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Révélations et Tabous

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Révélations et Tabous Empty Révélations et Tabous

Message par Mili Mar 15 Juil - 22:12

Cette histoire se passe avant Planètes Lointaines, une autre de mes fics, et on en retrouve certains personnages.



Prologue

Lucas était assis à une table du Drink & Peace, et attendait patiemment que les bavardages d'Anne-Laure, sa meilleure amie depuis le collège, cessent enfin. Il était lui-même propriétaire de ce bar, mais il était fatigué de jouer au barman, et son amie lui avait suggéré de l'inviter à boire un verre.
-... et tu sais ce que m'a répondu mon père lorsque je lui ai dit que je n'avais plus d'argent ? demanda Anne-Laure d'un ton outré.
N'obtenant pas de réponse, elle observa son compagnon.
-Lucas ? Tu m'écoutes ?
-Regarde un peu le cul du mec accoudé au bar, répondit Lucas d'un air amusé. Mate un peu ça !
Anne-Laure se retourna. Ses yeux se posèrent sur un homme grand, brun, assez mince, avec un adorable derrière moulé dans un jean.
-Miam ! fit-elle en roulant des yeux. Si je n'avais pas Dang, j'en ferais bien mon quatre heures !
Lucas éclata de rire.
-Et encore, ajouta-t-il, tu ne l'as pas vu de face. Il a des yeux vraiment magnifiques, un vert si clair qu'on dirait de l'eau.
-L'eau, c'est bleu, rectifia Anne-Laure. L'eau verte, c'est quand il y a de la vase dedans !
-Tu n'es vraiment pas poétique, toi !
Pour toute réponse, elle tira la langue. Puis elle lança :
-Tu as les yeux vert clair aussi, et tu dis toujours qu'ils sont moches !
-Parce que ça rend mal sur moi ! Mais sur lui...
Le jeune homme ne prit pas la peine de terminer sa phrase, son air rêveur en disait assez long. Avec un sourire déterminé, il annonça :
-Bon, je vais lui parler.
Il faisait mine de se lever de sa chaise. Toutefois, son amie le retint par le bras.
-Attends ! Tu ne vas pas me planter là pour aller draguer alors que je suis venue exprès te tenir compagnie !
-Dis plutôt que tu as sauté sur l'occasion pour me parler de tes problèmes d'argent !
-Et toi, en piètre ami, tu ne m'écoutais même pas, tu regardais le beau gosse accoudé au bar !
-Si tu n'étais pas venue, c'est moi qui serais au bar à la place d'Eric, grogna Lucas.
-Tu n'avais qu'à embaucher un serveur moche, j'y peux rien moi !
-Je n'allais pas condamner Eric parce qu'il est aussi beau que son CV est bon, quand-même, rétorqua Lucas, boudeur.
Lorsque les yeux verts de son ami s'écarquillèrent, Anne-Laure se retourna discrètement. L'homme dont Lucas parlait venait justement de laisser sa carte au barman, un sourire complice aux lèvres.
-Et voilà, je l'ai loupé ! ronchonna Lucas en voyant le bel inconnu partir.
Il s'accouda à la table, une moue aux lèvres.
-Hé, boss ?
Le dirigeant du bar se retourna sur Eric.
-Je sais qu'on a fini nos consommations, mais en tant que patron, j'estime avoir droit à des privilèges ! lança-t-il.
Eric mit une main devant sa bouche et pouffa de rire.
-Non boss, je ne viens pas pour ça. Tenez. C'est de la part du type avec qui je discutais au bar, il m'a demandé de vous remettre ceci.
Lucas prit le carton que lui tendait son employé. C'était une carte de visite au nom de Gilles Courtaud. Y figuraient son adresse, ses coordonnées téléphoniques, et une adresse e-mail. Le barman retourna la carte dans ses mains, et vit une phrase manuscrite.
"J'ignore si vous avez, vous aussi, un beau derrière, mais nous pourrions commencer par faire connaissance. Ce soir, 20H."
Lucas se leva si vivement que sa chaise partit en arrière et tomba sur le sol dans un bruit mat.
-Yahou ! s'écria-t-il en levant un poing vers le ciel.


Chapitre 01

Gilles était assis dans un coin du Drink & Peace, et regardait les clients entrer et sortir. Toutefois, de son bel inconnu, aucune trace. Alors pour patienter, il ferma les yeux, se remémorant sa voix chaude et grave, l'inflexion de son rire, ses yeux vert d'eau, ses épais cheveux bruns qui semblaient si soyeux.
Depuis toujours, il avait l'impression qu'il lui manquait une partie de lui-même. Il se sentait incomplet. Mais lorsqu'il avait entendu et vu ce bel homme, cette impression s'était évanouie comme la neige au soleil.
Et là, alors qu'il ne l'avait pas vu depuis deux heures, une sensation de manque était déjà en train de se créer.
Le jeune homme jeta un oeil à sa montre. Il n'attendait que depuis cinq minutes, mais quelles longues minutes...
-Désolé d'être en retard, j'espère que ne ne vous ai pas trop fait attendre.
Gilles leva la tête et croisa les beaux yeux verts de son bel inconnu, vêtu d'un jean noir et un pull vert à col roulé qui non seulement, mettait sa silhouette en valeur, mais rappelait également la couleur de ses yeux. Il se leva, souriant, tout en songeant que son inconnu devait être réchauffé pour ne pas porter de manteau en ce début de printemps.
-Bonsoir. Non, ne vous inquietez pas, je viens juste d'arriver. Asseyez-vous, je vous en prie.
Le nouvel arrivant prit place en face de Gilles. Le serveur arriva et prit leurs commandes, faisant un discret clin d'oeil à l'inconnu.
-Au fait, je m'appelle Lucas.
Gilles sourit.
-Enchanté, Lucas. Moi, c'est Gilles, mais vous devez déjà le savoir.
Lucas acquiesca, puis demanda :
-Qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
-Je suis reporter photographe en free-lance.
-Chouette boulot.
-Oui, c'est sympa, je peux voyager partout dans le monde, si j'ai envie de m'arrêter un moment, je m'arrête, je reprends quand j'en ai envie.
Son regard se fit intense lorsqu'il ajouta :
-Toutefois, si jamais je trouve une bonne raison de me poser quelque part, je le ferai sans hésitation.
Son compagnon parut un peu gêné et le serveur arriva à point nommé avec les boissons.
-Et vous, vous faites quoi ? demanda Gilles à Lucas.
-Moi ? Je tiens ce bar, sauf quand une blonde stupide vient me voir pour me parler de ses problèmes.
Gilles éclata de rire.
-Votre amie a l'air sympa.
-Oui, elle l'est. Mais à cause d'elle, je n'ai même pas eu l'occasion d'aller vous parler !
-Elle est peut-être jalouse, suggéra Gilles.
-Non, elle est seulement têtue et égoïste ! Quand elle a décidé quelque chose, impossible de lui retirer de la tête.
Avec un sourire nostalgique, Lucas ajouta :
-Mais je lui pardonne. Elle a toujours été là lorsque j'en avais besoin, et derrière ses airs de gamine capricieuse, elle a le coeur sur la main.
Gilles but une gorgée de Coca-Cola, toussota, puis s'avança sur sa chaise, plongeant dans les beaux yeux de Lucas au point de s'y noyer.
-Vous allez certainement me prendre pour un imbécile, fit-il. Mais je vous ai attendu toute ma vie. Depuis que je suis petit, j'ai l'impression qu'il me manque une partie de moi-même. Et là, enfin, je me sens comme si j'étais enfin complet.
Le jeune homme recula sur sa chaise lorsqu'il remarqua l'intensité du regard de Lucas. L'avait-il choqué ?
-Je n'aurais pas dit mieux, répondit simplement son compagnon. Je pense que c'est le destin qui nous a réunis ici ce soir.
Avec un sourire, il s'empara de la main de Gilles, dont il caressa la paume du bout du doigt, et demanda :
-Crois-tu au destin ?
-Non, je pense que ce qui nous arrive n'est qu'une succession de hasards. A nous de voir ce qu'on veut en faire.
Afin de changer de sujet, Gilles demanda :
-Quand est-ce que tu es né ?
-J'ai eu 24 ans le 29 février.
Le reporter libéra sa main de celle de Lucas, et il fouilla fébrilement dans son porte-feuilles.
-Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda Lucas surpris.
-Il ne me semblait pas que ma date de naissance figurait sur mes cartes de visite.
-Je ne crois pas qu'elle y soit, pourquoi ?
Gilles sortit une carte, l'inspecta, et admit :
-Non, elle n'y est pas...
-Où est le problème ? demanda Lucas.
-J'ai eu, moi aussi, 24 ans le 29 février, soupira Gilles. Je me rends : maintenant, je crois au destin.


Chapitre 02

Lucas ne pouvait s'empêcher de dévorer Gilles des yeux. Il aimait son regard doux et franc aux longs cils épais, son nez droit, son front haut, ses sourcils fins, sa bouche ferme aux lèvres pleines, le piercing en forme d'anneau dans le cartilage de son oreille droite. Il n'avait qu'une envie, serrer son corps fin dans ses bras, s'emparer de sa bouche. Il avait envie de le toucher...
Afin de patienter, il prit à nouveau la main de Gilles, mais au lieu de combler en partie son envie, cela empirait les choses.
Il était sur le point de parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il toussota afin d'affermir sa voix, et lança :
-J'habite juste en haut du bar, ça te dit de prendre un verre chez moi ? Nous serons plus à l'aise pour parler.
D'un ton conspirateur, il ajouta en chuchottant :
-Je crois que mon employé m'espionne.
Gilles éclata de rire en regardant le serveur. Ce dernier était occupé avec un groupe de clients, et ne semblait pas porter beaucoup d'attention à son patron.
-C'est pour ça que tu n'as pas de manteau ? demanda-t-il.
-Oui, il n'y a aucun intérêt d'en mettre un si on ne sort pas.
-Ok, allons-y.
Lucas se leva, et attira Gilles, dont il tenait toujours la main, vers la porte communiquant directement avec le couloir du hall de son immeuble.
-Hé, boss ! lança Eric amusé. C'est pas bien de partir sans payer, ça donne le mauvais exemple.
-Mets ça sur mon compte, répondit Lucas.
-Il faudra songer à payer votre note un jour, vous savez.
-Ouais, ouais...
Les clients qui avaient assisté à l'échange, riaient de voir le patron et l'employé se quereller. Les habitués savaient que ça arrivait souvent, et s'en amusaient.
-Je suis désolé, je ne peux pas vous laisser sortir si vous ne payez pas, fit Eric en se postant devant la porte. C'est pour le bien de la comptabilité du Drink & Peace.
-Et moi, pour le bien de la comptabilité du Drink & Peace, je vais devoir me séparer de mon emloyé dès demain, rétorqua Lucas en fronçant les sourcils.
-Des menaces, toujours des menaces ! Je sais que je vous suis indispensable, boss. Alors ?
Lucas soupira. Il sortit un billet de cinquante euros de sa poche, et le donna à Eric.
-Garde la monnaie, ronchonna-t-il.
-Bonne soirée, boss ! lança Eric avec un sourire éclatant tout en libérant la sortie.
-Va au diable !
Entraînant à sa suite un Gilles hilare, Lucas déverrouilla la porte qui le séparait du couloir, sortit du bar, et reverrouilla derrière lui.
-Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, fit-il.
Il monta une volée de marches d'escaliers. Là, il déverrouilla la porte de son appartement, et entra chez lui. Il referma en vitesse dès que Gilles fut entré, il le plaqua contre le mur, et prit possession de ses lèvres comme il en rêvait.
Son baiser fut tout d'abord timide, un simple effleurement. Il croisa alors le regard implorant de son compagnon, et il perdit pied. Comme si elles possédaient une volonté propre, ses mains se glissèrent sous le blouson de cuir ouvert de Gilles, alors que sa bouche s'emparait de celle du jeune photographe. Ses lèvres s'ouvrirent comme une fleur au soleil, et un ballet de langues chaudes et humides commença, baiser dévastateur ravageant tout sur son passage.
Hors d'haleine, Gilles était accroché aux épaules de Lucas, appuyé contre le mur. Le barman glissa une jambe entre celles du photographe, appréciant contre sa cuisse la chaleur dure d'une érection.
-Lucas...
-Je sais, moi aussi...
Oui, lui aussi avait l'impression de connaître déjà ce corps, et le toucher était la chose la plus naturelle qu'il lui ait été donné de faire. Il n'avait jamais rien désiré comme il désirait Gilles.
Lucas posa à nouveau ses lèvres sur celles de Gilles, douces, humides, ouvertes, consentantes, et sa langue prit possession de cette bouche à présent connue. Un battement de coeur rythmait le tempo de son baiser, même s'il ignorait s'il s'agissait du sien ou de celui de son compagnon. Ses mains, affamées, descendirent la fermeture éclair du pull de Gilles, et se glissèrent dessous, appréciant la douceur et la chaleur de sa peau, ponctuée ça et là de petits frissons de plaisir.
Sa bouche descendit sur le menton de Gilles, glissa le long de son cou, goûtant au passage un petit grain de beauté du bout de la langue, puis se posa sur sa poitrine.
-Gilles, murmura-t-il alors que ses doigts s'emparaient d'un téton dressé. Je n'en peux plus, j'ai envie de toi.
-Moi aussi, répondit le photographe.
Il retira sa veste de cuir qu'il lança sur le porte-manteau, puis il enlaça les épaules de Lucas.
-Je suis à toi, lâcha-t-il en un souffle. Je t'ai toujours appartenu, il suffisait seulement que je te trouve.
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Message par Mili Mar 15 Juil - 22:13

Chapitre 03

Lucas poussa Gilles sur un fauteuil, un peu plus loin, et ce dernier n'eut pas le temps de hoqueter de surprise que son compagnon s'emparait de ses lèvres. Tout en poussant le pull complétement dézippé sur les épaules de Gilles afin de le lui retirer, il fit descendre ses lèvres sur sa gorge, sa poitrine, où elles s'emparèrent de ses tétons durcis. Une main se posa également sur l'érection de Gilles, et le photographe ne put retenir un gémissement.
Lucas défit sa ceinture et déboutonna son jean pour qu'il se sente plus à l'aise, et sa main le caressa à travers le boxer. Gilles, les yeux fermés, se tenait aux accoudoirs du fauteuil, la tête rejetée en arrière. Ses halètements rendaient Lucas complétement fou et le barman dut fermer les yeux et inspirer afin de reprendre son calme. Il ne voulait pas aller trop vite. Sa première fois avec sa moitié devrait être inoubliable, et non pas consommée à la va-vite comme on manger un hamburger dans un fast-food.
Tout en massant son compagnon à travers son boxer, Lucas fit naviguer sa bouche d'un téton à l'autre, appréciant la texture et le goût de cette peau douce. Il descendit vers un adorable nombril au milieu d'un ventre plat, alors que sa main, gourmande, n'avait pu s'empêcher de se faufiler sous le boxer à la recherche d'un pénis dur et chaud.
Son autre main tira sur le jean et le sous-vêtement afin de les retirer complétement, et lorsque ce fut fait, Lucas s'agenouilla entre les jambes de Gilles. Il leva la tête, cherchant le consentement de son compagnon, et les deux regards vert d'eau se croisèrent. Gilles durcit encore dans la main de Lucas, et le barman n'eut besoin d'aucun mot pour comprendre. Sa bouche, attirée par cette érection, s'en approcha. Sous ses mains, il sentit Gilles frémir par anticipation.
Du bout de la langue, il goûta le sommet du pénis chaud qui durcissait encore entre ses mains, tout d'abord timidement, puis avec gourmandise.
-Je n'en peux plus, soupira Gilles lorsque Lucas le prit dans sa bouche.
Le barman le libéra, souffla doucement sur l'érection qui lui faisait face, provoquant de nouveaux frissons, et répondit :
-Ne crois pas t'en sortir à si bon compte. Puisque tu es à moi, tu attendras que je t'y autorise pour jouir.
-Je vais devenir fou, rétorqua Gilles.
Lucas passa la langue sur toute la longueur du pénis.
-C'est une bonne forme de folie, rassure-toi, sourit-il.
Sa bouche affamée s'empara de Gilles, et des frissons parcourrurent le corps du photographe. Lucas fit de lents va et viens, tout en caressant et pressant les testicules dans ses mains, que sa bouche gobait de temps à autre.
-Tiens-toi tranquille, fit-il lorsque le bassin de Gilles commença à s'activer.
Les yeux embués de plaisir, le photographe soupira mais ne cessa pas ses mouvements automatiques et inconscients. Le sentant palpiter dans ses mains, Lucas l'autorisa enfin à jouir. Sa bouche aspira le pénis dur et frémissant. Bientôt, un liquide chaud et laiteux coula dans sa bouche. Il poursuivait ses succions, tandis que le râle de Gilles n'en finissait pas.
-Arrête, gémit-il enfin. Arrête...
Lucas rendit sa libérté au pénis comblé, et Gilles laissa tomber sa tête en arrière, plus essouflé que s'il venait de courrir un marathon. Un petit rire franchit ses lèvres.
-J'ai cru que je ne m'en sortirais pas vivant, dit-il en posant une main sur son coeur tambourinant dans sa poitrine.
Lucas, toujours agenouillé entre ses jambes, déposa un baiser sur un cuisse et répondit :
-Ne crie pas victoire trop vite, je n'en ai pas encore fini avec toi.
Après une oeillade suggestive en direction de son amant, il plongea à nouveau sur son sexe. Toutefois, il ne s'y attarda pas et ses lèvres descendirent bientôt plus bas, entre ses cuisses. Sa langue humidifia la zone convoitée, aidée quelques instants plus tard par un doigt inquisiteur.
Le corps de Gilles tressaillit sous l'intrusion de cette phalange. Lucas, quand à lui, sursauta et interrogea son compagnon du regard.
-Tu n'as jamais...
Le photographe soupira, puis referma les jambes, masquant l'accès à son intimité. Il se sentait ridicule, pris en faute comme un enfant la main dans un pot de sucreries. Lucas se redressa et l'enveloppa de ses bras, caressant son dos, ses épaules, sa nuque afin de le rassurer.
-Ce n'est pas grave, murmura-t-il. Nous ne sommes pas obligés de le faire si tu ne veux pas. Mais tu auras dû me prévenir avant. Si je ne m'étais rendu compte de rien, j'aurais pu te faire très mal.
-Je n'ai jamais connu que des filles, avant, avoua Gilles.
-Hein ? Mais alors pourquoi m'avoir donné rendez-vous ? Pour tester les joies de l'homosexualité ?
Il ne l'aurait admis pour rien au monde, mais Lucas se sentait terriblement déçu.
-Idiot, répondit Gilles. Je t'ai donné rendez-vous parce que je suis tombé amoureux de toi. Je n'ai jamais connu d'homme, certes, mais je n'ai jamais ressenti ça avec aucune fille. Le coeur qui s'emballe au simple regard, des frissons qui me parcourent juste en entendant ta voix, les mains qui deviennent moites en surprenant une conversation me concernant, l'irrésistible besoin de t'appartenir, parce que rien ne me semble aussi naturel qu'être dans tes bras. Comme si j'avais vécu dans l'obscurité d'une caverne pendant 24 ans, et qu'enfin, j'atteignais la sortie de cette grotte, je voyais la lumière, je pouvais respirer l'air pur.
Levant les yeux sûr Lucas, le photographe murmura :
-Laisse-moi t'appartenir, s'il te plaît.
-Viens, répondit Lucas en l'attirant par la main.
Il ne souriait pas, mais ses yeux pétillaient de mille feux. Gilles se leva et le suivit jusqu'à sa chambre, dissimulant son sourire enjoué.


Chapitre 04


Une fois arrivé dans la chambre, Gilles attira Lucas dans ses bras et déposa un baiser sur ses lèvres, tout en glissant ses mains sous son pull over. Le barman poussa un grognement indistinct, et se débarassa du pull en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, le laissant tomber au sol. Gilles glissa dans son cou, où ses lèvres s'attardèrent avant de suivre le chemin dicté par une fine chaine en or dont le pendentif s'arrêtait à la limite de sa poitrine bronzée. Il déboucla la ceinture et tout en tirant Lucas par celle-ci, il recula jusqu'à s'asseoir sur le lit. Là, il dézippa son jean, descendit son caleçon, et fit face au pénis érigé de Lucas.
N'ayant jamais connu d'homme, toucher cet attribut purement masculin appartenant à un autre que lui le déstabilisa un peu. Toutefois, sa main savait comment s'y prendre, et il eut bientôt confiance dans les caresses qu'il effectuait. Après la confiance en lui, le bonheur fit son apparition, bonheur de faire plaisir à cette personne qu'il avait attendue toute sa vie, bonheur de l'entendre gémir, bonheur de toucher sa peau si douce et fine...
-Arrête, fit Lucas en le prenant par le poignet.
Les yeux fermés, le souffle court, il essayait de garder la tête froide. Les caresses du photographe, bien qu'inexpérimentées, lui faisaient trop d'effet pour que ça demeure supportable. Il inspira, expira, jusqu'à reprendre une respiration régulière. Lorsqu'il fut calmé, il poussa Gilles de manière à ce qu'il soit allongé sur le lit, et chevaucha ses hanches. Puis il prit possession de ses lèvres, pénétrant sa bouche de sa langue comme il prendrait bientôt possession de son corps. Haletant, Gilles ne se rendit pas tout de suite compte que la bouche de Lucas avait quitté la sienne. Jusqu'au moment où il sentit ladite bouche sur son pénis à nouveau érigé. Qui le léchait lentement. Et qui descendait de plus en plus bas.
Gilles sentit son coeur s'emballer. La langue de Lucas s'était posée sur le dernier point qu'il eut cru sensible chez lui. Et c'était délicieux.
-Dis-moi si jamais je te fais mal, fit le barman avant de glisser la pointe de sa langue dans l'entrée vierge de Gilles.
-Ca va...
Alors que l'autre main continuait à caresser son pénis dressé, la langue fut bientôt rejointe par un doigt humide qui insinua sans difficultés sa première phalange. Gilles ferma les yeux, sentent des sensations étranges traverser son corps.
-Détends-toi, murmura Lucas. Je vais tout faire pour ne pas te faire mal, mais il faut que tu m'aides. Caresse-toi si ça peut t'aider à te détendre.
Les joues en feu, Gilles posa une main sur sa propre poitrine, où il pinça doucement un téton. Lucas en profita pour glisser son doigt un peu plus profondément, et rentra une autre phalange. Il bougea son doigt à l'intérieur du corps de son amant afin de l'habituer, imprimant le même rythme à sa bouche qui avait repris son érection.
Gilles ne put retenir un gémissement lorsqu'un deuxième doigt fit son entrée, aidé par une langue humide, avenante, et balladeuse. Cependant, la surprise plus que la douleur le fit hoqueter.
-Ca va ? demanda Lucas en retirant ses doigts.
Une sensation de vide envahit le photographe.
-Non... murmura-t-il frustré.
-Désolé, on peut arrêter si tu préfères, fit Lucas qui n'avait pas compris. Après tout, on n'est pas obligé de...
-Non, répéta Gilles. Je veux... Viens...
-Tu es sûr ?
Gilles ouvrit les yeux, et dans son regard, son amant n'y vit aucune trace de doute. Ce dernier fouilla alors dans le tiroir de sa table de nuit, et s'empara d'un flacon qu'il renversa au creux de sa main. Il caressa à nouveau Gilles, ses doigts glissant à l'intérieur de lui comme s'ils étaient aspirés. Il tenta un troisième doigt. Nouveau gémissement. De plaisir.
-Je suis désolé si je te fais mal, mais je ne tiens plus, fit-il en se postant au dessus de Gilles.
Pour toute réponse, le photographe s'accrocha à ses épaules, sur-élevant ses hanches. Lucas se positionna face à l'entrée, et commença sa pénétration. Gilles serra les dents, et accentua son étreinte autour des épaules de son partenaire.
-Ca y est, j'y suis, fit Lucas à son oreille lorsqu'il fut totalement entré.
Gilles soupira autant de soulagement que de bien-être. Le Yin et le Yang étaient enfin réunis, deux moitiés d'une même paire, séparables mais dépendantes l'une de l'autre comme seuls peuvent l'être deux personnes liées par le destin. Comme s'il avait lu dans ses pensées, Lucas glissa à son oreille :
-Je ne pourrai plus vivre sans toi, jamais. Il me serait plus facile d'arrêter de respirer.
Le photographe attira le visage de son amant au creux de son cou afin de lui dissimuler ses larmes, tandis que ses jambes se nouaient autour de ses hanches étroites.
-S'il te plaît...
Lucas s'empara des lèvres se Gilles, taquinant sa langue, pénétrant sa bouche et son corps au même rythme. Les gémissements de son amant, son souffle au creux de son cou, ses mains accrochées à ses épaules, ses jambes autour de ses hanches, le corps fin et aussi doux que la soie qui l'accueillait, tout cela lui fit perdre le contrôle de la situation. Il savait d'avance qu'il ne tiendrait pas longtemps, pas avec un visage aussi érotique sous les yeux, sur lequel toutes les expressions passaient : plaisir lorsque Lucas avançait, douleur lorsqu'il se retirait, attente et frustration lorsqu'il s'immobilisait, puis un mélange de plaisir et de douleur lorsqu'il rentrait d'un seul coup de reins.
-Lucas, s'il te plaît, gémit Gilles.
Ne prenant appui que sur un bras, le barman glissa sa main à la rencontre du pénis tendu qu'il caressa contre son ventre. Quelques instants plus tard, il sentit un liquide chaud couler dans sa main, alors que des vibrations enserraient son pénis à l'intérieur du corps de son amant. D'un ultime coup de reins, il expédia leurs deux corps enlacés dans l'oeil du cyclone appelé jouissance.
Il avait eu bien des partenaires auparavant, avec qui il avait toujours eu beaucoup de plaisir. Mais ce soir-là, il découvrit le vrai sens des mots "orgasme" et "plénitude".
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Révélations et Tabous Empty Re: Révélations et Tabous

Message par Mili Mar 15 Juil - 22:14

Chapitre 05

Lucas fut réveillé par la sonnerie du téléphone. Il ouvrit les yeux, rencontrant le visage endormi de son amant, consulta son réveil, et se rendit compte qu'il était déjà neuf heures. Il se leva en vitesse et alla répondre au téléphone dans le salon.
-Allô ?
-Luc ?
-Anne-Laure, soupira le barman.
-Cache ta joie, fit la jeune femme amusée. Je passais aux nouvelles. Comment s'est passée ta soirée avec le beau jeune homme au derrière magnifique.
Lucas réfléchit mais ne voyait pas comment il pouvait expliquer ça à son amie.
-Tu es là, Luc ? demanda Anne-Laure.
-Oui. Mais tu ne comprendrais pas.
-Je ne comprendrais pas quoi ?
-Ma relation, son intensité. C'est comme si Gilles et moi nous connaissions depuis toujours, et nous n'avions plus qu'à nous retrouver. Maintenant que je l'ai trouvé, je me demande comment j'ai pu vivre sans lui. Me séparer de lui, ce serait comme m'amputer. Je... je ne le connais pas, j'ignore quel genre de plaisanterie le fait rire, j'ignore s'il préfère le café ou le thé, s'il pratique un sport. Mais je sais au moins une chose : j'ai besoin de lui.
-Lucas...
-Oui ?
-Tu passes d'un extrême à l'autre. Je ne t'avais jamais vu t'attacher à un seul partenaire avant, et maintenant...
-Inconsciemment, j'attendais Gilles. Mon coeur l'attendait depuis tout ce temps.
-Hé, mon gars, tu n'es pas le prince charmant d'un conte de fées, tu sais... Ce genre de truc, ça n'existe pas.
Vexé par le rire de son amie, Lucas se renfrogna.
-Je ne suis peut-être pas le prince charmant, mais j'ai une belle au bois dormant dans mon lit, je vais de ce pas la réveiller d'un baiser.
Anne-Laure se remit à rire de plus belle. Puis elle soupira, et Lucas l'imagina bien poser une main sur ses abdos douloureux d'avoir trop rit.
-Je te souhaite tout le bonheur de monde, fit-elle. Tu le mérites... Quoiqu'il arrive, je suis là.
Lisant entre les lignes, Lucas comprit ce qu'elle voulait dire. Si jamais Gilles s'en allait, elle serait là. Mais Gilles ne partirait pas. C'était tout bonnement impossible.
-Merci, fit-il. Je dois te laisser.
Le coeur serré, il raccrocha et se rua dans la chambre, récupérant au passage les vêtements de son amant. Gilles venait manifestement de se réveiller, et s'étirait dans le lit, tel un chat.
-Bonjour, fit le barman en posant les vêtements sur le lit.
Gilles tourna la tête et sa respiration se coupa. Lucas était magnifique avec ses cheveux bruns en bataille, ses yeux vert d'eau brillants, ses joues où une barbe naissait. Vêtu en tout et pour tout d'un sourire en coin, il était tout simplement trop sexy pour être réel.
-Thé ou café ? demanda Lucas sans se départir de son sourire.
-Un calin d'abord, répondit Gilles.
Ce dernier se sentait légèrement gêné, mais Lucas avait l'air de prendre la situation tellement naturellement qu'il préféra cacher son trouble. Il attira Lucas sur le lit et le serra dans ses bras, passant une main sur sa nuque pour attirer son visage.
-Tu n'en as pas eu assez hier ? demanda Lucas amusé en sentant une érection naître contre son ventre.
-C'est ta faute, rétorqua Gilles. Quelle idée de se ballader complétement nu.
-Le téléphone n'a pas voulu attendre que je soie réveillé et habillé pour sonner.
-Comme si j'allais m'en plaindre...
Lucas ne laissa pas son compagnon terminer sa phrase. D'un baiser, il l'interrompit, puis soupira.
-Je dois être au Drink & Peace dans une bonne heure... Eric fait la fermeture, mais c'est moi qui m'occupe de l'ouverture.
Un éclair de malice passa dans ses yeux lorsqu'il ajouta en posant une main sur l'érection :
-Je vais donc devoir m'occuper de ça rapidement.
Sa bouche rejoignit bientôt sa main, pour le grand plaisir de Gilles.


-Ce n'est absolument pas sérieux d'être en retard, je vais me plaindre au patron !
Lucas se retourna sur l'immense sourire de Benjamin. Il venait tout juste de déverrouiller les portes de Drink & Peace, et son vieil ami, comme tous les samedis, attendait pour son café matinal.
-Il est 10h32, tu ne vas pas chipoter pour deux minutes.
Fidèle à son habitude, le beau blond alla s'installer au bar. Lucas jeta un regard à son derrière, mais pour une raison qu'il ne comprenait pas, il ne le trouvait plus aussi attrayant qu'avant. Avant sa rencontre avec Gilles.
-Tu as trouvé un nouveau gars ? demanda Benjamin en sautant sur un tabouret.
-Non. J'ai trouvé mon âme soeur, ma moitié, l'homme de ma vie...
Benjamin sourit.
-Je ne comprends pas comment deux hommes peuvent s'aimer. Mais je comprends ce que tu veux dire. Je sens la même chose quand je suis avec Emilie. Elle est si douce, sa peau sent si bon, son rire est tellement...
-Ouais, je vois, répondit Lucas en déposant un café devant son ami.
Il repassa devant le comptoir où il descendit toutes les chaises qu'Eric avait posées sur les tables la veille pour balayer et récurer, puis il regarda pas la vitrine, rêveur.
-Parle-moi de ton âme soeur, fit Benjamin.
-Je te le présenterai tout à l'heure. Il est allé à son hôtel récupérer ses quelques affaires et les amener chez moi. Dès qu'il a terminé, il me rejoint ici.
-Il loge à l'hôtel ? demanda Benjamin surpris. Il n'est pas d'ici ? Il est venu faire quoi en ville ?
-C'est sûrement pour le boulot, je ne lui ai pas demandé. Il est photographe, et il voyage beaucoup.
-Curieux, il n'y a aucun évènement ici ces jours prochains, réfléchit tout haut Benjamin.


Chapitre 06

Gilles regarda le monde autour de la table à laquelle il était assis. Lucas lui avait présenté Benjamin, sa petite amie Emilie, puis Anne-Laure et son petit ami Dang. Anne-Laure et Lucas étaient amis depuis le collège. Benjamin s'était greffé à leur duo au lycée. Il avait ramené dans le groupe Emilie, et Anne-Laure avait ramené Dang. Puis Lucas intégrait Gilles.
Le photographe aimait beaucoup Anne-Laure, elle passait son temps à rire et à raconter des bêtises, contrairement à Dang, toujours calme et posé. Lorsque Lucas avait présenté officiellement sa meilleure amie à son petit ami, la jeune fille l'avait regardé des pieds à la tête, et avait dit d'un ton on ne peut plus sérieux que le côté face était aussi bien que le côté pile, ce qui avait fait éclater de rire Gilles, et qui avait gêné Dang et Lucas.
Benjamin, une Guiness dans la main droite, la main gauche enlacée à celle d'Emilie, tapait du bout du pied la mesure de la musique de fond.
-Tiens, Caroline m'en a raconté une bonne, tout à l'heure ! lança Anne-Laure en faisant allusion à sa cousine de dix ans. Qu'est-ce qui est rond, moitié rose et moitié vert.
Dang soupira. Manifestement, il avait déjà eu droit à cette devinette. Benjamin et Emilie s'interrogèrent du regard. Quant à Lucas et Gilles, ils se regardaient pour une toute autre raison. Leurs yeux brillants ne parvenaient pas à se lâcher, tout comme leurs mains sous la table.
-C'est un petit pois torse nu, annonça Anne-Laure.
-C'est nul, répondit Benjamin.
-Mais non, réfléchis ! La moitié verte, c'est son pantalon ! Et la moitié rose, c'est son torse nu, sa peau quoi !
-La peau d'un petit pois, c'est vert ! fit Benjamin. Tu as beau enlever une couche de vert, ça reste vert !
-Tu n'as vraiment aucun sens de l'humour, Benji ! Luc, tu as compris ma blague toi, hein ?
Les yeux dans ceux de son amant, le jeune homme ne se souciait pas de cette blague, eut-elle été la plus drôle du monde.
-Euh... on dérange ? demanda Anne-Laure en passant une main devant les yeux de son ami.
Lucas sursauta, regarda la jeune femme, et répondit :
-Désolé, je n'ai pas fait attention à ce que tu disais, j'étais pensif.
-Pensif, hein...
-Au fait, tu n'es pas d'ici. Qu'est-ce que tu es venu faire dans la région, demandé Benjamin à Gilles. C'est pour ton travail ?
-Non, une voyante m'a dit que je trouverais mon âme soeur ici, répondit le photographe amusé.
-Sérieux ? demanda Anne-Laure excitée. Comme c'est romantique...
Gilles éclata de rire.
-Non, c'était une blague. Les raisons de ma venue ici sont personnelles, je préfère ne pas en parler.
Vêxée de s'être fait avoir avec cette histoire de voyante, Anne-Laure croisa les bras.
-Ah bon, très bien, fit-elle d'une voix séche. Après tout, on s'en fiche...
Lucas soupira. Il jeta un oeil discret à sa montre, et vit qu'elle affichait déjà trois heures. Il chercha Eric du regard et ce dernier dût comprendre le message, car il sonna la grosse cloche accrochée en haut du bar, signal que les clients devaient terminer leurs boissons et partir dans la demi-heure qui suivait.
-Je vous abandonne, fit Lucas en terminant sa bière. Je fais l'ouverture demain, je vais devoir me lever. Bonne nuit.
-Bonne nuit, répéta Gilles en se levant.
-Bonne nuit à vous deux, lança Anne-Laure sur un ton suggestif.
Les deux amants traversèrent la salle enfumée du Drink & Peace.
-Boss, fit Eric alors que Lucas arrivait à la porte de communication avec son immeuble.
Le jeune homme se retourna, et interrogea son employé du regard.
-Vous voulez que je fasse l'ouverture demain ? demanda Eric. Vu l'heure, vous allez être complétement naze.
-C'est gentil à toi, mais je vais le faire. Tu n'es pas couché avant 5h avec la fermeture et le nettoyage, alors viens à l'heure habituelle.
Lucas hésita puis annonça :
-Je vais trouver une serveuse pour travailler ici. Tu n'as pas eu un seul jour de repos depuis six mois.
-Vous non plus, boss.
-Mais c'est moi qui ai décidé d'ouvrir ce bar, il est normal que j' en assume les conséquences.
-Si vous avez besoin d'un nouvel employé, allez-y, fit Eric avec un sourire. Vous méritez bien de profiter de votre nouveau bonheur. Ca vous va bien, les yeux qui pétillent.
Rougissant, Lucas grogna un bonsoir, et tourna les talons. Toutefois, Eric le rappela :
-Boss ?
Le barman se retourna à nouveau en soupirant.
-J'aimerais bien un serveur, fit Eric avec un immense sourire. Je le veux grand, avec de longs cheveux noirs et un joli sourire.
Lucas manqua de s'étouffer.
-Tu... tu es gay, toi aussi ?
-Oui, répondit Eric. Mais je ne voulais pas que vous le sachiez, sinon vous m'auriez sauté dessus, et on aurait dit que j'ai déccroché mon job en couchant avec le patron.
-N'importe quoi ! répondit Lucas tandis que Gilles éclatait de rire.
-Bonne nuit boss ! lança Eric. Et ne faites pas de folies, sinon vous allez être en retard à l'ouverture.
Lucas ne jugea pas utile de répondre. Il ouvrit la porte de communication, suivi d'un Gilles qui pleurait tant il riait.


Chapitre 07

Lucas referma la porte de son appartement derrière lui, et il enlaça immédiatement son compagnon.
-Attention, fit Gilles d'un ton sérieux démenti par ses yeux brillants, si tu me provoques, tu vas devoir assumer et tu auras du mal à te lever demain matin.
-Tiens donc, quel dommage, répondit Lucas amusé.
Il déposa un rapide baiser sur les lèvres du photographe, puis il quitta ses bras et se rua dans la chambre.
-Tu as raison, lança-t-il, il est tard et je dois me lever demain. Donc pour ce soir, le dernier couché a perdu !
-Tricheur, répondit Gilles en lui courrant après. Tu es parti avant !
Les deux hommes retirèrent leurs vêtements le plus rapidement possible. Bien évidemment, Gilles fut couché le dernier. Il soupira comiquement, et demanda :
-Au fait, c'est quoi le gage ?
-Demain soir, tu feras tout ce que je te dirai, d'accord ? Tu seras mon esclave sexuel !
Voyant l'air abasourdi de Gilles, Lucas éclata de rire. Il le serra dans ses bras et déposa un baiser au creux de son épaule.
-Bon, ok, fit-il, tu te contenteras de te laisser faire. Ok ?
Gilles hocha la tête.
-Ca, je devrais y arriver...
-Au fait, demain, après le travail, je vais rendre visite à ma mère, comme tous les dimanches, annonça Lucas. Je pense rentrer vers dix-neuf heures.
-Parle-moi de ta mère...
Lucas ferma les yeux.
-Ma mère m'a eu très jeune. Elle a quarante ans. Elle est très belle, avec de longs cheveux noirs. Mon père est mort peu de temps avant ma naissance, et elle en porte encore le deuil vingt-quatre ans plus tard. De ce fait, je ne l'ai jamais vue habillée autrement qu'avec une robe noire... Et toi ?
-Oh, ma mère est peintre, mon père psychologue, il n'y a pas grand chose à dire d'eux. Maman est plutôt excentrique, c'est une artiste, mais la nature calme et posée de mon père l'aide à garder les pieds sur terre.
-Duquel d'entre eux tiens-tu tes yeux ? demanda Lucas.
-Aucun, répondit simplement Gilles.
-De tes grands parents, peut-être ?
-Et toi ? fit Gilles pour éviter la question.
-J'ai les yeux de mon père. Et ses cheveux aussi. Il paraît que je lui ressemble beaucoup, même si je ne l'ai jamais vu en photo.
Lucas se blottit contre la poitrine accueillante de son amant, il l'enlaça, et les yeux fermés, murmura :
-Bonne nuit.
Gilles déposa un baiser sur son front et répondit :
-Fais de beaux rêves.

La journée du lendemain passa à la vitesse de l'éclair pour Lucas. Il servit les clients, et entre deux, colla à la vitrine une affiche qui annonçait que le bar cherchait un serveur. Gilles était assis au bar, un café dans une main, le journal dans l'autre, et lisait lorsque Lucas était trop occupé.
Vers treize heures, le photographe disparut, annonçant qu'il serait rentré pour préparer le dîner. Le beau temps aidant, le bar ne désemplissait pas, et avant le milieu de l'après-midi, une jeune femme entra, annonçant qu'elle avait repéré l'affiche.
Elle était brune, les cheveux courts, et ses yeux marrons paraissaient intelligents. Vêtue d'une jupe noire et d'un pull rose, elle était bien habillée sans être trop provocante.
Après un rapide entretien, Lucas lui demanda de venir dès l'ouverture le lendemain afin d'essayer, et il retira l'affiche, soulagé. Ca avait été rapide, et c'était tant mieux.
Le barman dissimula un sourire en songeant à la tête que ferait Eric en voyant une petite brune à la place de son bel homme aux cheveux noirs.
D'ailleurs, le jeune homme fit son apparition.
-Salut boss ! Pas trop crevé ?
-Mèle-toi de tes affaires.
Prennant à témoin un client assis au bar, le serveur lança :
-Vous voyez comme je suis traité alors que je prends soin de mon patron ! Il a de la chance que je n'aie pas rendu mon tablier, depuis le temps.
-Laisse Monsieur boire sa bière tranquillement, ronchonna Lucas. Lave plutôt les verres !
-Oui boss ! répondit Eric en faisant un garde à vous.
Ses yeux bleus pétillèrent alors qu'il tirait la langue. Le barman songea alors que son employé devrait cesser de cotoyer Anne-Laure. Passant derrière Eric, il chuchotta :
-Au fait, j'ai trouvé une serveuse, elle commence demain. Si tout se passe bien, je l'embauche à la fin de la semaine.
-Traitre !
Lucas éclata de rire et passa sa main dans les cheveux blonds en bataille de son employé.
-Boss, arrêtez de me draguer ou je le dis à votre copain.
-Tu es sûr que tu tiens à ton job ?
-Encore des menaces ? Je suis mort de peur ! Attention, je pourrais bien faire tomber la pile de verres que je viens de laver.
-Ce serait dommage, je serais obligé de retenir ça sur ton salaire.
Mauvais perdant, Eric ne répondit rien et tourna la tête, boudeur.
-J'y vais, annonça Lucas. A demain.
En fils modèle, le jeune homme monta se changer, et alla rendre visite à sa mère.
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Révélations et Tabous Empty Re: Révélations et Tabous

Message par Mili Mar 15 Juil - 22:15

Chapitre 08

Gilles rentra chez Lucas, le coeur battant. Il avait passé une après-midi riche en émotions. Il s'était retrouvé dans un petit bar miteux avec le détective qu'il avait engagé. L'homme avait mené à bien sa mission, et le photographe lui avait donné la somme d'argent convenue. Il se retrouvait à présent avec quelques pages sur la personne qu'il recherchait, ainsi qu'une photographie d'assez bonne qualité.
La femme en question s'appelait Elsa Renaud, célibataire, et avait un fils. Elle vivait dans une propriété située en périphérie et paraissait assez aisée.
Gilles avait appelé un taxi et était allé voir la propriété par lui-même, mais n'avait pas osé sonner. Il avait juste observé, jusqu'à ce que le chauffeur de taxi lui suggère sur un ton peu amène de payer et descendre, ou repartir. Le photographe avait opté pour la deuxième solution. De toute manière, il avait les coordonnées d'Elsa, il prendrait contact avec elle dès qu'il s'en sentirait le courage.
Le jeune homme se posa dans le fauteuil, puis se releva péniblement, songeant qu'il ferait mieux de ranger son dossier dans sa valise. Il n'avait rien envie de cacher à Lucas, mais il préférait attendre pour lui dire la vérité. Attendre d'être sûr...
Une fois le dossier rangé, Gilles jeta un oeil à sa montre. Il était à peine dix-sept heures, soit bien trop tôt pour préparer le dîner. Il quitta l'appartement et décida d'aller chercher de la compagnie au Drink & Peace.

-Oh, bonjour Gilles, fit Eric en voyant le photographe arriver. Qu'est-ce que je vous sers ?
-Une Despe s'il vous plaît.
Avec un sourire de connivence, le serveur chuchotta :
-Je vois, vous voulez vous saoûler pour ne pas avoir la force de résister aux avances du boss ! Pour ma part, même avec un diabolo menthe, je n'aurais pas le courage de lui dire non.
-Lucas sait que vous êtes amoureux de lui ? demanda Gilles amusé.
-Comment s'en serait-il rendu compte ? Jusqu'à hier, il ne savait même pas que j'aimais les hommes, et étant donné qu'il n'a d'yeux que pour vous... Bouddha pourrait bien rentrer dans le bar qu'il le servirait comme un client ordinaire. Et ce traitre a recruté une serveuse, vous imaginez !
-Si jamais je trouve un homme grand aux longs cheveux noirs, je l'envoie ici immédiatement, fit Gilles avec un sourire. Et maintenant, je pourrais avoir ma Despe ?


Lucas monta les marches d'escalier trois à trois, impatient de revoir son amant. Comme tous les dimanches après-midi, il avait pris le thé avec sa mère. Il n'avait pas osé lui parler de Gilles, leur relation était trop fraîche, et il souhaitait le garder pour lui seul encore un peu.
Toutefois, elle s'était rendu compte de l'étincelle dans ses yeux, et il lui avait dit qu'il avait rencontré quelqu'un. Elle lui avait suggéré de l'amener avec lui le dimanche suivant, mais Lucas avait refusé. Gilles ne tenait peut-être pas à rencontrer sa mère. De plus, il était d'une autre région et serait peut-être rentré chez lui.
A cette pensée, le coeur de Lucas se serra.

Lorsqu'il entra dans son appartement, il sentit une bonne odeur de bolognaise flotter dans l'air. Gilles était aux fourneaux, et remutait le contenu d'une casserole.
-Tu es un cordon bleu ? demanda Lucas amusé.
-Non, je sais simplement faire cuir des pates et ouvrir un pot de bolognaise, répondit le photographe en riant.
Lucas passa derrière lui, déposa un baiser sur sa nuque, et lança :
-Je meurs de faim !
-Ca tombe bien, c'est prêt.
-Qu'est-ce que je ferais sans toi, soupira Lucas.
-Je suppose que tu aurais fait cuir les pates et ouvert la boite de bolognaise toi-même...
Lucas s'assit à la petite table où les couverts étaient disposés. Il hésita un court instant. Il redoutait la question qu'il allait poser, et redoutait encore davantage la réponse.
-Dis... Quand est-ce que tu repars ?
Gilles manqua de lâcher la casserole qu'il amenait jusqu'à la table. Heureusement, il était arrivé au niveau du dessous de plats. Il posa le récipient, puis s'assit.
-Je ne sais pas, admit-il. Probablement dans une grosse semaine, une semaine et demi tout au plus.
Il prit la main de Lucas par dessus la table et ajouta :
-Ca ne signifie pas que nous ne pourrons plus nous voir.
-Je ne survivrai pas deux jours sans toi. Je suis égoïste, je sais, mais j'aimerais t'enfermer dans cet appartement et te garder avec moi pour toujours.
-J'imagine déjà la vie magnifique qui m'attend, répondit Gilles avec un sourire amusé.
Voyant que le sourire que son compagnon lui rendait n'atteignait pas les yeux, le photographe soupira et se leva de sa chaise. Il contourna la table, prit Lucas par la main, et le tira.
-Où m'emmènes-tu ? demanda le barman surpris.
-Dans la chambre !
-Faire quoi ?
-A ton avis !
-Mais... et les pates ?
Gilles s'allongea sur le lit, les mains croisées derrière la tête dans un signe de soumission totale.
-Les pates, nous les réchaufferons. En attendant, profite de moi tant que je suis encore là. J'avais un gage, il me semble...


Chapitre 09

Lucas, sur le pas de la porte, regarda Gilles qui l'attendait sur le lit, les bras croisés sous sa tête. Il avança sans le quitter des yeux, et s'agenouilla sur le lit. Il plongea dans les yeux vert d'eau si semblables aux siens, s'approcha jusqu'à ce que ses lèvres frôlent celles de Gilles.
-C'est vrai, chuchota-t-il tout contre sa bouche, tu as un gage.
Sa langue caressa tendrement les lèvres pleines du photographe, alors que ses mains se glissaient sous son t.shirt bleu.
-Après ce que je vais te faire ce soir, l'idée de partir ne te viendra plus jamais.
-Arrête de parler et agis, répondit Gilles avec un sourire provocateur.
Lucas ne put s'empêcher d'embrasser ce sourire. Sa langue s'infiltra entre ses lèvres et explora sa bouche. Ses mains remontèrent complétement le t.shirt que le photographe finit par retirer. Lucas descendit alors sur sa poitrine où ses tétons pointaient déjà.
-Il t'en faut peu, on dirait...
Il posa une main sur la braguette du photographe et sentit que ce dernier était en effet déjà très excité. Il lui retira son jean noir et son boxer, et ravi par cette magnifique érection, il ne put s'empêcher d'y porter les lèvres. Les caresses infligées à celui-ci firent frémir Gilles.
-Lucas...
Le barman le prit entièrement dans sa bouche, alors que ses doigts descendaient explorer la zone juste en dessous.
-Lucas, répéta Gilles.
Rendu fou par les suppliques de son amant, Lucas ouvrit simplement sa braguette, et pénétra le corps chaud et accueillant. Une fois entré, il se souvint que Gilles n'était pas habitué à ce traitement, et lui adressa un sourire d'excuse, mais le photographe l'attira dans ses bras.
-Viens...
Il débarassa Lucas de sa chemise, et s'accrocha à ses épaules, gémissant au rythme de ses coups de reins. Bientôt, les deux hommes jouirent, extase brute née d'un désir pur qui n'avait nul besoin de caresses pour être atteint.
Essoufflé, Lucas trouva la force de se retourner afin de ne pas écraser son amant. Jamais il n'avait tenu aussi peu de temps. Honteux, il fixa le mur. Une main sur sa poitrine attira son attention. Il interrogea Gilles du regard. Le photographe sourit et fit d'une voix tendre :
-Maintenant que nous sommes apaisés, nous allons reprendre plus doucement...
Sans laisser le temps à Lucas de répondre, il se mit à lécher sa poitrine.


Durant toute la semaine, Gilles fut sur un petit nuage. Il avait tenté plusieurs fois de contacter Elsa Renaud, et avait finalement raccroché avant de finir de composer le numéro. Plus il repoussait la visite qu'il devait rendre à cette femme, et plus il pourrait rester avec Lucas. Toutefois, il aurait préféré être heureux avec son amant sans que cette ombre ne ternisse son tableau.
Prenant son courage (et son téléphone) à deux mains, le jeune homme composa le numéro. Ce soir, il devait sortir avec Lucas à l'anniversaire d'Emilie, la petite amie de Benjamin, et il aimerait profiter des quelques jours restants.
-Résidence Renaud ?
-Bon... bonjour, pourrais-je parler à Elsa Renaud s'il vous plaît ?
-Qui êtes-vous ?
-Gilles Courtaud. Madame Renaud ne me connaît pas.
-Ne quittez pas.
Des bruits de pas firent imaginer au jeune homme la domestique apportant le téléphone à sa maîtresse. Quelques instants après, il entendit une voix rauque de fumeuse.
-Allô ?
-Elsa Renaud ?
-Oui, et vous ?
-Gilles Courtaud. Vous ne me connaissez pas. J'aimerais vous rencontrer.
-Pour quelle raison ? demanda la femme surprise.
-Je suis...


-Tu m'as l'air bien gai ! lança Lucas alors que les deux hommes montaient dans la voiture du barman.
Gilles éclata de rire. Il enlaça Lucas et déposa un baiser sonore sur ses lèvres.
-Promis, je t'explique tout dimanche soir ! Pourquoi je suis venu ici, ce que j'avais à faire, tout !
Lucas le regarda, surpris.
-Tu sais, tu n'es pas obligé d'en parler si tu ne le souhaites pas.
-Si, j'en ai envie, fit Gilles en lui prenant la main. C'est juste que je ne suis sûr de rien. Dimanche soir, je serai sûr.
Lucas passa ses doigts dans les épais cheveux bruns, et ne put s'empêcher d'embrasser son compagnon.
-Quoiqu'il arrive, je suis là. Tu le sais, n'est-ce pas ?
Gilles hocha la tête.
-Alors dépêchons-nous d'aller chez Emilie ou nous allons être en retard ! lança Lucas.
Gilles éclata de rire, et libéra son amant de son étreinte.


Chapitre 10

Lucas et Gilles étaient debout, près du buffet, et discutaient avec Benjamin et Anne-Laure. La soirée se passait dans une salle des fêtes, l'appartement d'Emilie étant trop petit. Au moins trente personnes étaient présentes, entre les amis d'enfance d'Emilie, ses amis de la fac, des cousins... A tel point que la jeune fille ne savait plus où donner de la tête.
-Finalement, heureusement qu'on est venus, hein, Benji, fit Anne-Laure, toujours aussi subtile. Sans nous, tu te serais ennuyé comme un rat mort.
-Oui, je te suis infiniment reconnaissant, répondit le jeune homme avec ironie.
-Elle est drôle, Emilie, d'inviter autant de gens si c'est pour ne pouvoir être avec personne en particulier, fit Lucas.
-Ca lui fait plaisir d'être entourée, la défendit Benjamin.
-En parlant d'être entourée... Qui c'est le type qui la tient dans ses bras ? demanda Anne-Laure.
Benjamin se retourna. Sa petite amie étant dans les bras d'un homme aux cheveux roux.
-Ah, lui ! C'est son cousin, expliqua le jeune homme. Il vit chez elle, en ce moment. Il n'est pas d'ici. Il est venu spécialement pour son anniversaire.
-Ils ont l'air d'être drôlement proches, remarqua Gilles.
-Oui, ils ont grandi ensemble, d'après ce que j'ai compris, répondit Benjamin. Il est ensuite parti à la fac assez loin, donc quand ils se revoient, ils sont contents.
-Elle a une grande famille, fit Anne-Laure sans oser regarder Benjamin dans les yeux. Tous les mois, elle a un nouveau cousin qui vient lui rendre visite.
-Oui, c'est une famille hyper nombreuse, répondit Benjamin. Et comme elle n'a pas de cousines ni de frères, ils sont tous comme ses grands frères.
Anne-Laure était sur le point de répondre quelque chose, mais Lucas lui écrasa le pied. Benjamin connaîtrait la vérité bien assez tôt. S'il souhaitait se voiler la face sur la fidélité de sa petite amie, personne d'autre que lui ne pourrait retirer ses oeillères.


-Je n'en peux plus, soupira Lucas en verrouillant la porte de son appartement derrière lui.
-Il y avait du monde ce soir, heureusement que tu as aidé ce pauvre Eric, il ne s'en serait jamais sorti seul, approuva Gilles.
-C'est vrai que le samedi soir, il y a souvent du monde. Mais j'ai rarement vu le Drink & Peace rempli à ce point.
-Tant mieux, ça signifie que ton bar marche bien, non ?
-A ce rythme, je vais peut-être devoir embaucher quelqu'un d'autre.
Lucas étouffa un baillement. Puis après avoir lancé un regard malicieux à son compagnon, il lança :
-Le dernier couché a perdu !
Il s'élança dans la chambre, suivi du photographe. Les deux hommes se déshabillèrent le plus rapidement possible. Et encore une fois, Lucas fut le plus rapide. Il se glissa sous les draps, et profita du spectacle. Gilles lâcha un petit rire gêné, et une fois nu, il rejoignit les bras de Lucas.
-Tu es imbattable, admit-il. Quel est le gage ?
-Tu n'y couperas pas ! Demain soir, tu seras mon esclave sexuel !
Gilles soupira pour la forme.
-Si tu y tiens, mais je te préviens, le moindre truc louche, je te fais une prise de karaté, tu vas pleurer !
-Tu sais faire du karaté ? demanda Lucas surpris.
-Non, mais tu n'étais pas censé être au courant...
Lucas éclata de rire. Il se blottit contre le corps chaud de son amant et murmura :
-Bonne nuit.
-Bonne nuit, répondit Gilles en déposant un baiser sur son front.


-Bon, j'y vais, fit Gilles en quittant le Drink & Peace. Je serai sûrement déjà rentré quand tu reviendras de ta visite chez ta mère.
-A tout à l'heure, répondit Lucas.
Le photographe monta dans un taxi, le ventre noué. Sans savoir pourquoi, il se sentait extrêmement angoissé, il avait un très mauvais présentiment.
Il regarda le paysage défiler par la vitre du véhicule, se demandant comment la rencontre avec Elsa Renaud se passerait.
Le trajet se passa plus vite qu'il ne l'avait imaginé, sans doute parce qu'il était perdu dans sees pensées. Le taxi se gara devant la grande maison. Gilles paya sa course.
Il eut à peine le temps de dire au chauffeur de garder la monnaie qu'une femme sortit de la maison. Elle était petite, avec de longs cheveux noirs, vêtue d'une robe rouge à fleurs jaunes.
Le taxi repartit, et Gilles se dirigea vers elle, anxieux. Il monta les marches du perron. La femme plongea ses grands yeux noirs dans les yeux vert d'eau du photographe, et son visage s'éclaira d'un sourire. Elle sauta au cou de Gilles et se mit à pleurer. D'énormes sanglots secouaient son corps frèle, et Gilles ne sut quoi faire. Finalement, il referma ses bras autour des épaules étroites, et attendit que ça passe.
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Message par Mili Mar 15 Juil - 22:17

Chapitre 11

Dès que ses pleurs se furent calmés, Elsa quitta les bras de Gilles, et lui tourna le dos en bredouillant des excuses. Elle essuya ses yeux rouges et guida le photographe au salon, où une théière et des petits gâteaux attendaient posés sur une table basse.
-Assis-toi, fit-elle d'une voix rauque. Enfin, asseillez-vous...
Elle soupira.
-Je ne sais pas comment dire...
-Faites comme vous le sentez, répondit Gilles en prenant place sur un fauteuil recouvert de velours vert.
Elsa s'assit en face de lui dans l'immense canapé assorti au fauteil, ses mains l'une dans l'autre, se triturant discrètement les ongles tout en fixant le jeune homme. Puis reprenant le sens des réalités, elle se releva et servit deux tasses de thé.
-Buvons tant que c'est chaud, dit-elle avec un sourire.
-Merci.
-Alors, que fais-tu dans la vie ? demanda-t-elle en allumant une cigarette d'une main tremblante.
-Je suis photographe. J'ai quitté mes parents il y a deux ans.
-Ils... euh...
Elsa hésita puis finit par demander :
-Ca s'est bien passé avec eux ?
-Oui, répondit Gilles avec un sourire. Maman est peintre. Elle est assez excentrique, mais elle a toujours été là pour moi. Papa est psychologue, et il est plus calme et surtout plus posé qu'elle. Heureusement...
Elsa tenta de sourire, mais seul un sanglot franchit ses lèvres.
-Je...
Elle but une gorgée de thé afin de reprendre des forces, et une fois assurée, elle se lança :
-Je ne voulais pas ce qui est arrivé. Crois-moi, chaque jour, j'ai pensé à toi. Chaque jour, j'ai regretté...
-Je ne vous blâme pas. J'ai été très heureux avec mes parents. J'aimerais simplement comprendre, afin de vraiment reprendre la vie du bon pied.
-J'ai connu ton père à quatorze ans. Il en avait dix-sept. Mes parents ne l'aimaient pas, bien entendu. Ils souhaitaient que j'épouse un garçon du même milieu, au moins aussi riche que nous. Lorsque j'ai déclaré que ce serait lui et personne d'autre, ils m'ont déshéritée. Un an plus tard, j'étais enceinte. Lorsqu'il a appris ça, ton père est parti. Il voulait bien s'amuser avec moi, mais pas question d'assumer quoique ce soit. J'allais me retrouver mère à seize ans, sans emploi ni revenu, sans le soutien de mes parents et de leur richesse, j'étais éffondrée. Le coup de grâce a été lorsqu'on m'a appris que le bébé que j'attendais... C'étaient des jumeaux.
Gilles sursauta sur sa chaise. Il but à son tour une gorgée de thé afin de se remettre de ses émotions. Il avait un frère ou une soeur quelque part sur cette planète...
-Lors de l'accouchement, j'ai décidé de garder le premier des bébés qui sortirait, et de laisser le deuxième. Je préférais ça à les garder égoïstement tous les deux et les rendre malheureux. Je me suis dit que mon bébé serait heureux auprès d'un couple qui l'aurait désiré de toutes ses forces.
-J'ai été heureux, c'est certain, répondit Gilles.
Elsa dévisagea le photographe.
-Tu... Tu as les yeux de ton père...
Son regard noir s'embruma de larmes, et elle poursuivit :
-J'ai délibérément laissé toutes mes informations accessibles à l'hôpital. Je voulais que mon fils puisse me retrouver s'il le souhaitait. Pas pour qu'il me pardonne. Mais au moins pour qu'il puisse comprendre que je l'aimais, que je l'aime toujours, et que je ne l'ai pas laissé parce que je ne l'aimais pas.
-Je vous pardonne, fit Gilles en baissant les yeux.
Il releva la tête, sourit à sa mère biologique, et demanda :
-Ensuite, que s'est-il passé ?
-Mes parents ont pris soin de nous, le bébé et moi. Le fait que je sois mère les gênait, mais au moins, je n'étais pas mariée.
Le photographe but une autre gorgée et demanda :
-Alors j'ai un frère ou une soeur ?
-Oui, tu as un frère. Il ne devrait d'ailleurs pas tarder.
Un bruit de voiture attira l'attention d'Elsa. Elle se leva et alla jeter un oeil par la fenêtre.
-Quand on parle du loup ! Le voilà.
Gilles se leva, le coeur tambourinnant. Jamais il n'avait imaginé avoir un frère jumeau. Il suivit sa mère jusqu'au hall d'entrée, admirant au passage le magnifique aquarium dans lequel des poissons colorés tournaient sans se lasser. Il reporta son attention sur la porte d'entrée qu'Elsa venait d'ouvrir. Lorsqu'il aperçut la personne qui montait les marches du perron, il posa une main sur son coeur. Sa vue s'obscurcit, puis tout fut noir.


Chapitre 12

Fidèle à son habitude, dès qu'il eut terminé son service au Drink & Peace, Lucas monta chez lui se changer, puis il prit la route de la maison de sa mère. Pour une fois, il dut se forcer à lui rendre cette visite dominicale. Il savait qu'il ne verrait bientôt plus Gilles, et il avait envie de profiter du peu de temps qui lui restait à passer avec lui. Le jeune homme soupira, puis ne put s'empêcher de sourire en pensant à la soirée à venir. Gilles allait être son esclave sexuel.
Lucas allait tout d'abord lui demander un strip tease, puis il allait lui attacher les mains aux montants du lit, et lui bander les yeux. Ensuite, il parcourrait son corps à l'aide d'une plume, n'oubliant aucun centimètre carré de peau. Sa langue prendrait le relais...
Sentant une érection naître dans son boxer, Lucas abandonna ses idées. Il ne tenait pas à être excité pour rendre visite à sa mère.
Il rentra dans la propriété, parcourut l'allée bordée de platanes, et arriva dans la cour. Là, il se gara devant la maison dans laquelle il avait passé toute son enfance et son adolescence. Il descendit de la voiture, traversa la cour de graviers blancs, et vit que la porte s'ouvrait avant qu'il n'ait atteint le perron.
Il monta les marches, souriant à sa mère. Pour la première fois de sa vie, il la voyait vêtue autrement qu'avec une de ses éternelles robes noires. Puis il aperçut Gilles, derrière elle. Qui s'évanouissait.
-Gilles ! lança-t-il en le rattrapant dans ses bras.
-Vous... vous vous connaissez ? demanda Elsa.
Sa mère devint pâle comme un linge.
-Ne me dis pas que c'est lui, le nouveau petit ami dont tu m'as parlé dimanche dernier...
Voyant le visage alarmé de sa mère, Lucas tenta de sourire.
-Non, ce n'est pas lui, mentit-il. Gilles est venu boire un verre au Drink & Peace et comme il plaît beaucoup à Eric, nous avons fait connaissance.
Gilles se dirigea au salon en entendant le soupir de soulagement de sa mère, et allongea son petit ami sur le canapé.
-Maman... Que fait-il ici ?
Elsa s'assit sur un fauteuil et recommença à se triturer les ongles. Lucas lui prit les mains afin de la calmer, et demanda d'une voix douce :
-Réponds-moi maman. Pourquoi Gilles est-il ici ?
-Je t'ai menti Lucas... fit Elsa.
Elle s'alluma une cigarette, puis expliqua :
-Ton père n'est pas mort. Il m'a abandonnée lorsqu'il a appris que j'étais enceinte. Manifestement, il ne cherchait qu'à s'amuser.
-Alors pourquoi étais-tu en deuil ? Pourquoi ces robes noires ? Et quel est le rapport avec Gilles ?
-Mes parents m'avaient déshéritée lorsque j'ai refusé de laisser ton père. Alors quand j'ai accouché, j'étais pauvre, sans diplôme, sans argent. Et j'ai mis au monde des jumeaux, deux garçons. J'ai gardé le premier et rejeté le deuxième. Parce que je préférais qu'il soit heureux ailleurs, plutôt que le garder sans savoir si j'aurais les moyens de le nourrir.
Elsa hésita et avoua, bien que Lucas ne l'ait deviné :
-Gilles est ce jumeau. Il m'a retrouvée et souhaitait comprendre pourquoi...
Lucas tenta de ne pas laisser transparaître sa détresse. Il avait couché avec son frère. Pire que ça. Même maintenant, tout en sachant qui était Gilles, il le désirait encore plus que tout. Il l'aimait toujours avec la passion ardante d'un amant.
-Gilles, murmura-t-il en passant une main sur le front du photographe.
Le jeune homme ouvrit ses grands yeux vert d'eau, et son regard devint humide. Lucas tenta de lui sourire, et posa un doigt devant sa bouche, lui faisant signe de ne rien dire à leur mère. Gilles hocha imperceptiblement la tête, et s'assit.
-Je... je vais vous laisser. Maintenant que je sais ce que je souhaitais savoir, je n'ai plus aucune raison d'être ici.
-Attends, tu vas bien reboire un thé, fit Elsa avec un sourire. J'ai mes deux fils à la maison, c'est une grande première, après tout.
Gilles se leva, se posta devant la femme assise, la dominant de sa hauteur, et il fit d'une voix séche :
-Je ne suis pas votre fils !
Désignant Lucas d'un geste de la tête, il ajouta sur le même ton :
-Et il n'est pas mon frère !
Tournant le dos à Lucas et Elsa, il quitta la pièce.
-Attends ! fit le barman.
Il regarda sa mère et dit :
-Désolé maman, je dois y aller, je reviens dimanche prochain.
-Lucas !
-Désolé ! répéta le jeune homme en courrant après son amant.
Il le rattrapa sur le perron.
-Attends Gilles, je te raccompagne.
Les deux hommes marchèrent jusqu'à la voiture, et une fois à l'abris de l'habitacle, Gilles fondit en larmes.
-Pourquoi ? demanda-t-il. Pourquoi faut-il que tu sois mon frère ?
Lucas passa ses bras autour de ses épaules, et l'attira contre lui.
-Je t'aime, fit-il au creux de son oreille. Quel que soit notre lien, pour moi, tu es Gilles, et c'est tout ce qui compte.
Le photographe se libéra de son étreinte et soupira :
-Je ne peux pas... Je ne peux pas faire ça. Ramène-moi chez toi. Je vais récupérer ma valise et je rentre.
Lucas tenta de ne pas montrer ses larmes. Il devait rester fort, pour soutenir Gilles, parce que son amant avait besoin de réconfort.
-Tu n'es pas obligé de partir maintenant, fit-il après avoir démarré. Peut-être que nous nous réveillerons demain et nous rendront compte que tout ceci n'est qu'un mauvais rêve...


Chapitre 13

Lucas était assis sur le lit, dans la chambre, et regardait Gilles faire sa valise.
-Attends au moins jusqu'à demain, fit-il. Il n'y a sûrement plus de trains à cette heure.
-Je suis venu en avion...
-Il n'y a sûrement plus d'avions non plus.
-Hé bien je dormirai à l'hôtel. Il est hors de question que je reste ici plus longtemps. Pas après ce que nous avons fait. Je souhaite t'oublier le plus rapidement possible.
Lucas se leva, il s'accroupit aux côtés de Gilles, et posa une main sur son épaule.
-Tu peux mettre toute la distance que tu veux entre nous, tu n'oublieras jamais.
-La ferme ! s'écria Gilles en se libérant de cette main. Bien sûr que j'oublierai ! En moins d'une semaine, je ne saurai même plus qui tu es !
Lucas se redressa.
-C'est dommage, ton corps était drôlement bon, fit-il avec un sourire. Tu ne veux pas recommencer une dernière fois avant de partir ?
-Comment peux-tu plaisanter dans ces circonstances ?
-C'est toi qui en fais tout un fromage ! Pour ma part, je me fiche que tu sois mon frère, mon père, ou même le pape ! Tout ce qui m'importe, c'est ce que je ressens au fond de moi. Parce que je sais que vivre sans toi me sera impossible.
Gilles se releva, sa valise à la main. Sans croiser les yeux de son frère, il répondit :
-Pour ma part, je sais que vivre sans toi me sera beaucoup plus facile. J'y vais.
-Attends ! Gilles !
Le photographe quitta la chambre de Lucas... Puis son appartement... Puis sa vie... Mais pas son coeur.
Lucas resta debout, près du lit, les yeux perdus dans le vide. Il n'aurait su dire combien de temps il était resté immobile. Toutefois, le col de sa chemise ainsi que son visage étaient innondés de larmes. Alors il se précipita sur le téléphone. Il composa un numéro qu'il connaissait par coeur.
-Allô ?
-Anne-Laure, fit-il d'une voix cassé. Viens vite, s'il te plaît...


Lucas était toujours debout, le téléphone à la main, lorsque la jeune femme entra sans même frapper ni sonner. Elle posa son sac à main et son sac de voyage sur le sol, près de la porte, et prit son ami sans ses bras après lui avoir ôté le téléphone des mains et raccroché.
-Luc, murmura-t-elle en le berçant contre son coeur, une main dans ses cheveux.
Le jeune homme se laissa aller dans les bras de sa meilleure amie. Ses larmes coulaient sans discontinuer, et dès qu'il pensait avoir les yeux secs, elles reprenaient de plus belle. Sa gorge était séche et irritée, nouée par d'énormes sanglots, tout son corps lui faisait mal de tressauter sous les coups du chagrin.
Lorsqu'il fut enfin calmé, il s'assit sur le fauteuil, et Anne-Laure en profita pour faire chauffer de l'eau, afin de faire à son ami une infusion à la valériane, pour calmer sa nervosité. Ses pleurs avaient cessé, mais ses tremblements demeuraient, ainsi que son immobilité. Il n'aurait pas réagi autrement s'il avait vu un fantôme.
-Bois ça, fit Anne-Laure en lui mettant l'infusion dans les mains !
Lucas prit le bol et le regarda d'un air absent.
-Hé ! s'écria la jeune fille. Tu vas réagir, oui ? Je suis venue te remonter le moral, t'écouter pleurer, tout ce que tu veux, mais pas jouer les gardes malades !
Lucas cligna des yeux, et fixa le bol dans ses mains, se demandant ce qu'il faisait là. Il leva la tête et scruta Anne-Laure.
-Il est parti, fit-il d'une voix blanche.
-J'avais cru remarquer, en effet.
Anne-Laure s'assit sur un accoudoir du fauteuil, et passa ses mains sur les épaules de Lucas afin de le détendre.
-Bois, dit-elle d'une voix douce. Et ensuite, raconte-moi.
Le barman but deux gorgées puis s'exclama :
-Tu aurais pu mettre du sucre !
Son amie éclata de rire.
-Si tu rales, c'est que tu vas mieux.
Lucas termina le bol, il le posa à ses pieds, et expliqua :
-Gilles est venu afin de retrouver sa mère biologique. Il a été adopté.
-Je vois, murmura Anne-Laure. Et maintenant qu'il l'a retrouvée, il est reparti. Mais tu sais, Luc, ça ne veut pas dire qu'il ne reviendra pas. Il t'aime.
-Non, tu ne vois pas ! s'écria Lucas. Sa mère biologique s'appelle Elsa Renaud ! Gilles est mon frère jumeau !
Abasourdie, Anne-Laure s'appuya contre le dossier du fauteuil, une main sur son front.
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Message par Mili Mar 15 Juil - 22:17

Chapitre 14

-Ton frère jumeau ? demanda Anne-Laure.
-Oui ! Nos yeux, nos dates de naissances similaires, ce n'était pas un signe du destin, c'était une alarme, une mise en garde ! Gilles est mon frère et j'ai couché avec lui. Mais le pire, c'est que je m'en fous ! Je l'aime, vivre sans lui m'est intolérable.
Lucas étouffa un sanglot et ajouta :
-Pour Gilles, c'est poursuivre cette relation qui est intolérable...
Anne-Laure fit mine de réfléchir.
-C'est vrai que coucher avec son frère, ce n'est pas commun. Mais puisque vous n'avez pas été élevés comme des frères, où est le problème ? On se fiche de la consanguinité puisque de toute manière, vous n'aurez jamais d'enfant.
-Tu es en train de prêcher un converti. Je sais déjà tout ça. C'est Gilles qui ne l'accepte pas.
-Quel idiot !
-Je ne sais même pas où il habite. Je ne connais pas son adresse, ni son numéro de téléphone.
-Laisse-le réfléchir un moment, répondit Anne-Laure tout en prenant son ami dans ses bras. Tu essayeras de le retrouver dans quelque temps si tu vois qu'il ne réagit pas.
-Je donnerais tout pour lui ! Si c'est mon sang qui le gêne, je suis prêt à me vider de mon sang et me remplir du sang de quelqu'un d'autre à la place ! Mais qu'il revienne.
Son amie dissimula un sourire.
-Je doute que ce soit possible. Mais sois patient. Il finira peut-être par se rendre compte de son erreur par lui-même. Et s'il ne s'en rend pas compte, ce sera à toi de le convaincre. Ok ?
Lucas tenta de sourire à la jeune femme. C'était un sourire assez pale, un simple mouvement des lèvres, mais c'était un début.
Il regarda vers la porte d'entrée et demanda :
-Pourquoi as-tu amené un sac de voyage ?
-Je dors ici ! répondit Anne-Laure avec un immense sourire. Il faut bien que quelqu'un prenne soin de toi ! Sinon, je sais que tu ne vas pas manger, pas boire, pas te laver, et si Gilles revient et se retrouve nez à nez avec un squelette crade, il repartira illico !
-Dang n'a rien dit ?
-Oh, il sait que je ne risque pas grand chose avec toi...
-Anne-Laure ?
-Oui mon chéri ?
-Ne dis rien aux autres, pour mon lien avec Gilles, s'il te plaît. S'ils posent des questions, disons simplement qu'il est parti.
-Ah zut, moi qui pensais justement à appeler le journal local, répondit la jeune femme en tirant la langue.


Gilles était allongé sur son lit, les yeux fixés sur un point du plafond. Cela faisait deux jours qu'il était rentré chez lui. Deux jours qu'il avait quitté Lucas. Et il avait toujours aussi mal.
Pourquoi ? Lorsqu'il avait quitté ses anciennes petites amies, il n'avait jamais souffert. Au contraire, il s'était toujours senti soulagé. Alors pourquoi ?
Le téléphone sonna mais le photographe ne se sentit pas la force de se lever pour répondre. Cela faisait trois fois aujourd'hui qu'il sonnait, et il avait sonné quatre fois la veille. Le répondeur s'était chargé à chaque fois de prendre le message, et cette fois-ci ne fit pas exception.
-Gilles ? C'est Aurélie...
Encore son ex. Ce qu'elle pouvait être collante !
Il avait laissé tomber cette fille peu de temps avant de partir à la recherche de sa mère, sans explications. De toute manière, il ignorait pourquoi il avait mis fin à leur relation. Aurélie était charmante, souriante, on ne s'ennuyait jamais avec elle, que ce soit au lit ou ailleurs.
-Je sais que tu es rentré chez toi ! Réponds ! Je sais que tu es là !
Gilles soupira. Il n'avait aucune intention de lui répondre. Pour lui dire quoi ?
-Bon, très bien !
Elle raccrocha. Et Gilles comprit que son "très bien" n'était pas bon signe.

En effet, moins d'une demi-heure plus tard, on sonna, frappa, tambourinna à la porte. Lassé, Gilles lança depuis son lit :
-Laisse-moi seul !
-Pas tant que tu n'auras pas ouvert !
-Je n'ai aucune intention de t'ouvrir.
-Alors je vais frapper et sonner jusqu'à ce que tu ouvres !
Afin de prouver ses dires, Aurélie sonna au moins dix fois d'affilée. N'obtenant aucun résultat, elle sonna et frappa en même temps. Excédé, Gilles se leva et ouvrit la porte, tout en laissant la chaîne de sécurité.
-Rentre chez toi !
-Pas avant de t'avoir parlé.
-Tu es justement en train de me parler, alors c'est fait. Rentre, maintenant !
-Je veux savoir ce que tu as !
-Hein ?
-Je veux savoir pourquoi tu ne me laisses pas entrer et refuses de me parler.
-Tu n'es pas venue pour me demander pourquoi je t'ai quittée ?
Aurélie éclata de rire.
-Ca, je le sais déjà.
Gilles soupira. Il défit la chaîne et laissa entrer la jeune fille.
-Explique-moi, alors, parce que je n'en ai pas la moindre idée.


Chapitre 15

Aurélie s'assit sur une chaise pliante dans le petit studio de Gilles, alors que le photographe prit place sur son lit, les jambes croisées, les coudes appuyés sur ses genoux et le menton posé dans ses mains.
-Je ne t'ai jamais vu aussi abattu, remarqua Aurélie.
-Merci du compliment.
-Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Je suis amoureux. Et je n'arrive pas à me retirer cette personne de la tête.
-Tu l'as quittée, n'est-ce pas ?
-Euh... oui... Comment as-tu deviné ?
-Combien as-tu d'amis ?
-Où est le rapport ?
-Réponds simplement, fit Aurélie avec un sourire doux.
-Je n'ai pas d'amis.
-Combien de temps a duré ta plus longue relation amoureuse ?
Gilles réfléchit un court instant, et annonça :
-Je dirais un mois et demi.
-Sur toutes tes relations, combien de fois t'a-t-on quitté ?
-Aucune. Mais je ne comprends pas le sens de tes questions...
-C'est simple : tu ne fais confiance à personne, expliqua Aurélie.
La jeune femme se leva et s'assit près de Gilles sur le lit. Elle posa une main sur son épaule et ajouta :
-Tu as tellement peur qu'on t'abandonne que tu pars toujours le premier. Parfois, tu trouves une bonne raison. Parfois, tu n'en trouves pas mais tu pars quand-même. Personne ne t'a jamais abandonné, mais tu n'as jamais laissé sa chance à personne.
Du bout du doigt, Aurélie essuya une larme qui coulait sur la joue du photographe et murmura :
-Ce n'est pas parce qu'on t'a abandonné à la naissance que ça se reproduira sans cesse. Je ne dis pas que ça ne t'arrivera jamais. Mais tu n'as pas plus de chances que d'autres que ça t'arrive. Alors ouvre-toi aux autres. Donne-leur l'occasion de te blesser. Tu vas être surpris.
-Je suis déjà blessé.
-Mais tu es celui qui est parti. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.
-Il... il n'avait pas l'air blessé, lui, juste un peu surpris et déçu.
-"Il" ? demanda Aurélie.
Une fois la surprise passée, elle se mit à réfléchir tout haut.
-Peut-être ne voulait-il pas s'écrouler devant toi. Quel prétexte lui as-tu donné pour partir ?
-C'est... c'est mon frère.
-Pardon ? Tu n'es pas fils unique ? Tu as été adopté, non ?
Complétement perdue, la jeune femme ne savait plus quoi penser. Gilles lui expliqua brièvement les circonstances de sa relation avec Lucas. Aurélie prit le temps de réfléchir un moment, puis demanda :
-Est-ce que tu lui en veux d'avoir été gardé par sa mère alors qu'elle t'a rejeté ?
-Non ! s'écria Gilles dans un sursaut de désespoir. Je ne veux pas qu'il croie ça ! Ca n'a rien à voir !
-Alors va le voir ! Dis-lui que tu l'aimes. Passe le restant de ta vie avec lui. Soyez heureux.
Sur ces dernières paroles, Aurélie prit le visage de Gilles dans ses mains, déposa un baiser sur son front, et sortit du studio.


Eric regarda son patron du coin de l'oeil. Lucas avait une mine à faire peur. Depuis le début de la semaine, il faisait des journées complètes, de l'ouverture à la fermeture. De grosses cernes violettes soulignaient ses yeux habituellement magnifiques mais devenu hagards. Le jeune serveur tentait parfois de plaisanter un peu afin de le dérider, mais les rares sourires qui naissaient sur ses lèvres n'atteignaient même pas son regard.
Le téléphone sonna. Lucas, qui était à proximité, prit la communication.
-Drink & Peace, bonsoir ?
Ses yeux morts reprirent vie lorsqu'il s'exclama :
-Gilles ?
Soudainement intéressé par la conversation, Eric tendit une oreille.
-Désolé, vous êtes un copain d'Eric. Votre voix me faisait penser... enfin bref, je vous le passe.
Lucas posa le combiné et appela :
-Eric, téléphone, un ami à toi.
Le serveur alla répondre, surpris. Aucun de ses amis ne savait qu'il travaillait dans ce bar.


Chapitre 16

-Allô ?
-Eric ? Bonjour, c'est Gilles. Chut ! ne dites-rien. Je ne pensais pas tomber sur Lucas, il ne travaillait pas à ces heures-là en semaine, habituellement.
-Depuis le début de la semaine, il travaille de l'ouverture à la fermeture, expliqua Eric d'une voix froide.
Il en voulait au photographe d'avoir mis son patron dans un état pareil.
-Qu'est-ce que vous me voulez ? demanda-t-il sur le même ton.
-J'aurais un service à vous demander. Vous êtes la seule personne sur qui je peux compter ici.
-Pourquoi est-ce que je ferais ça pour vous ?
-Pour deux raisons, répondit Gilles de son habituelle voix amusée. Primo : j'aimerais faire une surprise à Lucas. Deuxio : j'ai engagé un assistant. Il est grand, avec de longs cheveux noirs. Et des fesses... Je vous laisse imaginer !
Eric éclata de rire malgré lui.
-Très bien, je finis dans vingt minutes. On se retrouve où ?

Une demi-heure plus tard, Eric était devant la nouvelle boutique, Photo2000. Elle n'était pas encore ouverte, mais on voyait par la vitrine deux hommes qui s'activaient à monter des meubles. L'un d'entre eux était Gilles. L'autre était un homme d'environ vingt-cinq ans. Il possédait de longs cheveux noirs noués sur sa nuque, dont les pointes arrivaient presque à ses fesses appétissantes, et des yeux gris pétillants.
Gilles dut voir le serveur à travers la vitrine car il ouvrit la porte.
-Eric, entrez.
Gêné, le jeune homme s'éloigna de la vitrine, et manqua de percuter des passants qui passaient derrière lui sur le trottoir. Gilles éclata de rire.
-Je vois que j'ai bien choisi mon nouvel assistant, chuchotta-t-il. Allez, rentrez.
-Arrêtez de me vouvoyer, j'ai l'impression d'avoir cinquante ans quand je vous parle !
-C'est réciproque, répondit Gilles avec un clin d'oeil. Allez rentre.
Eric suivit le photographe à l'intérieur de la future boutique.
-Voilà du renfort ! annonça Gilles. Antoine, je te présente Eric. Eric : Antoine. Ben les gars, je vous laisse finir, j'ai un truc à faire.
Rougissant, le photographe baissa les yeux et demanda :
-Eric, je pourrais te demander un dernier service avant de partir ?
-Tout ce que tu veux, répondit le serveur en admirant le postérieur d'Antoine moulé dans un jean noir pendant que l'assistant vissait une étagère.


Lucas rendit la monnaie à un client, puis retourna derrière le bar afin d'encaisser l'argent. Accoudé au bar, il regarda Sylvie plaisanter avec des clients. Si seulement il parvenait à égaler son humeur. Il aimerait tant réapprendre à rire avec désinvolture.
La sonnerie du téléphone interrompit ses réflexions.
-Drink & Peace, bonsoir ? répondit-il.
-Boss, c'est moi !
-Eric ? Que t'arrive-t-il ?
-Y'a un type louche qui m'a ligoté et m'a amené chez lui. Il veut que vous veniez immédiatement sinon il va me faire plein de trucs pas cools !
-Merde, qu'est-ce que c'est que cette blague ?
-C'est pas une blague, boss ! Je suis attaché au lit et là il commence à découper ma chemise avec un couteau qui passe beaucoup trop près de ma peau à mon goût.
-Où est-ce que tu es ? Comme si j'avais besoin de ça...
-Je suis dans un appart juste au dessus de Photo2000. La porte est à droite de la boutique, code d'entrée : 2413. Vous montez à l'appartement 04, au premier étage. Je suis dans la chambre du fond. Dépéchez-vous, le type ne vous donne que cinq minutes.
-Je te préviens, si c'est une blague, t'es viré !
Lucas reposa violemment le combiné et tout en se dirigeant vers la sortie, lança par dessus son épaule :
-Sylvie ! Je te laisse faire la fermeture.
-Au revoir chef, répondit la serveuse.
Le barman traversa la route à sens unique qui passait devant son bar, et longea la rue jusqu'à Photo2000. Il tapa le code d'accès de l'immeuble, et entra, accueilli par un couloir poussiéreux. Il monta une volée d'escaliers, et rentra dans l'appartement numéro 04.
-Eric ! appela-t-il. Eric ?
L'entrée était complétement vide, la pièce ne possédait aucun meuble, juste des tas de cartons. Lucas se faufila entre les caisses jusqu'à la chambre du fond, comme son serveur le lui avait précisé par téléphone. Il poussa la porte entrouverte. La chambre n'était manifestement pas aménagée puisqu'elle ne possédait qu'un meuble : un lit immense. Des liens étaient noués à ses barreaux, maintenant Gilles par les poignets.
-Salut, fit le photographe. J'avais un gage, il me semble...
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Message par Mili Mar 15 Juil - 22:20

Chapitre 17

-Gilles, murmura Lucas en se précipitant vers le photographe.
Il s'assit sur le lit et serra l'homme qu'il aimait dans ses bras, riant et pleurant en même temps. Le visage posé sur la poitrine du jeune homme, il passa ses mains dans ses cheveux, sur son front, son nez, sa bouche, comme s'il vérifiait par le toucher ce que ses yeux ne parvenaient pas à croire.
-Tu mériterais que je te laisse comme ça et que je reparte.
-Ce serait vraiment cruel, fit Gilles d'une voix faussement plaintive.
-Je sais. Mais puisque j'ai un esclave à disposition, je pense que je vais m'en servir, et le laisser se débrouiller pour la suite.
-Quelle horreur ! plaisanta Gilles.
Lucas releva la tête et il ne put s'empêcher d'embrasser Gilles, comme si sa bouche s'était posée d'elle-même sur ses lèvres si pleines et tentantes. Lèvres qui s'ouvrirent d'ailleurs à son contact, et le barman sentit bientôt une langue venir le taquiner. Il prit la chemise de son amant dans ses mains, de chaque côté des boutons, et chuchota :
-C'est vrai que tu avais un gage... Tu vas avoir ce que tu mérites !
Il tira d'un coup sec, faisant céder les boutons qui sautèrent dans tous les sens.
-Hé ! s'écria Gilles, surpris.
Lucas le baillonna de ses lèvres, se positionnant au dessus de lui. Il écarta les pans de la chemise, et alors que sa bouche descendait sur la poitrine nue de son amant, ses mains se posèrent sur sa braguette qu'elles dézippèrent. Bientôt, le pantalon de toile beige et le boxer tombèrent au sol dans un bruit de tissus froissé.
Le barman prit dans sa main le pénis dressé de Gilles, alors que sa bouche s'attardait sur sa poitrine, mordillant ses tétons durcis. L'urgence lui comprimait le ventre, mais le peu de conscience qui lui restait lui disait de prendre son temps, pour montrer au photographe ce qu'il avait failli manquer.
Alors très doucement, il prit son érection dans sa bouche, léchant l'extrémité, enveloppant de moiteur ce pénis dur et chaud. Ses doigts se glissèrent plus bas, se frayant un passage entre ses cuisses.
Il n'en fallut pas plus à Gilles. Son corps se mit à trembler, et il jouit dans sa bouche, gémissant de plaisir.
-Hé bien, c'était rapide, fit Lucas d'une voix moqueuse tout en descendant du lit.
-C'est déjà fini ? demanda Gilles.
Le barman ne put empêcher un petit rire de franchir ses lèvres.
-Où est-donc passée ta patience ? Tu as joui, non ? Et tu m'as fait attendre cinq longs jours, pendant lesquels je pensais ne jamais te revoir.

Gilles observa Lucas qui était debout, à côté du lit, le dominant de sa hauteur. Il se rendit alors compte de son visage pale, de ses traits tirés, des cernes violettes qui soulignaient ses yeux. Une envie irrésistible de le prendre dans ses bras naquit en lui. Toutefois, avec ses poignets prisonniers, cela lui était impossible.
-Détache-moi, fit-il.
-Pas encore. Ne crois pas t'en tirer à si bon compte.
Lucas plongea dans les yeux vert d'eau identiques aux siens, et le rictus déformant son visage effraya Gilles. Le photographe ne put s'empêcher de frémir. Lucas avait immensément souffert, durant cette séparation, et il avait bien l'intention de se venger d'une manière ou d'une autre.
-Détache-moi, répéta-t-il. Je ne compte pas partir, j'aimerais simplement te serrer dans mes bras.
-Pendant cinq jours, j'ai eu envie de te serrer dans mes bras, répondit Lucas. Mais tu n'étais pas là. Tu as pu attendre cinq jours, attends donc encore un peu.
Le barman recula d'un pas, en direction de la porte, et Gilles crut qu'il allait le laisser là. Toutefois, il vit bientôt son amant retirer son t.shirt blanc dont un D et P entremélés, logo du Drink & Peace, ornait le dos. Il le plia consciencieusement et le posa sur un carton au coin de la chambre. Puis le reste de ses vêtements suivit. Gilles le trouva amaigri mais néanmoins magnifique, et pas uniquement à cause de la splendide érection qui couronnait ses cuisses.
-Lucas, murmura-t-il.
-Me voilà, répondit l'intéressé en reprenant sa place au dessus de Gilles.
Lucas souleva son amant par les genoux, et il le pénétra. Le photographe sentit les larmes lui monter aux yeux tant la douleur était vive.
-Ca fait mal ! s'écria-t-il.
Lucas se retira et recommença, plus violemment.
-Moi aussi, ça m'a fait mal, mais ça ne t'a pas arrêté.
Avec un sourire en coin, il ajouta :
-De plus, si tu n'étais pas parti, ton corps serait toujours habitué et tu n'aurais pas mal.
Il fit de rapides vas et viens, et Gilles inspira et expira afin de détendre son corps. Bientôt, la douleur laissa sa place au plaisir, et il sentit son pénis recommencer à durcir.
-Ca a l'air d'aller mieux, fit Lucas d'une voix moqueuse.
Gilles sentit les larmes lui couler sur les joues. Il ressentait combien son amant avait souffert, et il n'avait qu'une envie, le serrer contre lui, le bercer contre son coeur, l'étreindre de toutes ses forces.
-Détache-moi... sanglota-t-il tout en tirant sur les liens. Je t'en prie...

En voyant les larmes de Gilles, Lucas se traita mentalement d'imbécile. Il était fou de joie de revoir le photographe, et au lieu de le lui prouver, il le punissait pour son absence.
Tout en soupirant, il tendit les bras afin de tirer sur les noeuds qui emprisonnaient les poignets de Gilles. Il était sur le point de quitter le corps de son amant, mais il sentit deux bras l'attirer par les épaules alors que des jambes s'enroulaient autour de ses reins.
-Viens, continue, murmura Gilles au creux de son oreille. J'ai fait une erreur, je suis prêt à en assumer les conséquences. Tout ce que je te demande, c'est de ne pas me forcer à te lâcher.
Lucas sentit son coeur se gonfler, et il poussa un immense soupir, comme s'il avait retenu son souffle depuis cinq jours, depuis le départ de Gilles. Sentant à son tour ses yeux s'embuer, il reprit ses vas et viens, lentement, appréciant les mains de son amant sur son dos, dans ses cheveux, ses lèvres sur son visage qui buvaient ses larmes comme si elles tentaient d'absorber sa douleur.
Sa propre bouche chercha celle du photographe, et s'en empara dans un baiser plein de tendresse. Lèvres contre lèvres, larmes contre larmes, corps contre corps, joints de la manière la plus intime qui soit, les deux hommes furent emportés par la jouissance. Toutefois, ce plaisir était moindre comparé à la joie qu'ils éprouvaient de se retrouver.
-Je t'aime, murmura Lucas. Ne pars plus jamais.
Gilles relacha son étreinte afin de détendre ses bras enkylosés. Lucas quitta son corps et s'allongea à côté de lui, niché contre sa poitrine.
-Je t'aime aussi, répondit le photographe.
D'une voix amusée, il ajouta :
-Je sais que je ne suis pas très malin, mais pas au point de faire deux fois la même erreur.
Lucas le serra dans ses bras.
-De toute manière, je ne te laisserai plus partir. Quand tes bras n'auront plus la force de te tenir à moi, c'est moi qui te retiendrai.
-Comme maintenant ? demanda Gilles amusé.
-Comme maintenant, répondit le barman avec un sourire.


Epilogue

-Content de voir que tu as retrouvé ton frère de petit copain, fit Anne-Laure à l'oreille de Lucas.
-Ne l'appelle pas comme ça ! répondit l'intéressé à voix basse.
Il regarda autour de lui. Ce soir, tous fêtaient le retour de Gilles. Benjamin était là, sans Emilie qui était allée passer le week end chez son "cousin", Anne-Laure avec Dang, et Antoine était là également, même si Lucas supposait que c'était plutôt pour profiter de la présence du serveur blond qui arrivait avec les commandes.
-Content de voir que vous ne m'avez pas viré malgré ma blague d'hier, boss, fit-il.
Lucas sentit ses joues s'empourprer.
-Je te pardonne pour cette fois.
-Voilà, ça fait quinze euros, fit Eric avec un sourire.
-Mets ça sur mon compte.
-Pas question, la dernière fois vous avez attendu deux mois pour payer.
-Et alors, ce n'est pas toi qui t'occupe de la gestion, que je sache !
-Non, mais si vous gérer mal, vous allez couler et je vais me retrouver au chômage.
Lucas soupira.
-Finalement, j'aurais dû te virer pour ta mauvaise blague.
-De toute façon, ce n'était pas mon idée, répondit le serveur d'un ton boudeur. Bon, vous paierez la prochaine fois...
Il regarda Antoine et annonça :
-Je finis dans moins d'une heure.
-Ca marche, répondit le jeune homme.
-Hé ! Vous connaissez la blague de la chaise ? demanda Anne-Laure lorsque le serveur fut retourné au bar.
-Non, fit Benjamin.
-Elle est pliante ! Et vous connaissez la blague du petit déj' ?
-Non, répondit à nouveau Benjamin.
-Pas de bol !
-Elles sont vraiment nulles, tes blagues, lança Benjamin.
-Ce n'est pas parce que ta copine n'est pas là qu'il faut m'agresser, fit Anne-Laure. Mes blagues sont vraiment géniales ! Hein Lucas ?
N'obtenant pas de réponse, la jeune femme regarda son ami en appelant :
-Luc ?
Le jeune homme avait abandonné le fil de la conversation depuis longtemps. Les yeux dans ceux de son amant, il contemplait son bonheur.
Mili
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