait sûrement plus l'état d'exciation de Marco contre son ventre.
-J'ai envie de... de te toucher, murmura le modèle.
Olivier sourit.
-Je t'en prie, réponit-il en croisant les bras derrière sa nuque en gage de soumission.
Marco explora alors cette poitrine qu'il aimait tant, découvrant une sensibilité hors du commun sur ce corps d'homme. A chacun de ses coups de langue, à chaque baiser, Olivier frissonnait de tout son être. Timidement, il posa une main sur l'érection d'Olivier et caressa cette bosse appétissante tout en quêtant son approbation dans ses yeux. Olivier ne dit rien, se contentant de ce petit sourire que Marco aimait tant.
La bosse sous la main de Marco prit encore de l'ampleur, et effrayé, ce dernier se releva d'un bond. Il courut dans la chambre et il referma la porte derrière lui.


Olivier oublia instantanément son excitation. Il quitta le canapé et se précipita dans la chambre. Marco était assis contre un mûr, les bras autour de ses jambes, le visage contre ses genoux. Il tremblait.
Olivier avança lentement. Il s'agenouilla en face de Marco et il le serra dans ses bras, caressant ses cheveux verts. Marco se débattit, mais Olivier le garda contre lui jusqu'à ce qu'il se calme.
-Marco, c'est moi, murmura-t-il à son oreille. Tu ne crains rien, je ne te ferai jamais de mal. Calme-toi, tu es en sécurité.
Peu à peu, les tremblements perdirent de leur intensité, et Marco se laissa aller dans les bras chauds et protecteurs d'Olivier.
-Dé...désolé, dit Marco d'une voix rendue rauque par la timidité.
-Tu n'as pas à t'excuser de quoique ce soit.
-Mais je t'ai laissé en plan, comme ça...
Olivier lui coupa la parole d'un chaste baiser. Avec un sourire, il dit :
-Ce n'est absolument pas grave. Arrête de t'excuser.
-Tu ne m'en veux pas ?
Olivier se releva, et tout en marchant sur le lit, il répondit :
-Si, je t'en veux affreusement. Tu vas devoir te faire pardonner.
Il s'assit sur le lit, face à Marco, et annonça :
-J'exige un énorme câlin sur le champ.
Marco sourit timidement et Olivier fut soulagé de voir un sourire sur ce visage qu'il aimait tant.
Marco s'avança jusqu'au lit, sur lequel il s'assit, puis il serra Olivier dans ses bras, couvrant son visage de baisers.
-J'ai tellement de chances de t'avoir rencontré, chuchota-t-il lorsqu'Olivier lui rendit son étreinte.



Chapitre 12


Ce soir-là, Marco dormit tendrement blotti dans les bras d'Olivier. Tous deux échangeaient des caresses et des baisers, mais ils se limitaient à ça. Et Marco était le plus heureux du monde. Olivier se contentait de ce qu'il voulait bien lui donner, sans rien demander de plus.
Toutefois, une question trottait dans la tête de Marco : jusqu'à quand Olivier voudrait-il bien l'attendre ?
-Tu te poses trop de questions, dit grand frère.
-Tu crois ?
-Si tu as tellement peur, tu n'as qu'à lui poser la question. Quoiqu'il en soit, je suis fier de toi. Tout à l'heure, même quand tu avais peur et que tu t'es enfui dans la chambre, tu as assumé la situation seul, sans faire appel à moi.
-Même si j'ai peur, par moments, j'ai vraiment confiance en lui.
Marco sentit une main se poser sur son épaule et l'attirer. Il se blottit contre la poitrine large et rassurante d'Olivier.
-Tu te poses trop de question, dit ce dernier en passant sa main dans les cheveux verts. Dors.
-Grand frère et toi, vous parlez de la même manière.
-Peut-être parce que nous te connaissons bien, répondit Olivier en déposant un baiser sur le front de Marco.

Marco rentra chez lui le dimanche soir. Un immense sourire illuminait son visage. Car juste avant qu'il ne quitte l'appartement d'Olivier, ce dernier lui avait proposé de revenir le week end suivant. Marco avait immédiatement accepté et depuis, cette idée ne le quittait plus. Passer un nouveau week end avec Olivier. Pouvoir à nouveau admirer son visage pendant qu'il dormait, pouvoir le serrer dans ses bras...
-Avoue, il te manque déjà, se moqua gentiment grand frère.
-N'importe quoi, répondit Marco tout en rougissant.
Une fois de retour à son appartement, Marco était sur le point d'aller prendre une douche. Toutefois, il souhaitait conserver sur son corps l'odeur d'Olivier.
-Tu comptes ne pas de laver pendant une semaine ? demanda grand frère amusé.
-Roh, ça va ! répondit Marco gêné.
Par esprit de contradiction, il alla prendre une douche, puis il reprit son livre en cours.


Olivier servit un jus de kiwi à Marco dès que ce dernier apparut dans le bar. Il était si heureux de voir son amoureux, et si heureux de savoir qu'il allait pouvoir le garder durant tout le week end.
-Bienvenue ! lança le serveur en déposant le verre avec un immense sourire.
-Mais je... je n'ai rien c...commandé, protesta Marco.
-C'est cadeau de la maison, répondit Olivier. Et comme tu n'aimes pas le café...
-Merci, répondit Marco avec un sourire.
Olivier crut que son coeur allait sortir de sa poitrine. Il voulait encore des sourires, des sourires gais, des sourires heureux, des sourires tendres...
Il poursuivit son service gaiment tout en sentant le regard de Marco braqué sur lui. A tel point qu'une douce chaleur irradiait son dos. Ce soir, le serveur avait l'impression que les clients étaient plus agréables, que la lumière du bar était plus lumineuse... que la vie était plus belle...
Lorsque Julie arriva, à dix-neuf heures, l'étudiante éclata de rire.
-Hé bien, je vois que tu es content de me voir !
-Mon amoureux m'attend... répondit Olivier, le visage illuminé d'un sourire en désignant Marco.
-Ah... c'est étrange, je ne l'ai jamais vu. C'est un nouveau client ?
-Non, mais comme il ne vient que pour moi et que toi et moi, nous ne travaillons jamais ensemble, tu ne peux pas l'avoir vu, répondit Olivier.
-Il est mignon !! s'exclama Julie. Originale, la couleur de cheveux ! Allez, passe un bon week end.
-Obligé ! répondit Olivier avec un clin d'oeil. Merci.
Olivier se changea aux vestiaires, puis il rejoignit Marco.
-On y va ?
Le jeune homme se leva et tous deux quittèrent le bar. Une fois dehors, Olivier enlaça Marco et déposa un baiser sur ses lèvres.
-Arrête ! s'exclama Marco alarmé. On pourrait nous voir !
-Et alors ? demanda Olivier surpris.
-C'est que... j...je n'aime pas me f...faire remarquer...
-C'est vrai que ta couleur de cheveux est si discrète ! se moqua Olivier.
Boudeur, Marco baissa la tête. Olivier lui prit la main.
-Je plaisante. De toute manière, même si tes cheveux avaient une couleur plus traditionnelle, on te remarquerait. Tes yeux gris sont tellement beaux, et ton visage... Tu ressembles à un ange.
-Un ange déchu... répondit Marco sarcastique.
Olivier l'enlaça à nouveau, et il déposa un doux baiser sur ses lèvres.
-Dans ce cas, mon bel ange, laisse moi panser tes ailes.
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:37

Chapitre 13


Lorsqu'il franchit la porte de l'appartement d'Olivier, Marco se sentit gêné. Il ne savait pas trop quoi faire, s'il devait s'assoir, si Olivier avait l'intention de partager un peu de chaleur dès maintenant...
-J'aimerais te dessiner, dit Olivier.
-Encore ? demanda Marco surpris.
-Je viens d'avoir une nouvelle idée, ça va être génial !
-Très bien. Expose-moi ton idée.
Olivier s'assit sur le canapé et invita Marco à faire de même. Dès que son invité l'eut rejoint, il expliqua :
-Je te veux nu, à genoux.
-N...nu ? Sans drap, ni rien ? demanda Marco effrayé.
Il baissa la tête, songeur. Il avait confiance en Olivier. Et même si son corps était sale, il semblait plaire au peintre. Du moins, il semblait l'inspirer. Alors il murmura :
-Très bien. Tu veux commencer maintenant ?
-Si tu n'es pas trop fatigué, j'aimerais bien, au moins l'ébauche pendant que j'ai l'idée en tête.
-Où dois-je me placer ?
-Dans la chambre, j'aurai besoin du projecteur et si je peux éviter de le déplacer, c'est toujours mieux.
Marco se leva. Olivier le prit par le poignet et déposa un vif baiser sur ses lèvres.
-Merci.
Rougissant, Marco se rendit dans la chambre. Il se déshabilla, puis se mit à genoux sur la moquette. Olivier plaça le projecteur afin qu'il éclaire le modèle du dessus, puis il lui positionna les bras le long du corps, posés sur ses cuisses.
-Si jamais tu as des crampes ou que tu veux arrêter, n'hésite pas à me le dire, lança-t-il ensuite.
Puis il commença son oeuvre.


-J'ai les genoux en compote...
Olivier leva le nez de sa toile et jeta un oeil à sa montre. Marco était à genoux depuis plus de trois heures. Il posa sa palette.
-C'est bon, on arrête. J'ai le dos complétement cassé et il est tard de toute manière.
Il alla éteindre le projecteur. Marco se leva, mais ses genoux engourdis faiblirent. Olivier le rattrapa.
-Chacun son tour, dit-il amusé.
Il porta Marco dans ses bras. Par réflexe, le modèle s'accrocha à son cou. Olivier déposa ensuite tendrement ce magnifique corps nu sur le lit. Marco, les mains autour de son cou, l'attira à lui et déposa un baiser sur ses lèvres. Il retira l'élastique qui maintenait les cheveux d'Olivier attachés, puis il passa ses doigts dans les longues méches châtain qui lui tombaient sur le visage.
Olivier soulagea son dos endolori en s'allongeant près de Marco. Ce dernier l'attira sur lui, reprennant son baiser passionné, taquinant les lèvres de son ami de la langue, se frayant un passage entre celles-ci. Bientôt, une bosse non équivoque prit naissance dans le pantalon d'Olivier..
-Marco, chuchotta-t-il dès qu'il eu repris son souffle.
-Oui ?
-Je te rappelle que tu es complétement nu... Si tu veux t'arrêter, c'est maintenant. Après, je ne sais pas si j'en aurai la force.
Pour toute réponse, Marco glissa ses mains sous le t.shirt d'Olivier et caressa son dos. Le serveur libéra le corps de Marco, il se débarassa du vêtement, puis il reprit sa place contre le corps chaud de son ami. Marco l'attira sur lui et Olivier se sentait sur un nuage, contre cette poitrine douce et chaude.
Il sentit le pénis de Marco durcir de plus en plus contre son ventre. N'en pouvant plus d'attendre, il déposa une pluie de baisers dans le cou de son ami. Il descendit lentement sur sa poitrine, jouant avec son piercing, léchant ses tétons, les aspirant, les mordillants doucement, puis sa langue traça une trainée brûlante jusqu'au nombril, qu'il évita de peur de faire mal au piercing récent.
Les gémissements de Marco étaient ennivrants, et Olivier sentait sa braguette le serrer de plus en plus. Toutefois, il résista à l'envie de se dévétir afin de ne pas effrayer son ami.
-Olivier ?
Le serveur remonta afin d'embrasser les lèvres du jeune homme et demanda :
-Oui ?
-Tu es égoïste, répondit Marco en posant une main sur la poitrine d'Olivier.
Le serveur soupira discrètement. Il ne voulait rien d'autre que faire plaisir à ce corps nu et magnifique. Toutefois, encore une fois, Marco allait le repousser.



Chapitre 14


Marco soupira sous les baisers et les caresses d'Olivier. C'était si bon de sentir les mains et la bouche de cet homme sur son corps. Toutefois, il avait envie d'autre chose.
-Olivier ? appela-t-il.
-Oui ? demanda le serveur après être allé à la rencontre de ses lèvres.
-Tu es égoïste, répondit Marco tout en posant sa main sur la poitrine douce et lisse de cet homme magnifique.
Il poussa Olivier sur le lit et ajouta :
-Moi aussi, j'ai envie de te toucher.
A quatre pattes, le jeune modèle déposa un tendre baiser sur les lèvres de Marco. Puis gêné, il admit :
-Je n'ai jamais fait ça avant, alors pardon si...
-Chut, répondit Olivier en passant une main dans les doux cheveux verts. Si tu te fais plaisir, tu me feras plaisir également.
Marco sourit timidement.
-Vas-y, encouragea grand frère.
Le jeune homme déposa un baiser sur le front d'Olivier, puis il descendit tendrement sur une joue, le menton. Il fit un détour par la bouche charnue qui semblait l'appeler, et poursuivit sa descente, goûtant la peau de son ami, léchant sa gorge, mordillant sa poitrine, caressant ses épaules. Il passa sur le ventre plat d'Olivier, sur lequel sa langue traça une longue trainée brûlante qui fit frissonner le serveur.
Gêné, il posa une main sur la braguette gonflée d'Olivier, et il frémit en sentant cette bosse chaude à travers le tissus. La respiration d'Olivier semblait s'accélerer, et Marco déposa un baiser sur la braguette avant de l'ouvrir. Le tissus distendu ne lui facilitait pas les choses, toutefois, il en vint à bout en quelques secondes.
Il caressa alors Olivier à travers son boxer, puis il passa une main en dessous, touchant pour la première fois depuis très longtemps un autre sexe que le sien. Il ferma les yeux afin de s'habituer à cette sensation nouvelle et pourtant familière.
Rassuré, il déshabilla totalement Olivier, et il commença à le caresser. Olivier était dûr et brûlant, mais il était si bon de toucher si intimement cette personne qu'il aimait.
-Héhé ! lança grand frère. Je le savais !
-Ne me quitte pas...
-Je suis là. Mais ne pense pas à ta peur. Tout ce qui compte, c'est le plaisir.
Marco se pencha timidement, et il passa sa langue sur le pénis dûr et tentant qui lui faisait face. Olivier poussa un gémissement étouffé. Souriant en son for intérieur, heureux de lui faire plaisir, Marco répéta l'opération plusieurs fois. Il hésita un instant, puis il le prit dans sa bouche. Les yeux fermés, il s'habitua à cette sensation.
Quinze ans plus tôt, il avait détesté faire cela. Toutefois, aujourd'hui, il avait le choix. Et il aimait Olivier. Il avait envie de le goûter, il avait envie de surmonter ses peurs pour lui.


En sentant Marco le prendre dans sa bouche, Olivier sentit un frémissement parcourir tout son corps. Il s'agrippa au drap afin de tenter de se maîtriser.
-Marco, soupira-t-il.
Le jeune homme ne prit pas la peine de répondre à cette supplique, poursuivant son oeuvre. Néanmoins, pour Olivier, le plaisir était trop puissant, la pression montait dans son corps à une vitesse vertigineuse. Il allait jouir.
-Marco ! prévint-il d'une voix cassée.
Le modèle écarta son visage à temps, et Olivier jouit, libérant son corps de la tension qui l'habitait. Marco lécha timidement l'extrémité de son sexe, puis il se blottit contre le corps encore tremblant d'Olivier.
-La prochaine fois, tu aimerais faire ça dans ma bouche ? demanda-t-il avec un sourire.
Pour toute réponse, Olivier le serra dans ses bras, essoufflé mais heureux.
Dès qu'il eut repris son souffle, il déposa un baiser sur le front de Marco, et hésitant, il demanda :
-Est-ce que tu veux continuer, ou préfères-tu dormir ?
Marco lui prit la main, et il la déposa timidement sur son érection.
-C'est bien ce que je disais, tu es égoïste.
Olivier éclata de rire.
-C'est juste que je ne voulais pas te faire peur, ou aller trop vite.
Marco enlaça Olivier et il l'embrassa. Le serveur soupira de béatitude sous cette bouche affamée de tendresse et de passion. Il reprit l'exploration de ce corps sensuel, laissant sa main là où Marco l'avait déposée. Il fit de lents va et viens sur le sexe dûr. Sa bouche le rejoignit bientôt, et le prit entièrement.
Les gémissements de Marco ne tardèrent pas à faire à nouveau durcir Olivier, tandis que ses mains et sa bouche s'activaient. Sa bouche descendit encore un peu, glissant la pointe de sa langue dans cette grotte secrère.
-A...arrête, chuchotta Marco. C'est sale.
-Dans ce cas, laisse-moi te purifier, répondit Olivier en introduisant une phalange dans ce corps tremblant.
-O...Olivier...
Le serveur poursuivit son exploration. Le corps de Marco répondait à ses caresses, il frissonnait, le jeune homme gémissait.
-Est-ce que... je peux venir ? demanda Olivier, fou de désir.
-Ouais, vas-y, répondit Marco.
Ne tenant plus, Olivier pénétra lentement ce corps chéri. Et il soupira longuement lorsqu'il fut entré. Quel bonheur de ne faire plus qu'un avec Marco, d'avoir gagné sa confiance, de pouvoir lui faire l'amour.
-Ca va ? demanda-t-il inquiet.
-Oui oui, répondit simplement Marco.
Alors Olivier commença à bouger, tout d'abord lentement, puis de plus en plus vite. Les gémissements de Marco étaient différents, mais le serveur n'était plus en état de se rendre compte de quoique ce soit. Et il bougea encore.
Bientôt, il sentit le corps de Marco trembler, et l'orgasme de son partenaire fit voler les dernières résistances d'Olivier. En un ultime gémissement, il s'écrasa sur le corps de Marco.
Essoufflé, épuisé, il trouva tout de même la force de glisser sur le côté afin de ne pas faire mal à Marco. Il ouvrit les yeux et sourit à son amant. Toutefois, le visage timide de Marco était remplacé par un sourire sarcastique.
-Grand frère, murmura Olivier.
-Hé ouais, c'est moi ! répondit Marco.
Olivier prit le corps de son amant dans ses bras.
-Je suis désolé, murmura-t-il à son oreille. Tu as raison, je suis égoïste. Tu m'as demandé d'arrêter et moi...
Une main sur son épaule interrompit Olivier. Il interrogea son vis-à-vis du regard.
-Ne t'inquiète pas. Ca va aller. D'accord ?
Olivier hocha la tête. Il demeurait toutefois peu fier de lui. Alors il fit l'unique chose qu'il pouvait faire en attendant : il attira les couvertures sur leurs deux corps, et il serra Marco contre lui.
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:39

Chapitre 15


Marco se réveilla bien au chaud dans les bras d'Olivier. Il ouvrit les yeux et croisa le regard vert, inquiet, de son amant. Alors il se souvint de la veille. Ses jambes ankylosée, son voyage dans les bras d'Olivier jusqu'au lit, leur soirée... sa fuite...
Honteux, il baissa les yeux, sentant ses joues le brûler.
-Je suis désolé, murmura Olivier en le serrant davantage dans ses bras.
Surpris, Marco le regarda à nouveau.
-P...pourquoi ? demanda-t-il. C'est moi qui devrais m'excuser.
A ce moment-là, il se rendit compte des profondes cernes qui creusaient les yeux d'Olivier.
-Il a veillé sur ton sommeil, durant toute la nuit il t'a tennu dans ses bras, expliqua grand frère. Il s'en voulait tellement de t'avoir fait peur.
Marco enfouit son visage contre la poitrine douce et accueillante de son amant.
-Olivier, pardon, j'ai été vraiment nul, je...
Le serveur le prit tendrement par les épaules et passa ses doigts dans les cheveux verts emmélés.
-Tu n'as rien à te repprocher.
-M...mais j'ai fuit ! J'ai enc...encore eu peur, alors que j...je sais que tu ne me feras jamais de m...mal.
-Si je t'avais écouté lorsque tu m'as dit d'arrêter, tu n'aurais pas eu à fuir. Alors arrête de t'excuser. D'accord ?
-Mais je m'en veux, lança Marco.
-Dans ce cas, arrête également de t'en vouloir, répondit Olivier avec un sourire.
-Mais je...
Olivier ne le laissa pas terminer sa phrase. Il plaqua son corps contre celui de Marco et lui coupa la parole d'un baiser. Puis avec un sourire, il expliqua :
-Maintenant, dès que tu dis une bêtise, je te baillonne, d'accord ?
-Tu me baillonneras... comme tu viens de le faire ? demanda Marco surpris.
-En effet.
Le modèle baissa les yeux, rougissant, et dit d'une petite voix :
-Alors je vais faire exprès de dire de bêtises.
Olivier éclara de rire. Il ébouriffa tendrement les cheveux verts et dit :
-Tu n'as pas besoin de ça. Tu peux m'embrasser quand tu veux.
-Mais je n'aurai jamais le courage de demander, répondit timidement Marco.


Le reste de la journée, Olivier poursuivit sa peinture, heureux de son idée géniale. Toutefois, il veilla à laisser des temps de pause à Marco, afin que ses jambes soient encore utilisables.
Le soir, les deux hommes allèrent au cinéma, puis ils s'arrétèrent dans un bar afin de boire un verre.
-Pourquoi est-on venu ici ? demanda timidement Marco.
-Ca ne te fait pas plaisir de sortir ?
-Le film était bien, et il nous aurait été impossible de le voir ailleurs. Mais on aurait très bien pu boire chez toi ou chez moi, non ?
-C'est un fait. J'avais oublié que tu n'aimais pas te faire remarquer.
Olivier passa un doigt sur la joue lisse de Marco et proposa :
-Si tu préfères, on boit juste un verre et on y va.
-Oui, j'aimerais mieux.
Une serveuse prit leurs commandes et apporta leurs consommations quelques instants plus tard. Elle offrit un sourire radieux à Marco, puis foudroya du regard Olivier. Marco gardait le nez dans sa bière, aussi muet qu'une carpe.
-Ca ne va vraiment pas ? demanda Olivier inquiet.
-Si... heu... mais...
Marco baissa encore plus la tête, le rouge aux joues.
-Pourquoi cette fille te regardait comme ça ?
-Parce qu'elle voulait que je lui laisse la place, peut-être...
-N...n'importe quoi !
-Mon bel ange, dès que tu auras vu ma peinture, tu ne douteras plus de ton attrait.
-Tu penses la terminer bientôt ?
-Demain, je suppose. Comme je suis impatient...
-Et comme je suis curieux de voir ce que cette position bizarre va donner sur la toile, ajouta Marco avec un sourire.
Les deux hommes se fixèrent, les yeux brillants, et d'un commun accord, ils terminèrent leurs boissons d'une traîte. Olivier laissa cinq Euros sur la table, il prit la main de Marco, et quitta le bar, son ami derrière lui.

Olivier était si heureux de faire cette promenade nocturne avec Marco. La lune, presque pleine, semblait approuver leur iddyle et les étoiles renchérissaient abondamment. Cette promenade aurait pû être romantique si Marco n'avait pas entraîné le serveur dans un marathon échevelé.
-Hé ! Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda tout à coup Olivier.
Marco, les joues rouges et les yeux brillants, sourit timidement.
-J...je ne me cacherai pas ce soir.
Sur la deuxième partie du trajet, ce fut Olivier qui tira Marco derrière lui dans une course folle. Il poussa le jeune homme dans son appartement dès qu'ils furent arrivés, et il le plaqua contre le mûr, juste à côté de la porte. Il passa ses mains sous la chemise de son amant et tout en le plaquant contre son érection, il chuchota à son oreille :
-Laisse-moi t'aimer... Toi, rien que toi. Laisse-moi te montrer à quel point ton corps est magnifique, laisse-moi te montrer quel effet il a sur moi.
Marco noua ses bras autour du cou d'Olivier, et la tête rejetée en arrière, les yeux à demi-clos, conscentant, il offrit ses lèvres à celui qu'il aimait.



Chapitre 16


Marco, par ses yeux entrouverts, vit Olivier plonger sur ses lèvres, et il répondit à ce baiser avec tout l'amour et toute la passion dont il était capable. Il déboutonna la chemise verte assortie aux yeux d'Olivier et ses lèvres descendirent lentement, sur les joues où une barbe naissante faisait son apparition, dans le cou, puis sur la poitrine lisse.
Les gémissements d'Olivier rendaient Marco complétement fou. Il descendit sur le ventre de son amant, déboucla sa ceinture, et le poussa d'un geste assuré en direction du canapé. Olivier obéit docilement et s'assit. Marco s'accroupit, il lui retira son jean, son caleçon, et ses lèvres plongèrent sur son érection.
-Marco... soupira Olivier.
-T...tu aimes ? demanda timidement le jeune homme.
-C'est divin, répondit Olivier en passant une main douce dans les cheveux verts.
Enhardi par cette remarque, Marco reprit sa fellation de plus belle, prenant dans se bouche le pénis chaud et palpitant. Il suça, lécha, encouragé par les mains d'Olivier dans ses cheveux.
-Marco... je vais...
-Viens, coupa Marco en le reprenant dans sa bouche.
Quelques instants plus tard, il sentit un liquide chaud lui innonder le palais alors que les mains d'Olivier se crispaient sur ses cheveux. Après quelques derniers coups de langue, il se redressa, chevaucha les cuisses de son amant, et se blottit contre son corps chaud, dans ses bras accueillants. Le souffle irrégulier d'Olivier lui caressait le cou, et ses mains lui brûlaient les reins.
Un doigt lui releva le menton, et Olivier lui prit les lèvres d'un tendre baiser. Marco répondit à ce baiser passionné, s'accrochant aux épaules de son amant.
Il sentit des mains se glisser sous sa chemise alors que la bouche d'Olivier glissait le long de son cou. La barbe naissante d'Olivier faisait naitre des petits frissons sur sa peau, sa langue traçait des arabesques brûlantes sur son cou, puis sur sa poitrine fraîchement découverte. Sa chemise rejoignit bientôt les vêtements d'Olivier sur le sol, rapidement imitée par son pantalon en cuir qui le serrait un peu trop au niveau de la braguette, et son boxer.
Olivier poussa doucement Marco, de manière à le positionner à quatre pattes, les bras appuyés sur l'accoudoir du canapé. Il déposa un baiser sur sa nuque, descendit lentement le long de la colonne vertébrale.
Marco frémit lorsqu'il sentit cette langue taquiner un de ses points les plus sensibles, alors que la main d'Olivier s'emparait de son érection. Insidieuse, cette langue partait pour revenir de plus belle, aidée d'un doigt habile.
-Olivier... gémit Marco.
-Ca va ? s'enquit son amant.
-O...oui. C...c'est bon.
Marco sentit un deuxième doigt s'insinuer en lui, et la peur et le plaisir se mélangeaient.
-Tout va bien, chuchota grand frère.
-Oui... Oui, tout va bien. J'aime beaucoup ce que mon corps ressent.
-C'est ce que ton cerveau ressent qui te plaît moins...
-O...oui.
-Alors sois honnête avec Olivier.
-Mais il va être frustré si je lui dis d'arrêter maintenant...
-Et il va être blessé si tu ne lui dis pas quand tu ne vas pas bien, rétorqua grand frère.
-Je vais essayer encore un peu...

Olivier humecta ses doigts, les glissa de plus en plus loin dans ce corps qui réagissait sous son toucher. Il avait envie de goûter chacun des petits frissons qui parsemaient cette peau blanche et douce. Son autre main, enroulée autour de l'érection de son amant, n'était pas en reste. Marco devenait de plus en plus dûr, de plus en plus chaud... de plus en plus tentant.
Il avait envie de le pénétrer.
-Marco ?
Olivier quitta sa place et contourna le canapé pour faire face à son amant. Il s'accroupit en face de lui, et prit son visage dans ses mains. Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres, puis il le prit tendrement dans ses bras, comme pour rassurer un enfant apeuré. D'ailleurs, il était justement en train de rassurer un enfant apeuré...
Alors il porta Marco dans ses bras et le porta jusqu'à la chambre. Il déposa tendrement son fardeau dans le lit, et le rejoignit.
-Marco, murmura-t-il en le prenant à nouveau dans ses bras.
Il caressa ses cheveux, puis reprit :
-Tu as le droit de me le dire, lorsque ça ne va pas.
-Je... je sais m...mais j'avais peur de t...te décevoir.
-Pourquoi me décevrais-tu ?
-Parce que t...tu as envie... et je ne p...peux pas.
-J'ai envie de toi, c'est indéniable. Mais je préfère ne rien faire plutôt que te faire du mal. Tu représentes plus que ça pour moi.
Marco s'accrocha aux épaules d'Olivier et demanda timidement :
-Tu n'es pas fâché ? Tu ne m'en veux pas ?
-Je t'en veux un peu de ne m'avoir rien dit, admit Olivier. Mais ça devrait passer avec un énorme calin comme tu sais les faire.
Sans plus se faire prier, Marco répondit à l'étreinte d'Olivier, nichant son visage au creux de son cou.
-Tu sais, chuchota-t-il timidement, si tu as t...toujours envie, je peux t...te sucer.
Ce fut plus fort que lui, Olivier éclata de rire. Entendre une telle phrase dans la bouche de son ange. Impulsivement, il lança :
-Je t'adore !
Puis il serra davantage Marco dans ses bras.
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:40

Chapitre 17


Marco soupira et laissa son corps s'allonger sur le sol. Olivier venait de lui annoncer qu'il avait terminé sa peinture, et le modèle avait les genoux complétement enkylosés.
-Ca va ? demanda Olivier avec un froncement de sourcil soucieux.
-Laisse-moi deux minutes, le temps que mes genoux s'habituent à maintenir mes jambes droites, et ça ira.
Olivier s'accroupit près du corps nu de son amant et il le serra dans ses bras.
-Viens, je vais d'aider.
Marco s'accrocha aux épaules solides, et il fut bientôt debout, à côté d'Olivier.
-Tu veux voir la toile ? demanda ce dernier.
-Av...avec plaisir, répondit Marco nerveux.
Il se demandait à quoi allait ressembler cette peinture, avec son corps nu et à genoux. Aussi, maintenu par Olivier, il avança jusqu'au chevalet. Un hoquet de stupeur franchit ses lèvres.
-C...c'est moi ?
-Et qui d'autre ? demanda Olivier amusé.
Marco reconnut alors son visage sur l'ange prosterné. D'immenses ailes blanches encadraient son corps, et la lumière qui l'éclairait du dessus faisait émaner autour de son corps une aura irréelle.
-Ca ne me ressemble pas. De plus, je n'ai rien d'angélique.
Marco alla s'assoir sur le lit, et reprit :
-Vu certaines choses que j'ai faites, je sais très bien que d'après la bible, le paradis me sera refusé.
Olivier s'acroupit près de lui. Il s'empara tendrement de sa main gauche, et il déposa baisers et coups de langues sur les cicatrices blanches qui barraient encore les veines de son poignet.
-Je me fiche de ce que dit ce maudit livre, expliqua-t-il ensuite. Je me fiche de ses critères. Tu es mon ange, à moi, rien qu'à moi.
Rougissant, Marco attira son ami à lui. Il l'enlaça et ferma les yeux.
-Et puis...
-Oui ? demanda Olivier.
-Pourquoi suis-je asexué sur cette toile ? Tu ne me considères pas comme un homme ?
Olivier serra dans ses bras le corps fin et nu, il déposa un baiser sur son front, puis il murmura :
-Il y a des choses que personne d'autre que moi n'a le droit de voir.
-Vrai...vraiment ? demanda Marco avec un sourire heureux.
-Oui.
Impulsivement, Marco blottit son visage au creux de son cou.
-Je t'aime, chuchota-t-il.
Olivier répondit à son étreinte, et le modèle se demanda s'il avait entendu ses mots ou pas.
-Reste avec moi, ce soir encore, demanda Olivier.
-Non, j'adorerais mais je dois me lever tôt demain : une livraison va arriver et je vais devoir tout ranger.


Le week end suivant arriva plutôt vite pour Marco. Il avait eu beaucoup de travail durant le semaine, et il avait trouvé beaucoup de nouveaux livres intéressants dans la livraison. De quoi encore gonfler ses étagères de vie imaginaire. Même s'il ne considérait plus comme essentiels ces livres.
C'est donc le coeur léger qu'il marcha jusqu'au Madigan's. Il franchit la porte, heureux à l'idée de revoir Olivier.
Toutefois, le spectacle qui l'accueillit coupa net son bonheur. Un jeune blondinet était suspendu au cou du serveur. Sentant la honte et la déception le submerger, Marco tourna les talons, mais deux mains se posèrent sur ses épaules. Il se retourna. L'une des mains appartenait à Olivier, l'autre au blondinet. Le visage de ce dernier était illuminé d'un immense sourire.
-Alors c'est toi, Marco ! lança-t-il d'une voix joviale. Attends, tu ne vas pas partir sans faire ma connaissance, quand-même.
-Lâche-moi, fit grand frère d'une voix froide.
Le blondinet obéit et recula d'un pas, tétanisé sous ce regard glacé.
Marco sentit deux bras puissants l'enlacer. Il leva les yeux vers le visage grave d'Olivier.
-Il est jaloux ! lança le blondinet.
-Alex ! fit séchement Olivier.
Il déposa un baiser sur le front de Marco et annonça :
-Je te présente Alex. C'est mon ex-camarade de chambre à l'internat. Et voici son ami Ryo.
Marco remarqua alors le jeune japonais. Et il se demanda comment il avait pu ne pas le voir, alors qu'il était tout bonnement magnifique. Presque autant qu'Olivier...
-En...enchanté, dit-il timidement.
-Tout le plaisir est pour moi, répondit Alex avec son sourire habituel. Désolé, j'espère que la première impression que je t'ai donné ne sera pas la bonne. Olivier est un de mes meilleurs amis, notre relation ne va pas au delà.
Marco soupira discrètement, soulagé.
-Alex est venu sans prévenir, expliqua Olivier.
-C'était une surprise ! se défendit le nouvel arrivant.
-Il profite du pont et du jour férié pour passer le week end chez moi.
-Ah... répondit simplement Marco.
Lui qui se faisait une telle joie de passer ces quatre jours avec Olivier, son week end tombait à l'eau.



Chapitre 18


-Alors, tu vas me les montrer, tes nouveaux dessins ? demanda Alex en s'asseyant sur le canapé.
Olivier ne put s'empêcher d'éclater de rire. Il était tellement heureux de revoir son vieil ami, et de se rendre compte qu'il n'avait pas du tout changé.
-Il faut savoir si tu veux que je te montre mes dessins ou si tu veux que je prépare à manger ! râla-t-il pour la forme.
Il alla chercher son carton à dessin, le passa à son ami, puis il rejoignit Marco derrière le comptoir pour préparer le dîner.
-Ca va, toi ? demanda-t-il en remarquant que son petit ami n'avait pas dit un mot de toute la soirée.
-Oui...
Olivier posa une main de chaque côté de Marco, contre le meuble, et il déposa un baiser sur ses lèvres.
-Je suis désolé que notre week end soit gâché.
-N...non, ne dis pas ça... Ca te fait plaisir de voir ton ami.
-Mais pas à toi, répondit Olivier.
Marco baissa timidement les yeux.
-Je... j'ai toujours été mal à l'aise avec les autres. Ca m...me fait plaisir de rencontrer ton ami, m...mais je ne m...me sens pas à ma place.
Olivier soupira. Lui qui était si heureux de revoir son vieil ami, son bonheur était terni par Marco qui ne se sentait pas bien.
-Je... je ne veux pas gâcher ton week end... Alors si demain, je ne me sens toujours pas bien, je r...rentrerai chez moi, dit Marco avec un sourire gêné. On se verra le week end prochain.
Olivier serra un poing, puis tenta de sourire.
-Ok, si tu préfères rentrer, je ne vais pas te forcer à rester.
-Hé ! Oliv' ! Tu n'as pas d'autres dessins de ton amoureux que ce vieux truc fait au crayon de papier ? demanda Alex.
-Si, j'ai trois peintures mais elles sont accrochées dans ma chambre.
-Je veux voir ! s'écria Alex.
-Tu ne peux pas être tranquille deux minutes ? demanda Ryo amusé.
-Elles sont accrochées dans ta chambre ? demanda Marco surpris, les joues rouges d'embarras.
-Oui, comme ça, je suis avec toi même quand tu n'es pas là, répondit Olivier avec un sourire. Et seules quelques personnes triées sur le volet peuvent les voir.
Il guida ses trois invités dans sa chambre.
-Voilà ! annonça-t-il fièrement.
Alex regarda minutieusement chacune des peintures.
-Le dragon !! s'exclama Ryo. Il est magnifique.
Il se retourna sur Marco et demanda :
-C'est un vrai tatouage ?
-Oui.
-Je peux le voir ?
Marco était sur le point de retirer son t.shirt, mais Olivier le prit dans ses bras, arrêtant son mouvement.
-C'est privé, dit-il à Ryo. Tu regardes la peinture, l'original est pour moi.
-Tes peintures sont magnifiques, dit Alex en se retournant.
Ses yeux bleus étaient embués de larmes d'émotion.
-Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau. Rien qu'en regardant ces toiles, on peut voir ce que tu ressens pour Marco. C'est magnifique.
Il essuya ses yeux du revers de la main et se tourna vers le Japonais.
-Ryo, tu voudrais bien poser pour moi ?
-Tu... tu sais peindre ? demanda l'intéressé.
-Non, mais je ferais semblant rien que pour admirer le spectacle.
-Imbécile ! lança Ryo.
Olivier remarqua du coin de l'oeil un sourire sur les lèvres de Marco.

-Allez, assis-toi, cuistot, annonça Alex. Je fais le service.
-C'est gentil, répondit Olivier. J'ai été debout toute la journée et je suis crevé.
Le repas se passa dans la bonne humeur, et Marco appréciait de plus en plus Alex. Ce dernier était souriant, ouvert, et avait souvent le mot pour rire. Il sourit en écoutant le discourt de ce dernier.
-...et alors le beau pompier a retiré son casque, et j'ai failli mourir d'un arrêt cardiaque.
Olivier éclata de rire.
-Tu en fais un peu trop, dit timidement Ryo.
-Et je lui ai dit qu'il avait des yeux magnifiques, poursuivit Alex comme s'il n'avait pas été interrompu.
-C'est vrai que c'est rare, des yeux pareils, admit Olivier.
-Hé ! s'écria jalousement Alex.
Marco ne put s'empêcher de sourire.
Au cours du dîner, le jeune homme se sentit de plus en plus étrange. Il sentait son corps chauffer, son sexe durcir, tant et si bien qu'aussi tôt après le dessert, il se leva et dit :
-D...désolé, j'ai eu une dûre journée, je vais me coucher.
-Moi aussi, répondit Olivier. Alex, Ryo... je débarasserai la table demain, je n'en peux plus. Vous dormez dans le canapé, il se transforme en lit, vous saurez le déplier ?
-T'inquiète, répondit Alex avec un immense sourire. Bonne nuit, les amoureux !
Les deux hommes allèrent dans la chambre.
-Qu'est-ce qu'ils ont ? demanda Ryo surpris.
Avisant le sourire de son ami, il soupira.
-Ne me dis pas que tu as mis de l'aphrodisiaque dans leurs assiettes...
-Il fallait bien ! La dernière fois que j'ai eu Olivier au téléphone, il m'a dit que Marco était timide et qu'il dormait sur le canapé...
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:42

Chapitre 19


Une fois dans la chambre, Marco tenta de respirer bien fort afin de se calmer. Toutefois, il ne comprenait pas l'état dans lequel il se trouvait. Pourquoi son corps était-il si chaud, si tendu ? Sans s'en rendre compte, ses yeux gris s'embuèrent de larmes.
Olivier l'attira à lui et il déposa un baiser sur ses lèvres.
-Ce n'est rien, chuchota-t-il à son oreille. Ne t'en fais pas, d'accord ?
-Mais je me sens vraiment étrange.
-Moi aussi, répondit Olivier. Peut-être est-ce parce que c'est la première fois que nous ne sommes pas seuls. Nos corps parlent pour nous, et nous disent qu'ils ont envie d'être seuls, eux...
-Tu crois ?
-Honnêtement, je ne suis pas en état de réfléchir à la question pour le moment, répondit Olivier avec un sourire carnassier.
Il poussa doucement Marco sur le lit, il le déshabilla en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Il tenta de prendre son temps, de déguster cette peau si fine et si blanche, mais l'urgence le tenaillait.
-Olivier... soupira Marco.
Le serveur comprit le message. Il abandonna la poitrine de son amant, et il descendit directement sur son pénis dressé. Il le prit dans sa bouche et fit de lents va et viens.
-Olivier ! gémit Marco. Arrête, je vais...
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, son corps tressauta et se couvrit de frissons. Olivier accueillit sa semence dans sa bouche, et poursuivit ses coups de langue.
-Arrête, soupira Marco. Arrête, je vais devenir fou...
Olivier s'allongea près de son amant, et il le prit dans ses bras. Marco ne put s'empêcher d'embrasser sa bouche, puis de descendre sur sa poitrine lentement libérée de la chemise, bouton par bouton. Il retira le vêtement, puis s'attaqua à la ceinture, la braguette, et retira jean et caleçon. Il caressa l'érection découverte, dûre et chaude dans sa main.
Tout en s'occupant d'Olivier, Marco se rendit compte que lui-même devenait à nouveau dûr. Toutefois, il ne chercha pas à comprendre. Tout ce qu'il voulait, ce soir, c'était que leurs deux corps affamés soient comblés. Alors il lécha Olivier. Ce dernier se déplaça de manière à se trouver face à l'érection de Marco, et il le prit à nouveau dans sa bouche. Marco frissonna en sentant la langue d'Olivier s'aventurer plus loin entre ses cuisses, jusqu'à taquiner son entrée secrète.
Il n'arrivait plus à penser, il ne parvenait plus à se concentrer sur les caresses qu'il souhaitait faire à Olivier. Tout son corps n'était que plaisir, il aimait ce doigt humide qui rentrait en lui, il en voulait plus...
-Olivier...
Le serveur dût comprendre le message. Il quitta son poste, se positionna derrière Marco, à quatre pattes sur le lit, et il le pénétra lentement.
-Ca va ? demanda Olivier.
-Bouge, supplia Marco.
Le serveur obéit alors, et il commença ses coups de reins. Tout d'abord lentement, puis de plus en plus vite. Il n'arrivait plus à contrôler son corps, il se sentait si bien, il allait mourir de plaisir.
-Olivier ! cria Marco alors qu'il se faisait emporter par la jouissance.
Le serveur gémit. Son propre corps répondait à l'orgasme de Marco. Il se libéra dans un cri rauque, les bras autour du ventre de son amant.

Olivier était sur le point de se retirer, mais il sentit deux mains se poser sur ses poignets.
-Attends, murmura Marco. Reste encore un peu...
Olivier obéit et caressa le ventre et la poitrine de Marco. Il taquina ses tétons, lécha son dos, puis il reprit de lents va et viens lorsqu'il se sentit durcir à nouveau.
-Arrête, chuchota Marco.
Le serveur se retira, à regrets.
-Désolé, je ne voulais pas te faire mal...
Marco se retourna sur le dos, et il attira Olivier contre lui.
-Viens, je préfère pouvoir te serrer dans mes bras.
Fou de joie, Olivier prit à nouveau possession de ce corps angélique. Les bras et les jambes de Marco étaient enroulés autour de lui, comme pour le retenir.

-Olivier ?
Le jeune homme enlaça son amant, allongé à côté de lui.
-Oui ? demanda-t-il.
-Je t'aime.
Emu, le serveur ébouriffa les cheveux verts de Marco. Puis il murmura à son oreille :
-Moi aussi, je t'aime.
-Vrai...vraiment ? Même grand frère ?
-Bien sûr. Grand frère est une partie de toi. On ne peut pas aimer un puzzle si on rejette certaines pièces. Je t'aime en entier.
Marco soupira de soulagement. Heureux, il blottit son visage contre la poitrine d'Olivier.



Chapitre 20


Le lendemain, lorsque Marco et Olivier sortirent de la chambre, le salon était rangé. Alex et Ryo avaient débarassé la table, fait la vaisselle, et même préparé le café.
-Bonjour vous deux ! lança Alex. Wah, pour des gens épuisés et pressés de se coucher, vous avez des petits yeux.
-B...bonjour, répondit Marco en baissant la tête.
-La ferme, dit simplement Olivier. Ca ne t'arrive jamais de ne pas arriver à t'endormir ?
-Si, ça m'arrive très souvent quand Ryo dort à la maison.
Marco parut encore plus gêné. Le téléphone sonna à point nommé. Olivier alla répondre. Puis il prit Marco par la main et l'entraîna dans la chambre.
-Julie est malade, annonça-t-il. Est-ce que ça t'embête si je te confie Alex et Ryo jusqu'à ce soir pour que j'aille la remplacer ?
-Mais... je... Je me sens mal à l'aise avec les gens que je ne connais pas...
-Tu leur feras visiter la ville, vous irez manger au resto, je ne sais pas... S'il te plaît...
Marco soupira.
-Très bien...
-Donne-moi ton numéro de portable. Je t'appelerai dès que j'aurai terminé.
-Je n'ai pas de portable, répondit Marco. Qui m'appelerait ?
-Moi ! répondit Olivier avec un sourire. Bon, j'appelerai sur le portable d'Alex. Merci.
Le serveur déposa un baiser rapide sur les lèvres de son amant, et il se prépara à aller travailler.

C'est ainsi que Marco se retrouva à déambuler dans les rues avec Alex et Ryo. Sa gêne se dissipa au fur et à mesure grâce aux plaisanteries du blondinet.
-Au fait, Olivier et toi êtes ensemble depuis combien de temps ? demanda Alex.
-A...à peu près un mois. Pourquoi ?
-C'est juste que ça me fait plaisir de voir Olivier aussi heureux.
-C...ça ne vient peut-être pas de moi, répondit Marco gêné.
-Allons, je ne l'ai jamais vu sourire autant ! Et je ne l'ai jamais vu peindre aussi bien. Tu sais, quand il m'a dit qu'il était amoureux, j'étais assez sceptique. Mais finalement, j'approuve son choix.
-C'est parce que tu ne me connais pas, répondit froidement Marco. Ce n'est pas facile d'être avec moi !
-Une relation n'est jamais facile, tu sais. J'ai dû déployer des trésors d'ingéniosité pour séduire ce bon vieux Ryo. Et maintenant, il me mange dans la main.
-Tu n'as pas l'impression d'exagérer un peu ? demanda le Japonais sans pouvoir cacher son sourire.
-En tous cas, il faudra que vous reveniez nous voir, dit Marco. Votre visite fait vraiment plaisir à Olivier.
-La prochaine fois, c'est vous qui venez, répondit Alex. C'est pas toujours aux mêmes de se déplacer.
-Si Olivier veut bien, je n'ai rien contre...
Il regarda l'heure et proposa :
-On va manger chez moi ?
Les trois amis allèrent faire quelques courses, et se rendirent chez Marco. Là, ils préparèrent à manger dans la bonne humeur, puis mangèrent.
-Au fait, tu ne veux vraiment pas nous montrer ton dragon ? demanda Ryo.
Marco reposa sa fourchette dans son assiette, songeur.
-J'ai un rendez-vous, tout à l'heure. Vous pourrez venir avec moi, vous le verrez à ce moment-là.

C'est ainsi que dans l'après-midi, Alex et Ryo accompagnèrent Marco chez Laurent, le tatoueur.
-Bonjour Marco ! dit Hélène avec un sourire. Tu n'es pas venu seul aujourd'hui ?
-Bonjour Hélène. Je te présente Alex et Ryo, des amis. Ils pourront assister à la séance ?
-Oui, ce n'est qu'un petit tatouage, aujourd'hui, donc Laurent devrait être d'accord.
L'intéressé arriva quelques minutes plus tard.
-Marco, comment vas-tu ?
-Salut Laurent. Mes amis peuvent assister au tatouage ?
-S'ils ne te chatouillent pas pendant que je tatoue, ça devrait aller, répondit Laurent avec un sourire.
Alex éclata de rire.
-Merci de nous autoriser, dit-il. Ryo et moi aimerions bien voir le dragon de Marco en vrai.
-Ah... il en a, du succès, ce dragon, sourit Laurent.
Puis il demanda à Marco :
-L'un d'eux est ton petit ami ?
-Non, répondit Marco en rougissant. Olivier travaille. Alex est son meilleur ami et il est venu exprès pour le voir, alors je m'occupe d'eux le temps qu'Olivier termine sa journée.
-Je vois...
Marco retira sa chemise et tourna le dos à ses nouveaux amis.
-Wahhhh le dragon ! s'exclama Ryo. Trop beau... J'adore les dragons...
Il hésita et demanda :
-Je peux le toucher ?
-Bien sûr, répondit Marco.
Laurent sourit discrètement. Marco se laissait toucher. Il se laissait approcher. Il se laissait regarder. Il avait fait de gros progrès.
-Allez, en piste ! lança-t-il.
Marco s'assit sur la table, et il dit à Alex et Ryo :
-J'aimerais que vous ne parliez pas de ce nouveau tatouage à Olivier.
Ensuite, il regarda l'aiguille tatouer sa poitrine, un sourire serein aux lèvres. Ceci allait être son dernier tatouage. Après, il arrêterait la thérapie par l'aiguille pour se concentrer sur sa thérapie par l'amour.
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Message par Mili Ven 20 Juin - 22:43

Chapitre 21


Olivier raccompagna ses deux amis à la gare. Il n'avait pas vu Marco depuis trois jours. En effet, après qu'il eut remplacé Julie, il avait retrouvé ses amis, et Alex avait annoncé que Marco était rentré chez lui, qu'il souhaitait être seul. Olivier avait alors profité de la présence d'Alex et Ryo, tout en se demandant comment allait Marco.
Ce dernier était-il fâché d'avoir dû s'occuper de ses deux amis ? Etait-il déçu de ne pas pouvoir passer ce week end en amoureux ? Pourtant, il ne semblait pas mal aller, le vendredi soir...
Olivier sourit en repensant à l'aveu d'Alex. En effet, le blondinet avait avoué avoir mis de l'aphrodisiaque dans leur repas. Peut-être Marco avait-il eu peur de sa propre réaction...
Pour en avoir le coeur net, Olivier se rendit chez son ami au lieu de rentrer chez lui, même si tous deux travaillaient le lendemain. Toutefois, il eu beau frapper, tambourriner à la porte, on ne lui ouvrit pas.


-Voilà pourquoi j'ai arrêté de travailler à l'école, voilà pourquoi j'ai passé mon temps dans les livres, expliqua Marco.
Elizabeth, sa mère, serra le jeune homme dans ses bras.
-Pourquoi n'avoir rien dit ? demanda-t-elle.
-Je me sentais sale, j'avais l'impression de n'être qu'un moins que rien, de ne pas mériter que ces deux hommes soient poursuivis.
-Mais tu n'as rien fait de mal, tu n'étais qu'une pauvre victime.
-Je le sais, maintenant, répondit Marco avec un sourire. Tout comme je sais que mon corps n'est pas sale, que je suis digne d'être aimé...
-Tu as une petite amie ? demanda Elizabeth.
-Pas exactement, répondit Marco.
Il baissa la tête, puis releva les yeux et plongea dans le regard gris de sa mère dont il avait hérité.
-Il s'appelle Olivier. Il est l'homme le plus beau, le plus doux, le plus gentil que je connaisse. Et je l'aime.
Elizabeth sourit.
-Alors il faudra venir nous le présenter.
-Avec plaisir, fit Marco en répondant à son sourire.

Le lendemain, Marco se rendit au Madigan's en sortant du travail. Olivier était là, fidèle à son habitude. Ses yeux verts s'éclairèrent lorsqu'ils se posèrent sur Marco.
-Bonjour, dit-il avec un sourire. Tu veux boire quelque chose ?
-Non, je ne reste pas, répondit Marco.
Il tendit un papier à Olivier et expliqua :
-C'est l'adresse d'une maison d'édition. Ils cherchent un illustrateur, j'ai pensé que ça pouvait t'intéresser.
-C'est gentil d'avoir pensé à moi. Mais est-ce une impression, ou est-ce que tu m'évites ?
-Je t'évite, répondit Marco avec un sourire. J'ai un nouveau tatouage, je préfère attendre qu'il cicatrise avant de te revoir.
-Mais tu n'es pas en colère contre moi ? demanda Olivier. Tu ne m'en veux pas ?
-Pas le moins du monde.
Marco se haussa sur la pointe des pieds et il déposa un baiser sur les lèvres d'Olivier.
-Je repasserai te voir dès que le tatouage sera cicatrisé.


Olivier rentra chez lui, dépité. Il n'avait pas revu Marco depuis une semaine et demi, pas même en coup de vent au bar. Et ce vendredi soir s'annonçait terriblement morne.
Il s'accouda au comptoir, admirant le vide de sa vie et de son appartement sans Marco.
La semaine précédente, il avait envoyé un courrier à la maison d'édition dont son ami lui avait donné l'adresse, avec des photocopies de quelques unes de ses oeuvres. On l'avait appelé un peu plus tard. La maison d'édition avait décrit l'illustration qu'elle voulait, et dit qu'elle choisirait parmi tous les postulants, qui n'étaient pas très nombreux. Le dessinateur avait alors commencé son travail, mais rien ne lui convenait. Chaque dessin qu'il entamait se terminait immanquablement par un ange. Un ange au regard tendre, au visage doux, au corps blanc... Un ange dont il était fou amoureux.
Il tenta de se remotiver, et commença un nouveau dessin. Toutefois, à peine avait-il sorti ses crayons qu'on sonna. Il alla voir par le judas et découvrit Marco, les mains dans les poches et un sourire aux lèvres.



Chapitre 22


Olivier ouvrit la porte.
-Bonsoir, dit-il.
-Salut, répondit Marco.
-Ca faisait longtemps...
-Oui...
Un silence gêné, puis Olivier reprit le sens des réalités.
-Rentre.
-Merci. Je te dérange ?
-Pas du tout, je m'apprêtais à dessiner, mais je n'arrive à rien en ce moment.
-Ah ? demanda Marco avec un sourire en coin.
-J'ai perdu ma muse.
-Si tu parles d'un certain ange, je doute qu'il revienne un jour, en effet.
Muet de stupeur, Olivier dévisagea Marco. Son ange était là, sous ses yeux, et il disait qu'il ne reviendrait plus ! Mais qu'est-ce que tout cela signifiait ?
-Marco...
Le modèle poussa le serveur jusqu'au canapé.
-Tu ne comprends donc pas ? Ton ange s'est envolé, il ne reviendra plus.
Marco chevaucha les hanches d'Olivier qui était tombé assis sur le canapé. Il s'empara de ses lèvres, joua avec sa langue jusqu'à ce qu'Olivier s'ouvre à ce baiser. Il passa les mains sous son t.shirt, caressa son ventre, pinça ses tétons.
-Marco... soupira Olivier. Est-ce que je peux te toucher ?
-Attends, répondit simplement Marco.
Il passa le t.shirt d'Olivier par dessus sa tête, puis il lui retira le reste de ses vêtements. Ensuite, il retira les siens. Olivier crut que son coeur allait s'arrêter lorsqu'il découvrit le nouveau tatouage. C'était un taouage tout simple, un seul mot, sans fioritures ni décoration, posé sur son coeur. Ce mot, c'était "Olivier".
Le jeune homme déposa un baiser sur la poitrine de Marco, goûtant son prénom encré dans la chair de son amant. Marco encadra son visage de ses mains, et il l'embrassa à nouveau, léchant ses lèvres, le pénétrant de la langue. Ensuite, il glissa deux doigts dans la bouche d'Olivier, puis se prépara lui-même tout en léchant la poitrine du serveur. Il descendit sur son ventre, son pénis.
Le serveur crut qu'il allait jouir. La bouche de Marco le rendait fou, et voir sa main descendre en bas de son dos pour se caresser lui-même... Jamais il ne pourrait supporter tout ça...
Marco se releva, enfourcha ses hanches, et s'empala lui-même sur son pénis. Olivier ne put réprimer un gémissement. Il passa ses mains sur le dos de son amant, caressa sa peau si douce, descendant sur ses fesses, remontant sur sa nuque, tandis que ses lèvres se promenaient sur sa poitrine, jouaient avec son piercing, goutaient encore à ce tatouage...
Marco, les bras autour du cou d'Olivier, bougeait de plus en plus vite. Le serveur n'allait plus tenir longtemps. Son coeur et tout son corps allaient exploser.
-Marco ! gémit-il en serrant le corps de son amant de toutes ses forces.
La délivrance de l'orgasme les percuta de plein fouet, décharge électrique bienfaisante. Marco enlaça davantage Olivier, glissant ses doigts dans ses cheveux défaits.
Le serveur soupira. Il attira le visage de son amant à lui, et il l'embrassa avec tendresse.
-Ca va ? demanda-t-il.
-Je... Tu sais, quand j'ai dit que ton ange ne reviendrait plus, je ne mentais pas. Grand frère non plus, ne reviendra plus.
-Oui, je sais, répondit Olivier. Les pièces se sont enfin assemblées, le puzzle est complet. Mais il y a un détail que tu n'as pas compris.
-Ah ?
-Mon ange, c'est toi, en entier. Pas seulement le Marco qui avait besoin d'être protégé. Je te l'ai déjà dit : je t'aime en entier, et ce n'est pas parce que grand frère et le Marco effrayé ne font plus qu'un que tu n'es plus mon ange.
-Tu veux dire que même comme ça, tu m'aimes quand-même ?
-Je te préférerais moins stupide mais je suppose que je n'ai pas le choix, je vais me répéter : oui, je t'aime. En entier.
Marco soupira longuement.
-Moi aussi je t'aime.
Olivier porta Marco dans ses bras.
-Tu es magnifique, à genoux, mais je trouve que la position allongée te sied mieux.
-Pervers !
-Tu ne vas pas m'empêcher de profiter de ce corps magnifique, j'espère ! lança Olivier tout en posant Marco sur le lit.
-Si tu tiens la distance, je veux bien.
-Ne me provoque pas !
Olivier s'allongea près du corps de son amant. Il l'enlaça et l'embrassa longuement.
-Merci, murmura Marco.
-Tout le plaisir était pour moi, répondit Olivier.
-Je ne parlais pas de ce que nous avons fait sur le canapé ! s'écria le jeune homme. Je parlais de ton amour. Laurent avait raison : la thérapie par l'amour est bien plus efficace que la thérapie par l'aiguille.
Olivier pénétra lentement le corps de Marco, puis une fois bien au chaud, il chuchota :
-Alors je vais rester dans le coin, au cas où tu aurais encore besoin d'une thérapie.
Marco noua ses jambes autour des hanches de son amant, signe qu'il ne comptait pas le laisser partir.
-Je ne sais pas si j'aurai besoin d'une thérapie, mais j'aurai toujours besoin de toi.
Olivier bougea lentement les hanches.
-Alors je n'ai pas le choix : je serai toujours là.
Pour toute réponse, Marco s'accrocha à ses épaules pour l'attirer encore plus loin, pour lui montrer que plus jamais il ne voudrait se séparer de lui.
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