Histoire de Vacance /one shot/

par **chronus** Dim 26 Aoû - 10:45

Juste à côté de moi, je regardais ce beau garcon accompagné d’un autre jeune homme qui lui paraissait plus jeune. Etaient-il de la même famille ? Je les avais vu une fois avec d’autres adultes.
Souvent, ma beauté restait seule. Celui que je supposais son cousin s’éloignait faire du surf.
Lui ne faisait rien. Sa peau reluisait au soleil. Les marques rougies de l’astre dessinaient un torse au charme fou. Ses cheveux bruns en bataille soufflés par le vent, ses yeux fermés à la lumière chaude, l’abandon de son corps au sable le rendaient inaccessible, comme s’il valait mieux ne pas approcher ce mirage charnel.
Parfois nos regards se croisaient. A peine levé, je le suivais des yeux. J’aimais sa façon de secouer sa serviette et je me sentais triste quand après avoir enfilé son polo bleu ciel il s’en allait.
Le troisième jour dès qu’il fut seul, je me mis à bouger, à tourner en rond, à faire des allées et venues dans la mer dans l’espoir qu’il me suive. Il resta seul, moi aussi.
Je reportai au lendemain mon désir d’aller vers lui, de nouer dialogue, de casser ma peur, de casser mon ennui et peut-être le sien.
Le lendemain matin, son cousin était seul. Où lui était-il ? Déjà sur la route du retour ?
L’après midi, sans entrain, je retournai sur cette plage. Il était là, mais pas seul. Un « vieux » était de la partie mais ne resta pas longtemps. Puis vint une femme. Sa femme ? Ils restèrent si longtemps que pour une fois je partis avant eux.
Le courage me manque pour y retourner le lendemain.
Puis, le jour suivant, j’entrai dans la grande bleue. Arrivé au niveau des épaules, je me retournai. Le vent dans les cheveux, le sel dans ses yeux, je le vis. Il venait à moi, lui. Et lorsque la distance fut suffisante pour que le mistral porte mes paroles, je murmurai : tu en as mis du temps.
Il sourit. Il n’y avait plus que lui et moi, le ciel, la mer et l’horizon. Peut-être aussi une douce mélodie aquatique, sereine, apaisante. Je ne voyais que ses yeux, ses lèvres…
Puis les jours passèrent. Le vent s’amplifia sur des plages devenues désertes. Je le cherchais, dans les rues, au marché, sur le sable, dans l’horizon.
Posté sur un rocher, mon regard balayait cette mer, ce sable. Il n’était plus là.
Avais-je rêvé ?
Avant de partir, j’osai affronter les vagues. L’eau était froide. Seul son regard aurait pu me réchauffer. Il n’était pas là.
Aujourd’hui, je suis là, chez moi. Rêve ou réalité ? Je ne sais. Je voudrais seulement savoir ce qu’il fait, où il est. Me cherche-t-il lui aussi ? Croit-il aussi à un rêve ? M’a-t-il oublié ?
Peu importe désormais.